lundi 30 décembre 2013

Le jour après hier

Les jours se suivent et se ressemblent un peu. Mais pas trop. Fille est revenue de sa nuit chez le nouveau jeune homme. On ne se parle pas. Bon, moi, je lui parle mais elle n'entend pas bien car elle n'enlève pas ses écouteurs. C'est comme ça. Rien de dramatique. Je suis ma liste de choses à faire aujourd'hui et ça avance et je me sens bien. Je suis allée passer mes tests de sang, j'avais tellement fait maniaquement attention que je m'attends à ce que mon cholestérol ait baissé. Mais là, je suis comme un bébé, envie de manger tout ce dont je me suis privée pendant des mois!

On va peut-être aller au restaurant ce soir fille et moi. Bien que... je pense à moi en premier, c'est ma nouvelle résolution et est-ce que ça me tente vraiment de manger un beau repas avec une personne qui ne va pas me dire un mot de la soirée? Bof! Pas vraiment. Je vais changer mes plans.

Un bon repas maison et du cinéma tout à côté. On gèle. Je pense que ce sera ça. J'ai aussi le gym sur ma liste. Pas certaine de cocher cet item. J'ai envie de m'écouter et de me faire plaisir.

C'est vrai que je me fais en quelque part plaisir dans l'effort aussi, en étant fière de moi et du résultat.

Mais là... non.

dimanche 29 décembre 2013

Exécrable

Dix-neuf ans. Avec moi. Choc post-traumatique? Agressive. Me prend mes vêtements. Je n'ose écrire vole parce que je ne veux pas dramatiser mais je l'ai surprise avec un petit manteau tout neuf que j'avais acheté pour ma croisière et que je n'avais pas mis encore. Elle s'en allait avec sur le dos, ni vu ni connu. Et comme il y a plein d'items qui disparaissent de ma garde-robe et que ce petit manteau réversible et qui se plie dans une petite poche minuscule j'y tenais, j'ai couru après elle! Elle a descendu les escaliers à la hâte mais j'ai été plus vite qu'elle et je me suis mise devant la porte de sortie.

-Donne-moi mon manteau!

-Laisse-moi passer! Je suis en retard.

S'ensuivit un genre de bataille physique, elle me poussait, j'essayais de lui enlever mon manteau. Ridicule? Au max! Heureusement que mes copropriétaires ne sont pas là dans le temps de Noël. J'aurais eu honte à mort d'être découverte en train de me batailler avec ma fille dans les espaces communs!

-Je m'en fous que tu sois en retard. Moi, je ne bougerai pas de cette porte tant que je n'aurai pas mon manteau.

-Eheh! Tu peux pas, Petit-fils est tout seul en haut!

-Petit-fils, descends mon beau chéri. Viens avec grand-maman en bas. On doit attendre que Dix-neuf ans me rende mon manteau.

Quand elle a vu que je ne céderais pas, elle a fini par l'enlever et est partie sans manteau. J'ai pris mon butin sans un mot, un peu décontenancée par ce qui venait de se passer.

Elle est remontée un peu plus tard en catimini et a pris son manteau à elle.

On doit rapporter toutes ses affaires ici aujourd'hui ou demain. Le mois achève et je ne lui paie pas un autre mois de loyer à Longueuil.

On va vivre ça un jour à la fois. Elle a couché ici de toutes façons. N'a pas dormi de la nuit, placotant et chantant sur l'ordi ou sur son cel. Elle s'est couchée au petit matin.

Restons calme.

samedi 28 décembre 2013

Le lait

Je suis pro allaitement. Plus que pro, fanatique sur les bords. On découvre chaque jour de nouvelles propriétés au lait maternel. Et puis, personnellement, j'ai adoré allaiter. Le lait coulait à flots, on se collait, on s'aimait au rythme de cette abondance. Il y a plus de trente ans de ça, alors, je ne me cassais pas la tête et je buvais ma bière brune en allaitant, les yeux dans les yeux de mon poupon adoré. Ma fille, celle qui a accouché à dix-huit ans, n'a pas aimé allaiter autant que moi. Elle avait trop de lait, le bébé s'étouffait et elle pleurait. Quand elle a cessé, il avait quatre mois et c'était bon débarras. On avait des bébés gros-gras, et elle et moi. Et moi, je n'ai rien donné d'autre que mon lait à mon costaud de fils avant ses six mois.

Mais là, je lis des blogues de mères allaitantes avec des enfants maigres à faire peur. Et elles persistent. Et je me demande pourquoi elles persistent. Je suis pourtant totalement pro-allaitement, je vous l'ai déjà dit. Mais je suis également pro-enfant en premier. Si le lait ne coule pas, il y en a un problème. C'est bien beau de vouloir tout réussir dans sa vie, son allaitement itou, mais tout ne coule pas de source ou de sein et des fois, par amour pour le petiot, faut s'avouer vaincue et se jeter sur la formule.

L'important, c'est que le petit soit heureux et rassassié. Un enfant qui a faim ne dort pas, ne sourit pas non plus, pas souvent en tout cas, il attend sa ration ou la réclame, il tète sans fin ce lait qui lui est donné au compte-goutte, bref, il est rachitique, malheureux la plupart du temps et il a de grands yeux perdus qui crient au secours.

C'est quoi l'idée de perdurer dans ces conditions misérables? Pour clamer qu'on a allaité trois mois, ou six ou douze?

Pour Un autre prof

Il se passe quoi?

J'allais écrire pas grand chose. Mais pas vraiment vrai à bien y penser.

D'abord, j'ai mon fantastique Petit-fils de quatre ans et demi ici, ce qui est en soi un bel événement. Ensuite, on va aller voir un spectacle à la Maison Théâtre, ce qui est super!

Ensuite, on part en voyage à Cuba la semaine prochaine, mes trois filles, mon petit-fils et moi. Sept jours. Aucun problème à réserver et à bon prix en pleine période des Fêtes.

Il se passe plein de choses finalement!

Le poids? Je maintiens de peine et misère, je pesais même 170 ce matin.  J'y vois, j'y vois!

Le moral? Bon quand Petit-fils est là.

mardi 24 décembre 2013

Piscine

Je prends le tour. Plus efficace. Dès que je rentre, je prépare un nouveau sac "piscine", je peux donc partir rapidement. Et aujourd'hui, avec la neige tout autour et la buée au-dessus de l'eau chaude qui donnait l'impression d'être dans un nuage, l'air froid vivifiant et le soleil qui plombait, c'était magique. J'ai été seule presque tout le long. Je m'y fais, je m'y fais et j'aime de plus en plus.

lundi 23 décembre 2013

Poids

169 livres ce matin. Je voulais rester sous la barre des 170, je le fais alors je suis satisfaite de ça. Et je ne m'impose rien de plus jusqu'à la fin des Fêtes. Rester là. Bon, si ça allait plus bas, ce serait bien aussi évidemment! Dernier cours de yoga au gym ce matin, ensuite les cours vont reprendre le 6 janvier. Je vais donc y aller par moi-même m'entraîner au gym. Le genre de choses très difficile pour moi. Au moins, j'ai pris l'habitude de la piscine une fois par semaine, je vais y aller deux fois et puis musculation au moins une fois. Je préfère ne pas me faire un programme trop ambitieux auquel je vais déroger pour me sentir mal dans ma peau ensuite. Donc, ce sera ça,  piscine deux fois, musculation une fois. Si j'en fais plus, c'est bien, sinon, tout est parfait. No stress. En surveillant étroitement le poids pour ne pas grossir.

vendredi 20 décembre 2013

Ça va pas bin bin

Alors les remèdes:

1) L'exercice intensif

Je viens de me forcer à faire quinze longueurs de piscine plus une dizaine d'exercices d'aquajogging et j'en ai remis un peu encore pour être certaine de m'épuiser comme il faut.

2) Voir du monde

Mon fils voulait venir me voir mais je ne voulais pas 1) qu'il me voit dépressive 2) qu'il traverse le pont avec la neige et tout juste pour moi

Alors je lui ai dit que j'étais occupée et je me suis mise à pleurer en raccrochant la ligne.

3) Cinéma

Ce sera Américan Hustle à 16h15. Ça et un bon petit souper de poisson omega3 ça devrait faire la job.

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Il le faut parce que Petit-fils débarque demain matin pour la fin de semaine. Faut que je sois en forme.

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Le psy dont ma fille ne veut pas, c'est moi qui devrais aller le voir.

Violence conjugale

Voici un texte qui explique clairement le phénomène: 

http://memoiretraumatique.org/memoire-traumatique-et-violences/violences-conjugales.html

Psychologue

"J'en veux pas de psychologue. Je veux juste oublier. Je veux pas en parler à personne. Et arrête de m'en parler. Je veux passser à autre chose. Pas question de psychologue, tu as compris? Laisse-moi tranquille avec ça. Non, j'irai pas à  la police non plus. C'est assez. Je veux être tranquille et oublier, tu pourrais comprendre ça?"

Abandon d'enfant

Mon entraîneur a deux fils. Le premier était supposément en garde partagée dans ses jeunes années, mais la mère ne respectait pas vraiment l'arrangement. Le père se frappait souvent à une porte close quand il allait chercher le petit. Et puis, elle s'accrochait, lui faisait des crises de jalousie, l'espionnait, voulait qu'ils reviennent ensemble. L'enfant semblait troublé et pleurait quand son père devait le ramener chez maman. Le père était inquiet.

Et puis, il y a eu un appel de la dpj qui avait été alertée par l'école. Les choses se précisaient. Oui, la mère était inadéquate. On vous conseille de demander la garde complète monsieur et on va témoigner pour vous, de dire la travailleuse sociale. Ce qu'il fît. La mère s'accrocha, ses crises devinrent plus nombreuses, elle menaça, se pointa à l'école pour tenter d'enlever l'enfant. Mon entraîneur dût demander un ordre de cour pour l'empêcher de venir près de son domicile et près de l'école de l'enfant et faire cesser le harcèlement téléphonique.

Elle avait droit à deux fins de semaine par mois de visite. Dès que l'ordre de cour fût envoyé, elle ne répondit pas le vendredi soir quand il vînt lui conduire l'enfant. Et ne répondit plus jamais. Coupa tout contact avec son fils de six ans. À jamais. Il a quatorze ans aujourd'hui le fils et n'a plus jamais eu de nouvelles de sa mère.

Et il a un ami de son âge dans la même situation. Dans cet autre cas, la mère est Française, le père Québécois et le couple est ensemble. Quand l'enfant a sept ans, la mère va en voyage dans sa famille en France. De là, elle envoie une lettre au père:

"Je ne rentrerai pas. J'ai décidé de faire ma vie chez moi, en France. Je te laisse Frédéric et je pense qu'il serait préférable de ne plus se donner de nouvelles. Bonne chance!"

Et des nouvelles, il n'y en eût pas, pas du tout, même pas aux anniversaires du petit, à Noël, rien du tout! L'enfant avait sept ans quand sa mère, jusque là tout à fait adéquate, est disparue pour toujours.

Pas des histoires de romans, du vrai monde!

Il y a aussi ce couple qui a confié son enfant adopté à la protection de la jeunesse. Ils ont signé des papiers. N'importe qui peut abandonner son enfant, on a le droit. C'est un des actes qui est le plus réprouvé par la société. Dans leur cas, c'était leur vie, leur santé mentale et la vie de leurs autres enfants qui étaient en jeu. Ils avaient trois enfants, tous adoptés. Cet enfant avait tué leur chien par étranglement. Ils craignaient tout le temps qu'il tue un des plus jeunes enfants de la famille. Il était suivi en psychiatrie et compagnie, faisait des tours dans des centres d'accueil, à l'hôpital psychiatrique et tout et tout. Toutes leurs finances passaient en thérapies diverses. Personne ne voulait le garder et la famille ne l'aurait pas fait garder de toutes façons, de peur qu'il ne blesse ou tue ceux qui le gardent. Ils en avaient peur. Ne dormaient plus que d'un oeil pour protéger le reste de la famille des agressions possible de l'enfant. Ne pouvaient plus sortir nulle part.

Ils ont décidé de signer des papiers d'abandon, aidés par une psychologue dans cette démarche. Ils sont toujours persuadés aujourd'hui, plusieurs années plus tard, que c'était la chose à faire. Je les connais eux aussi. Ils vont bien, très bien même et les deux enfants qui leur restent aussi.

jeudi 19 décembre 2013

Coloscopie

C'est rien du tout. Vieil hôpital décrépit. On s'en fout (du mieux qu'on peut) ce ne sont que des murs. Infirmières gentilles. Quel beau métier. Docteur gentil et efficace. Médicaments qui endorment à moitié. Rien senti. Ça m'a paru rapide. Récupération dans une salle de .... récupération! Et ma fille qui est venue avec moi, efficace et dynamique. Ma Vingt-trois ans, qui est venue me chercher après avoir conduit son fils tôt à l'école ce matin. Je n'ai rien. J'avais des inquiétudes. Parties. Je suis encore KO et j'ai signé un papier assurant que je ne vais pas conduire pendant vingt-quatre heures.

Dix-neuf ans? Elle s'est fait voler son porte-feuille chez l'amie où je l'avais envoyée "en sécurité". Fuck la sécurité factice, je vais la récupérer chez moi. Si elle veut.. Là, je tente de la pousser, je tente pas, je la pousse fort, pour qu'elle fasse les démarches pour récupérer de nouvelles cartes et je suis en maudit. Erreur de jugement de l'avoir envoyée là? Je l'ai fait de bonne foi.

Elle est catatonique Dix-neuf ans, sauf pour ce qui est des gars de sa vie. Je la comprends. Choc post-traumatique. Son agresseur avait décidé de la rendre "normale". Si elle ne "communiquait" pas, il découpait, déchirait ou ciselait au couteau ses objets essentiels ou préférés. Et puis, aussi, il avait trouvé une technique d'arrosage. Il lui garrochait de l'eau froide. Un jour, il lui a demandé d'ouvrir son Facebook et il a lu qu'elle avait donné rendez-vous à un de ses amis, un gars. Furieux, il l'a d'abord mise à la porte. Je le sais, elle est arrivée chez nous en pleurant. Il a ensuite communiqué avec elle et ils se sont réconciliés. Elle était contente. Repartie illico chez lui. Mais ce qu'elle ignorait, c'est qu'il avait décidé de la punir. Il l'a arrosée copieusement, en chandail,. Et l'a mise dehors. Il faisait froid. Elle est restée là longtemps. Quand il l'a rentrée, il a dû lui enlever lui-même le chandail gelé qu'elle avait sur la peau, elle ne pouvait plus bouger. Ensuite, il a considéré que la punition n'était pas suffisante et il l'a remise dehors, en soutien-gorge. Elle dit y être restée des heures.

Tu n'es pas allée chez les voisins? Demandé d'appeler la police?

Non, je suis restée là, j'étais en soutien-gorge, j'avais honte.

Et ensuite, tu ne l'as pas quitté?

Non, ensuite, tout est revenu correct. Je voulais juste que ça revienne correct. Il était gentil. Il prenait soin de moi. Il me faisait mes soupers, me portait dans mon lit, me faisait mes lunchs, me conduisait à l'école. Quand il n'était pas fâché, tout allait bien.

mercredi 18 décembre 2013

Avoir su

Je vais écrire ici ce qu'on ne dit jamais parce que ce n'est vraiment pas politically correct.

Avoir su que ce serait tant de trouble et que ça ne finirait jamais les troubles avec mes enfants adoptées, aurais-je adopté quand même?

Réponse: Certainement pas.

Sexualité de mes enfants

J'ai toujours été une mère ouverte. On pouvait et peut parler de tout chez nous et on le faisait et fait. Bon, tout ce qu'on veut bien partager avec sa mère, on s'entend! Recevoir ses amis de gars privément dans sa chambre fait partie de cette ouverture.

Mais là, j'en ai marre. Finie la sexualité ouverte de ma dernière fille. J'ai donné. Je lui paie un appart alors qu'elle s'exprime sexuellement dans ces lieux privés.

Le gars qui a sonné à huit heures ce matin m'a premièrement fait peur. On n'oublie pas que ma fille a été victime d'un homme violent et la peur qu'il resurgisse est encore là. Ensuite, j'ai été insultée. De ne pas avoir été avertie ni consultée. Alors, avant même d'ouvrir la porte au jeune homme, j'ai dit clairement à ma fille que je ne voulais pas le voir dans sa chambre et j'ai fermé fermement la porte de ladite chambre.

Finie l'ouverture. Je ferme la boutique de la tolérance. J'ouvre celle du respect de moi-même, de ma quiétude, de mon intimité à moi, de mon bien-être à moi.

En plus, je passe une coloscopie demain matin et la veille, soit aujourd'hui, est consacrée à des opérations de vidage de l'intestin que j'aurais préféré subir toute seule ou du moins pas avec de la testostérone inconnue dans la maison! On n'oublie pas que nous habitons un petit quatre et demi, pas une grande maison avec des recoins et cachettes.

Alors, ma fille regarde des émissions stupides de catastrophes et de meurtres à Canal D, collée sur le gars en question. Il a mangé mon déjeuner le gars et il a trouvé ça bon. Bons points pour lui. Rare que les amis de Dix-neuf ans aiment ma cuisine végé et bio et sans sucre. Et il a desservi la table ensuite. Bon, pas si pire. Mais non, il n'ira pas dans sa chambre. La mère watche eheh!

J'ai même suggéré qu'elle lui fasse visiter son logement de l'autre bord du pont. Pas de réaction.

Je suis fâchée un peu parce qu'hier, elle m'a demandé de l'argent car elle n'avait plus un sou. Or, non seulement j'ai payé la moitié d'un appart et tout ce qui vient avec, chauffage et cable, ensuite une carte de transport à 120$ pour qu'elle puisse se déplacer facilement de Longueuil à Montréal, payé son cel aussi et puis acheté plein mais vraiment plein de gugusses au Costco, y compris pour le chat de l'amie qui a de la nourriture pour un an et de la litière pour des mois! Je lui ai ensuite donné de l'argent pour l'épicerie. Cet argent d'épicerie, j'apprends qu'elle l'a utilisé pour .... des taxis! À force de questionner évidemment. Elle a une passe à 120$ et elle se paie des taxis!!

Suis-je fâchée? Oui. Vais-je rester fâchée? Bien sûr que non. Mauvais pour le coeur.

Mais je ne lui donne plus un sou. Rien.

On (on étant moi et Vingt-trois ans car Dix-neuf ans ne démontre aucun intérêt) a fait une demande d'assurance-chômage pour elle.  Elle vivra là-dessus si elle en reçoit. La demande est à l'étude. Je ne lui paie évidemment pas d'appart en janvier.

En plus, elle est allée dans des rencontres pour une espèce d'arnaque pyramidale où on lui promet  de faire plein d'argent. Des filles naïves comme elle sont de partaites victimes. J'ai beau lui dire que c'est de la foutaise et qu'elle se fait avoir, elle va tout probablement investir le 500$ que ma mère va lui donner à Noël dans ces niaiseries.

J'espère que non. À force de lui montrer des sites internet qui dénoncent la chose.

Lâcher prise? Ouin.

lundi 16 décembre 2013

Pas fort

Ça va pas fort. Même le yoga de ce matin me tombait sur les nerfs. Trop granole à mon goût. Elle a parlé pendant quarante-cinq minutes. Trop long. Et puis, si je voulais une psychothérapie, j'irais me la chercher. Pas ça que je cherche au yoga. De l'introspection, une certaine spiritualité, oui, de la méditation, absolument. Mais pas un discours sur les misères de l'enfance et comment se sortir de ce marasme. Clair que cette prof a eu une enfance difficile, qu'elle a souffert et qu'elle s'en est sortie grâce au yoga, à la philosophie du yoga. Grand bien lui fasse. Certains principes sont universels, d'autres viennent directement de ses propres blessures, qui ne le sont pas universelles. Je me demandais si je devais lui dire? J'ai décidé de ne pas tenter le coup. Exposer ses blessures comme ça et se faire dire que c'est trop long et ennuyant pour l'auditoire, je ne me sentais pas capable de faire ça. Cruel un peu. Et puis, le problème ne se posera plus en janvier, le gym ayant décidé que tous les cours dureraient une heure (les cours actuels de cette prof sont d'une heure et demie), elle n'aura plus le temps de parler quarante-cinq minutes avant que ça ne commence enfin! Patience.

Je procrastine, je tourne en rond, je ne fais rien parce que je n'ai envie de rien. Je viens d'appeler Dix-neuf ans qui semble correcte chez son amie l'autre bord du pont. Rassurée je suis.

Je voulais aller aux Métiers d'art. Voulais est un bien grand mot. Faire quoi que ce soit me pèse. Ne rien faire me pèse également. J'irais dormir. Mauvais dormir le jour, je sais. Je me retiens. J'attends que Vingt-trois ans vienne chercher ma voiture et je vais me forcer pour y aller au Salon des Métiers d'art. Ou pas.

J'ai de la peinture à faire aussi. Remplir les trous et sabler pour commencer. Je pourrais bien faire ça.

Ma nouvelle philosophie, c'est entre autres, d'admettre que ça ne va pas quand ça ne va pas au lieu de combattre.

Il y a pourtant un magnifique soleil. De la magnifique neige. Ça va passer. Mon mal-être va passer. Demain.

dimanche 15 décembre 2013

Cheveux

Souper d'amis hier. Celle de mes amis qui revient d'un autre voyage en Inde et dont je m'étais ennuyée me prend dans ses bras d'abord, me regarde ensuite et me dit "Oh! C'est joli la petite coupe que ta fille t'a faite!"

La "petite coupe que ma fille m'a faite" c'était la coupe à 80$ du chic salon de luxe! Comme les vraies amies disent toujours la vérité, j'ai ri et j'ai bien du admettre que la coupe de ma fille m'allait mieux que toutes ces savantes mèches qui me donnent l'air d'avoir oublié de me peigner! Je relaisse pousser et je vais engager ma fille, je pense. Ça va me coûter moins cher!

vendredi 13 décembre 2013

Sixième sens

Je suis vraiment contente de ne pas être partie en voyage et d'avoir ainsi pu rescaper ma fille. Si ce n'avait été de notre action d'éclat, ma fille y serait encore aujourd'hui avec son agresseur. Et on en saurait de moins en moins car il était en train de la forcer à limiter voire couper les contacts avec sa famille. Limiter, c'était déjà fait. On pouvait passer un bon bout sans nouvelles et ça me rendait folle. Des fois, je m'inquiète pour rien, c'est vrai, mais là, non.

Je ne savais pas vraiment pourquoi je n'allais plus en voyage mais je savais que je ne devais pas y aller.

On se sent en convalescence dans cette maison. Moi aussi.

Liste de choses à faire et je les fais. Hier, on est allées à l'opéra de Paris au cinéma, Hansel et Gretel. C'était très bien et j'ai été contente de constater qu'elle suivait avec plaisir.

Se distraire, prendre soin de soi, ne pas trop se tomber sur les nerfs. Car la vie ensemble n'est pas facile. Elle ne l'était pas avant et ne l'est pas davantage maintenant. Cette fille est capable d'une passivité déconcertante.

Elle a aussi de bien belles qualités. Concentrons-nous là-dessus!

jeudi 12 décembre 2013

Exercice

Je me lance là-dedans comme une perdue. Entraîneur qui ne me ménage pas le matin et natation avec mon fils en soirée. Avec mon fils, pourquoi donc? J'ai eu des révélations bouleversantes de la part de Dix-neuf ans. Des sévices, des vrais. J'étais tout à l'envers et je ne voulais pas appeler Vingt-trois ans parce que fâchée comme elle est déjà qu'on ne soit pas allées à la police, elle serait encore plus fâchée en apprenant ce que sa soeur avait subi. Vingt-quatre ans, elle, on la ménage, de peur que le stress ne lui déclenche une psychose. J'ai appelé mon fils et il m'a dit qu'on irait nager ensemble en soirée. Brillant mon fils.

Je ne serais probablement pas allée sans lui. Certainement pas, pour dire vrai. Ne pas oublier que la piscine est dehors. L'eau est chaude et une fois dedans, c'est le bonheur de nager avec la neige tout autour. Mais... se rendre.... se déshabiller... se laver... ensuite tout refaire à l'inverse. Paresse? Oui.

Mais je m'y suis donnée comme jamais, suivant l'exemple de Fils qui lui, nage quand il nage. Longtemps. Longueurs sur longueurs.

Il a mangé chez nous. Puis a emprunté ma voiture pour se rendre chez lui et me l'a rendue à six heures ce matin! Merci Fiston.

Et là, je me dis que cette piscine à deux pas de chez nous, faut que je l'utilise. Encore et encore. En plus, on est toujours tout seuls. D'ailleurs, Fils a tellement apprécié qu'il revient vendredi après son travail. J'ai encore des passes d'invités. On en profite. Dans une semaine, il sera parti au Costa Rica avec sa femme.

Je m'en vais voir le docteur de Dix-neuf ans avec elle. Son nouveau médecin de famille. Il y a deux semaines, elle l'a inquiété avec ses maux de tête constants. Il veut lui faire passer des tests aujourd'hui. Depuis qu'elle a quitté l'agresseur, elle n'a plus eu de maux de tête! Je ne dis pas qu'elle va bien, mais ce symptôme-là est carrément disparu.

Ensuite, j'essaierai de la convaincre de venir à la piscine avec moi. On ne làche pas!

mercredi 11 décembre 2013

Blablabla

Entraîneur ce matin. Ma Dix-neuf ans dort. Une de ses amies est restée à coucher. Je cuisine beaucoup. Des recettes dans des blogues. Rien d'extraordinaire mais pour moi oui, considérant que je ne cuisinais à peu près plus. Smoothies, poisson et salade composaient la majorité de mes menus. C'est certain que c'est plus motivant de cuisiner pour du monde. Et puis, elles sont chères les salades, à ce temps-ci de l'année, avez-vous remarqué? Surtout que je les achète bios.

Ça me fait beaucoup de bien de faire de l'exercice intensif et le yoga ahstanga en fait certainement partie.

Si ma plus vieille peut finir par obtenir son passeport, possible qu'on se paie un petit voyage. Elle a encore eu des problèmes et on lui a réclamé un autre document. Adolescente, elle a eu des travaux communautaires à faire qu'elle n'a jamais faits. Je me demande si ça la suit à l'âge adulte. On le verra bien. Pas question de partir sans elle. On s'ajustera.

Il y a ma mère aussi. Un de mes frères part dans le temps des Fêtes. Je ne veux pas qu'elle soit seule. Bien que son ami de coeur est avec elle. Elle est bien chanceuse de l'avoir dans sa vie. Et il conduit en plus, alors elle va où elle veut. Quand même à 87 ans et demi, c'est une pas pire vie. Autonome ma maman à moi.

J'ai donné des cours de français à l'amie et à ma Dix-neuf ans hier. L'amie était pas mal plus intéressée que ma fille à moi. Elle est retournée à l'école à temps plein après avoir travaillé pendant deux ans comme plongeure. Je pense qu'elle apprécie la vie scolaire maintenant même si c'est difficile pour elle à cause de ses problèmes d'apprentissage. Elle s'est fait un chum à l'école ce qui aide aussi!

dimanche 8 décembre 2013

Manger

Je mange trop quand Dix-neuf ans est ici. Et elle est ici. Pas sa faute à elle si je mange trop. Je suis la seule responsable de mes excès. Elle ne parle pas à table, son portable est ouvert, je lui demande avec une extrême gentillesse (je fais très attention, je la considère en convalescence) de le fermer. Elle le fait et se met sur son cel. Je ne dis plus rien et je me ressers un morceau de pizza. Gros. Et un verre de vin aussi. Je me vois aller, je sais que j'outremange parce que je suis mal dans ma peau et pourtant, je me sens totalement incapable de m'arrêter. Et sur le moment et même là maintenant que je viens de finir de souper et que je la laisse chanter avec des clips sur son ordi rallumé, je me sens mieux. La nourriture console.

Je ne serai pas consolée du tout demain quand je verrai un plus sur le pèse-personne.

Je voulais aller au gym et me voilà en pyjama.

Je ne sais pas ce qu'il va advenir de ma fille. Ce soir, elle m'est totalement fermée. Et j'en souffre.

Énergie

C'est revenu et j'en ai de nouveau. Pour combien de temps? Vivons au jour le jour. Le fait de me tenir à de l'exercice quotidien joue beaucoup. Fou le cours de yoga du samedi. Très très cardio. Je sentais mon coeur cogner dans ma poitrine. Mais je fais ce que je peux, ce que je peux et un peu au-delà, le secret est là, dans ce dépassement qui rend fière de soi tout en sécrétant les précieuses endorphines qui aident tant au moral.

Je ne maigris pas, j'ai même pris une livre. Mais je n'ai aucune inquiétude. Ce n'est que temporaire et la perte de poids va se remettre en branle cette semaine. Je vais la remetttre en branle. Je suis responsable de mon corps et de ce que je mets dans ma bouche.

Cependant, chers lecteurs, soyez conscients que si jamais j'ai encore un blogue dans dix ans et si vous me lisez toujours, j'y parlerai encore de perte de poids. C'est pour la vie.

Appris hier que ma Dix-neuf ans qu'on a mise en sécurité chez une amie loin l'autre bord du pont, loge en fait chez une amie qui est également victime de violence conjugale.

Première réaction: Tu ne mets plus les pieds-là.

Deuxième réaction (meilleure que la première): Comment te sens-tu face à ça et que veux-tu faire?

Elle veut y retourner. Jusqu'à la fin du mois comme prévu. Et comme elle a une passe de métro qui lui permet d'aller partout, elle va revenir ici ou ailleurs. Libre de ses mouvements. Bon, elle n'ose pas encore aller dans le coin de son ex et je la comprends mais elle ne se fait plus accompagner pour prendre le métro.

Elle ne se sent pas menacée chez cette amie. Le chum contrôlant et irrespectueux de l'amie visite mais n'habite pas là. L'amie travaille alors ma fille est beaucoup toute seule. Pas mauvais pour l'instant. Elle tient maison, fait la cuisine (oui, oui! Elle fait la cuisine!!!) et s'occupe du chat. Il lui a perçé son matelas pneumatique, (MON matelas pneumatique) le cher chat mais elle ne lui en veut pas. Elle l'aime et il couche avec elle.

Elle a un cellulaire, elle n'apporte rien de précieux sauf son portable là-bas, la mère de l'amie habite pas loin et elle peut revenir ici en tout temps. En prenant un taxi s'il le faut.

Elle pense qu'en en parlant tranquillement avec elle et en l'encourageant à appeler SOS violence conjugale, elle pourrait inciter son amie à sortir de la relation abusive. Elle a eu Dix-huit ans en septembre, la petite amie. Travaille pour une compagnie de ménage industriel, payant, 16$ l'heure. Déjà responsable d'un appartement.

Cette petite n'avait pas besoin d'un chum contrôlant sur le dos. Elle l'aime. Tiens, elle n'avait plus de cellulaire. Et ma fille de me dire que dans son cas aussi, c'est parce que le chum qui lit ses textos, l'avait fracassé sur le sol dans un accès de colère.

Leurs histoires se ressemblent beaucoup.

samedi 7 décembre 2013

Faire face

Je suis en période de changement et d'introspection. De solitude aussi. Plus ou moins voulue mais de plus en plus volontaire, désirée et salutaire. Je suis portée à m'étourdir dans un tourbillon d'activités ma maxime favorite et appliquée étant "le bonheur est dans l'action." C'est vrai en partie et ça me convenait totalement. Mais plus là. Pas en ce moment. Je me referme sur moi-même sainement. Je me referme sur moi-même tout en était ouverte aux autres et il n'y a pas de contradiction dans cette attitude.

Alors je fais face. Oui. Je fais face à moi-même et comme je ne suis pas ennuyante, je ne m'ennuie pas.

vendredi 6 décembre 2013

Tristesse

Avant, quand j'étais triste, je combattais beaucoup. Maintenant, j'accepte. Je le sais bien que demain sera un autre jour.

jeudi 5 décembre 2013

Le sport

J'en fais moins. Avant, je marchais beaucoup. Plus maintenant, je veux que mon épine de Lenoir guérisse. Ça va mieux, un peu mieux. Je fais quelque chose de physique tous les jours ou presque mais pas trop de cardio. Un peu quand même avec la natation. Bon, aujourd'hui, une heure et demie de yoga avec la super prof, demain natation, samedi yoga, dimanche musculation ou natation, lundi, yoga, mardi, rien, mercredi musculation avec l'entraîneur. Voilà à quoi ressemblent mes semaines actuellement. Je suis plus ou moins satisfaite. Me semble que je pourrais en faire plus. Il y a la bicyclette que je voulais intégrer à l'horaire. Pas fait. Je suis assez casanière le soir. Nouveau ça. Coup de pied? Non, pas en ce moment. Trop d'émotions me submergent encore. Je suis en bas des 170 livres et je vois à ce que ça ne remonte pas. Je mange bien sans trop de privation et sans crise boulimique. J'en suis là.

L'égratignure

Alors que je vivais du stress, je n'arrivais plus à sortir du stationnement de l'immeuble, coincée par des voitures qui n'avaient pas d'affaire là. J'étais pressée et j'ai eu l'idée de passer entre deux voitures garées dans le stationnement voisin. L'espace était vraiment étroit, trop étroit ai-je réalisé quand j'ai eu l'impression d'accrocher l'aile arrière de la voiture de gauche au passage. Je suis sortie constater les dégâts et ai essuyé d'un doigt baveux la petite ligne blanche. On n'y voyait plus rien ou à peine. Moi, je n'aurais certainement pas remarqué cette légère petite égratignure sur l'aile arrière s'il s'était agi de ma voiture. J'étais pressée et j'ai quitté sans plus attendre.

Je le dirai au monsieur si je le vois un autre jour, ai-je pensé. Et puis, je n'ai pas vu le monsieur de l'auto. J'ai plus ou moins oublié l'affaire.

Et puis un jour je l'ai vu. Il rentrait son épicerie. J'étais avec Petit-fils en train d'ouvrir la porte-patio. Attends-moi une minute, ai-je dit au petit, je dois parler au monsieur en bas,  et je suis rapidement descendue. J'ai montré l'égratignure au monsieur, il ne l'avait effectivement pas remarquée et je me suis déclarée coupable du méfait. Mon nom et numéro sur un papier, je me suis engagée à payer pour la réparation et suis remontée illico m'occuper de Petit-fils.

Il a téléphoné aujourd'hui le propriétaire de la voiture. Deux cent cinquante dollars. Je lui fais un chèque. Bien sûr, si je n'en avais pas parlé, ça aurait passé incognito. Et pourtant, je me sens soulagée de l'avoir dit. C'est ce que j'avais à faire et je l'ai fait.

Coiffeur

Voir un nouveau coiffeur réputé dans un nouveau salon branché et payer 80$ pour la coupe, ça te vide le portefeuille et ça te requinque une femme!

Le poulet

22h hier soir, le téléphone sonne, c'est Dix-neuf ans, d'un ton plaignard "Mais comment je le fais cuire le poulet?"

Quand on l'a visitée mardi, il y avait ces cuisses de poulet en train de dégeler au frigo. Je lui avais expliqué comment les faire cuire et elle avait répondu qu'elle ne savait pas comment le four marchait chez sa copine. Sa soeur, qui a le même genre de cuisinière, lui avait expliqué en long et en large. Elle n'écoutait pas, nous semblait-il, ce que son appel d'hier a confirmé!

La faim aura eu raison de sa résistance à apprendre à cuisiner, ne serait-ce que les choses les plus simples!

mercredi 4 décembre 2013

Ce qui se passe

Pas les gros chars. Calme. Maison maison. Tellement rare que je sois maison maison. Mais là oui. Et télévision le soir tant qu'à faire. Pas trop quand même. Vu ma plus jeune hier. Bouleversée de la trouver prostrée et puis l'appart où elle habite et le coin ne me semblaient pas idéaux. Mais l'idéal d'une femme de soixante ans est bien différent de celui d'une de dix-neuf ans. Et je me suis rappelé mon premier appart, un taudis dont on avait peint les murs en noir et orange, mon amie coloc et moi et dans lequel on a été si heureuses. C'est ce que me disait la dame du centre d'hébergement que j'ai rappelée aujourd'hui. Besoin de parler. Elle m'a rassurée. Ma fille n'est pas suicidaire et il est normal qu'elle soit un peu ou beaucoup dépressive. Pas si grave qu'elle soit seule, elle en a peut-être besoin de solitude. Et puis, si elle a besoin de moi, je suis là et elle le sait. Alors, on continue. Pas le choix. Je ne fais que l'essentiel. Entraîneur ce matin. Et puis, visite à ma vieille tante de 89 ans et à son mari malade. Il ne m'a pas semblé si malade. Un vieil alcoolique. Peuvent vivre longtemps les alcooliques, il en est la preuve. Maigre, très maigre mais il n'a jamais été gros non plus. Ils ont un médecin de famille qui va à la maison. Fantastique. C'est tellement comme ça que les gens de cet âge ont besoin d'être soignés. Il a aussi des injections d'Avastin aux yeux pour freiner la dégénéressence maculaire. À l'hôpital. Ils prenaient le métro et l'autobus avant. Peuvent plus. Se paient le taxi, cent dollars à chaque fois. Mardi prochain, je vais les conduire. Ils ne le savent pas encore parce que j'attends à la dernière minute. Il me reste une vague inquiétude pour ma fille et une vague inquiétude générale. Pas bon ça, je le sais mais on ne contrôle pas tout. Elle est pas facile votre vie, m'a dit l'entraîneur ce matin. Je ne l'ai pas astiné.

lundi 2 décembre 2013

Les chiffres ne mentent pas

30 septembre   174.4 livres
7 octobre          173.4
14 octobre         169.4
21 octobre         173
28 octobre         174.8
4 novembre       172.4
11 novembre     173
18 novembre      174.6
25 novembre      172
2 décembre         168.4

dimanche 1 décembre 2013

Agressivité

Elle est agressive.... envers moi!

Tout ce qu'elle n'a jamais pu dire au gars, c'est à moi qu'elle le dit "Laisse-moi tranquille." Dégage" "Mêle-toi de tes affaires." elle me l'a dit au brunch d'un ton agressif. Ses soeurs n'en revenaient pas et ont tenté de prendre ma défense, mais moi, je leur ai dit que j'étais contente de la sentir agressive au lieu de victime et passive. On parlera politesse une autre fois. Là, elle est perturbée et ça sort. Tellement rare que ma douce enfant parle comme ça. On ne la reconnaît plus. Tant mieux. Qu'elle se défende et s'exprime!

Cohésion

La famille, les amis, nous nous sommes tous rassemblés autour de notre petite Dix-neuf ans. Elle est dans un cocon  d'accueil, de compréhension, de complicité. Ce matin, sa soeur la plus vieille, celle qui a une phobie sociale, va quand même venir bruncher avec nous au restaurant. Je vais la prendre chez elle ce matin. Ses médicaments lui causent encore des problèmes aux yeux, qui révulsent sans prévenir, donc il est risqué qu'elle conduise. Ensuite, on ira chercher Vingt-trois ans et puis Petit-fils qui est chez son père. J'ai repris ma voiture et ça implique un certain travail de voyagement! Alors, va falloir partir de bonne heure.

Mon fils habite pas si loin de la nouvelle adresse de Dix-neuf ans et c'est lui qui nous l'amènera.

Jeudi, on a mis le plan en action. Dix-neuf ans est entrée au Public Mobile pour changer son numéro de téléphone et juste avant de le changer, elle a texté "J'ai bien réfléchi et tout est fini entre nous." Comme le numéro changeait ensuite, il n'a donc pas pu répliquer. Elle est ensuite entrée dans la voiture (je l'attendais à la porte) et je suis allée la conduire en sécurité chez sa grand-mère. Le lendemain, elle déménageait avec une énorme valise que mon fils est venu chercher, chez son amie de l'autre bord du pont.

Hier, c'était sa première journée seule, car sa coloc travaille, mais elle n'est pas restée seule longtemps. La soeur de la coloc, qui est aussi une amie, est venue la chercher et elles sont allées chez sa mère qui la connaît très bien aussi et l'aime beaucoup.

Rare qu'on ne l'aime pas cette fille.

J'ai acheté "Les manipulateurs sont parmi nous" qui m'a été conseillé par la dame du centre d'hébergement. Pas tout lu encore mais un peu déçue. Ça parle beaucoup de la manipulation en milieu de travail. Ma fille dyslexique va se perdre là-dedans, je pense. Bon, je vais le lui apporter quand même.

Le soir où on a fait l'opération d'urgence, texto et téléphone changé et mise en sécurité, le gars a téléphoné chez nous. J'étais prête et j'ai suivi à la lettre les conseils de la dame du centre d'hébergement. J'avais écrit la phrase à dire. " Je te demande de respecter la volonté de Dix-neuf ans et de ne plus appeler ici." d'un ton neutre. Surtout, ne pas lui dire ce que j'avais envie de dire "Je sais tout pour la claque, les objets brisés, les menaces, la défense de parler à des garçons à l'école, le contrôle des appels et des amis etc etc" Non, surtout pas, m'avait-elle dit. On ne discute pas avec un manipulateur.

Il a appelé à 22h30. J'ai dit la phrase doucement et clairement et j'ai raccroché. Il a rappelé "Justement, c'est pas la volonté de Dix-neuf ans" a-t-il dit. J'ai fait comme elle avait dit, elle appelle ça la technique du disque brisé. Répéter la même phrase du même ton. Surtout ne pas entrer dans l'argumentation. "Je te demande de respecter la volonté de Dix-neuf ans et de ne plus appeler ici."

Elle m'a dit qu'au troisième appel, je gardais le même ton neutre et devrais lui dire seulement "Je vais appeler la police si tu appelles encore. " et raccrocher. Il n'y a pas eu de troisième appel.

Ça nous a beaucoup aidé d'être coachées par une spécialiste. Vraiment.

Alors en cas de doute, je vous conseille d'appeler SOS Violence conjugale. Pas besoin d'avoir été frappée pour ça. Ils m'ont référée au centre d'hébergement L'escale pour elles. Leur site internet est très bien fait et c'est en faisant des copies de la page avec les critères pour savoir si on est victime de violence conjugale qu'on a pu faire réaliser concrètement à Dix-neuf ans qu'elle en était victime.

Pour ce qui est de ses effets personnels, étant donné qu'il s'agit de souliers et de vêtements, on a décidé de les laisser là. C'est ce que l'intervenante conseillait. Évidemment, dans le cas d'une femme en couple depuis longtemps qui a des meubles et plein de trucs essentiels, elle doit retourner les chercher avec de l'aide. Mais dans le cas de ma fille, le moins elle a de contacts, le mieux elle se portera. Déjà, de venir ici alors qu'il connaît l'adresse, la stresse.

Et pourtant, elle l'aime encore et s'inquiète pour lui. Il n'y avait pas que de mauvais moments et il était affectueux et prenait soin d'elle entre les épisodes de violence qui n'étaient somme toute pas si nombreux que ça, dit-elle.