dimanche 30 novembre 2008

Melting-pot multiculturel

Une école de musique, quelque part dans la région de Montréal. Des étudiants fébriles. Un public survolté, ému, qui vient voir Fiston ou Fistonne en spectacle. Le silence facilement obtenu et remarquablement respecté. La présentatrice, bilingue. Le premier numéro donne le ton. Une adorable petite fille habillée comme une princesse qui chante le Ô Canada en anglais. Et puis, tout s'enchaîne, du piano, de la guitare, du violon, de la flûte le tout entrecoupé de numéros de chant. Les numéros de chant! Mon Dieu! Senor! My God! Pitié! Des petites filles de huit ou dix ans avec des robes longues à sequins, les épaules nues, juchées sur des talons, qui chantent, le micro à la main, des chansons d'amour pas du tout de leur âge. En anglais. Tout est en anglais. Le directeur prend ensuite la petite par l'épaule, la main sur son épaule nue, elle tient son diplôme à la main et il y a une photo, avec un sourire synthétique sur la photo. Une après l'autre, identiques. Certaines reprennent la même chanson d'amour que la précédente. My heart will go on sera ainsi chantée trois fois. "Every night in my dreams I see you I feel you... " sonne drôle dans la bouche de si petites filles maquillées comme des femmes. Je suis vaguement mal à l'aise. Mais pas la famille des petites. Ce sont les familles qui les ont habillées comme ça après tout. Ce sont peut-être les familles qui ont suggéré les chansons de Celine Dion? prononcé à l'anglaise, le nom de Celine.

C'est bien facile de jouer à la féministe enragée et de porter des jugements, mais ces petites filles sont de toute évidence investies, aimées, valorisées. Leur robe coûte cher, les cours de chant aussi et on n'est pas dans un milieu aisé ici. Ces familles immigrantes tricotées serré, elles investissent clairement dans leurs enfants, sont là en grand nombre pour les encourager et à treize dollars le billet, c'est un gros investissement que d'amener les oncles, cousins et grands-parents voir la petite.

Les petits garçons sont moins nombreux et c'est drôle, eux, ils ont le droit d'avoir leur âge et ils nous chanteront des extraits du Roi Lion ou bien d'Aladin. Mais certains sont tout petits et portent habit cravate. Et pourquoi pas? C'est vrai qu'ils sont bien mignons.

Quelques numéros sortent du rang. Ceux des élèves du professeur de guitare électrique qui accompagne ses élèves en duo et nous livre des numéros ma foi qui étonnent. Led Zeppelin, les Beatles, les Stones se retrouvent entre des numéros classiques et sont joués avec justesse et intensité par des jeunes interprètes en connivence totale avec leur prof.

Le long spectacle (toujours long de faire chanter une école entière avec des numéros individuels pour chacun) se termine dans les embrassades et les bouquets de fleurs. L'amie de Quatorze ans que nous sommes venues applaudir est ravie que nous soyons là et ses parents encore plus.

samedi 29 novembre 2008

Le premier jour du reste de ta vie

C'est un film. Excellent. Je recommande chaudement. Plein d'émotions, de douceur, de vie, un film de famille, touchant mais pas cucul. Marc-André Grondin (la vedette de Crazy) y joue le rôle d'un rêveur passionné de guitare et de rock comme son père. Il sera initié par son grand-père à l'art du vin et deviendra sommelier. On suit la famille pendant une douzaine d'années. Des flashs intéressants. La mère dans la cinquantaine stone avec le joint confisqué à l'amie de sa fille et qui danse dans son salon sur Summertime de Janis Joplin. Le sang symbolique qui coule sous la porte lors de la défloration de la jeune Fleur, le jour de ses seize ans. La musique, présente et prenante, toujours appropriée. Des personnages attachants, vrais, un film qui donne envie d'avoir des enfants.

Si j'avais une autre fille, je l'appellerais Fleur, je trouve ça vraiment trop joli.

Aqua-jogging

Une lectrice me demande par courriel ce que je fais en piscine. Elle ne connaît pas l'aqua-jogging. Elle n'est probablement pas la seule. Ce ne sont pas toutes les piscines qui l'offrent, alors que l'aquaforme est maintenant intégré depuis longtemps dans les moeurs aquatiques!

L'aquajogging se pratique en eau profonde. On met une ceinture de flottaison. Au début, on fait du jogging sur place et des exercices préparatoires. Et puis, on fait des longueurs à la course, en variant les styles, soit en grimpant, ou bien en faisant du ski de fond, on fait des sprints, on se dépasse soi-même, car chacun va à son rythme, il n'y a pas de courses entre les individus. Et puis, on fait de la musculation, des abdominaux et tout. C'est très complet. L'avantage, c'est que les articulations sont protégées, il n'y a donc pas de blessures dans ce sport. Les progrès sont rapides. On nous encourage à boire de l'eau pendant l'entraînement. J'adore!

Résumé de la semaine

C'était l'anniversaire de Dix-huit ans mercredi et elle est venue souper avec sa meilleure amie que j'adore et son .... chum! Yé! Je l'ai enfin rencontré pour vrai. Et je l'ai aimé facilement. Fiou. Il est même très attachant. Fille voulait faire venir des mets chinois ,on en a commandé pour cinq personnes car on était cinq, elle m'a dit qu'elle apporterait les restants. On s'est retrouvé avec une quantité de nourriture incroyable, astronomique, gigantesque. Elle en a apporté chez elle, mais Quatorze ans et moi ne mangeons que des mets chinois depuis mercredi et il en reste plein encore. J'avais fait de délicieux desserts santé qui ne se sont pas mangé, alors j'ai eu l'excellente idée de congeler le tout en portions individuelles.

J'ai vu le doc ce jour-là aussi. Ma santé va très bien, merci à l'exercice. Mais le doc n'était pas content que je dépasse maintenant mon poids santé et il a bien raison. Et la ménopause?, ai-je tenté pour me justifier. "Rien à voir! Si on mange moins que ce que l'on dépense, on maigrit, quel que soit notre âge." "Mais je mange déjà peu", ai-je tenté. "Mangez moins encore, ça ne peut pas ne pas marcher, c'est mathématique. Si vous avez pris du poids, c'est que vous mangez trop, ce n'est pas si compliqué." Je l'adore ce doc, il est super compétent, très consciencieux, vérifie minutieusement chacun des bilans sanguins et les commente et dit ce qu'il a à dire sans détours. "Le seul moyen qu'il vous reste pour éviter le diabète avec votre hérédité, c'est l'exercice et le contrôle du poids. L'exercice, c'est excellent, le poids, il faut y arriver." J'ai rendez-vous dans six mois et il veut voir des changements et il va en voir.

J'y mets beaucoup de temps à faire des exercices. Quatre cours par semaine, trois en piscine et un au yoga Iyengar. C'est du temps bien investi, je ne lâche pas. Et en plus, j'adore l'eau, alors ce n'est pas une corvée. Le plus dur de mon entraînement, c'est le yoga Iyengar, très difficile vraiment, il y a tant d'asanas d'équilibre au niveau 2 et c'est vraiment ma faiblesse. Même vriksasana, qui est une posture de débutants, présente des difficultés et je dois m'aider du mur. Le fait que je ne pratique plus le yoga qu'une seule fois lors du cours, joue certainement en ma défaveur. Mais on ne peut pas tout faire et je suis dans l'aquatique actuellement, et je m'en sens bien. On dirait que j'ai l'échec de mon dernier cours de professeure de yoga sur le coeur, comme une blessure que je dois guérir avant de me remettre intensivement à la pratique du yoga.

Je me sens en pause, en arrêt, tant au niveau des affaires de coeur, que de la vente de ma maison, que des projets de vie. Gelée dans un jardin de givre. Mais je dégèlerai bien avant le printemps, je le sais!

jeudi 27 novembre 2008

A

A est une amie qui avait découvert mon blogue et me jure de ne plus le lire. Je ne la crois pas tout à fait. A, qui n'a pas d'enfants, devient facilement la mère de ses amies et amis et ce n'est que par elle que j'accepte de me faire materner. On a ce type de relation depuis toujours. Je me laisse lâchement aller à faire pitié avec elle, même que j'en remets. Elle m'a téléphoné aujourd'hui, un appel programmé à l'avance, parce que A est super ordonnée et organisée et que même ses appels téléphoniques figurent dans son agenda.

A: Et alors, cette maison, tu la vends?

Moi: Non.

A:Mais voyons, tu ne la vends plus, qu'est-ce qui se passe? Tu as fini ton ménage au moins?

Moi: Non.

A: Bon.... et les projets, parle-moi de tes projets.

Moi: Aucun projet.

A: Aucun projet?

Moi: Aucun.

A: ...

A: Tu as maigri?

Moi: Un peu mais à peine. Mon doc m'a chicanée. Je lui ai dit que je prenais 1200 calories seulement et que je ne maigrissais pas. Il m'a dit de baisser à 1000 et de prendre des multivitamines.

A: Ben voyons. Ça n'a pas de sens ça. Déjà qu'à 1200, on meurt de faim. Tu es certaine que tu ne dépasses jamais 1200?

Moi: Euh..... pas si certaine. Ça dépend des jours.

A: C'est ce que je pensais. Et les hommes, il y a quelqu'un en vue?

Moi: Les hommes? Fini, les hommes, trop grosse, trop vieille et trop moche. Fini pour moi ça.

A: Fini, les hommes, comme dans f_i_n_i, comme dans plus d'hommes du tout, comme dans plus de sexe à jamais, rien, kaput?

Moi: T'as tout compris!

A: Ouais. Là, c'est trop. T'en as trop mis. Tu crois vraiment que je vais gober ça?

Et alors, elle s'est mise à rire, de son rire communicatif, tellement communicatif que j'ai ri avec elle. Faut qu'on se voit bientôt, avons-nous conclu en raccrochant, le sourire aux lèvres. On dit toujours ça et on ne se voit jamais mais on se rappellera, ça c'est sûr.

mercredi 26 novembre 2008

Passage

Aujourd'hui, je deviens la mère de trois adultes, trois personnes de plus de dix-huit ans, trois personnes égales à moi, qui ont leur vie, leur appartement, leurs amours. Je peux me permettre d'être leur amie, leur confidente, je n'ai plus à mettre de limites, à contrôler leurs allées et venues, à diriger, conseiller, structurer leur vie. Ils ne prendront pas toujours les bonnes décisions, mais ces choix leur appartiennent dorénavant et je leur fais confiance. On me protégera probablement des trop dures nouvelles, comme j'en ai protégé ma mère.

Il ne me reste qu'une enfant à élever et elle sera majeure dans quatre ans. Je vis une intimité avec elle qui n'était pas là avec les autres, famille nombreuse oblige. Personne pour diluer notre relation. J'ai tendance à vouloir beaucoup pour elle. Trop?

Je n'ai pas d'homme dans ma vie, pas d'amant, personne. C'est déjà arrivé mais c'était temporaire, entre deux. Et voilà que je ne cherche pas et que je tente de trouver un équilibre autrement.

Je peux faire beaucoup pour la société. Il m'appartient de me réaliser en ce sens.

dimanche 23 novembre 2008

Impolitesse

J'ai écrit un court courriel, deux jours après notre rencontre, au monsieur qui m'avait fait poireauter dans le hall d'entrée de son immeuble. Aucune réponse. Ce n'est pas arrivé souvent. Qu'il y ait eu des rejets d'un bord ou de l'autre, ça, c'est évidemment arrivé. Mais on se le disait, le plus souvent gentiment et civilement. Là, le silence total, c'est un manque de classe. Je ne suis pas vraiment affectée, un peu blindée contre les réactions imprévisibles reliées à ces rencontres. Normalement, dans une autre vie pas si lointaine, j'aurais écrit "Au suivant!", mais pas là.

Je trouve malsain, indésirable, pathétique, plate de ne pas avoir de partenaire masculin alors que j'en voudrais un, que c'est une source de plaisir, de jeunesse, alors que la séduction est le sel de la vie, l'étincelle dans l'oeil, la danse dans le pas, le feu au... bon ne tombons pas dans la vulgarité.

Ceeeependant, car il y a un gros cependant, ma vie va bien, mon moral est de roc malgré novembre, en fait, j'apprécie novembre, n'est-ce-pas merveilleux? J'ai une forme resplendissante, une énergie débordante, je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. La vie est belle et j'en profite et tout, absolument tout est possible. Et si les hommes n'étaient pas si indispensables que ça au bonheur après tout?

samedi 22 novembre 2008

Salon du livre

On aime tellement ça qu'on y a passé la journée, Voisin, son fils, ma fille et moi. Nous sommes revenues à la maison pour manger et prendre une pause, Quatorze ans et moi, et y repartons pour la soirée avec une des ses amies. On a évidemment acheté le premier livre de la série Twilight, Fascination, de Stephenie Meyer, qui correspond au film vu par Quatorze ans hier et puis Une naissance heureuse d'isabelle Brabant comme cadeau pour Dix-sept ans. Les deux ont l'air passionnants et je vais évidemment les lire. Et puis Quatorze ans et Onze ans, le fils de Voisin, ont été charmés par une auteure inconnue qui de toutes évidences adorait les enfants et leur a longuement jasé ça. On lui a acheté son livre aussi! C'est pas dimanche! de MJ Godbout.

jeudi 20 novembre 2008

Pauline

Je pensais exactement comme Juliette à propos de l'affiche du parti Québécois sur fond bleu ciel avec Pauline Marois qui regarde au loin, un peu gnangnan et pas gagnant du tout de n'écrire que son prénom. Et voilà qu'hier, on va inscrire ma poulette, qui aura dix-huit ans la semaine prochaine, sur la liste électorale. Les "inscriveurs" sont d'âge plus que mûr, l'une d'elles tricote, il et elles accueillent archichaleureusement ma fille, les pauvres solitaires travailleurs, tout heureux de voir enfin quelqu'un. Peu de gens viennent s'inscrire! Une autre élection où le taux de votation sera bas?

Ma fille en sort toute fière, souriante, sa fiche d'inscription à la main. "Moi, maman, je vais voter pour Pauline!"

mercredi 19 novembre 2008

Dégoûtante

Je dégoutte encore de l'eau de la piscine et me voilà en vitesse chez moi pour appeler Dix-sept ans afin que nous nous rendions à la Maison Bleue pour lui réclamer une place, la petite n'ayant pas vu de médecin encore pour sa grossesse. Je l'appelle. Long avant d'avoir une réponse ensommeillée. "Es-tu prête, Fillette, tu m'avais dit ce matin, alors on y va?" "Ce matin, ce matin, oui, mais là c'est le petit matin, je dormais." "Oui, je sais, mais quand même, il est dix heures et demi. On s'arrange comment? Je te rappelle dans une heure?" "Non, laisse faire. Je te rappellerai moi, si j'ai besoin de toi."

mardi 18 novembre 2008

L'anglais

Il faut être bilingue, c'est un minimum et une nécessité, pas un luxe. Or, nos programmes d'enseignement de l'anglais sont minimaux, ridicules, inadéquats. Chez les jeunes anglophones pourtant, on rivalise d'ingéniosité et d'immersion en immersion, ils en sortent fonctionnellement bilingues, pas de leurs écoles secondaires, mais bien de leur primaire, mes amis! Tandis que nos jeunes du secondaire, eux, baragouinent péniblement et ne comprennent tout simplement pas quand on leur parle anglais. Au nom de quoi? De la peur de l'anglais? Peur de la connaissance? C'est d'une bêtise rare, la société Saint-Jean-Baptiste qui s'oppose systématiquement dès que l'on veut introduire plus d'anglais dans nos écoles. Comme si le français allait être menacé si nos jeunes savent une langue seconde. Ne nous arrêtons pas là, une troisième, quatrième langue devraient être au programme.

J'y ai vu personnellement pour chacun de mes enfants, ne pouvant compter sur l'école. Dans le cas de Quatorze ans, ça coûte une fortune, ce choix de la rendre bilingue comme les autres. Si le français est difficile pour une grande dyslexique, l'anglais l'est évidemment aussi! C'est deux fois par semaine, parfois trois, qu'elle se rend chez sa professeure d'anglais. Celle-ci lui donne des devoirs. Elle ne regarde la télévision qu'en anglais. Épisodiquement, je me force pour que nous parlions anglais, mais c'est la mesure qui marche le moins, ça énerve Quatorze ans et puis, ce n'est pas naturel du tout. Jusqu'ici, on ne voyait pas vraiment de progrès. Et voilà qu'il y en a. Je discutais rapidement en anglais avec une amie, pour ne pas qu'elle comprenne ce dont il s'agissait et elle est venue m'en parler après pour contredire certaines des choses que j'avais dites! Elle avait donc tout compris, même les subtilités. Wow! J'ai été impressionnée et je me suis dit que tout ce temps et cet argent investis servaient à quelque chose.

dimanche 16 novembre 2008

L'enfant et les chiens

Voisin et son fils de onze ans sont venus dîner avec ma famille au restaurant ce midi. Tout s'est bien passé. Dix-sept ans était là, mon fils, sa blonde que j'adore et Quatorze ans évidemment. Ma mère présidait et faisait rire tout le monde, elle a tellement de répartie, et comme Voisin en a beaucoup aussi, on s'est régalé. Et voilà que Fils nous invite au cinéma, Voisin y envoie son fiston mais refuse d'y aller, je suis un peu surprise. Voisin se plaint tout le temps de ne pas assez voir son fils, il est extrêmement frustré que le juge ne lui ait pas octroyé la garde partagée demandée, et voilà que c'est sa fin de semaine avec lui, qu'il ne le reverra que dans deux semaines et il se prive de passer un après-midi avec lui. Et puis, le chat sort du sac, Voisin ne va pas aller au cinéma à cause de ses chiens. Déjà qu'il n'a pas pu les emmener au restaurant, déjà qu'il pleuvait tellement hier qu'ils n'ont pas eu de promenade digne de ce nom, pas question de ne pas passer l'après-midi au parc à chiens avec eux. Lui ai-je dit ce que j'en pensais? Inutile, totalement inutile et puis il n'aurait pas changé d'idée mais m'aurait boudée pour très longtemps. Alors taisons-nous. J'ai assez de chats à fouetter avec mes enfants à moi. Dix-neuf ans semble encore disparue de la circulation et Dix-sept ans est inquiète. Il semblerait que Dix-neuf ans et son nouveau chum boivent du matin au soir ou plutôt du soir au matin et puis là, plus de réponse sur son cellulaire. J'aurais préféré ne pas en savoir autant. Dix-sept ans semble aller relativement bien. On a discuté pas mal. Son chum est un enfant battu. On a parlé du syndrôme du bébé secoué. Des facteurs de risques. C'est une fille intelligente. Je lui fais confiance. En allant encore lui porter des choses chez elle, j'ai entrevu le chum et nous nous sommes salué. C'est un début de contact!

samedi 15 novembre 2008

Chaperon

Le chum de Quatorze ans s'en vient ici. Comme il habite loin, sa mère va nous le laisser en fin d'après-midi et il rentrera demain en train. Elle insistait beaucoup pour que je sois présente tout le temps et que je les "surveille" bien. Elle finira par me dire que son fils est amoureux fou de ma fille, que ça l'a prise au dépourvu, qu'il n'a eu aucune éducation sexuelle et qu'elle comptait sur son père pour s'en charger. Le père en question habite maintenant en Afrique! Je me sens un peu coincée dans ce rôle de chaperon. Ça m'embête carrément même. Ma Quatorze ans à moi en a eu des cours d'éducation sexuelle à l'école et on en parle à la maison aussi. Mais je n'ai pas fait comme avec sa soeur, qui elle, exprimait très clairement vouloir faire l'amour. Avec elle, j'avais été très concrète, avec remise de condoms et instructions très claires comprenant le déroulement desdits condoms sur une bouteille en guise de pratique. Ce qui ne l'a pas empêchée de tomber enceinte à dix-sept ans, mais je doute de plus en plus que ce soit une grossesse accidentelle. Ma petite Quatorze ans, il me semble qu'elle n'en est pas là du tout, du tout. Et si je me trompais? Bon, en cas de doutes, chaperonnons.

vendredi 14 novembre 2008

Jeudi soir

Il m'avait donné rendez-vous à l'immeuble du centre-ville où il travaille. "Tu diras au gardien de m'appeler et je vais descendre." Fort bien, sauf que le gardien n'était pas là. Ses clés traînaient sur le bureau, il n'était probablement pas loin. J'ai tourné en rond, ai fait semblant de lire les circulaires. Personne. Je me suis tannée un peu. Si personne ne se pointe au bout de vingt minutes, je quitte. Plate. Il pourrait avoir le réflexe de venir voir si je suis là. Et puis au bout de ... dix-huit minutes, les voilà tous les deux, le gardien et un homme qui me glisse à l'oreille "C'est moi JF. " Habit-cravate, cheveux blancs gris nombreux et ébouriffés, lunettes, air un peu perdu. Il ne me regarde pas, ne me parle pas, donne des instructions au gardien. Va vers l'ascenseur, je le suis.

Il m'emmène dans un grand bureau qui a des fenêtres immenses qui donnent sur le centre-ville. C'est magnifique. Il ne me parle toujours pas, des employés passent le voir, il se met à l'ordi. Il finit par murmurer qu'il a des choses à terminer. J'avais comme remarqué!! Je prends un journal qui traînait là et je m'arme de patience. Pas pour très longtemps. C'est quoi le but? Me démontrer qu'il est un homme important, m'impressionner? Vraiment, ça ne marche pas. Ce n'est que quand je lui dis "Écoute, je vois que tu es bien occupé, on se reprend une autre fois." qu'il ferme enfin l'ordi et que nous quittons! Ouf! Ça part mal cette rencontre.

Il voulait aller au ciné ou manger. Je préfère nettement un café. Il m'installe à une table du Van Houtte et va m'en chercher un. Et là, il parle, parle, parle. Je connais le plat que sa tante Gertrude réussit le mieux, le nom de tous ses cousins, les écoles que lui, ses deux soeurs, son ex-femme et ses deux enfants ont fréquentées, le lieu où il allait en vacances quand il était petit, ce qu'ils faisaient à Noêl et qui était invité chaque année, les traditions familiales, l'état de santé de sa mère de 86 ans, comment son père est décédé et tout de ses enfants à partir de leur petite enfance et de son divorce, je sais tout ça et plus encore et il ne sait rien de moi, rien du tout, même pas si moi j'en ai des enfants, rien. Et je ne pense pas lui avoir écrit grand chose, bien que notre correspondance date de janvier 2008 et que j'avais évidemment tout effacé.

Et puis, je décide de ne pas jouer à la victime. Pas la première fois que ça m'arrive de rencontrer un homme qui prend le contrôle de la conversation et se raconte sans me faire de place. D'habitude, je les élimine tout simplement. Il faut changer de stratégie, essayer du moins. Alors, je me mets à lui couper la parole. Je la prends, la place. Il parle de sa fille, je parle de l'une des miennes. "Tu as des enfants?" Bon, enfin, j'existe! Et la conversation devient une conversation au lieu d'un monologue. C'est mieux.

Curieux hasard, on habite assez près. On n'est pas tout à fait voisins, mais à quinze minutes en voiture l'un de l'autre. Et puis, on a étudié dans la même ville. Il se met alors à me nommer tous ses amis d'enfance, il se rappelle parfaitement et de leur nom et de leur apparence et peut raconter des anecdotes sur chacun. Je n'ai pas cette mémoire du passé, j'avais beaucoup d'amis pourtant, mais j'arrive avec difficulté à en nommer quelques-uns et les souvenirs sont flous. Il parle donc beaucoup enfants, famille, passé, études mais fort peu (pas du tout!) de lui en tant que personne. Je ne sais même pas son âge, il a la coquetterie de le cacher, mais il est au moins de mon âge et peut-être plus.

Il m'a reconduite à la maison ( c'est Pur Bonheur qui va être contente) et m'a remis sa carte d'affaires! Nous reverrons-nous? C'est à suivre.

jeudi 13 novembre 2008

L'amoureux

Quatorze ans a un copain. Il est dans sa classe. Il lui a démontré un intérêt enthousiaste dès le début de l'année. Tellement que sa mère me cherchait lors de la première rencontre de parents. On avait alors organisé une rencontre chez moi un dimanche après-midi. Mal nous en prit, car les deux jeunes ne s'étaient pas dit un traître mot. "Je ne l'aime pas." avait été le seul commentaire de ma fille à mes reproches. Ne pas se mêler des amours des autres, avais-je clairement compris. Ma fille est un puits d'enseignements pour moi.

Et voilà que peu après, elle annonce qu'ils sortent ensemble. Elle n'est pas vraiment enthousiaste et aurait consenti à force de sollicitations. J'en parle à son prof privé d'anglais, qui est aussi mon amie et qui adore Quatorze ans et c'est réciproque en plus. Elle abordera le thème de l'amour à la prochaine leçon, et, est-ce une coïncidence? Quatorze ans décide de rompre peu après. Elle fait ça en grand, l'efface de tous ses contacts et déchire même son numéro de téléphone avec grandiloquence. Une tragédienne était née!

Je croyais ne plus en entendre parler mais voilà qu'il y eût un revirement étonnant la semaine passée. "Maman, tu sais ce que c'est une âme soeur?"

Réponse de la maman blasée: "Bof, chérie de mon coeur, une âme soeur, c'est un peu comme Dieu, il y en a qui croient qu'une personne leur correspond parfaitement à tout point de vue et cette personne serait une âme soeur. Évidemment, si tu veux savoir ce que moi j'en pense... là, c'est comme Dieu, te disais-je, et tu connais ma position sur l'existence de Dieu.

"Tu as tort!" s'exclama la fillette.

-"... "

"L'âme soeur existe et moi je l'avais trouvée en plus, c'est S, et moi j'ai rompu. Maman, S, il est tout à fait comme moi, il pense comme moi, il est comme mon miroir, comprends-tu?"

Je n'étais pas trop certaine de comprendre mais Quatorze ans s'est empressée de remédier à la situation avec l'aide de ses compagnons de classe, voire de l'école tout entière! Le téléphone ne dérougissait plus chez nous. Le raccommodement de ce jeune couple était devenu la priorité scolaire par excellence.

Alors, elle a un amoureux, très amoureux, qui est assis toute la journée à côté d'elle et qui l'appelle dès leur retour de l'école. Ils se donnent des cadeaux et elle a une Webcam, ce que je n'avais jamais permis à ses soeurs. Le soir, elle se maquille, se pomponne et s'installe là-dessus après ses devoirs. Et ils tchattent. Je suis là, bien présente et elle doit accepter que je zieute ce qui se passe. Elle a seulement quatorze ans après tout.

mercredi 12 novembre 2008

Saga hospitalière

Des fois, j'ai honte de ma race. Hôpital ce matin pour des prises de sang. Sans rendez-vous. Il y a foule. Je vais prendre un numéro dans le distributeur.

"Allez au bout de la file", me crie une dame enragée.

"Heuh, oui, bien sûr, je vais y aller avec mon numéro."

"C'est quoi, ça, vous aussi vous voulez passer devant les autres?"

Et elle me pointe du doigt un petit monsieur tout maigre qui tient son numéro à la main. "On ne se laissera pas faire deux fois", insiste son amie. Je ris, c'est drôlatique cette histoire. Ces deux femmes surveillent la machine à numéros et empêchent les gens de venir s'y approvisionner avant d'être rendus à côté de ladite machine. Mais elles ne rient pas et je dois prendre mon numéro de force. Elles continuent à m'invectiver alors que je me remets dans la file. Quand le numéro du petit monsieur est appelé (avant le leur), elles le suivent pour expliquer au préposé que ce monsieur est un voleur et qu'il a pris leur place.

"Il est parti de la fin de la file pour prendre un numéro. Il était après nous."

Le préposé a beau leur expliquer que c'est comme ça que ça marche, que c'est la première chose à faire que d'aller se chercher un numéro et qu'elles auraient dû le faire aussi.

"Jamais on ne ferait ça, nous, passer avant du monde."

Pendant qu'elles s'expliquent longuement, indignées, les gens se précipitent sur la boîte à numéros, dans le désordre le plus total. Je comprends alors que les mégères avaient réussi à tenir à distance la filée de patients dociles! C'est donc un peu gênée (très peu!) que je passe devant tous quand on appelle mon numéro qui est évidemment avant le leur.

mardi 11 novembre 2008

Conte de Noël

Madame Unetelle récidive avec un adorable billet.

Celui qui voit

Commentant son récent voyage au Mali:

"Au chemin qui conduit au bonheur (...) dans le regard de l'autre, j'ai vu ma pauvreté."

Herbert

Sagesse

Je ne suis pas parfaite mais ça, je ne l'écris pas nécessairement dans mon blogue. Voilà que, de mauvaise humeur, je bardasse Quatorze ans qui prend trop de temps dans la salle de bain. Elle en sort enfin et me regarde bien droit dans les yeux: "Ce n'est pas parce que tu as une fille qui a une grossesse précoce que tu dois t'en prendre à moi." Celle-là, elle sait me ramener rapidement et je me dis que je ne dois pas être une mère si pire que ça pour lui avoir transmis qu'elle doit se faire respecter, tout le temps et par tous.

lundi 10 novembre 2008

Plaire

C'est Charlotte moderne qui m'inspire aujourd'hui. Parce qu'elle parle de vouloir plaire quand on écrit et comment vouloir plaire entraîne le syndrôme de la page blanche. Et j'étais justement là à me dire que ça ne valait pas la peine que j'écrive parce que mon moral est fluctuant, parce que j'ai froid et parce qu'il se passe peu de choses intéressantes dans ma vie, peu de choses tout court en fait. Que de jugements je porte sur moi! Et pourtant, il y aurait même une rencontre à l'horizon. Du vieux stock. En fait, je ne sais plus trop de qui il s'agit, un homme à qui j'avais déjà écrit quand j'étais sur réseau-contact et qui avait cessé de correspondre parce que ça devenait sérieux avec une femme et voilà que c'est fini avec elle et qu'il me l'écrit. Je ne fais ni une ni deux et je lui propose un rendez-vous, certaine qu'il va se défiler. Il ne se défile pas et on se verra demain ou jeudi, l'heure et le lieu sont déjà choisis. Je le rencontre à son travail! Hum! Ça entre quelqu'un de virtuel dans la réalité d'un seul coup, ça! Je ne pense pas qu'on ait nos photos en plus, pas trop certaine, mais comme, par défi, je ne veux rien lui demander, alors on saura tout ça lors de la rencontre. Je ne sais plus comment l'éviter cette rencontre, je me suis mis les deux pieds dedans, alors il faut bien que j'assume.

On est loin de la joie et de l'excitation. J'y vais un peu comme on va à l'abattoir. Mais j'y vais!

samedi 8 novembre 2008

St-Henri

Il y a trop de choix possible. C'est étourdissant. Épeurant aussi. Je ne suis pas une femme toujours courageuse. J'ai envie de me terrer, de me cacher, de faire semblant qu'il n'y a aucun choix, que je les ignore, que ma vie peut continuer, pareille, morne, identique. Et pourtant, ce n'est pas moi non plus. Il y a toute cette éclosion, des élans, cette jeunesse qui ne me quitte pas, une soif de vivre inextinguible, cette ouverture, la confiance et le futur qui m'apparaît tellement vaste, grand, immense, sans fin.

"Réalises-tu qu'on en a plus derrière que devant nous?", me dit P alors que nous revenons d'un cours de yoga-Pilates auquel je l'ai accompagnée et que nous nous promenons émerveillées dans les rues de Bonheur d'occasion, oui, nous avons marché sur la rue de la famille Lacasse!

"Euh! Tu parles de quoi là?" mon grand sourire extasié était tombé un peu et ses paroles m'exaspéraient sournoisement. J'avais comme une envie d'écolière de lui donner une jambette, ou de gambader en lui tenant la main et en évitant les lignes du trottoir.

"À notre âge, on a plus d'années de vie derrière nous que devant, tu te rends compte de ça?"

"Non!!" que je lui ai répondu juste au moment où je me rendais compte. Le ciel était gris sur St-Henri.

"Allez, viens, P, je te paie un expresso, ils en font des excellents maintenant dans le quartier." Et je l'ai entraînée en lui prenant le bras et en marchant très vite, trop vite pour elle mais moi c'était mon pas coutumier et je n'avais aucune envie de ralentir.

jeudi 6 novembre 2008

Rage de sucre

Alors que j'avais un régime alimentaire parfait depuis quelques semaines (trop parfait?), je suis tombée dans les chocolats d'Halloween de ma fille, ceux-là que je lui avais pourtant demandé de cacher. Elle s'était contenté de les mettre dans un plat dans sa bibliothèque, bien à la vue entre ses livres. Je me sens misérable. Allez, on efface tout et on recommence. Demain sera un autre jour. Je n'ai pas dû en manger tant que ça ou bien elle en a une telle quantité que quelques barres en moins ne font pas grande différence, car elle ne s'en est pas rendu compte. Pas trop bon pour elle non plus, ces cochonneries, elle s'en repaît et ne mange plus mes soupers. Et c'est ma faute en plus. C'est moi qui avais acheté la majorité de ces chocolats qui me rappellent l'enfance, dans le but de les distribuer évidemment, mais il est passé si peu d'enfants que nous nous sommes retrouvées avec un considérable butin.

Le regard d'Istanbul

"Tu sais, ce qui m'a le plus frappée et ce qui m'a le plus enchantée aussi, ce ne sont pas les édifices, ni les cafés, ni l'exotisme, c'est le regard, bien qu'on peut parler d'exotisme ici, car nous les Québécoises, nous ne connaissons pas ça, le regard des hommes. Ceux-là regardent vraiment, ce n'est jamais déplacé, mais leur regard te dit que tu es une femme, que tu es un objet de désir, que tu existes en tant qu'être sexué et ça fait tellement de bien d'être regardée vraiment. Leur regard est franc, ouvert, présent, caressant. Ils ont le droit de regarder et le font avec fierté et dignité. Jamais un homme québécois ne va oser regarder comme ça, soit il ne te regarde pas, soit il te regarde comme si tu étais un autre homme, il n'y a pas de différence. Ici, tu n'existes pas en tant que femme, là-bas, oui. Nos hommes, on les a émasculés culturellement à force de leur dire qu'il ne fallait surtout pas qu'ils regardent les femmes comme un morceau de viande, on les a amenés à se nier dans leur entièreté mâle, on leur a appris à cesser de voir et de ressentir. J'aimerais vivre en Turquie, vraiment, pas que pour le climat et la douceur du temps, du thé, non, je voudrais y vivre pour le regard des hommes, celui qui me révèle ma féminité et me fait sentir entière et enveloppée. J'en ai plus qu'assez d'être transparente."

L revenait d'un de ses voyages et nous en parlait avec enthousiasme. Nous étions à la sala Rossa hier soir, mes belles amies et moi, pour le spectacle de Raïs, les musiciens et le chanteur en habits,cravates, sagement assis sur leurs chaises droites, sérieux, concentrés, impassibles. Mandoline, banjo, piano, tambourin, violon et la voix de Raïs, riche,aigüe et le hululement d'appréciation des femmes arabes dans la salle et puis certaines se lèvent, en transe, quelques hommes suivent, la chaleur monte et voilà Raïs lui-même qui arrête de chanter, se lève aussi transporté, se jette en bas de la scène et se met à danser avec les dames qui lui montrent leur ventre. Une soirée chaude.

mercredi 5 novembre 2008

Un nouveau jour va se lever

Viens
Un nouveau jour va se lever
Et son regard
Se moquera de l'autorité de César
Car les enfants
Défient les grands
Quand vient le temps

Le temps de l'esclavage
Le temps du long dressage
Le temps de subir est passé
C'est assez
Le temps des sacrifices
Se vend à bénéfice
Le temps de prendre est arrivé

Viens

Un nouveau jour va se lever
Et son soleil
Brillera pour la majorité qui s'éveille
Comme un enfant
Devenu grand
Avec le temps

Viens
Un nouveau jour va se lever
Et son regard
Se moquera de l'autorité de César
Car les enfants
Défient les grands
Quand vient le temps

Le temps des révérences
Le temps du long silence
Le temps de se taire est passé
C'est assez
Le temps des muselières
Se meurt dans la fourrière
Le temps de mordre est arrivé

Viens
Un nouveau jour va se lever
Et son soleil
Brillera pour la majorité qui s'éveille
Comme un enfant
Devenu grand
Avec le temps

Jacques Michel

mardi 4 novembre 2008

Mélodrame

Bon, c'est assez le mélodrame. Pense à autre chose, me dit Voisin. Et c'est ce que je fais. Yoga Iyengar niveau deux ce matin. Des poses debout ardues pendant une heure et demie. Je ne penserai sûrement à rien d'autre qu'à survivre à la difficulté de l'asana, dans l'ici et le maintenant. Et que ça bouge!

lundi 3 novembre 2008

Angoisse

Ce soir, je voudrais aller chercher ma petite fille et la ramener à la maison. Je l'ai appelée à son travail. "Mais pourquoi tu ne me laisses pas tranquille? Pourquoi tu n'arrêtes pas de téléphoner?" Et elle s'est mise à pleurer. "Tu reviens à la maison quand tu veux, n'importe quand, à n'importe quelle heure. Tu m'entends?" "Oui", et elle a raccroché.

dimanche 2 novembre 2008

Ouille

Cet après-midi, on déménageait le lit de Dix-sept ans dans ma Matrix, magnifiques petites voitures qui contiennent autant qu'une minifourgonnette, une fois les bancs baissés. Voisin m'a donc aidée à mettre le lit en pièces détachées dans la voiture et le chum de Dix-Sept ans devait m'aider à l'en sortir. Une fois arrivée chez elle, elle va le chercher et j'attends, j'attends, j'attends encore. Elle finit par sortir de chez elle, l'air furieux et s'empare des morceaux de lit. Enragée, elle déménage le tout avec moi et pas moyen de la raisonner ou de savoir ce qui se passe. Le chum est-il là? et si oui, pourquoi ne sort-il pas? Le lit sera finalement entré rapidement par une Dix-sept ans survoltée, je l'aide de mon mieux mais elle en fait une bonne partie toute seule car elle ne veut pas, mais vraiment pas, que j'entre chez elle.

Au retour, elle a l'air perturbé dans l'auto. Je sais qu'elle ne me dira rien, alors je lui parle du film avec Angelina Jolie qu'elle avait commencé à me raconter et elle retrouve sa bonne humeur. J'envoie Voisin avec elle faire le deuxième voyage pour transporter le matelas car si le chum n'aide pas, ce serait vraiment trop lourd pour elle cette fois et puis Voisin, elle ne va tout de même pas l'empêcher d'entrer, alors c'est plus sécuritaire comme ça. Je lui dis que je ne pourrai pas y aller parce que l'heure a changé et qu'il fera noir à mon retour et que je ne conduis pas quand il fait noir. Et en fait, c'est même la vérité.

Voisin me dira qu'elle est allée chercher le chum pour transporter le matelas, est revenue bredouille en expliquant qu'il dormait et lui a demandé de laisser le matelas dans l'entrée. Son chum allait le rentrer plus tard.

Me taire. Cette enfant est super intelligente. Elle va bien se rendre compte de ce qui arrive. Et qu'arrive-t-il vraiment? Ne pas porter de jugements. Lui faire confiance. Lâcher prise.

Voisin, lui, n'est pas inquiet. "Regarde-la marcher, forte, altière, décidée. Avec son caractère de combattante, quoi qu'elle décide, quoi qu'elle fasse, elle va s'en tirer, cette petite. Si le gars est un gnochon, elle ne va pas rester avec lui. C'est une bulldog, une gagnante. Je ne suis pas si certain que ça qu'elle le garde son petit, mais si elle le garde, elle s'en occupera toute seule s'il le faut."

"Oui, mais elle pourrait avoir une vie douce, facile, étudier tranquillement. Elle n'est pas obligée de travailler. Et puis sortir et avoir du fun comme les autres jeunes de dix-sept ans."

"Exact, mais ce n'est pas ce qu'elle a choisi. Elle aime les défis, elle s'en crée. Laisse aller sinon tu vas te rendre malade."

samedi 1 novembre 2008

Novembre

Le mois le plus gris. Traditionnellement un mois de vague à l'âme, de millepertuis, un mois que je passerais bien sous la couette avec un amoureux.

Pas d'amoureux cette année et pourtant le moral est au beau fixe. Trois de mes quatre enfants ont quitté la maison, un bébé entrera dans la famille, je me sens forte et en santé. Tout est possible.