mardi 18 novembre 2008

L'anglais

Il faut être bilingue, c'est un minimum et une nécessité, pas un luxe. Or, nos programmes d'enseignement de l'anglais sont minimaux, ridicules, inadéquats. Chez les jeunes anglophones pourtant, on rivalise d'ingéniosité et d'immersion en immersion, ils en sortent fonctionnellement bilingues, pas de leurs écoles secondaires, mais bien de leur primaire, mes amis! Tandis que nos jeunes du secondaire, eux, baragouinent péniblement et ne comprennent tout simplement pas quand on leur parle anglais. Au nom de quoi? De la peur de l'anglais? Peur de la connaissance? C'est d'une bêtise rare, la société Saint-Jean-Baptiste qui s'oppose systématiquement dès que l'on veut introduire plus d'anglais dans nos écoles. Comme si le français allait être menacé si nos jeunes savent une langue seconde. Ne nous arrêtons pas là, une troisième, quatrième langue devraient être au programme.

J'y ai vu personnellement pour chacun de mes enfants, ne pouvant compter sur l'école. Dans le cas de Quatorze ans, ça coûte une fortune, ce choix de la rendre bilingue comme les autres. Si le français est difficile pour une grande dyslexique, l'anglais l'est évidemment aussi! C'est deux fois par semaine, parfois trois, qu'elle se rend chez sa professeure d'anglais. Celle-ci lui donne des devoirs. Elle ne regarde la télévision qu'en anglais. Épisodiquement, je me force pour que nous parlions anglais, mais c'est la mesure qui marche le moins, ça énerve Quatorze ans et puis, ce n'est pas naturel du tout. Jusqu'ici, on ne voyait pas vraiment de progrès. Et voilà qu'il y en a. Je discutais rapidement en anglais avec une amie, pour ne pas qu'elle comprenne ce dont il s'agissait et elle est venue m'en parler après pour contredire certaines des choses que j'avais dites! Elle avait donc tout compris, même les subtilités. Wow! J'ai été impressionnée et je me suis dit que tout ce temps et cet argent investis servaient à quelque chose.

13 commentaires:

Anonyme a dit...

Il nous faudrait tous un bon glottophore...

http://www.jetsdencre.fr/lng_FR_srub_14_iprod_19_pageid_2-L-assimilande.html

Un jour... un jour...
Paul Laurendeau

herbert a dit...

Comme j'en suis heureux pour toi.
Et cela ne m'étonne pas de 14 ans.
Tu sais bien que je l'aime bien.
Et je sens qu'elle a tant de ressources...

Bonne journée.
Bisous

Solange a dit...

Je suis tout à fait d'accord, nous sommes dans une position où l'anglais est nécessaire. Mais en même temps, il faudrait promouvoir la beauté et le respect de notre langue pour ne pas qu'elle tombe dans l'oubli.

Anonyme a dit...

Bonjour Femmelibre,

Oui, mais...

Oui, l'anglais est drôlement utile, si on veut un jour travailler pour une entreprise qui ne fait pas strictement affaires qu'à des francophones, ce qui est de plus en plus rare.

Mais je ne dirais pas pour autant que le système d'éducation des communauté anglophone est meilleur.

Si on veut comparer des pommes avec des pommes, il faudrait comparer le degré de bilinguisme des francophones du Québec à celui des anglophones du Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue au Canada.

Si on compare ainsi, on verra que les francophones du Québec est sans nul doute, la majorité la plus bilingue au Canada, toutes provinces confondues.

Mes enfants ont appris l'anglais au public et j'ai personnellement apprécié l'amélioration importante de la qualité des cours, comparativement à ce qui se faisait à mon époque. Mon fils, à 19 ans a été classé "bilingue" au test de langue au Cegep et effectivement, s'il n'est pas parfaitement bilingue, il peut très bien exprimer sa pensée, peu importe le sujet dans la langue anglaise.

Mais, ce n'est pas juste l'école, dans son cas, il y a eu les émissions de télé que l'on écoute depuis des années en anglais et, bien sur, les jeux en ligne sur internet qui l'on incité à développer une langue seconde. Maintenant, il s'intéresse à l'Espagnol.

Encre a dit...

Effectivement, l'école ne suffit pas. Mais je crois qu'il en est toujours et forcément ainsi dans l'apprentissage d'une langue.
Félicitations à 14 ans pour sa presévérance et ses progrès :-)

Anonyme a dit...

Oh que vous venez de toucher une corde sensible là là là!!

Je travaille dans un milieu anglophone de l'ouest de la ville. La quasi totalité de mes collègues sont anglophones et leurs enfants fréquentent des écoles en immersion.

Résultat: au party de Noël du bureau, j'ai constaté que ces enfants sont, pour la grande majorité, parfaitement bilingues. J'ai parlé avec plusieurs d'entre eux et déjà à 8 ou 9 ans, ils s'expriment très bien en français.

C'est d'une injustice éhontée!! Pourquoi les enfants de parents anglophones, au Québec, ont le PRIVILÈGE d'être éduqués en français ET en anglais alors que nos enfants, pôvres francophones, le gouvernement et cette ornièrée Société St-Jean-Baptiste, s'assurent de les handicaper dans leur bilinguisme en leur faisant cadeau d'une heure de cours d'anglais par semaine!!

AU NOM DE QUOI???!!!!

Parce que s'ouvrir au monde c'est se fermer à sa propre culture? Ridicule!

Parce qu'apprendre une autre langue c'est nécessairement délaisser la sienne? Double ridicule.

J'ai eu la chance de devenir bilingue en m'immergeant dans un milieu anglophone. Ai-je délaissé ma langue pour autant? non!

Au contraire. J'en suis doublement plus fière et je suis toujours heureuse de porter secours à mes collègues qui "struggle" avec leur français.

Je trouve cette politique linguistique petite, obtue et le reflet d'une mentalité de petit pain qui m'horipile au plus haut point!!

J'ai entrepris d'enseigner l'anglais à ma fille également, d,aller au delà de cette ridicule heure qu'on daigne leur offrir et je compte bien apprendre l'espagnol pour qu'un jour elle puisse le faire aussi.

Et pourquoi pas le chinois tiens!

Et le vietnamien aussi. J'ai adoré ce pays.

Signé

Charlotte "montée de lait" Moderne

Qu'il est difficile a dit...

J'ai lu les commentaires de certains d'entre vous sur d'autres blogs proclamant que vous ne supportez pas les fautes d'orthographe... Comment blâmer les enfants d'en faire si on tente de les remplir comme des cruches; cours d'anglais en CM2, d'espagnol en 5e, de mandarin en 4e etc... Donnons leur la chance d'apprendre à leur rythme et selon leurs intérêts. Deux de mes garçons ont été diagnostiqué, dans leur petite enfance, dysphasique, dyslexique et dysorthographique... sans avenir selon les spécialistes consultés... Il y a toujours un avenir. Mes fils font leur chemin à leur façon. Mon plus vieux, après des études universitaires, a décidé de partir seul pendant 6 semaines en train et a traversé les USA pour apprendre l'anglais. L'autre l'a appris en écoutant du hip hop et des films en anglais. Il est vrai que l'école ne les a pas "bilinguiser" mais l'école leur a apporté tellement plus. Le bilinguisme est venu plus tard. Faut pas être pressé et surtout faut pas prendre nos enfants pour des citrons... laissons les vivre et laissons les devenir!

Lud. a dit...

Pour connaître 4 langues, je sais que la connaissance d'autres langues m'ont aidée à en apprendre des nouvelles. On developpe plus facilement quand on a d'autres connaissances et, en ce sens, je ne crois pas que l'anglais puisse nuire à la qualité du français, au contraire. Je ne pense pas que d'apprendre une 2ème ou 3ème langue puisse nuire à la maîtrise de la langue maternelle. Ce qui fait que la langue de nos jeunes soit si précaire en ce moment, c'est bien les nouvelles méthodes du renouveau pédagogique: car s'il y a bien une matière avec laquelle on ne peut pas viser uniquement la compétence, c'est vraiment la langue. La rhétorique, c'est vieux, c'est plate et c'est classique, mais çamarche! La preuve? Dans l'enseignement classique les gens s'en sortaient pas mal mieux côté qualité de la langue. Pourquoi changer quelque chose qui fonctionnait bien? Le PLAISIR de l'apprennant ne doit pas toujours être une priorité bien que cela ait son importance. Certaines «passes» sont moins «le fun» que d'autres: MAIS IL FAUT PASSER PAR LÀ! Je trouve qu'aujourd'hui on veut trop faciliter les choses pour les enfants, qui ont tout tout cuit dans le bec. On peut bien se plaindre des enfants-rois... c'est la société qui est en train de les fabriquer! Ils ne sont que le produit de ces nouveaux courants qui se veulent «écoute et laisse aller, être et vivre»! Calvaire, la vie, c'est un peu plus que ça... S'ils ne l'apprenent pas à l'école, où cela va se faire?

Charlotte Moderne a dit...

Je suis d'accord avec toi Lud. On n'enseigne plus à nos enfants la rigueur et l'effort.

Ma fille fait du patin artistique. Elle trouve son coach trop exigeante et il lui arrive de pleurer après les pratiques parce que c'était difficile.

100 fois j'ai du me remettre en question et me demander si c'était bon pour elle. Je lui ai demandé si elle désirait arrêter, si elle désirait réduire la fréquence des entrainements. Je me suis questionnée énormément. Son coach est exigeante mais elle est juste et respectueuse.

Lorsqu'elle a gagné une médaille et que j'ai vu son sourire immense qui flottait comme une aura de joie et la fierté qui l'habitait, j'ai compris que la rigueur et l'effort qu'on exigeait d'elle était le plus beau cadeau qu'on pouvait lui faire, au prix de voir son enfant souffrir un peu.

Le caractère ne se forge pas dans la plaisir et la facilité.

Pur bonheur a dit...

Après quelques voyages avec nos enfants lorsqu'ils étaient jeunes, ils ont été à même de constater que l'anglais était important même primordial pour pouvoir communiquer avec le monde entier, vu que souvent l'anglais est la langue de base en voyage. Nous avons acheté un forfait télé en anglais uniquement il y a une quinzaine d'année. Les enfants n'avaient pas le choix , c'était l'anglais ou rien. Aujourd'hui ce sont de jeunes adultes complètement bilingues, français et écrit. J'en suis doublement fière parce que nous habitons en banlieu de Montréal, dans une ville où il n'y pas d'anglophones.
Pour mon fils qui est en multimédia , son bilinguisme lui ouvre les portes des Etats-Unis, ce qui est un très bon avantage par rapport à ses confrères unilingues.

Anonyme a dit...

Je n'ai pas encore rencontré un anglophone étant capable de se débrouiller en Français comme nous le faisons en Anglais..(malgré, parfois, notre médiocrité)

Je crois que la situation s'améliore au Québec. Les adolescents maintenant se débrouillent beaucoup mieux en Anglais et connaissent son importance.

Anonyme a dit...

J'ai oublié de mentionné qqchose. Le terme bilingue est bcp trop utilisé pour quelque chose qu'il n'est pas. Bilingue veut dire pouvoir exprimer toutes ces pensées et émotions également et aussi facilement dans les 2 langues.

Il n'y a pas bcp de personnes qui en sont capables à moins d'avoir été élevé dans les 2 langues, par des parents natifs.Même quelqu'un vivant dans un milieu anglophone pendant des années, je doute que ce soit vraiment possible.

Une femme libre a dit...

Sujet émotif que celui de l'apprentissage de l'anglais, je m'en rends bien compte. Ça touche notre identité mais aussi nos valeurs éducatives. Les parents sont fort susceptibles à ce niveau et tous, nous voulons le meilleur pour nos enfants, sauf que nous ne sommes pas toujours d'accord sur ce qui constitue ce meilleur!

Le glottophore, j'ai été ravie de lire là-dessus, Paul. Vous êtes le père d'une grande invention, bravo à votre imagination débordante!

Quatorze ans a plein de ressources en effet, Herbert! Et du coeur, au ventre mais aussi um coeur sensible et amoureux. C'est une soie, cette enfant.

L'apprentissage d'une langue seconde peut servir d'aide et de tremplin pour mieux connaître sa langue maternelle, Solange. Depuis que Quatorze ans conjugue ses verbes en anglais, elle a enfin commencé à comprendre la conjugaison française (pas parfaitement, mais il y a du progrès). Je suis fort optimiste.

Magnifique si votre fils a une telle maîtrise de l'anglais uniquement avec ses cours d'anglais à l'école et des émissions de télévision, Pierre. C'est vraiment rare. Peut-être est-il doué pour les langues?

Dans le cas des jeunes anglophones du Québec, leurs programmes d'immersion suffisent, car certains d'entre eux ont des parents qui ne parlent même pas adéquatement le français,Encre. Tandis que nos élèves francophones,avec le petit quarante-cinq minutes par semaine consacré à l'anglais, on ne peut pas s'attendre à des miracles.

Charlotte, nous avons exactement la même opinion et encore une fois, vous vous exprimez avec une fougue contagieuse. Moi,je vous rebaptiserais Charlotte la Passionnée!

Apprendre l'anglais ne va pas causer des problèmes d'orthographe en français, Anonyme. Je suis ébahie que vos enfants avec leurs lourds diagnostics se soient rendus à l'université! Quel est votre secret? Femme libre veut savoir. Je donnerais tant et plus encore pour que ma Quatorze ans chérie débloque et progresse. Mais elle progresse, on ne peut pas dire que ce ne soit pas le cas, sauf que là et l'université et le cégep m'apparaissent vraiment hors de portée. Si elle pouvait finir son primaire au moins...

Je pense tout à fait ça, Lud, plus on connaît de langues, plus on a d'habiletés pour en apprendre. L'effort et la grande satisfaction qui suit un travail acharné et exigeant sont des valeurs qui me tiennent aussi à coeur, Lud et Charlotte. Tout à fait!

Bravo pour vos enfants bilingues, Pur bonheur! Les portes s'ouvrent en effet quand on peut communiquer avec le monde entier.

C'est vrai que le vrai blinguisme, qui va au-delà du bilinguisme fonctionnel, n'est pas à la portée de tout le monde, Mayieve. Vous faites bien de le souligner. Je sais que vous avez l'intention d'élever vos futurs enfants dans le bilinguisme ou le trilinguisme et c'est un beau projet que vous avez là.