dimanche 31 janvier 2016

Je suis déprimée

Ce n'est pas en le niant que je vais m'aider. Je dormirais toute la journée. Je n'ai le goût à rien. Aller voir ma mère aujourd'hui est la corvée du siècle. Je ne perds pas de poids. Je suis fatiguée, très fatiguée. Je bouge peu. Pas sortie de la journée hier. 

La technique des coups de pieds ne marche plus du tout. Même pas l'énergie pour les coups de pieds. 

Une fois ceci constaté, je vais chercher et trouver des solutions. Une chose à la fois. Et peut-être bien que j'irai mieux demain aussi. Des fois, ça m'arrive. 

samedi 30 janvier 2016

Aider les autres

Je ne pense pas que se regarder le nombril rende plus heureux. Non. 

Au contraire, même. Être utile donne un sens à la vie. Je suis beaucoup énormément dans l'aide aux autres à ce moment de ma vie. C'est bien, c'est correct et c'est ce que je veux faire. Ce que j'ai choisi de faire car on a toujours le choix. 

Pour aider les autres, il faut être en bonne santé soi-même, le plus possible. Et même ça, ce n'est pas tout à fait vrai. Il y a des personnes malades qui aident énormément les autres. On avait été bien surpris de voir arriver une femme bénévole à demi-paralysée dans un fauteuil roulant pour aider mon père dans ses derniers moments de vie aux soins palliatifs. Nous les avions laissé seuls et mon père l'avait tellement appréciée qu'il avait demandé sa présence et son réconfort par la suite (courte suite, il est décédé quelques jours plus tard). 

Je pense tout de même qu'il est sain de prendre soin de soi, pas seulement des autres, et je tente de le faire. Spectacle hier et souper/pizza avec une amie chère. Elle est bipolaire, cette femme. C'est la mère de la meilleure amie de ma plus jeune et comme elle aime les arts autant que moi, je suis ravie de l'avoir trouvée pour m'accompagner. Et non seulement elle m'accompagne dans ce qui me plaît mais elle me fait découvrir des trucs emballants et nouveaux! 

C'est certain que la soirée pizza n'entrait pas dans mon plan de perte de poids. C'était son choix à elle qui est toute menue et charmante. Je suis charmante aussi certainement! ;o) mais moins menue mettons, surtout depuis les Fêtes. 

J'ai mangé la pizza avec plaisir et le régime a repris ce matin. Basta! 

Alors, comme mes amies qui connaissent des problèmes de gestion alimentaire le savent trop bien, du poids, ça se prend vite et curieusement, ça se perd lentement. Loi de Murphy! 

Mon poids depuis lundi: 171.4,170.2,169,169,168 et évidemment, après la pizza et le vin d'hier, 169.2 ce matin. Est- ce que je regrette la pizza? Pas du tout! Et puis, je pèse quand même moins que lundi, donc tout va bien. Je compte être très très raisonnable ce week-end, c'est mon intention, mais comme j'ai déjà souvent dit ça sans le faire vraiment, on verra. Bon, c'est pas très proactif comme phrase ça....  

Exercice? lundi, aquajogging, mardi, musculation au gym de ma mère (et avec ma mère, yé!). mercredi? euh.. rien!, jeudi, aquaforme et hier, marche seulement. Aujourd'hui, ce sera la montagne même si ça ne me tente tellement pas du tout. Et puis, pourquoi je devrais absolument faire quelque chose qui ne me tente pas absolument du tout? Je me remets en question là-dessus. Me pousser tout le temps, aller au-delà de mes envies véritables, est-ce la bonne façon de fonctionner? 

Moins on bouge, moins on veut bouger, je m'en suis bien rendu compte pendant le temps des Fêtes. Alors fallait remettre la machine en branle. Quand je suis abonnée à un cours ou une école, j'y vais. Quand il s'agit de me bouger toute seule, c'est pas mal beaucoup plus dur pour moi. Force d'inertie. 

Alors, la montagne, j'y vais ou j'y vais pas? Je vous dirai ça demain! 

Donc, je m'occupe de mes filles, pas celle du milieu, elle se débrouille bien. Ensuite de ma mère. J'ai passé la journée avec elle mardi et ça a été agréable. 

Mon bénévolat-bébés. Ils vont super bien et pour la première fois, je les ai gardés toute seule et ça c'est super bien passé. 

Je donne des cours de français au fils de treize ans fraîchement opéré de ma voisine/amie qui a adopté quatre enfants. Il veut apprendre alors c'est plaisant. 

Dans une semaine, ma fille aura fini son stage. La vie prendra alors une autre tournure. Mais vivons le moment présent. La montagne ou autre chose qui fait bouger quand même? Branche-toi, Une femme  Libre!

jeudi 28 janvier 2016

Se calmer

Ma fille est en train de couler son stage. Avant-hier, elle pleurait tellement qu'on a parlé dans mon lit jusqu'à quatre heures du matin et qu'elle s'y est endormie. Hier, ça n'allait pas le diable mieux non plus. 

On lui a donné de gros cas, surtout celui de madame Michaud qui souffre d'alzeimer alors que sa famille refuse qu'elle se retrouve à l'étage qui leur est consacré. Elle est donc intégrée aux "réguliers", ceux qui descendent ou pas pour le repas mais qui ont un temps réduit d'aide par le personnel. On s'attend aussi à ce qu'elle mange seule, ce qu'elle ne fait pas selon ma fille. Soit elle joue avec sa nourriture, soit elle n'y touche pas. Personne, sauf ma fille, ne semble s'en préoccuper. Elle est maigre à faire peur et d'ailleurs ma fille a peur de la blesser et donc la touche avec la plus grande délicatesse. Or, madame Michaud refuse de se lever pour qu'on la change ou la déplace. 

Que font les autres, Vingt et un an? 

Ils la bardassent, la lèvent, l'assoient et la couchent de force. Sadique l'accroche à sa marchette, la soulève par un bras et lui pousse dans le dos. 

C'est maintenant ma fille qui s'en occupe de madame Michaud. Et ça lui prend... des heures! Comme elle a cinq autres patients à déplacer, laver, changer et coucher le soir, les autres attendent. Il y a eu des plaintes, me dit ma fille en larmes. 

Elle ne comprend pas le temps, ma fille. Ses problèmes d'apprentissage ressortent. Elle est devenue "le cas", celle qui n'arrive pas à s'occuper de ses bénéficiaires. 

Avant-hier, quand elle en a finalement fini de coucher madame Michaud, sans avoir réussi à la laver, vu ses cris et sa résistance, les autres préposés s'étaient occupé de "ses" autres bénéficiaires. Évidemment, ils se sont plaint. 

L'incompétente, maintenant, c'est ma fille. Elle aura un mauvais rapport de stage. Pas capable de faire la job. 

Elle souffre. Je souffre avec elle! 

Avant-hier, je lui ai conseillé de parler à "quelqu'un" (il n'y a personne d'attitré aux stagiaires dans cette résidence mal organisée, ça change tous les jours!) pour demander de ne plus s'occuper de madame Michaud. Dire que c'est un cas trop lourd pour elle, qu'elle n'a pas assez d'expérience etc. 

On lui a dit qu'elle devait s'en occuper. Que quand on travaille en résidence, on ne choisit pas ses bénéficiaires. 

Mais une autre préposée est allée avec elle. Ça a l'air que tout le monde se demande ce qu'elle peut bien faire pendant une heure et demie dans la chambre alors que le temps à consacrer à chaque bénéficiaire est de maximum quinze minutes. 

L'autre préposée a réussi à s'occuper de madame Michaud, lavée, changée, pyjama mis et au lit en quinze minutes. Alors ma fille a l'air encore plus incompétente. 

Ce qui n'aide vraiment pas, c'est également que ma très sociable fille, qui se fait facilement des amis partout avec son beau sourire, n'a aucun allié dans cette résidence. Elle me dira qu'elle n'a rien en commun avec les employés qui travaillent là. 

J'ai proposé et reproposé à ma fille d'appeler sa responsable de stage à son école. Elle ne veut vraiment pas.  

Alors, je suis là pour ma petite, je l'aime, je l'entoure et je vais continuer à le faire qu'elle réussisse son stage ou pas. Mais je lâche prise (un peu!). Je ne vais pas outremanger, non, madame, plus question que je me fasse du mal à moi parce que ma fille va mal. 

Je ne peux pas vivre sa vie à sa place. Possible que ses problèmes d'apprentissage soient trop grands pour qu'elle puisse occuper un emploi. On s'adaptera.

Hier, j'ai vu mon notaire pour faire mon testament. Cette enfant-là, c'est son frère qui va gérer sa part d'héritage. Il est d'accord et ma fille est au courant. 

Une "anecdote": une des bénéficaires de ma fille n'a plus de savon. Or, elle est aux couches .Ma fille change une couche avec de la merde et elle veut évidemment laver correctement la dame. Elle finit par demander à l'infirmière (qui l'accusera de la déranger pour rien) et reçoit comme réponse que c'est la famille qui doit apporter du savon! C'est pas fourni! Ma fille finira par gratter un peu de fond de savon dans le bas de l'armoire pour laver tant bien que mal la dame. Son fils va lui en apporter du savon, dira la dame, mais là, il ne peut pas, il est bien occupé, il travaille beaucoup. 

dimanche 24 janvier 2016

Écrire pour écrire

Juste parce que ça me fait du bien. Les deux filles dorment. Ma grande qui est sortie de l'hôpital vient nous chercher en voiture pour aller chez maman. Son chum a fait mettre un gps sur la voiture pour savoir en tout temps où elle est. Elle est au courant. Il capote, son chum. A peur qu'elle ne retente de se tuer. Je le comprends. C'est lui qui vit avec elle. La pression est énorme. Il ne peut et ne veut pas l'enfermer et comme ses trois derniers suicides (tentatives)  ont été faits avec la voiture, il veut savoir où elle est cette voiture!

Ils se chicanent beaucoup et j'en ai été trop témoin cette semaine. En fait, c'est plus lui qui gueule après elle et elle qui reste silencieuse. Ça me fend le coeur.  Et en même temps, je comprends ce qu'il vit. Je ne veux plus être mêlée à leur vie de couple. Ça me ronge et me détruit. Je lui ai dit à lui, car c'est lui qui m'appelle, pas elle. 

Ils ne se chicanaient jamais avant (du moins c'est ce qu'ils disent). On dirait que cette dernière tentative de suicide a vraiment été de trop. Surtout qu'il aurait pu être accusé. 

Alors... on s'en va donc chez maman.

J'ai de la misère à me remettre en branle. Je continue à trop manger. Je veux commencer mon régime lundi. Je commence toujours mes régimes le lundi. Je me suis acheté un nouveau pèse-personne. L'autre pouvait varier de trois ou quatre livres. J'ai besoin d'un peu de précision. 

Hier, ma fille me montrait des photos de notre voyage Vietnam/Cambodge fin 2011.J'ai été frappée par les photos! Mausus que j'étais grosse! Je suis allée voir dans mon agenda. Je pesais 177 livres. 

On dirait que je n'ai pas le sens des proportions. Je n'arrive pas à me regarder fidèlement dans un miroir à 170 livres. C'est seulement sept livres de moins que lors du voyage au Cambodge. C'est comme irréel. Mon linge ne me fait plus, ça je le remarque! Je reviens aux pantalons de yoga et au chandail unique qui me fait encore bien. 

Ça ne donne rien de se plaindre. Faut faire quelque chose. Et pourtant, oui, ça donne quelque chose. J'en suis là. Réaliser le dommage. Pas pour me taper sur la tête car la culpabilité et la haine de soi risquent bien d'entraîner une autre dérape. Non, juste pour savoir où j'en suis et d'où je repars. 

Bon, allez, réveiller les petites filles pour aller chez ma mère. Un jour à la fois, une heure à la fois, une minute à la fois...

Fait soleil et je fais ce que je veux de ma vie et de mon corps. C'est moi qui décide. Empowerment, comme dirait Zoreilles, eheh! 

samedi 23 janvier 2016

Prendre mes distances

Ce n'est pas facile de se distancier de ses enfants bien-aimés. Surtout celle qui vit avec moi. Elle écoute un preacher à la télévision en ce moment et me pose des questions bibliques. Veut tester mes connaissances. Rester calme, ne pas porter de jugements sur ses croyances. Légèreté. 

Elle veut des croissants. Une de ses amies a dormi ici. Bon, je vais en acheter sans en manger moi-même. C'est du moins le but. Ou bien je refuse? Non, aucune raison de priver ces jeunes femmes parce que la mère d'une des filles souffre d'un désordre alimentaire. 

Si j'en achète six, de toutes façons il n'y en aura pas pour moi. Je vais faire ça. 

Je ne me contrains pas à l'exercice aujourd'hui mais retour aux bonnes habitudes alimentaires. 

vendredi 22 janvier 2016

Poids et compagnie

Je n'en parle plus et quand on n'en parle plus et qu'on a un problème de compulsion alimentaire, c'est souvent que ça va mal. Ça va mal. 

J'ai repris du poids et je ne le perds pas du tout. Et comme il faut chiffrer car il n'y a que ça de vrai, même si c'est humiliant et décourageant aussi, je pèse 170 livres. Depuis plusieurs jours. Non, ça ne descend pas. Et si je persiste sur ma lancée, ça risque surtout de monter encore.

Tous les jours, je veux me reprendre en mains. Mais je ne dois pas le vouloir si fort que ça vu que je ne le fais pas. 

Au moins, je me suis inscrite à un autre cours aquatique. Heureusement, car, comme tout se tient, je ne fais pas d'exercices non plus .

C'est facile dans mon cas de savoir si je vais bien ou mal. C'est directement relié à mon taux de graisse. 

Ne me dites pas quoi faire, je le sais. 

Hier, juste comme je me réjouissais que ma plus jeune semble s'adapter un peu à son stage, j'ai reçu un appel alarmant à propos de ma plus vieille. Elle est sortie trop tôt de l'hôpital. J'ai même pas envie de raconter ce qui s'est passé. Aujourd'hui, tout semble sous contrôle. Pour combien de temps? 

Mon blogue est devenu le blogue des lamentations. Ça me fait du bien de me plaindre et de faire pitié. Surtout que je suis super remontante et enjouée et supportante avec mes enfants qui en arrachent. Quand elles ne sont pas là, je crashe et c'est ici que je fais ça. 

Ceci dit, je ne vais pas si si mal que ça non plus. Je suis juste comme "en arrêt" "en pause". Gelée, pétrifiée, engluée. Je fais du spaghetti boulettes de viandes alors que je suis végétarienne, vous voyez le genre? Ma fille est ravie et je l'accompagne dans nos gargantuesques repas. J'ai honte d'écrire ça mais c'est ce qui se passe. Faut voir la vérité en face. 

mercredi 20 janvier 2016

De changements en changements

Alors que ma fille a l'air super déprimée et me dit et redit qu'elle n'a qu'une hâte: finir ce foutu stage pour ne plus jamais remettre les pieds dans la résidence maudite, elle rentre ce soir en me disant qu'elle a accepté un poste de nuit au même endroit à la fin de son stage! Ben coudons. ;o))

mardi 19 janvier 2016

Ma fille et le temps

Ohlala! Ma fille a dit à son stage qu'elle était disponible de jour et de nuit, n'importe quand, EXCEPTE le mardi matin. Qu'est-ce qu'il y a le mardi matin? Sa psychologue payée par l'IVAC, quelqu'un qu'elle juge important dans sa vie et son cheminement. Moi aussi, je trouve ça important. Elle a rendez-vous à dix heures trente les mardis. Ça lui prend trente minutes pour se rendre. Il faut donc qu'elle soit partie à dix heures. Je le lui dis et répète chaque semaine. 

Or, ce matin, elle n'était pas levée à neuf heures et quart et elle est lente pour se préparer. Quand je suis allée la réveiller et retournée dix minutes plus tard en allumant la lumière cette fois parce qu'elle n'était pas encore levée, j'ai été très mal accueillie. 

Elle a fini par se lever et là, j'ai su ce qui allait arriver (en partie!). J'allais stresser et lui dire de se dépêcher et regarder l'heure et me sentir mal, mal, mal. 

Or, je dois prendre soin de moi aussi. Oui, je suis importante et je vais péter au frette si ça continue avec deux filles en difficulté. 

J'ai donc mis manteau, chapeau, foulard, gants et bottes et me suis dirigée vers la porte. 

"Tu sors?"

"Oui, je vais monter la montagne."

Il faisait froid, super froid ou du moins, moi j'avais super froid, ce qui fait que je ne me suis pas rendue en haut. Je suis redescendue bien lentement car je voulais être certaine de ne pas rencontrer ma fille en retard. Je suis arrivée près de chez moi à dix heures vingt-cinq et là, j'ai vu ma fille qui sortait! Elle m'a vue aussi. Je n'ai rien dit, j'avais trop envie de pleurer. Pas vrai, j'ai dit "C'est dans cinq minutes ton rendez-vous." sans crier, juste découragée. Elle avait l'air mal un peu et a dit "Je sais". 

Le gadget pour compter le temps conseillé par Geneviève et d'autres, je vais aller l'acheter. Pas fait encore car je ne pensais pas qu'elle allait l'utiliser. Je ne le pense toujours pas en fait, mais là, je n'en ai plus de solutions. 

Mon autre fille? Elle est sortie de l'hôpital hier en fin de journée. 

samedi 16 janvier 2016

Sans titre

D'habitude, je mets un titre et j'écris ensuite un billet. Je ne cherche jamais, le titre vient facilement et s'impose. Là, il ne me vient rien du tout. Le vide. 

Ce n'est pas qu'il ne se passe rien, non, c'est pas ça. 

Mais ce qui se passe concerne surtout mes filles. Celle à l'hôpital, celle qui fait un stage difficile, l'autre (la maman de Petit-fils) que j'ai vue aujourd'hui pour aller visiter sa soeur à l'hôpital. Elle va bien. Mon fils aussi, je le verrai demain, c'est chez lui qu'on ira bruncher. 

Moi, je continue à vivre, j'ai même reçu à souper hier et je suis allée voir un spectacle de danse avec une amie que j'aime. C'était bien. Pourquoi suis-je si lasse, fatiguée et vide, alors? 

Visite à l'hôpital aujourd'hui et puis plus rien. Vide. Tiens, je devrais l'intituler comme ça mon billet plate: vide. 

Ce qui me motive, me branche et m'allume d'habitude ne me branche ni ne m'allume plus du tout. Fini l'abonnement au yoga et je ne l'ai pas renouvelé. C'est correct, je voulais et je veux encore du renouveau. 

Le cours d'aquajogging du lundi est commencé, celui du mercredi a été annulé. Dommage, quand je paie pour un cours, j'y vais toujours. Alors, et bien, je ne fais rien d'autre que l'aquajogging du lundi. C'est pas ça qui était prévu, je sais. La paresse entraîne la paresse. Moins on en fait, moins on veut en faire. Je sais tout ça avec ma tête. 

Je pèse cinq livres de plus que le 16 janvier 2015. Je n'écris même pas que je vais y remédier. Tannée de me raconter des histoires. 

Je fais toujours mon bénévolat. 

Alors, c'est ça. Je vais aller regarder la télé. Je fais ça très rarement regarder la télé. 

Fille est ici. Tant mieux. 

jeudi 14 janvier 2016

Le troisième jour

Le deuxième jour de stage se passe aussi mal que le premier. Ma fille termine à 22 heures et rentre à 23h10. Le centre est très loin de chez nous. Elle m'apprend alors qu'elle sera de jour le lendemain et commencera à 7 heures et elle doit arriver d'avance pour se préparer et mettre son uniforme. On regarde les horaires d'autobus, il n'y en a pas beaucoup  très tôt le matin. Comme en plus, ça lui prend du temps avant de partir, elle devra se lever à quatre heures et demi!

Je décide de suivre son horaire et de me lever aux aurores avec elle le lendemain. Elle mange son repas du soir à 23h30, on jase de sa pénible journée. Il y a surtout une dame qui lui fend le coeur, elle a l'air terrorisée par Sadique. Elle a les bras pleins de bleus. Pour ce qui est des bleus cependant, j'apprendrai par mon amie qui a une maman souffrant de l'alzeihmer dans une excellente résidence et en plus visitée tous les jours par ses enfants que les personnes âgées ont souvent des bleus, la peau est plus fine et sa mère a les bras couverts de bleus et les avait comme ça avant même son entrée en résidence et il ne faut pas sauter aux conclusions trop hâtives. Sa mère accuse également les préposées de la voler, de la frapper, de la priver de nourriture et elle accuse également celle de ses filles qui ne la visite pas quand elle en voit une autre de lui faire vivre les même sévices. Or, ses accusations ne sont que le fruit de la maladie, pas de la réalité. Il faut faire attention. Pour ce qui est d'avoir l'air terrorisée, mon amie me dit que souvent les personnes qui souffrent de l'alzeihmer ont cet air-là même si elles sont traitées avec douceur. J'essaie de nuancer le plus possible. 

D'ailleurs, tout ce que je raconte ici, je ne l'ai pas vu de mes yeux. Je rapporte les paroles de ma fille mais j'ai cependant tout à fait confiance en elle. 

Elle dormira donc moins de quatre heures cette nuit-là  vu son arrivée tardive et son réveil hâtif. 

Le matin du troisième jour, à l'heure du départ, elle pleure à chaudes larmes. Épuisée et découragée,  elle dit qu'elle ne veut pas être complice des mauvais soins, que ne rien dire, c'est consentir, qu'elle va parler, qu'elle s'en fout de son stage. Le bien-être des résidents âgés est bien plus important. Et elle pleure et elle pleure. Je suis alors dure avec elle. Faut qu'elle parte tout de suite. Faut le faire ce stage et c'est comme ça. Allez ouste, dehors! Tu pleureras à ton retour. Là, tu pars! Je la porte presque sur mon dos. Et elle finit par quitter. Ouf! 

Mais j'apprends à son retour que cette troisième journée se passe bien mieux. Ni Incompétent ni Sadique ne travaillent avec elle ce jour-là, hourra! Elle passera la journée avec une autre stagiaire (hello la formation?) ou bien toute seule à donner des bains. Il lui arrivera même d'avoir des moments libres. Elle va alors tout de suite demander quelque chose à faire ou bien s'en va jaser avec les résidents qui en ont envie. On lui dira qu'elle est bien travaillante. Elle est fière de ça. 

C'est moins découragée qu'elle est repartie pour sa quatrième journée ce matin. J'ai hâte d'en avoir des nouvelles. 

La suite

Incompétent change les couches (culottes d'incontinence qu'il faut dire mais il s'agit bien de couches) sans laver le bénéficiaire (sauf sommairement dans les cas de cacas). Ma fille, qui vient tout juste d'étudier les soins à donner pendant cinq mois et qui a eu tout un cours sur l'hygiène, le lui fait remarquer. Il lui répond que les patients "sont capables de se laver eux-mêmes" (!!!) En changeant un monsieur, ma fille remarque que son piqué est souillé de caca séché et demande à le changer. Réponse de Incompétent que je pourrais aussi appeler Pressé parce que la vitesse est son premier souci " C'est pas nous qui fait ça " et file dans une autre chambre. Il est bien bon pour piquer et donner les médicaments par exemple. Pas incompétent pour ça. C'est d'ailleurs la tâche numéro un, la distribution de médicaments, avant les repas et après les repas aussi et ça continue. Avant d'entrer dans une chambre, il dit à ma fille "Celle-la, ne lui réponds pas, sinon ça va prendre trop de temps. Elle parle tout le temps." Ma fille était super mal et n'a pas suivi la consigne. Elle a répondu à la bénéficiaire qui lui parlait! 

Tout est fait en fonction de sauver du temps et d'aller plus vite. Comme la cafétéria est trop petite, les personnes âgées mangent en deux tablées, il faut donc que les premières installées mangent vite pour laisser la place à la deuxième tablée. Ma fille trouve qu'on les bouscule tout le temps. 

Surtout Sadique! Lui, quand une vieille pensionnaire ne marche pas assez vite avec sa marchette, il la soulève par un bras et la pousse dans le dos. Et les gens ont visiblement peur de lui. Une dame s'est fait pipi dessus quand il est entré dans sa chambre. Et c'est lui qui a dit devant les autres employés "Je vais lui donner sa petite pilule à la 223 et qu'elle mange de la marde!". Personne n'a protesté? Personne n'a protesté. Ma fille est bien mal placée pour s'interposer, elle fait un stage et ce sont probablement ces gars-là qui vont la noter? En fait, elle ne le sait pas trop. 

Sadique n'attend pas, il pousse, presse, exige, terrorise. Ma fille va chercher madame X dans la chambre 001 pour aller manger et la gentille dame lui dit qu'elle n'est pas prête, qu'elle doit se changer. Ma fille lui dit gentiment qu'elle l'attend à la porte et lui laisse son intimité. Incompétent ou Sadique (je ne me rappelle plus lequel ma fille m'a dit) arrive sur les entrefaites et voit ma fille à la porte. "Où est madame X?" "Je l'attends, elle se change." Oupelaye! C'était pas la bonne réponse à donner. 

Sadique ou Incompétent (enragé): " Mais on a pas le temps d'attendre. Viens avec moi." Il entre. Madame X est en train de mettre ses petites culottes (pas tout le monde qui est aux couches) et sans la saluer, rien du tout, comme si madame X était une chose, il dit à ma fille: "Monte ses culottes, mets ses pantalons" ma fille s'exécute "Mets ses bas et ses souliers." Ma fille le fait. "Son chandail est correct, on descend." 

"Je ne suis pas peignée", proteste madame X.  Le préposé prend son peigne sur la commode et la coiffe très brièvement. Il lui donne sa marchette et ils descendent. 

Madame X est tout à fait capable et de s'habiller et de se peigner. Ma fille a appris qu'il faut toujours respecter l'autonomie des gens et ne rien faire à leur place s'ils sont capables de le faire eux-mêmes. Tous ses beaux principes d'amour, de respect et d'autonomie sont bafoués dès le premier jour. 

Elle rentre à la maison peinée et révoltée dès la première journée. Je lui recommande de texter sa responsable de stage de l'école, de demander à lui parler. Elle lui parle brièvement dans sa chambre. La responsable a une lourde tâche. Elle a déjà commencé un nouveau groupe à l'école tout en supervisant les stages du groupe de Vingt et un ans. Elle lui dit que du monde incompétent malheureusement elle va en rencontrer pendant sa carrière, que pour le moment, en tant que stagiaire elle ne peut absolument rien faire. Elle lui conseille la discrétion (on en parlera ensemble, n'en parle à personne). Elle dit à ma fille que quand elle sera en mesure d'agir seule avec les bénéficiaires, elle le fera bien comme elle l'a appris à l'école. Elle ne sait pas quand elle pourra aller la voir. 

Le stage

La révolte. La peine. Les larmes. L'impuissance. C'est tout ça que nous fait vivre le stage de ma plus jeune. Et je dis bien "nous" car je vis tout ça très intensément avec elle. 

J'avais eu un très mauvais feeling dès ou presque dès que j'avais mis les pieds dans ce lugubre établissement lors de notre visite impromptue du temps des Fêtes. Ma fille avait alors à juste titre fait remarquer que l'important, plus que le décor, était les gens qui travaillaient dans la résidence. 

Justement. Les deux premières journées, elle a été jumelée soit à un incompétent, soit à un sadique. Deux gars qui travaillent là. D'abord, il n'y a eu aucun accueil. On ne semblait pas trop savoir qui devait réellement s'occuper d'elle. Un des gars lui a dit de le suivre et sa première journée a commencé comme ça. 

Dans cet établissement, on accueille le plus grand nombre de stagiaires possible et on leur donne presque tout de suite toutes les responsabilités. On réussit ainsi à sauver plein d'argent sur le salaire du personnel, les stagiaires n'étant pas payés. Elle a donc rencontré d'autres stagiaires venant d'autres écoles. Tout le monde se débrouille. 

Déjà, hier, troisième journée de stage, ma fille donnait des bains seule, sans aucune supervision. 

La première journée, Incompétent lui a demandé (ordonné même!) de faire des piqûres d'insuline. Elle a refusé. Il a insisté. Elle a refusé encore. "C'est défendu pendant mon stage." 

La réponse d'Incompétent: "Oui, mais quand ton stage sera fini, il faudra que tu le fasses, t'es aussi bien de pratiquer tout de suite. Ici, c'est les alzheimers, ils ne se rendront même pas compte que c'est toi qui piques." 

Rassurez-vous, elle a encore refusé. 

Je continue plus tard. 

vendredi 8 janvier 2016

Visite à l'hôpital

Un hôpital psychiatrique, c'est un monde en soi. Avant ma fille allait au Douglas, une jungle peuplée de sommités en la matière, mais une jungle pour les malades. Une gang de malades nombreux et livrés à eux-mêmes. Ma fille a pu facilement y forniquer et fumer de la drogue aussi. Et puis, c'était épeurant quand on la visitait. Comme sa psy ne voulait pas la déclarer inapte au travail, elle a changé d'hôpital pour changer de psy. 

La voilà donc du côté anglophone. Ça l'a dérangée surtout quand elle a voulu lire et qu'elle a constaté qu'il n'y avait pas un seul ouvrage francophone dans la bibliothèque de l'étage. Je lui ai donc apporté des livres hier. Qu'elle n'a pas aimés, elle aurait voulu un ouvrage historique, je ne le savais pas. Bien que j'aurais pu me rappeler qu'elle aimait ce genre de livres. Cette fille est la seule de mes filles et possiblement de mes enfants, qui lit! 

Autant c'était désorganisé à Douglas, autant c'est encadré ici. Dans les deux cas, on passait à la fouille avant d'y entrer. En effet, il ne faut pas que les malades aient accès à des objets avec lesquels ils pourraient se blesser ou blesser les autres. Mon pot de crème en verre a donc été refusé ainsi que la petite bouteille de listerine. Si les bouteilles avaient été en plastique, ça aurait été correct. On a vérifié les livres aussi! C'est bien, la sécurité, c'est important. 

Mais une fois la sécurité du Douglas passée, c'était le free for all. Des malades désoeuvrés partout, qui tournent en rond, parlent tout seul ou marchent pour se rendre nulle part. Propreté qui laisse à désirer. Bruit omniprésent. 

Tandis qu'à l'aile psychiatrique actuelle, tout est calme et propre. Il y a plein d'activités, me dira ma fille, Même que quand ils ont annoncé l'activité du soir, elle avait hâte que je parte! Elle ne l'a pas dit, mais j'ai bien vu qu'elle voulait s'y rendre. 

Elle persiste à dire qu'elle n'entend plus de voix. Son chum, sa doc et moi pensons que ce "miracle" est causé par son désir de sortir de l'enfermement. Car oui, elle est enfermée. Dans de bonnes conditions, oui, mais elle est privée de liberté. Le soir, ils barrent même la porte de la chambre. Partagée sa chambre, ce qui n'a pas l'air de la déranger. Les deux lits sont séparés par un rideau et la chambre est grande, propre, fraîchement repeinte et douillette. De toutes façons, elle n'y passe pas sa journée, il y a des activités et ils mangent ailleurs. 

Un interne est venu la voir pendant que je visitais. Il lui expliquait le protocole. Ainsi, vu que tout va bien, elle devrait rapidement passer à la phase deux. Elle aura donc le droit d'enlever le pyjama d'hôpital et de porter ses vêtements à elle. Or, elle n'en a pas de vêtements à elle. Quand les policiers l'ont mise dans l'ambulance, elle était en pyjama! Je m'exclame que je vais m'arranger pour qu'elle ait ses vêtements. 

Or, une fois le doc parti, elle me dira qu'elle ne veut pas ses vêtements à elle. Elle veut garder son pyjama d'hôpital. On le lui change tous les jours et on lui fournit même des petites culottes jetables. Et ton soutien-gorge? J'en ai pas besoin, maman, ce sont de faux seins que j'ai et ça se tient tout seul, je suis même plus confortable sans. Et puis, ses vêtements à elle sont tous moulants et sexy et ce n'est vraiment pas ce qu'elle veut montrer d'elle dans un contexte d'hôpital. En fait, non seulement elle porte le pyjama d'hôpital mais une couverture en plus sur ses épaules. Elle est donc "cachée" et en sécurité. Elle ne veut pas de robe de chambre, j'ai demandé. 

Bon ben coudons, mêlons-nous de nos affaires alors eheh! 

Elle m'a demandé cinq piastres pour s'acheter des cochonneries dans la machine distributrice. 

Comme elle ne peut pas fumer ni sortir, on lui a mis une patch de nicotine. Ce serait l'occasion rêvée d'arrêter de fumer mais faut pas trop en demander et ce n'est pas dans ses projets immédiats. 

En a-t-elle des projets immédiats à part sortir de l'hôpital pour retenter de se suicider? 

Je ne suis pas dans sa tête. Ce serait tellement bien si ses voix n'y étaient plus non plus comme elle le proclame. 

Alors la poulette semble bien aller. Ou bien elle fait très bien semblant. Un jour à la fois. 

jeudi 7 janvier 2016

S'adapter

Ma nouvelle année commence raide! Ma fille ainée est hospitalisée. Nouvelle réalité. Ça nous rappelle à tous que cette maladie ne se guérit pas. Schizophrène un jour, schizophrène toujours. Je réagis calmement en apparence mais je mange. C'est ma façon anormale de me consoler et de contrer le stress. Je ne fais plus d'exercice non plus alors que c'est ça que je devrais faire, je le sais. Mais je ne le ferai pas. C'est comme ça. Pas tout de suite en tout cas. Lundi prochain, les cours d'aquajogging reprennent. Pas certaine que je vais entrer dans mon maillot. J'ai pris pas mal de poids. Cette fois, ma fille ne sera pas au cours avec moi. Je n'annule pas son abonnement. Dès qu'elle sortira de l'hôpital, elle pourra reprendre. 

Mais les cours de peinture qui coûtent la peau des fesses que je n'ai pas encore payés, je vais les annuler. J'y allais beaucoup énormément à cause d'elle, en me disant tout de même que  c'était aussi pour moi, fait du bien de changer d'activités et d'apprendre, mais là, toute seule, je n'irai pas. 

Bon, je relis mon premier paragraphe et je trouve que ça n'a pas grand bon sens. Je vais me retrouver grosse et en mauvaise forme parce que ma fille a fait une tentative de suicide, voyons donc! C'est ridicule. Je décide tout de suite maintenant au moins de bouger. Ce sera la montagne. Permet en plus de prendre de l'air et du soleil. Alors, je m'habille (je suis au ralenti) et j'y vais, que ça me tente ou non. 

La fille du milieu va bien. Elle a toujours son nouveau chum et ils parlent déjà de s'acheter une maison ensemble. 

La plus jeune? Des hauts et des bas. Elle finit son cours pour vrai vendredi et lundi prochain, c'est le stage. Le délire religieux et le désir de m'évangéliser sont toujours présents. Je vis avec. Je ne la confronte pas là-dessus, c'était une mauvaise stratégie. Rien de logique ne l'atteint car elle a la Vérité et n'en démord pas. 

Mon fils dont je ne parle jamais? Il est toujours aux Philippines avec sa femme et reviendra en fin de semaine. 

Ma mère? Elle vieillit et aura 90 ans en mars. Je l'aime beaucoup. 

Et moi, et moi? Je monte la montagne! Let's go!

mercredi 6 janvier 2016

Télévision ou réalité?

Le garage d'un immeuble à appartements. Le gars crie aux policiers de se dépêcher et d'ouvrir le coffre! Il a cherché partout et est persuadé qu'elle y est enfermée. Regardez, ses souliers et sa perruque sont en arrière de la voiture. Pas de traces de pas vers l'extérieur non plus. Tout concorde. Ouvrez le coffre!

Mais les policiers hésitent, veulent aller visiter l'appartement. Ils le feront malgré les cris hystériques du gars. Finalement décident d'ouvrir le coffre, bien tranquillement. Elle est là, en foetus, un sac plastique sur la tête, retenu par un foulard au cou, des menottes aux pieds et aux poignets. 

Une série policière? 

Non, ma fille. Ma fille à moi, celle qui a 26 ans. Sa quatrième tentative de suicide en deux ans. La première, corde au cou, était en 2014, les deux suivantes, avec une balayeuse, en 2015 et cette dernière, par asphysie dans le coffre d'une voiture, hier après-midi. 

À force d'essayer, ça va bien finir par réussir. C'est ce que je disais au médecin à l'urgence psychiatrique de l'hôpital. Je m'opposais à ce qu'on la laisse ressortir. Je suis allée la visiter. Elle avait déjà une chambre et c'était propre et douillet. Mieux que l'urgence de Douglas en tout cas où elle aurait été parquée dans le corridor avec des foules de malades divaguant autour d'elle. C'était calme. Elle était calme elle aussi. Pas en psychose, juste suicidaire. 

Les voix. Elle vient juste de commencer le nouveau médicament, la clozapine et même en très faible dose, ses globules blancs ont déjà chuté. Sa psy lui a donc annoncé que ce médicament n'était probablement pas pour elle. On ferait de nouveaux tests pour vérifier, mais peu probable que ce traitement soit continué. 

C'était la pilule du dernier espoir. 

Elle n'en a plus d'espoir ma fille. 

Son chum et moi on cherche des solutions. Lui, il a pensé à un psy chaque semaine. Moi, j'ai pensé à la méditation. Ma fille veut être occupée, faire de l'art. On va en faire. Je nous inscris à un cours de peinture. On va la mettre en liste aux Impatients qui font de l'art. Longue attente. Elle est déjà en liste d'attente pour l'Atelier du centre-ville. 

Je ne suis pas totalement dévastée, non. Je suis comme habituée aux drames. Mais ça m'a épuisée. Je suis rentrée de l'hôpital à 20 heures et à 21 heures, je dormais profondément! Ma plus jeune m'a réveillée en rentrant de son cours à 22h30, on a jasé un peu et je me suis rendormie aussi vite. 

Je devrais retourner à l'hôpital aujourd'hui. Je ne pense pas qu'ils vont la garder longtemps. Ce soir, j'ai du théâtre. J'y vais. La vie continue. 

lundi 4 janvier 2016

Soleil d'hiver

C'est la première année depuis cinq ans que je n'ai aucun voyage en vue et j'y vois des avantages. Je peux m'inscrire à des cours et faire une session complète. Il y a trop énormément de spectacles à voir et je peux les voir tous (bon... presque! ;o) Je peux m'engager dans du nouveau bénévolat si je veux et dans de nouvelles activités sportives si je veux aussi. Le japonais? Oui, oui, mais j'ai peur. Je suis terrorisée même. Ça a été si difficile. 

Samedi, je suis allée visiter avec ma fille le centre de personnes âgées où elle fera son stage. J'ai trouvé ça vétuste et démoralisant. L'ai-je dit à ma fille? Mais non, voyons! Je faisais même mon possible pour être positive et presque enthousiaste. Je lui ai à peine dit du bout des lèvres que le chsld privé près de chez nous où elle pouvait postuler était bien plus moderne et éclairé. Ce à quoi ma sage et extraordinaire fille a répliqué que la bâtisse et les installations avaient bien peu d'importance, ce qui compte dans ce genre d'établissement, ce sont les gens qui y travaillent! Elle a tellement raison. 

Elle doit commencer son stage la semaine prochaine. J'avoue que je commence à avoir espoir. Mais faut pas que j'en aie trop non plus. Je reste sur mes gardes. 

Hier, après la montagne, je suis allée à ma Grande Bibliothèque et j'ai trouvé un livre sur les salades et un autre sur les smoothies. Ça commence bien l'année. Je viens d'aller faire l'épicerie en fonction de ces livres. J'ai mon bénévolat cet après-midi et du yin yoga ce soir. 

samedi 2 janvier 2016

Boire

Quand une femme de 62 ans s'en va réveillonner chez son frère et qu'elle est en charge d'y emmener sa mère de 90 ans moins deux mois, on pense immédiatement que celle qui s'occupe de l'autre est celle de 62 ans. Or, quand la même femme de 62 ans boit comme un trou chez son frère et se retrouve à passer les baisers de minuit cachée dans la salle de bain barrée à double tour (heureusement qu'il y a trois salles de bain chez mon frère!), quand cette femme de 62 ans est trop sonnée pour s'occuper d'elle-même, c'est chez sa vieille maman qu'elle s'en va passer la nuit et c'est sa vieille maman qui lui fait son café le lendemain matin, tard.

Comme ça faisait très longtemps que je n'avais pas bu en excès, faut me demander pourquoi je l'ai fait. Une espèce de bilan de beuverie. Ça me stresse toujours un peu d'aller chez mon frère. Il est riche mon frère ou du moins il fait tout pour en donner l'impression. Il avait loué quatre machines d'arcade pour son party! Grande maison, plein de monde bien habillé (nous aussi, on avait fait des efforts!), de l'animation qui va avec, des enfants mais pas beaucoup. Et moi dans la cuisine avec les fêteux de cuisine. Et les drinks! Je suis une buveuse de vin, pas d'alcool fort, les martinis avec des olives,c'est cependant bien bon! J'aurais dû me méfier, mais non, je ne l'ai pas fait. Un martini et puis... un autre? C'est là qu'il fallait dire non, la fille. Erreur que j'ai payée cher. 

Parce que je n'ai pas refusé le vin du repas non plus. La bouteille était devant moi, celle de rouge et tout le monde autour buvait du blanc. Je me sentais bien à ce moment-là, alors je buvais et quand mon verre était fini, il était miraculeusement rempli de nouveau. Je ne sais pas combien j'ai bu mais j'ai bu assez pour me sentir mal. Malade. Par ma faute, par ma très grande faute. La vieille matante saoule, ça manque tellement de classe. 

Le lendemain, j'ai songé à appeler mon frère pour m'excuser. Je ne l'ai pas fait, j'avais trop honte. La honte ne mène à rien, je sais, tassons-la. 

La question est: pourquoi j'ai bu autant? Car d'habitude, il me semble qu'il y a une raison sous-jacente. 

Je ne me sentais pas à ma place. J'ai peu de points communs avec mon frère. Il n'est pas méchant, il reçoit bien, il a réussi (c'est quoi réussir? faudrait faire un long billet là-dessus!), il a cinq enfants, quatre petits-enfants, une belle femme blonde, cinquante-neuf ans, une entreprise à lui qu'il a partie lui-même. 

La famille, c'est un sujet sensible. Toute l'enfance, les rivalités, les joies et les peines enfouies, tout ça. 

Bref, j'ai trop bu et je m'en ressens encore deux jours plus tard. Mon foie fonctionne moins bien qu'avant, ça a l'air. 

Bon, je vais faire un billet sur le poids, celui que je suis en train d'écrire me déprime. Le billet sur le poids risque malheureusement de me déprimer aussi. 

Je ne fous plus rien côté exercice. Je ne fous plus rien point. 

Ce billet ressemble drôlement à un billet d'apitoiement. Je viens d'en changer le titre. Au départ, je voulais parler de résolutions du nouvel an. Ben coudons, ça a pris une autre tournure.