Un hôpital psychiatrique, c'est un monde en soi. Avant ma fille allait au Douglas, une jungle peuplée de sommités en la matière, mais une jungle pour les malades. Une gang de malades nombreux et livrés à eux-mêmes. Ma fille a pu facilement y forniquer et fumer de la drogue aussi. Et puis, c'était épeurant quand on la visitait. Comme sa psy ne voulait pas la déclarer inapte au travail, elle a changé d'hôpital pour changer de psy.
La voilà donc du côté anglophone. Ça l'a dérangée surtout quand elle a voulu lire et qu'elle a constaté qu'il n'y avait pas un seul ouvrage francophone dans la bibliothèque de l'étage. Je lui ai donc apporté des livres hier. Qu'elle n'a pas aimés, elle aurait voulu un ouvrage historique, je ne le savais pas. Bien que j'aurais pu me rappeler qu'elle aimait ce genre de livres. Cette fille est la seule de mes filles et possiblement de mes enfants, qui lit!
Autant c'était désorganisé à Douglas, autant c'est encadré ici. Dans les deux cas, on passait à la fouille avant d'y entrer. En effet, il ne faut pas que les malades aient accès à des objets avec lesquels ils pourraient se blesser ou blesser les autres. Mon pot de crème en verre a donc été refusé ainsi que la petite bouteille de listerine. Si les bouteilles avaient été en plastique, ça aurait été correct. On a vérifié les livres aussi! C'est bien, la sécurité, c'est important.
Mais une fois la sécurité du Douglas passée, c'était le free for all. Des malades désoeuvrés partout, qui tournent en rond, parlent tout seul ou marchent pour se rendre nulle part. Propreté qui laisse à désirer. Bruit omniprésent.
Tandis qu'à l'aile psychiatrique actuelle, tout est calme et propre. Il y a plein d'activités, me dira ma fille, Même que quand ils ont annoncé l'activité du soir, elle avait hâte que je parte! Elle ne l'a pas dit, mais j'ai bien vu qu'elle voulait s'y rendre.
Elle persiste à dire qu'elle n'entend plus de voix. Son chum, sa doc et moi pensons que ce "miracle" est causé par son désir de sortir de l'enfermement. Car oui, elle est enfermée. Dans de bonnes conditions, oui, mais elle est privée de liberté. Le soir, ils barrent même la porte de la chambre. Partagée sa chambre, ce qui n'a pas l'air de la déranger. Les deux lits sont séparés par un rideau et la chambre est grande, propre, fraîchement repeinte et douillette. De toutes façons, elle n'y passe pas sa journée, il y a des activités et ils mangent ailleurs.
Un interne est venu la voir pendant que je visitais. Il lui expliquait le protocole. Ainsi, vu que tout va bien, elle devrait rapidement passer à la phase deux. Elle aura donc le droit d'enlever le pyjama d'hôpital et de porter ses vêtements à elle. Or, elle n'en a pas de vêtements à elle. Quand les policiers l'ont mise dans l'ambulance, elle était en pyjama! Je m'exclame que je vais m'arranger pour qu'elle ait ses vêtements.
Or, une fois le doc parti, elle me dira qu'elle ne veut pas ses vêtements à elle. Elle veut garder son pyjama d'hôpital. On le lui change tous les jours et on lui fournit même des petites culottes jetables. Et ton soutien-gorge? J'en ai pas besoin, maman, ce sont de faux seins que j'ai et ça se tient tout seul, je suis même plus confortable sans. Et puis, ses vêtements à elle sont tous moulants et sexy et ce n'est vraiment pas ce qu'elle veut montrer d'elle dans un contexte d'hôpital. En fait, non seulement elle porte le pyjama d'hôpital mais une couverture en plus sur ses épaules. Elle est donc "cachée" et en sécurité. Elle ne veut pas de robe de chambre, j'ai demandé.
Bon ben coudons, mêlons-nous de nos affaires alors eheh!
Elle m'a demandé cinq piastres pour s'acheter des cochonneries dans la machine distributrice.
Comme elle ne peut pas fumer ni sortir, on lui a mis une patch de nicotine. Ce serait l'occasion rêvée d'arrêter de fumer mais faut pas trop en demander et ce n'est pas dans ses projets immédiats.
En a-t-elle des projets immédiats à part sortir de l'hôpital pour retenter de se suicider?
Je ne suis pas dans sa tête. Ce serait tellement bien si ses voix n'y étaient plus non plus comme elle le proclame.
Alors la poulette semble bien aller. Ou bien elle fait très bien semblant. Un jour à la fois.
23 commentaires:
Elle va rencontrer un psychiatre. Il lui demandera pourquoi elle a voulu se suicider (4x). Pourquoi elle tient à garder le pyjama de l'hôpital. Comment peut-on savoir qu'elle ne tentera pas à nouveau de s'enlever la vie si les mêmes circonstances se présentent?
Fumer du pot est un déclencheur de schizoprénie chez certaines personnes qui y sont prédisposées. Qui sait, ta fille y est peut-être sujette. Le savoir et en tenir compte, c'est peut-être aussi un moyen pour elle de garder les voix silencieuses, du moins, si elle consomme encore.
Habituellement, ils vont garder les patients dans l'aile psychiatrique jusqu'à ce qu'ils soient stabilisés médicalement, qu'ils ne présentent pas de danger pour eux-même ou pour les autres et qu'ils soient capables de fonctionner raisonnablement une fois sortis.
Personnellement, je ferais confiance au jugement du psychiatre. Ils sont familiers avec ce genre de situation.
Elle a signé cet après-midi un consentement pour un internement de trente jours. On lui a promis cependant qu'elle sortira avant trente jours si tout continue à bien aller et qu'elle pourrait même avoir un congé de fin de semaine, pas demain, mais la fin de semaine suivante. Si elle n'avait pas signé, l'hôpital allait en cour. C'est comme ça que ça s'était passé quand elle a été hospitalisée il y a deux ans. L'hôpital avait demandé un mois, elle a contesté en cour, la juge a ordonné une garde de deux semaines ou moins si elle allait mieux et onze jours plus tard elle était sortie.
Elle avait arrêté complètement le pot mais son chum m'a dit l'avoir surprise à en fumer dernièrement. C'est certain que ça ne l'aide pas.
Des psychiatres, elle en rencontre! C'est un hôpital universitaire alors elle voit beaucoup d'internes. Celui qui l'a rencontré en ma présence était très intimidé et ça se voyait. Ma fille est très jolie et séduisante et puis, il y a le français aussi, c'était un tout jeune anglophone (mais il ne doit pas être si jeune que ça s'il fait déjà sa spécialité en psychiatrie!) qui avait de la misère en français. Il s'est réjoui qu'elle n'entende plus de voix. J'ai voulu lui dire que je n'y croyais pas, moi, à cette absence soudaine de voix. Ma fille m'a dit de me taire. Et lui a renchéri que je ne devais rien lui dire à l'encontre de la volonté de sa patiente. Éthique et secret professionnel. Il avait raison. J'ai ravalé.
Hum... peut-être parce que j'ai deux schizophrènes dans ma famille, mais moi je ne ferais pas super confiance au jugement d'un psychiatre.
La schizophrénie mystifie la science médicale. Avec une dépression, les symptômes sont discrets, mais réels : vous êtes déprimé et fatigué sans raison, tous les observateurs avisés le verront. On peut donc agir sur la chimie du cerveau jusqu'à ce que les symptômes disparaissent.
Mais avec la schizophrénie les symptômes principaux (les voix et autres hallucinations) sont impossibles à contrôler par un observateur extérieur. Alors comment les médecins peuvent-ils agir?
J'ai un oncle qui entendait des voix. On lui a donné un nouveau médicament. Et, miracle, il était tout heureux : les voix avaient disparu. Sauf que, trois mois plus tard, il s'est barricadé dans sa chambre en hurlant, un crucifix au cou, une hache à la main. On a alors compris qu'avec le médicament il n'entendait plus de voix, mais qu'il voyait des "fantômes"! On l'a remis sur son ancien médicament et il en était bien content : il a dit au psychiatre que tant qu'à avoir de la compagnie non voulue, il préférait qu'on lui parle plutôt que de juste le regarder sans rien dire! :S
Qu'est-ce qu'on fait en tant que société avec des cas de schizophrènes réfractaires aux médicaments? On a rien à leur offrir. Je trouve ça infiniment triste. :(
haaa! tu décris l'hôpital et je me revois enfant .. Ma mère travaillait à Louis Hippolyte comme infirmière... Chaque fois que je devais allé la voir j'avais peur loll!
J'aimerais tellement qu'il trouve un médicament ou quelque chose pour la Schizophrénie ... Ma meilleure amie à perdu son frère dans la 20 ène.. Trop jeune pour mourir mais il n'en pouvait plus de vivre avec ça!
JE te peux que d'envoyer des pensées positives pour ta fille :O)
Je t'envoie des ondes positives cher Femme libre :) xxx
Mon précédent chum a fait une tentative de suicide, mais on était plus ensemble. Mais je me sentais responsable de l'aider, il n'avait pas de famille. J'ai connu l'aile barrée, la fouille, une fois un ami lui avait apporté des rasoirs à main, une fois de retour chez moi les remords me poignent. J'ai appelé l'hôpital et ils m'ont remercier et lui ont confisqué les rasoirs ... C'était pas si intense la fouille pour les visiteurs.
J'ai aussi connu que si le patient ne veux pas que tu parles au médecin il a droit.
C'est assez blessant n'est-ce pas ?
Maintenant qu'elle est encadrée voudrais-tu faire une petite affaire juste pour toi à chaque jour ? Pour prendre soin de toi ?
Bin courage à toi et ta fille !
Gen,
C'est vrai que la schizophrénie mystifie la science médicale. Ils auront beau lui faire passer tous les tests qu'ils veulent, les voix dans sa tête ou leur absence sont invisibles. Il faut donc se fier à sa parole. Et là, elle dit que soudainement, elle ne les entend plus! Alors qu'elle est justement internée parce qu'elle a fait quatre tentatives de suicide à cause des fameuses voix qui ne la lâchent pas!
Mettons que c'est dur à croire!
Mais le jeune psy qui l'interrogeait n'avait d'autre choix que de la croire. On ne met pas la parole du malade en doute.
Sa psychiatre habituelle, celle qui la suit depuis deux ans maintenant et que nous aimons tous, est certainement plus perspicace mais elle non plus, ne peut pas dire à sa patiente "Je pense que vous mentez!"
Même chose avec les médicaments, c'est du cas par cas. Quand on trouve quelque chose qui fonctionne, on s'y tient en donnant d'autres médicaments pour contrer les effets secondaires.
Mais là, on prend ça un jour à la fois. Elle m'a appelée et rappelée pour avoir ses crèmes. Sa beauté est primordiale. Bon signe, je suppose. Quand elle était en psychose, elle s'en foutait bien de sa beauté.
Elle s'est chicané avec son chum alors il n'a pas voulu aller lui porter ses produits de beauté. Il est épuisé. Il fait la run de journaux tout seul et il doit finir à temps quand même. Personne ne veut recevoir son journal à neuf heures du matin. Et puis, les hôpitaux, c'est pas son bag non plus. Il ne la visite pas d'habitude mais lors de ses autres hospitalisations, elle ne voulait pas être visitée non plus. Elle acceptait de me voir de temps en temps mais pas longtemps.
Là, c'est différent. Elle veut de la visite, elle veut sortir, elle prend soin de sa beauté. Elle n'est pas en psychose. "Juste" suicidaire.
Rosabelle,
Ta mère est infirmière? C'est un beau et noble métier.
Il y en a plein de médicaments contre la schizophrénie et dans plusieurs cas, ça marche! Il y a des schizophrènes qui travaillent et élèvent des enfants et, avec du suivi, ça fonctionne.
Mais le degré de maladie et sa forme diffère selon les patients. Ma fille prend actuellement des médicaments et une injection mensuelle qui semblent contrer les psychoses (je touche du bois!) mais pas les voix.
Merci pour les pensées positives. Je suis justement en forme aujourd'hui (mentale, physiquement je ne fais pas grand chose) et positive.
Une femme en santé,
Je n'ai pas trouvé ça blessant de ne pas pouvoir parler à son médecin contre sa volonté. Si moi, je me confiais à mon médecin, je n'aimerais pas que tout le monde soit au courant. Le secret médical, c'est ça et ça vaut pour tout le monde. Et si elle choisit de mentir à ses médecins pour sortir de l'hôpital, c'est son choix aussi. Je ne peux (et ne veux!) pas tout contrôler. Advienne que pourra!
Tu as bien raison de me dire de faire des affaires pour moi, moi, moi! Mais la vérité,c'est que avant cette histoire de suicide, je ne faisais pas grand chose non plus. J'ai passé les vacances de Noël sédentaire et à trop manger. J'écrivais tout le temps que j'allais monter la montagne ou manger santé, sans le faire la plupart du temps. J'ai donc pris du poids et ça n'a pas trop rapport à ma fille.
Ceci dit, j'ai changé mon fusil d'épaule et si je ne fais pas encore d'exercice, je me suis remise à la bonne alimentation. Pour tout dire, j'ai perdu quatre livres en deux jours! J'étais rendu à 168 livres et là, la panique totale m'a prise. Grossir, non, ça ne va pas recommencer. 164 livres ce matin et ça va continuer à baisser, je t'en passe un papier! ;o)
Et merci pour les ondes.
On apprend beaucoup ici, en te lisant ainsi que les commentaires de tes lecteurs(trices) au sujet de la maladie mentale, pour les personnes atteintes ainsi que leurs proches.
Je ne peux que vous souhaiter, à toi, à ta fille, à son conjoint, qu'une médication appropriée et de bons soins vous viennent en aide mais je vois bien que la situation est très complexe et difficile à gérer.
Jusqu'où faut-il aller pour protéger une personne d'elle-même? Jusqu'à ne pas la croire quand elle dit qu'elle va mieux? Sur qui, sur quoi peut-on se fier vraiment?
Zoreilles,
Il faut se fier à la malade malgré tout. Des risques, il y en a partout. Oui, elle peut attenter de nouveau à sa vie, c'est un fait. Quand son conjoint sera trop fatigué, il la quittera. On lui trouvera un autre endroit pour vivre. J'ai arrêté d'obséder avec ça. Je suis très zen aujourd'hui. C'est une bonne journée!
Quand je vois des itinérants qui parlent tout seuls dans la rue, mon coeur se serre.
Ma fille n'est pas seule, elle a une famille aimante, pas d'amis, c'est vrai mais coudons, c'est comme ça. Comment pourrait-elle en avoir? Elle n'a aucune vie sociale. Livre des journaux la nuit et dort le jour. Elle ne voit que nous à part son chum.
En l'inscrivant à des cours d'art, au moins, elle verra du monde.
Si jamais tu en es à lui trouver un endroit pour vivre, je te recommande 'La maison St-Dominique'.
http://racorsm.org/membre/maison-saint-dominique
Je suis très contente d'avoir cette information sur la maison St-Dominique, Pur Bonheur. Je suis allée voir leur site et c'est en plein de genre d'endroit qui respecte le malade et sa liberté tout en l'encadrant et en l'aidant s'il/elle en a besoin. Une belle et bonne ressource, merci bien!
Elle s'est réconciliée avec son chum. Il n'ira pas la voir mais il sera là quand elle sortira. Il fait de la phobie sociale (c'est mon diagnostic à moi eheh!) son chum alors les hôpitaux ou n'importe quelle place où il y a du monde, il ne peut pas. Je ne l'ai vu qu'une seule fois en sept ans et demi et pourtant je sais qu'il m'aime bien. Il a un frère qu'il n'avait pas vu depuis dix ans et qu'il a finalement vu avec son enfant de huit ans pendant les Fêtes et il était tellement stressé par l'événement qu'il s'en est rendu malade. Tout s'est bien passé, ma fille était contente, tout allait bien pour tout le monde et une semaine après cette rencontre, paf! ma fille fait une tentative de suicide spectaculaire dans la valise d'un char. N'essayons pas de comprendre, surtout pas! ;o)
Un article conscientisant sur ce que vivent les personnes souffrant de schizophrènie.
http://modernnotion.com/schizophrenia-simulator-mimics-what-the-disorder-is-really-like/
Mon frère avait été visiter la maison St-Dominique et avait remplis les papiers d'admission. Il a attendu que sa demande passe au conseil (présidée en partie par des habitants de l'endroit) et quand il a reçu sa réponse , c'est comme s'il avait gagné à la lotto!
Il y a été très heureux, avec 29 colocs, tous des gars et filles atteint du même mal, mais qui se soignaient, condition pour y habiter. S'il y avait des résidents qui tombaient malades, la maison s'en occupait.
Mon frère a toujours dit que c'était comme une belle grosse famille. Chacuns a sa petite chambre avec frigo, table, etc.Mais il y a aussi les espaces communes. Plus grande cuisine, salle avec billard, divans etc. Et surtout, des activitées, sorties avec les deux intervenants, Guy et Lorna qui font comme office de parents en quelques sortes. On avait dit à mon frère qu'il pouvait y habiter jusqu'à sa mort...Ben c'est ça qui est arrivé. Il y est décédé entouré de ses chums en larmes qui sont tous venus aux funérailles. J'ai vu l'esprit de camaraderie, l'affection dont il était entouré. Ce qui me brisait le coeur c'est que l'intervenant nous disait que mon frère était un des rares privilégiés à voir sa famille régulièrement. Ma mère lui apportait des petits plats congelés et moi je l'habillais. Dans le temps, mon frère recevait le supplément pour incapacité à travailler, soit environ 850.00 et son loyer à la maison était d'environ 300.00 . Ce qui lui laissait de l'argent pour sortir, etc.
oui elle est infirmière ou était, elle est passé dans la vague mise à la retraite dans le temps ... Elle a toujours travaillé à LHlafontaine, à la fin, elle était dans les foyers au lieu de l'hôpital, c'était un peu mois difficile!
Pour le frère de mon ami, les voix ne partaient pas non plus même dans les meilleurs moments ou la médication fonctionnait! Il se sentait mieux, arrêtait la médication et recommençait à consommer encore plus de drogue, il disait que ça l'aidait mais ça lui causait encore plus de psychoses :O(
Je suis contente de lire que tu es plus en forme ajd! C'est pas évident ...
Pierre,
Il y a un autre site très intéressant, celui du "Réseau d'entendeurs de voix québécois"
J'aime beaucoup leur approche, au lieu de vouloir à tout prix éliminer les voix, ils proposent de stratégies pour mieux vivre avec. Et nous rappellent que des gens sans aucune maladie mentale entendent aussi des voix.
C'est un phénomène assez fascinant en fait. Certaines personnes ont des voix "gentilles" et elles seraient plus portées à leur répondre. Ma fille aurait parfois envie de répondre à ses voix, même si elles sont méchantes et agressives, mais elle sait fort bien que ce n'est pas socialement acceptable, alors elle ne le fait pas.
Pur Bonheur
Ce que j'aime de l'approche de la maison St-Dominique (selon leur site internet), c'est que les malades sont libres de leurs actions et de leur horaire aussi, mais qu'ils ont de l'aide disponible s'ils en ont besoin. Ça semble vraiment très bien. Et le fait de pouvoir y habiter jusqu'à la mort, comme tu dis, est un gros facteur de sécurité.
Pour l'instant, ma fille retourne chez son chum mais c'est bien de savoir qu'il existe des ressources respectueuses.
L'aide pour les inaptes au travail a peu changé, ma fille touche 100$ de plus que ton frère! La misère. Heureusement, son chum est là et nous aussi. C'est certain qu'un loyer bas comme à la maison St-Dominique doit aider beaucoup!
Rosabelle Mélanie,
Si tu mêles la drogue à la schizophrénie, c'est un cocktail explosif.
Les infirmières sont les intervenantes les plus importantes en psychiatrie, je le vois bien à l'hôpital où est ma fille. Elles sont vraiment super et aidantes. Ma fille les aime beaucoup. Il y en a même une comique qui fait des blagues, une grande noire super sympathique. Elle a un affreux français mais nous dit toutes sortes de choses pleines de fautes et elle rit et on rit aussi! Un vrai clown.
Quand on est suicidaire et pour la 4è fois, on ne peut pas appeler cela un "épisode" psychose ?
OK, le patient a toujours raison. OK le psychiatre accepte le fait que ta fille n'entende plus de voix mais peut-être que derrière, il agit en conséquence, c'est à dire en se disant que c'est impossible qu'un tel miracle arrive.
Je me sens impuissante dans mes mots. Je ne sais pas quoi dire de pertinent, alors je ne dit rien, mais je pense beaucoup à vous et votre fille. Comment va-t-elle ?
Mijo,
Le suicide n'est pas nécessairement dû à une psychose. On peut faire le choix conscient de mourir, sans perte de la réalité. La psychiatre, en effet, ne peut pas confronter ma fille directement en lui disant "Vous mentez et je le sais!". Ça détruirait toute relation de confiance en partant. Mais elle est toujours à l'hôpital ma fille. Je l'ai visitée hier. Je lui ai apporté du Subway (restauration-rapide de sandwichs). Elle voulait du Mcdo, mais là, je lui ai dit que je n'allais pas lui apporter de la cochonnerie totale. Elle ne voulait pas de ma nourriture à moi (trop santé! dit-elle) et est déjà lassée de la nourriture de l'hôpital.
Éphémère,
Lundi dernier, ma fille est allée en cour pour contester son internement. La juge lui a donné 21 jours de garde obligée. Avec la semaine qu'elle avait déjà faite, ça lui fera un mois. Elle n'est pas contente du tout, mais pas colérique non plus. Elle a des bons soins et le dit. Hier, elle avait même eu un cours de piano!
Elle est toujours en pyjama d'hôpital et on est allées souper avec elle hier, ma plus jeune et moi. On avait apporté à manger.
Elle dort bien, mange bien quand elle aime ce qui est servi, a des activités mais elle est privée de liberté et ça c'est dur. Son but actuel est d'obtenir un congé de week-end. Elle est centrée là-dessus. J'ai essayé de la tempérer car elle va être vraiment déçue et déprimée si ça ne marche pas.
Elle n'aura pas de congé de fin de semaine finalement.
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