dimanche 23 avril 2017

Dépasser ses limites

J'ai le corps en charpie, en lambeaux, en souffrance. Il y a sûrement pire, je le sais bien, mais quand même, alors que je suis assise en train d'écrire sans faire aucun effort physique, mes jambes élancent encore. Ça ressemble à des contractions, comme quand on accouche. Ouais, je me rappelle encore de cette douleur-là, je ne le savais pas ou plus mais la métaphore de l'accouchement m'est venue en même temps que ces jambes qui se plaignent sans répit. Ça faisait si mal que j'ai pris l'autobus pour monter la côte, pour deux arrêts! 

Et me voilà enfin chez moi, contente d'être là, prête à endurer ce mal, fière de ce mal! J'ai fait hier une randonnée avec un groupe qui dépassait mes capacités, j'avais juste hâte que ça finisse, tout en essayant de m'inspirer du bouddhisme. "La vie est souffrance, accepter la souffrance sans la combattre, s'y abandonner, mettre un pied devant l'autre, sans relâche, exercer sa patience." Pour ce qui est de mettre un pied devant l'autre, je n'avais pas vraiment le  choix, il pleuvait à boire debout, on était en plein bois, avec un sac à dos 🎒, je suivais la fille d'en avant et j'étais suivie par la fille d'en arrière, je ne regardais pas le paysage mais bien le sol devant mes pieds, plein d'obstacles, la boue parfois profonde, de la neige et de la glace par bouts, des racines, des troncs d'arbres, des roches. Et ce train d'enfer! Vite, vite, on aurait dit qu'on se sauvait d'un dinosaure Rex et je n'aurais pas été surprise de voir surgir un dinausore Rex, les méchants, les carnivores, ceux qui devaient bien se cacher dans le genre de forêt cannibale où nous nous trouvions, ce groupe de femmes intrépides et moi!

Je n'avais jamais fait ça, des longues randonnées de plusieurs heures. C'est plus dur que je ne le pensais. Je récidive samedi prochain!

jeudi 6 avril 2017

La famille

Rien de plus important. Pour l'instant. Je ne suis pas en couple. Je garde le chien de mon fils une journée par semaine et j'adore ça. J'organise un week-end familial avec ma tribu dans un domaine qui accepte les chiens. En juin. Bien contente de ça aussi. Je vois ma mère tous les dimanches. J'ai changé mon horaire avec elle, je la vois maintenant pour souper car je monte dorénavant la montagne le dimanche matin avec Rando Plein air. Beau groupe. Je vais m'inscrire à leurs randonnées à la campagne du samedi. Je suis heureuse. Plutôt, oui. Surtout même. Ce gardiennage de chien m'a beaucoup rapprochée de mon grand fils adoré. Il reste à souper en récupérant la bête. On discute, on rit, on s'aime.

Je fais toujours mon bénévolat jumeaux. Formellement avec ma nouvelle maman écolo et informellement avec celle qui a quatre enfants. J'adore, Toujours un plaisir et j'apprends tellement de chaque famille et de chaque bébé. Passionnants les bébés.

Bientôt, c'est l'anniversaire de ma fille décédée. Sa soeur va tous nous réunir chez elle ce jour-là. Quelle brillante et intéressante idée! Elle voudrait en faire une tradition chaque année. J'approuve au centuple.

Ma plus jeune? Non, elle ne travaille toujours pas, n'étudie pas non plus et n'a aucun revenu. Elle est encore souvent chez son amie qui a deux enfants. Je leur fais des épiceries écologiques et bios et j'attends que Fille soit prête à passer à autre chose. C'est comme ça. Curieusement, je ne m'en fais pas trop. Elle est en vie, c'est déjà beaucoup, c'est déjà énorme. Elle voit toujours sa psy gratuite de l'Ivac. C'est bien. Il y a des blessures qui sont longues à guérir. Prendre le temps. Vivre un jour à la fois. Savourer sa chance d'être là, tout simplement.

Ma fille décédée m'apporte énormément. De la sagesse. De la gratitude. Je la remercie. De tout. D'avoir été là et de ne plus y être aussi, tout en y étant toujours. Merci, ma beauté.