vendredi 31 octobre 2008

Halloween

Coudons, est-ce normal que seuls des grands de plus de quatorze ans sonnent à ma porte pour l'Halloween? Ma Quatorze ans à moi, elle, est partie à La Ronde avec des amies, soirée spéciale à 15$ pour tous avec le coupon de réduction de l'internet.

Top dogs

Une pièce de théâtre que j'ai vue hier soir. J'ai décidé d'en parler dans mon blogue à chaque fois que je sors pour autre chose que l'exercice et le quotidien. Les sorties pour moi, pour mon plaisir, pour ma culture. Ça va m'encourager à sortir davantage.Je deviens vraiment casanière. La pièce? Excellente! Et ça ne parle pas de chiens, haha!

jeudi 30 octobre 2008

Animalerie

J'ai plein d'amis et d'amies qui sont fous et folles de leurs animaux. C'est tellement fort, émotif et intense que si j'osais leur dire ce que j'en pense vraiment, je perdrais leur amitié à coup sûr. Alors je me la ferme dans la vraie vie, je ne suis tout de même pas assez hypocrite pour leur dire que je les comprends pour vrai, mais je les écoute me dire leurs peines et leurs tourments et je suis même allée consoler amie P aujourd'hui et elle a pleuré dans mes bras. Je suis restée tout à fait silencieuse cependant. Les amies sont là pour ça, écouter et consoler et se taire quand il le faut et ça, je sais faire.

Amie P, qui est une personne adorable qui donne des cours d'anglais à ma fille, qui vient d'Angleterre et qui a une vaste culture, a donc une chienne de huit ans, une épagneule noire assez sympathique je l'avoue bien qu'elle ait un problème de puces que P essaie en vain de traiter depuis des mois. Elle avait une bosse au genou droit, qui grossissait tranquillement. Pas grave, lui dit le vétérinaire de quartier, on va lui enlever ça, petite chirurgie, amenez-moi le chien. C'était hier. Or, la bosse est cancéreuse, rendez-vous d'urgence chez l'oncologue canin (oui, oui, le même jour, quand on dit que certains animaux sont mieux traités que les humains, c'est tout à fait vrai). Diagnotic du grand spécialiste: le seul moyen d'empêcher le cancer de se répandre est l'amputation de la patte. Les chiens se débrouillent très bien sur trois pattes, madame. Coût de l'opération: 3500 dollars. Coût de la consultation de dix minutes avec l'oncologue canin: 220 dollars.

Un chien de huit ans sur trois pattes avec des coûts exorbitants associés, vous et moi, bon, d'accord peut-être pas vous, mais certainement moi, j'aurais pensé à l'euthanasie. Pas mon amie. Et elle n'est pas riche, là, pas du tout. Elle a demandé un délai pour réfléchir et en fait, c'est surtout au moyen de payer une telle somme d'un coup, les vétérinaires ne font pas crédit, qu'elle veut réfléchir. En attendant, elle est affligée par la maladie de sa petite chienne. Vraiment affligée là. Me semble qu'elle a pleuré bien moins que ça quand sa mère est morte.

L'autre cas, c'est mon amie L, une fille extraordinaire, une voyageuse émérite, une fille qui revient de Turquie, toute seule, elle voyage toujours seule dans toutes les contrées du monde, elle a des connaissances générales et musicales époustouflante, une maison décorée avec un goût très sûr, de nombreux locataires dont elle s'occupe evec diligence et doigté. Quand elle part en voyage, elle a un système incroyable de garderie pour ses deux chats. De véritables équipes se relaient pour s'en occuper, il y a même une dame qui vient leur jouer du piano! L n'a pas d'enfant ni de mari et ses chats sont ses enfants et elle leur dit "Bébés, maman est rentrée à la maison" quand elle arrive. En plus, elle est vaguement allergique aux chats et doit prendre des médicaments pour continuer à vivre avec eux. Bon ... passe encore.

Mais voilà que son matou de ..... onze ans! souffre d'insuffisance rénale chronique. Elle doit lui administrer oralement des médicaments deux fois par jour sinon, il crève. Alors, depuis son retour de Turquie, ma chère amie (je la connais depuis 47 ans, on s'est rencontrées en troisième année primaire!) n'a plus de vie sociale. Elle était celle qui organisait des petits soupers de fille au resto, elle habite le plateau et connaît une multitude de restaurants, fini les petits soupers, madame doit rentrer pour soigner son chat. Le chat se débat tellement pour ne pas avaler la fameuse pilule, que sa propriétaire lui a cassé une dent en tentant de la lui introduire de force dans la gorge. Là encore, des frais considérables!

Et puis, il y a Voisin, mais je vous en ai déjà parlé. Voisin n'exagère pas trop au niveau financier, il tond ses chiens lui-même, leur détrarte les dents lui-même aussi et ne leur achète ni bottes ni manteaux. Non, Voisin, lui, c'est au niveau affectif que c'est ridicule (oui, je sais, c'est un jugement, ce texte en est un de défoulement!). Il peut parler de ses chiens pendant des heures, je n'exagère pas, une fois lancé, il est intarissable, ses sorties les plus palpitantes se passent au parc à chiens, parce qu'il peut les admirer avec d'autres et encore en parler avec d'autres gagas. Il ne va pas en vacances pour ne pas les quitter. Et il dort avec, pas au pied du lit là, dans ses bras!

mercredi 29 octobre 2008

CLSC

Nous sommes allées ensemble aujourd'hui. Ça nous a fait du bien. Une bonne écoute tant pour la mère que pour la fille, une super travailleuse sociale expérimentée et à l'écoute et qui dit juste ce qu'il faut quand il faut. C'est comme je pensais, il y a tout plein de services pour les jeunes mères défavorisées (c'est pas moi qui l'ai entrée dans cette catégorie, c'est la travailleuse sociale et Dix-sept ans n'a pas bronché). Elle s'est inscrite partout, va recevoir plein d'aide de nature diverse, médicale, psychosociale, psychologique, programme OLO et aura probablement même accès à une sage-femme. On l'aidera à faire un budget. La travailleuse sociale lui a demandé au début si il y avait un père dans le décor, ma fille a dit oui, mais, compétente comme elle était, elle a bien remarqué qu'il n'y était pas (il dormait) alors elle n'en a plus reparlé de tout l'entretien et ma fille non plus. On est ensuite allées manger ensemble et je me suis laissé aller à la joie de devenir grand-mère (un peu). Arrêt au Renaud-Bray, c'était tout à fait capotant ces magnifiques livres couleur sur la grossesse. Il y avait un super livre avec des photos du foetus en utero à tous les stades de développement. Ma fille a refusé même de le regarder, elle trouvait ça dégoûtant. Mais les livres sur l'alimentation et les soins pendant la grossesse, elle était très intéressée. Elle devra enlever son bijou de nombril. "Pas grave, j'en ai profité plusieurs années. Et je m'en ferai poser un autre après si ça me tente." Et elle trippait sur un super journal de grossesse. Alors un gros almanach de grossesse très complet, le fameux journal convoité et un autre livre très bien fait sur la grossesse au naturel furent les premiers cadeaux à la future mère.

mardi 28 octobre 2008

Consolation

On pourrait croire que c'est parce que j'ai cinquante-cinq ans (non, je n'en reviens pas encore!) et vingt livres, non, quinze, j'en ai perdu cinq, hourra! en trop que je suis seule. Mais quand je lis ces blogues de jeunes célibataires charmants et charmantes, articulé(es), beaux et belles comme des coeurs et qui cherchent un partenaire parfois depuis un bon moment, je me dis que ce n'est pas ça du tout!

lundi 27 octobre 2008

Mais

La vie n'est pas une vie rêvée. Hier, Dix-sept ans était là au brunch familial. Elle était toute fière de montrer à tous le nouveau sac Prada qu'elle s'était acheté! Ne pas porter de jugement.... ne pas porter de jugement... ne pas porter de jugement. Elle n'a pas parlé de sa grossesse. Tout le monde était de bonne humeur. Ensuite, elle est passée à la maison, je lui ai donné des articles de cuisine, elle a fait des sacs avec les nombreux vêtements qui étaient encore dans sa chambre, on a rempli la voiture et je suis allée la conduire chez elle. Elle nous a dit ce qu'elle voulait ou ne voulait pas de ses meubles. Son bureau de travail, elle nous le laisse.... (hum...) Le déménagement est maintenant effectif. Il leur manque une table de cuisine mais pour le reste, ils auraient à peu près tout. Elle ne m'a pas laissé entrer encore mais c'est très bien comme ça.

Si

Si la compagne de mon fils était enceinte, ils nous l'annonceraient lors de ces brunchs familiaux qu'on a souvent le dimanche. Ça se passe dans un restaurant de l'Île-des-Soeurs, nous y sommes connus, nous prenons la grande table en face des fenêtres. Au café, il dirait, tout souriant, à ma mère, "Grand-maman, j'ai une grande nouvelle." Elle le regarderait intriguée, les yeux brillants. "Tu vas encore être arrière-grand-mère." S'ensuivraient des embrassades, des félicitations et un bonheur familial partagé sans mélange.

Ma joie serait totale, sans une ombre d'inquiétude. On parlerait sage-femmes, je lui dirais que je connais une bonne accompagnante à la naissance, elle prendrait les coordonnées, à moins que tout ne soit déjà planifié, la blonde de mon fils étant particulièrement prévoyante. Ils rentreraient dans leur beau chez-soi confortable et moi dans le mien beaucoup moins confortable. Je me sentirais heureuse et je continuerais ma vie sans grand changement. Des nouvelles et des visites de temps en temps. Une fois le bébé là, je le verrais à mon rythme, quand ça me chante et quand ça ne dérange pas les parents. Ils n'auraient aucunement besoin de mon aide, pourraient se payer des gardiens au besoin et en auraient déjà en réserve. Je n'aurais d'inquiétude ni pour cet enfant, choyé émotivement et matériellement, ni pour ses parents, matures et compétents. Devenir grand-mêre serait un grand plaisir.

vendredi 24 octobre 2008

Fais quelque chose

"Fais quelque chose. Plus le temps passe, plus ça va être difficile pour elle d'avorter. Fais quelque chose maman. Je lui ai parlé. Elle n'écoute rien. Pourquoi tu n'es pas allée au clsc avec elle? La travailleuse sociale est une professionnelle. Elle lui aurait fait comprendre le bon sens. Fais quelque chose maman. C'est un cauchemar cette histoire-là. On ne peut pas la laisser gâcher sa vie comme ça. Maman, tu m'écoutes?" C'est mon grand fils de 28 ans au téléphone, paniqué, en souffrance. Je me sentais bien forte ce matin, mais je suis encore facilement ébranlable. Pourquoi donc je ne suis pas allée avec elle au clsc? Je l'ai appelée, j'ai laissé un message. Je vais lui proposer qu'on y aille ensemble dès qu'elle a congé.

Forte

Aujourd'hui, je me sens dure, je me sens forte, je me sens armée, je me sens solide, je me sens décidée. Dix-sept ans sera majeure dans un mois. C'est une adulte, une jeune adulte mais une adulte qui peut faire ses choix que je vais respecter. Elle entre dans le monde des grands, elle saute dedans à pieds joints, je ne peux et ne dois la retenir. Je vais cesser de l'appeler tous les jours, je la dérange, ça paraît. Elle fait appel à moi quand elle a besoin de moi, attendons que ce soit le cas. Hier soir, alors que je l'appelais encore, elle a soupiré, elle était à faire du ménage avec sa super amie qui étudie pour devenir infirmière, celle qui suit sa grossesse dans ses livres, celle qui sera toujours là pour elle et celle qui excelle en ménage aussi!

Dix-sept ans n'est aucunement en détresse, bien au contraire, elle est pleine d'énergie et d'enthousiasme et certaine de sa décision. Elle a une grossesse très facile, prend soin d'elle et a l'air au-dessus de ses affaires et elle l'est probablement. Je vous l'ai dit (euh... peut-être pas?), c'est loin d'être une imbécile ni une pauvre misérable petite fille enceinte malgré elle. Elle parle de cours prénataux, d'aquaforme et de yoga pour femmes enceintes, elle mange bien, se repose, va organiser leur petit logement en fonction d'un bébé. Dix-sept ans est en bonne santé physique et mentale.

Qui suis-je pour juger de sa vie? Car c'est bien ça que je fais, juger qu'il serait plus pertinent qu'elle attende pour avoir des enfants. Et pourquoi donc? Parce que moi j'ai eu mon premier enfant à vingt-sept ans et mon dernier à quarante et un ans? Pas toujours drôle pour Quatorze ans d'avoir une vieille maman. Des situations idéales, il n'y en a pas.

Alors, je fais ma vie, elle fera la sienne, j'aurai un petit-fils ou une petite-fille et ce sera une grande joie, parce qu'un enfant, c'est un cadeau, c'est de l'espoir, c'est de l'amour et c'est doux et chaud et oui, il y a les coliques et les couches mais moi non plus, quand j'ai désiré un enfant, je ne pensais pas couches et colique mais bien petit corps tout chaud au sein et sourires et premiers pas et premiers mots.

Mon rôle actuel, c'est de me la fermer tant qu'on ne me demande rien. La mère et la belle-mère fatigante et envahissante, ce ne sera pas moi, je le jure.

Pour ce qui est des condos neufs qui m'intéressent, mes amis, c'est la jungle. Les Lofts Imperial et le Lowneys, on est allées visiter et revisiter les deux, compétente belle-soeur et moi. Tout se vend tellement vite, on se sent comme dans un rat race. Au Loft imperial, on a bien rigolé avec le jeune vendeur qui nous a confirmé que la moyenne d'âge des acheteurs est de 28 ans, alors je lui ai dit que moi, la mémé du groupe, je leur apporterais du sucre à la crème à la piscine. Il a dit qu'il allait alors tout faire pour que j'y emménage car il y vit présentement et adore le sucre à la crème! Je m'entends toujours bien avec les jeunes, c'est curieux ça.

Mais les prochains condos ne seront terminés qu'au printemps 2010! La grosse mode, c'est d'en acheter maintenant comme un investissement et de les revendre plus tard avec un profit. Je trouve tout ça bien complexe, en plus, acheter sur plan, pas si évident. J'ai encore de la misère à comprendre les plans et des fois je doute de mon intelligence. Ma belle-soeur, elle, excelle et dans les deux visites, c'est elle qui expliquait certains détails des plans aux vendeurs.

Si je veux du neuf neuf jamais habité, il faut donc acheter maintenant sur plan pour plus tard. Je veux du neuf mais tout de suite et préférablement pas sur plan. Là aussi, ill va falloir m'ajuster. je serais ravie d'habiter en plein centre-ville dans l'action.

jeudi 23 octobre 2008

Claudie

Il y a Claudie qui nous fait part de son expérience personnelle de grossesse précoce et je l'en remercie.

État de choc

J'ai beau me dire qu'il n'y a rien là que ma fille soit enceinte et veuille le rester, que ça ne me concerne qu'indirectement, que je devrais vaguer à mes occupations comme si de rien n'était, que la vie continue et est belle, je suis paralysée et ne fous rien du tout, gelée, foudroyée, pétrifiée. Heureusement que belle-soeur vient me chercher bientôt sinon ma journée serait complètement foutue.

La belle-soeur

Celle qui est tellement pragmatique et organisée. Je l'ai mise au courant de la grossesse de sa filleule.

Belle-soeur: "Ouais, va falloir procéder pour ton achat de condo."

Moi: "Tu crois?"

Belle-soeur: "Oui, petit, le condo et ça presse. Deux petites chambres."

On va en visiter un à quatre heures.

Le père

Je suis libre. Je n'ai pas choisi de devenir grand-mère comme j'avais choisi d'être mère. On devient grand-mêre parce que quelqu'un d'autre nous fait entrer dans ce rôle, pas de liberté là-dedans. Mais une fois le rôle imposé, on en fait bien ce que l'on veut. Je suis une future grand-mère libre. On dit que c'est merveilleux de devenir grand-mère, on a tout le plaisir sans les responsabilités. Ce sera agréable, parce que je l'ai décidé. Je dois m'ajuster tout de suite. Important. Ne pas en donner plus qu'on en demande. Et puis, je dois apprendre à connaître et à aimer le père de mon futur petit-enfant.

J'ai tendance à penser qu'il s'agit d'un grand carencé tout heureux de patcher sa vie fuckée en faisant un enfant qui lui donnera un statut social. Je n'arrive pas du tout à avoir une image si négative de ma fille. Pas fuckée ma fille, non, un caractère de cochon, de l'énergie à revendre, de la volonté aussi, mais pas fuckée,pas tout croche, absolument pas. Plutôt organisée, efficace. Au secondaire, elle était l'organisatrice en chef, la militante, la consolatrice des affligés, celle qui sait tout sur tout le monde, la fille sociale par excellence. Pas trop studieuse, on s'entend, mais présente, ardente, vibrante. Une dynamo, ma fille.

J'ai toujours aimé les chums de ma fille, surtout le premier, que j'adorais et que je vois toujours car il donne des cours de math à Quatorze ans. Le deuxième n'était pas trop pire non plus. Celui-ci est le troisième. La seule image que j'ai de lui c'est quand je suis revenue de croisìère et qu'il était assis à la table avec un autre garçon avec une bière et que le bac de récupération débordait de bières et puis ma fille était au poêle en train de lui faire cuire un steak. Et puis là, il saute de joie parce qu'elle va avoir un bébé. Il va y avoir bien du travail à faire pour que je l'aime.

mercredi 22 octobre 2008

Colère

Non, mais c'est quoi ça d'aller bousiller une jeune vie si bien partie et celle d'un petit être qui n'a rien demandé en plus? C'est quoi cet irréalisme frappant et juvénile. Quand on pense qu'on peut s'acheter un condo à Laval avec un petit salaire au noir de laveur de vaisselle pour lui et un petit emploi à temps partiel, parce qu'à temps plein c'est bien trop fatigant, au IGA, pour elle. Quand on pense qu'on attendra la naissance du bébé pour retourner aux études à temps plein (facile facile d'étudier avec un bébé!), quand on dit que ce bébé-là, ce sera un garçon parce que c'est ça qu'on veut tous les deux, quand le père de vingt ans qui ne se peut plus de joie en parle à tout son entourage et que du même souffle il dit à ma fille qu'ils devraient déménager parce qu'il y a encore des gens qui le cherchent pour des dettes. Quelles dettes? Ça je ne le saurai pas mais il s'est quand même fait casser la gueule il y a un mois. Quartier dangereux, Outremont? Semblerait que oui dans son cas. Comment une petite fille si intelligente, elle a eu une dérogation cette petite, en avance sur tout, elle a fait sa maternelle en anglais et est devenue parfaitement bilingue, elle a réussi son secondaire sans jamais ouvrir un livre, je les revendais comme neufs ses livres, comment une ado de dix-sept ans avec son potentiel peut-elle faire une telle bêtise? Elle prend la pilule depuis ses 14 ans, pourquoi donc a-t-elle arrêté? Jusqu'ici, je pensais qu'elle se ferait avorter, mais là, semblerait que non, on est allées au Costco hier, grosses provisions pour elle et le jeune homme, cadeau de maman, livré à la porte, beau quartier, superbe même, mais elle n'a pas voulu que j'entre. Je comprends, je suis comme ça aussi. Je suis restée calme, imperturbable, je lui ai répété que je respecterais sa décision, je devrais dire que je respecte car c'est sûr à 95% qu'elle le garde, dit-elle, je lui ai dit aussi, répété plutôt pour que ce soit bien clair, que je ne m'impliquerais pas auprès de l'enfant, comme grand-mère visiteuse de temps en temps oui, pas comme gardienne, son enfant, c'est sa responsabilité à elle. "Mais pourquoi tout le monde me dit ça? Allez-vous bien me laisser tranquille? Me prenez-vous pour une incapable?" Aujourd'hui, elle allait au clsc rencontrer une travailleuse sociale, elle voulait que j'aille avec elle. J'ai refusé. Ça semble cruel. C'est réaliste. Dix-sept ans vient d'entrer dans le monde des grands. Si elle ne peut pas aller voir une travailleuse sociale seule, comment pourra-t-elle élever un enfant seule et prendre seule toutes les responsabilités qui vont avec? Elle va encore voir un pédodontiste, Dix-sept ans presque dix-huit, et elle refuse d'en changer pour un dentiste pour adulte. Elle doit bien être sa plus vieille cliente et je l'accompagne encore et l'attend comme une toute petite qu'elle est encore et la réconforte. Comment une enfant peut-elle s'occuper d'un autre enfant? Il est encore temps de changer d'idée. Je souhaite vraiment qu'elle le fasse.

dimanche 19 octobre 2008

La constance

Le yoga nous rappelle que dans la vie la constance entraîne le progrès. Je n'avais pas fait de sessions complètes depuis mon arrêt du cours de prof de yoga et je décide courageusement de m'y remettre pour réaliser que j'en ai considérablement perdu au niveau de la souplesse. Et ça, c'est quelque chose dont j'étais extrêmement fière, de pouvoir me plier dans tous les sens. Alors, je rajoute le yoga, peu à la fois, mais régulièrement, à mon réveil matinal. Les bienfaits sont trop grands pour s'en passer! Le yoga Iyengar, qui développe tellement la force au niveau deux, n'est pas suffisant en en faisant une seule fois par semaine pour développer la souplesse autant qu'une douzaine de salutations au soleil quotidiennes. Bon pour le corps, bon pour le moral, bon pour la respiration si j'ajoute un peu de prayanama. Et pas si long que ça si je veux. Et pour moi qui veux tellement rester jeune, le yoga est un incontournable.

Pas trop de nouvelles de Dix-sept ans. Je lui parle tous les jours brièvement mais elle habite chez son chum. Pas de questionnement surtout. Pour le moment, il faut attendre. Je me suis fait à l'idée. C'est sa vie, c'est son corps et avec son caractère de cochon, je sais bien que je ne peux pas l'influencer. Tout tournera pour le mieux, c'est ce que je pense.

vendredi 17 octobre 2008

Cent choses sur moi

1-J'ai déjà été promeneuse de chiens. À pourboire mais même sans pourboire, je le faisais gratos.

2-Je mets du rouge à lèvres et parfois du noir sur mes yeux. Rien d'autre.

3-J'ai travaillé pour la Croix-Rouge l'été de mes seize et dix-sept ans. Je prenais soin des donneurs de sang. On partait en région et on couchait à l'hôtel. Il fallait porter l'uniforme de la Croix-rouge.

4-Je vais encore border Quatorze ans. Mais ne le dites pas, elle ne veut pas que ça se sache.

5-Je me brosse les dents les yeux fermés en faisant mes exercices de Kegel en même temps.

6-Je suis une maniaque des dictionnaires. Je ne peux me faire un plus beau cadeau qu'en m'en achetant un autre.

7-Je lisais un livre par jour avant. Maintenant, je lis surtout sur l'ordi. N'importe quoi.

8-J'ai enseigné le français langue seconde à des immigrants pendant 25 ans.

9- Je veux peinturer ma cuisine depuis cinq ans. La peinture est achetée depuis tout ce temps et m'attend à la cave. Est-elle encore bonne?

10- J'aime aller au cinéma. Beaucoup. Je n'y vais que très rarement. Pourquoi?

11- J'ai un vieux téléviseur enneigé et pas le cable. Je ne regarde jamais la télé sauf pour mon soap et pour Enquête.

12- Je ne loue jamais de films.

13- Je fais de l'aquaforme et de l'aquajogging.

14- J'ai essayé le yoga Iyengar, le yoga intégral, le hatha-yoga sivananda et le yoga ashtanga.

15-Selon moi, la meilleure école de yoga est l'école de yoga Iyengar sur l'avenue du Mont-Royal.

16- Je me suis inscrite à deux cours de professeur de yoga, le premier à Lyne St-Roch et le deuxième à l'Institut de yoga intégral. Dans les deux cas, j'ai abandonné, pour des raisons très différentes, avant la fin.

17-J'aime les hommes.

18-J'ai déjà pris des cours de Pilates. Excellente discipline.

19-Je suis végétarienne souple. Si on m'invite et qu'il y a de la viande au menu, je vais en manger.

20- Mon idée d'une belle journée est de grimper le Mont-Royal et d'aller manger des moules et une salade sur la rue St-Denis pour aller ensuite voir un film au Ex-centris et faire l'amour toute la nuit (la dernière partie du projet est optionnelle!).

21- Je suis allée quatre fois à Acapulco. Je demandais "Quelle est votre destination la moins chère au soleil pour une semaine?" et j'avais toujours Acapulco comme réponse!

22-Je passais mes étés au complet dans notre chalet de campagne pendant toute ma jeunesse. On partait à la fin des classes pour revenir la veille du premier jour d'école. C'était au bord du lac Champlain à la baie Missiquoi.

23-J'ai fait l'amour pour la première fois à seize ans avec un homme beaucoup plus vieux que moi dont j'étais amoureuse.

24-J'ai deux frères plus jeunes que moi.

25-J'ai accouché de mon fils à 27 ans.

26-Je n'ai jamais acheté de cigarettes. J'en ai déjà emprunté quelques-unes, mais rarement.

27-J'ai pris de la mescaline, du hash, du lsd, du speed et même de l'héroïne une fois mais sans l'injecter. Dans l'adolescence et au début de la vingtaine.

28- J'ai visité l'Amérique du Sud pendant six mois avec le père de mon fils. On avait mis nos meubles en storage.

29- Je me perds quand je conduis.

30. Je ne conduis plus quand il fait noir parce que j'ai des effets de halo.

31- J'ai déjà été conseillère pédagogique.

32-Ma maison est souvent en désordre.

33-Je reçois rarement. Voir numéro 32.

34- J'ai dormi sur un futon au sol jusqu'à l'âge de cinquante ans. C'est ma mère, complètement découragée de moi, qui m'a fait livrer un superbe lit capitaine pour mon cinquantième anniversaire! J'adore mon lit.

35-J'ai habillé mon fils au complet jusqu'à l'âge de cinq ans.

36- J'ai peu de vêtements. Je peux entrer mon garde-robe au complet dans une valise.

37- J'ai un grand immense plaisir à bouquiner, dans une bibliothèque ou une librairie.

38- Je lis très vite. Parfois, je vais au Costco et je lis un livre en entier sur place.

39-J'aime me promener quand les gens travaillent. Je ressens alors un grand sentiment de liberté. Quand je travaillais, je m'arrangeais pour avoir un horaire atypique et donc être libre pendant les heures des travaillants.

40- J'aime faire l'amour l'après-midi.

41-Je ne mâche de la gomme que quand je suis seule.

41-J'adore voir et entendre un homme jouir.

42- J'aime me faire gratter le dos.

43-Je choisis mes autos par internet et je ne me rends chez le concessionnaire que pour finaliser l'achat.

44-J'ai déjà eu des pékinois, un chow-chow, un dalmatien et un danois. Un à la fois!

45- Mon voisin a longtemps été mon amant.

46- J'ai vécu sept ans avec le père de mon fils.

47-Ma mère n'aimait pas faire la cuisine.

48-Je n'ai jamais eu d'avortement.

49- Je parle couramment l'anglais et l'espagnol.

50- J'ai trois certificats en plus de mon bac.

51- J'ai commencé une maîtrise mais je ne l'ai jamais terminée.

52-J'aime marcher dans la nature.

53-J'ai passé mes plus belles vacances avec mon chum, mon fils, sa fille et son fils. On partait chaque année et on planifiait les vacances suivantes pendant un an.

54-Je suis allée en croisière pour la première fois cette année. J'ai beaucoup aimé et je compte renouveler.

55-J'aime boire du vin.

56- Mon ordi a six ans et fait à sa tête. Je vais le garder jusqu'à sa mort, écologie oblige.

57-Je suis dépendante de l'ordi.

58-J'aime le bon café bien fort.

59-Quand j'entends mes locataires me marcher sur la tête, je pense à déménager.

60-J'ai été famille d'accueil pendant plusieurs années.

61- Je viens de jeter mon arbre de Noël artificiel.

62-J'adore bercer un bébé en lui chantant des chansons.

63- Je chante à tue-tête quand je suis seule dans mon auto.

64- J'écoute la radio de Radio-Canada.

65-Je vis très bien dans le silence.

66-J'aime l'eau.

67- Je ris facilement.

68-J'ai généralement confiance en moi.

69- Un autre prof m'a fait réaliser que j'avais omis de composer un numéro 69. L'inconscient a parlé?

70- Je ne veux pas vieillir.

71-J'ai des amis de tous les âges.

72-J'ai déjà été passionnée par le jardinage.

73-J'ai allaité mon fils treize mois tout en travaillant à temps plein.

74-Je ne me suis jamais mariée.

75-Mon père est mort du cancer du pancréas à l'âge de soixante-douze ans.

76-J'ai déjà perdu connaissance dans le métro. J'avais vingt ans et je venais de me faire poser le stérilet Dalkon-Shield, un contraceptif que j'ai gardé je ne me rappelle plus combien de temps, quelques mois je pense. Ce stérilet a été retiré du marché, ayant causé des inflammations pelviennes à plusieurs femmes qui ont poursuivi le fabricant. Dans mon cas, j'avais des saignements épouvantablement importants.

77- Je suis à l'aise avec mon corps et ma féminité. Des règles absolument pas douloureuses ni abondantes, une grossesse immédiate quand j'en ai voulu une, un accouchement qui aurait eu bien de l'allure si l'idiot de médecin n'avait pas tout gâché, un allaitement merveilleux, une ménopause qui ne me cause aucun problème.

78- Je n'ai été hospitalisée qu'une seule fois, pour accoucher, et avoir su, j'aurais accouché à la maison.

79-Je garde mes amies très longtemps. J'ai encore mes amies d'enfance.

80-J'aime faire de l'équitation.

81-J'aime rencontrer un homme dans un café.

82-J'aime écrire.

83-J'ai de la vaisselle dépareillée.

84-J'ai peur de monter sur mon toit mais je l'ai déjà fait quand même.

85-Je suis souple, physiquement et mentalement.

86-Je mange rarement au restaurant.

87-Je peux marcher très longtemps, des heures et des heures, sans me fatiguer. En fait, mes compagnons ou compagnes de marche sont toujours fatigués avant moi.

88-J'ai une tondeuse à gazon manuelle.

89-Je dois y penser pour boire de l'eau. J'ai rarement soif.

90-Mes couleurs préférées sont le rouge dans plusisurs tons, le rouge orangé surtout et le bleu et le pêche et un vert pomme délicieux aussi.

91-Il peut m'arriver de boire une bouteille de vin à moi toute seule. C'est rare.

92-J'ai fumé mon dernier joint il y a trois ans avec Voisin.

93-J'ai toujours voté depuis que j'ai le droit de vote et je pense que c'est important.

94-J'ai déjà milité pour l'indépendance du Québec. Je n'y crois plus.

95-René Lévesque, le seul, le vrai, l'unique, m'a déjà embrassée sur la joue. Il était au café La Galoche sur St-Denis et c'est moi qui lui avais demandé un baiser. Je ne me suis pas lavé le visage pendant une semaine!

96-J'ai sauté des années à l'école. Je n'ai pas fait de maternelle et puis, j'ai sauté ma troisième année et puis ma septième et puis mon secondaire cinq. C'est pour ça que j'ai fini mon bac à vingt ans.

97-J'ai eu les cheveux aux fesses jusqu'à trente ans.

98-Voilà une révélation dont j'ai vraiment honte: dans la vingtaine, il m'est arrivé de fermer les bars et de prendre ma voiture saôule pour rentrer à la maison.

99-J'ai mis une garderie sur pied avec des amis. Elle fonctionne toujours et a même pris de l'expansion.

100-Quand je me sens vaguement dépressive, je prends du millepertuis et ça marche, avec de l'exercice, pour me remonter le moral.

jeudi 16 octobre 2008

Calculs

-Merveilleux amoureux, ça ne fait tout de même que trois mois que tu le connais, Dix-sept ans.

Elle n'est jamais démontée par rien du tout, Dix-sept ans et a toujours réponse à tout. Même toute petite, dès qu'elle a su parler, et elle a parlé jeune, elle a su répliquer et vite à part ça.

-C'est vrai, mais si tu considères le nombre d'heures qu'on a passé ensemble depuis le début, c'est comme si ça faisait beaucoup plus longtemps.

Le soap opera

On était dans la voiture. On revenait de son rendez-vous chez le dentiste, elle avait la bouche gelée et on s'en allait chercher Quatorze ans à son cours de piano.

"J'ai quelque chose à te dire. " Le ton était solennel et elle ne disait rien.

Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait ça, me dire qu'elle allait me dire quelque chose pour finalement ne rien me dire.

"Mais allez, parle, on arrive chez matante T là. C'est quoi?"

Mutisme.

"T'es malade?"

"Non?"

"T'es enceinte?"

"Oui."

Depuis des années, on regarde un soap américain en famille. Un seul et on l'aime. Ma mère, ma tante, mes filles et moi, on le regarde. Ça se passe dans le milieu de la mode et c'est meilleur que Le coeur a ses raisons qui s'en est inspiré. On voit les beaux acteurs au corps parfait, aux vêtements parfaits et aux cheveux parfaits dans les studios de mode, ou bien dans leurs riches maisons sur le bord de la mer avec les palmiers, ou à l'hôpital, accidents obligent, ils se retrouvent souvent à l'hôpital et quelquefois en voiture avec le paysage de carton-pâte qui défile à leurs côtés. Ce sont toujours les mêmes personnages depuis des décennies, ma mère regardait cette émission dans sa jeunesse. Ils ne vieillissent pas ou fort peu. Ils meurent avant de vieillir en fait. Et ils vivent dans le drame. Tout le temps.

Un fort sens moral dans ce roman-savon, de la vertu à la pelletée, mais des passions irrésistibles, prenantes, une montée dramatique et une musique caractéristique quand la vedette du soap se retrouve dans les bras d'un homme défendu et lui cède langoureusement. Pas de contraception ici, non, il n'en est jamais question et pas d'avortement non plus, ça n'existe pas. Ils ont un fort sens moral, je vous l'ai dit et la femme se retrouve toujours enceinte de ses ébats illégitimes et le drame s'inscrit dans cette grossesse qui vient bouleverser tous les personnages, comme quand l'héroïne, la belle Brooke Logan, est tombée enceinte du mari de sa fille!

J'entendais ma fille me dire qu'elle était enceinte à dix-sept ans et je me sentais partie prenante de ce soap, il ne manquait que les palmiers sur la route, il ne manquait qu'un peu de luxe à ma Matrix et ça y était. Hier, ma fille et moi, on a joué notre propre soap.

mercredi 15 octobre 2008

Dix-sept ans

Elle a passé un test de grossesse dimanche. Positif.

Déception

J'ai perdu mes élections. J'ai eu espoir jusqu'au dernier moment. Ce n'est pas une dictature, le peuple a parlé. Sommes-nous devenus un pays si conservateur et rétrograde? Ne pas porter de jugements. S'incliner gracieusement. Mais garder l'oeil ouvert par exemple. Je ne peux plus ne pas m'impliquer et faire confiance parce que je n'ai pas confiance.

mardi 14 octobre 2008

Le poids, l'image corporelle, les régimes ou leur absence

Je suis de ces femmes (mais n'est-ce pas le cas de TOUTES les femmes) préoccupée par son poids. Même ado je voulais maigrir. Pesée, régimes, faire attention, se priver et se peser avec joie ou déception. Et pourtant, je n'étais pas grosse. Mais je voulais être mince, ce qui est autre chose. Sur les photos de jeunesse, j'ai quelques nus, le père de mon fils aimait bien me photographier nue, il a gardé la plupart des clichés, mais j'en ai quelques-uns quand même, sur les photos, dans la vingtaine, j'ai un corps de vingt ans quoi! Avec une belle poitrine, que j'ai toujours et tout le reste à l'avenant. Pas mince mannequin, des courbes, mais mince, aucun doute là-dessus. Après la naissance de mon fils, encore plus évident. C'est la période de minceur absolue, l'allaitement aidant et le stress de la séparation et de la réorganisation aussi. Je faisais déjà des régimes pourtant dans la vingtaine.

Ensuite, jusque vers quarante ans, les choses se sont plus ou moins maintenues. Début quarantaine, j'adopte trois filles coup sur coup, en plus de mon fils, en plus des enfants d'accueil que j'avais déjà et de ceux, occasionnels, qui s'ajoutaient selon les périodes, en plus d'un job à temps plein, en plus des repas et de l'entretien de la maison (mais j'avais une femme de ménage) pour tout ce monde. On me voit alors épanouie dans tous les sens du mot sur les photos. J'ai un sourire béat et je me rappelle avoir été profondément heureuse pendant cette période. Heureuse, comblée, béate, gratifiée, occupée au max, avec un sentiment d'efficacité et d'utilité totale qui me gonflait le coeur et l'égo. Plus de temps pour les régimes. Je suis grosse sur les photos, un peu négligée aussi, pas le temps d'aller chez le coiffeur, des vêtements de grosse mais un sourire épanoui et les yeux brillants. À cette époque, je vais chercher les filles à la garderie et à l'école après mon travail et il arrive souvent qu'on fasse un arrêt au McDonalds, pas de souper à faire et je les regarde jouer dans les structures du Mcdo, je suis si fière d'elles et de nous et je lis un peu le journal aussi et elles sont contentes et je peux souffler. J'ai un chum en plus, le même que j'ai gardé dix-sept ans et on se voit les fins de semaine et on est bien ensemble.

Mon père meurt. Diabétique depuis longtemps. L'hôpital fait une étude sur les enfants de diabétiques, je décide de participer. Le choc: je suis prédiabétique (intolérante au glucose), taux de cholestérol et tout le bataclan à l'avenant. Je ne suis plus une fille en santé! Panique! Angoisse. Réaction très forte. Je m'inscris immédiatement à un groupe de marche rapide et de musculation en plein air, moi qui n'ai jamais fait d'exercices. Et je fais attention à mon alimentation. Avec aide ou sans aide. Je réussis finalement, après bien des efforts, des immenses efforts, de terribles et constants efforts, à atteindre le haut de mon poids santé, j'en ressens une immense fierté. Cinq ans après le début de l'étude sur les pré-diabétiques, je ne le suis plus pré-diabétique et ma santé est fleurissante!

Tout est bien qui finit bien? Pas vraiment car là au moment où je vous écris, j'ai 20 livres de plus que mon poids santé. La seule chose dont je suis certaine et absolument certaine, c'est que je vais les perdre. Cependant, avec mon historique et mon âge aussi, si j'écoutais tout simplement ma faim et si je mangeais tout ce dont j'ai envie quand j'en ai envie comme préconisé dans des approches à la mode actuelles, je grossirais et j'en suis certaine, parce que c'est exactement ça que je fais depuis quelque temps, je fais beaucoup d'exercices et je mange quand j'ai faim ce que j'ai envie de manger et je prends régulièrement du poids. L'âge est-il un facteur? Ou la ménopause? Possible, possible, mais on ne le saura jamais parce que je commence à calculer et à manger ce qui est bon pour moi vraiment et ce n'est pas nécessairement ce que j'ai le goût le manger. Des fois, oui, évidemment, mais des fois mon vrai goût serait pour du chocolat. Avec Weight Watchers, si vraiment j'en veux du chocolat, je peux tout en maigrissant, il n'y a pas d'aliments interdits avec le système de points si c'est celui que je choisis, mais si je prends du chocolat, c'est beaucoup de points, c'est à moi de voir. En fait, quand j'ai fait WW déjà, je maigrissais régulièrement d'une ou deux livres par semaine tout en buvant mon verre de vin du soir et parfois deux, c'était mon choix, je préférais garder le vin et couper sur d'autres choses.

Minçavi ou WW, c'est pas mal la même chose, Francine la pas fine. Je préférerais faire Minçavi pour encourager une entreprise québécoise mais il y a un WW tout près de chez moi et je peux marcher pour y aller ce qui me fait faire de l'exercice! Je me suis pesée ce matin et là j'essaie par moi-même de compter les points et d'avoir une bonne alimentation mais si je constate que je n'ai rien perdu dans une semaine, là, j'irai m'inscrire et me faire peser. C'est une grosse motivation, le groupe et la pesée. On ne se sent pas seule à perdre du poids et ça vaut l'argent dépensé.

Quand je me sens grosse, je ne me sens pas séduisante, c'est donc quelque chose à régler au plus tôt. Patience, je sais, patience mais efficacité aussi!

dimanche 12 octobre 2008

Small bites

Mais non, ce n'est pas un blogue cochon, obsédés lecteurs que vous êtes! Plutôt un blogue très bien fait en anglais sur l'alimentation par un étudiant qui fait sa maîtrise sur le sujet. Ce jeune homme écrit des articles fort intéressants, il analyse des produits, donne des conseils pertinents, répond aux questions de ses lecteurs, donne même des recettes de son cru. Il ne croit pas du tout à la nouvelle vague qui laisse croire qu'on maigrit un peu par osmose quand on écoute son corps, non, il est plus terre à terre que ça. Maigrir, c'est consommer moins de calories qu'on en dépense. Il trouve l'approche Weight Watchers très bonne, efficace et santé pour ceux qui ne peuvent y arriver seuls. Écouter son appétit, c'est très bien pour les déjà minces mais pour les autres, dont je suis, ça ne marche pas du tout. Non seulement je ne maigris pas mais je grossis malgré que je fasse intensivement de l'exercice. Alors, je vais revenir à un contrôle alimentaire qui me permet de maigrir et de me sentir bien et plus légère. Avec de l'aide vu que j'en ai besoin. C'est du travail, beaucoup de travail, des privations aussi mais on n'a rien sans effort.

La psychologue

C'est moi. Lors d'une de nos nombreuses consultations en psychiatrie pendant l'enfance ou l'adolescence de Dix-neuf ans, le début de l'adolescence je crois, alors que je pleurais abondamment dans son bureau en disant entre mes sanglots à la docte psychiatre que je devais me trouver une psychologue pour moi, la spécialiste m'avait dit très sérieusement : "Non madame, vous êtes intelligente, vous êtes lucide, vous n'avez pas besoin de gaspiller de l'argent pour ça, écoutez-vous, parlez-vous, analysez-vous, vous pouvez très bien être votre propre psychologue." Ça m'avait marquée et ça ne doit pas être la première fois que j'en parle sur mon blogue. Ma psychologue, donc, c'est moi. Et elle en découvre des choses!

Mon ex-amant du dimanche s'étonne que ça semble si pénible et ardu de vendre ma maison et d'en acheter une autre. C'est qu'il n'a rien compris à l'aspect hautement psychologique et affectif de la chose! Ma maison, je m'y cache depuis tant d'années, la quitter, c'est m'obliger à affronter le monde toute nue, c'est épeurant et c'est à cause de cette crainte que je ne confierais qu'à ma psychologue que je tangiverse et que je laisse tout en plan et que je visite une fois pour ne plus jamais retourner et que je donne des choses pour mieux les reprendre et que ma cave en entier traîne dans mon salon et que je fais de l'ordi au lieu de faire de l'ordre, bien moins compromettant, je continue à me cacher, à me terrer et plus que jamais en fait, aucune rencontre, aucun homme pour me sortir de cette torpeur, psychologue, aidez-moi donc un peu!

Hier dans un gros party avec mes amis philippins, j'ai pourtant constaté cette facilité que j'ai toujours eue et que j'ai encore à devenir amie avec des gens tellement différents de moi et pourtant tellement semblables, on est tous partie d'une même humanité et ce grand restau et cette famille élargie et les amis de Toronto et tout le monde qui parle anglais et moi aussi tant qu'à faire et mon anglais est excellent I can't believe that you are French, qu'il me dit le monsieur philippin de Toronto, celui qui parle tout le temps, entouré de sa femme et de sa fille si silencieuses qui vont se resservir des assiettes de fruits, encore et encore des fruits et moi qui mange du gâteau d'anniversaire, je devrais prendre exemple, les fruits c'est mieux et bon pour la santé et personne ne boit d'alcool, contre leur religion je pense et ma fille si souriante si heureuse un bonheur ambulant et je déborde d'amour et de fierté pour elle si belle et fière et vivante. Elle a sa valise et va rester à coucher chez eux et je rentre, seule chez moi, je peux sortir, tout est possible tant de films que je veux voir mais non, je reste là et je lis ma Presse.

samedi 11 octobre 2008

La maîtresse d'école

Chers amis blogueurs,

Avoir tort, ça ne s'écrit pas avec un d, jamais, on n'a pas tord, on a tort. Compris?

Prendre une pause de son blogue, ça s'écrit pAUse. Prendre la pose, c'est ce que vous feriez si vous posiez comme modèle nu chez Solange, ou Encre ou Cricri (Cricri ne le sait pas encore que je veux qu'elle fasse des nus, vous l'en informerez en lui proposant vos services).

Merci!

vendredi 10 octobre 2008

Questions indiscrètes

Moi : Toi là, est-ce que ça te manque des fois de ne pas avoir de femme dans ton lit?

Voisin : Ouep!

On faisait notre marche athlétique au parc Angrignon, Voisin, son chien et moi. Maintenant que la distance sexuelle est totale entre nous, je me sentais à l'aise de lui poser la question.

Moi: Ouep dans le sens que ça te manque?

Voisin: Oui, dans ce sens-là.

Moi: Mais tu n'en parles pas et tu ne fais rien pour remédier à ce manque?

Voisin: C'est ça.

Et il accéléra le pas, maintenant je devais trottiner pour le suivre, il est tellement grand.

Moi: Et Dulcinée, tu as des nouvelles?

Cette fois, il se mit à marcher tellement vite et à grandes enjambées, qu'à bout de souffle, je n'eus d'autre choix que de me taire.

Le parent-roi

À lire chez une madame Unetelle qui n'est pas n'importe qui!

jeudi 9 octobre 2008

Sublimation

Il faut en faire de l'exercice et énormément beaucoup pour sublimer le goût d'un homme dans sa vie et avouons-le crûment, dans son lit. J'ai appelé Voisin pour aller marcher et je sais que ce ne sera pas assez, je marcherai encore un peu vigoureusement quand il rentrera et puis demain heureusement, il y a l'aquajogging.

L'argent

Ceux et celles qui ont des placements ont dû remarquer que la crise monétaire actuelle ne concerne pas que les États-Unis et l'Europe. On est directement touchés et tous un peu plus pauvres aujourd'hui qu'hier. Ces bouleversements financiers nous rappellent concrètement que les vraies valeurs ne se trouvent pas dans nos avoirs; la sécurité non plus. Pas un bon temps pour vendre, me dit mon financier de frère. L'inquiétude est mauvaise conseillère, l'insouciance aussi.

mercredi 8 octobre 2008

Tourner en rond

Mon amie qui revient d'un long voyage en Espagne avec son chum me faisait remarquer qu'elle est entourée de femmes de son âge, qui est aussi le mien, célibataires depuis longtemps et qu'on n'imagine plus du tout avec un homme. Finito. Elles sont passées à autre chose. Je lui disais que je trouvais ça bien triste et bien jeune pour renoncer à l'amour quand j'ai comme réalisé tout à coup en lui parlant que moi non plus, je n'étais pas en couple, pas si grave ça, mais ce qui est nouveau, c'est que moi non plus, je ne cherche pas, il n'y en a plus de rencontres, je ne suis plus fichée nulle part et c'est d'une partie excitante de ma vie dont je me suis moi-même amputée. Ce n'est qu'en attendant, me dis-je, mais en attendant quoi?

Et puis, je me suis amusée à lire mon blogue (l'autre) il y a exactement un an. Je parlais alors de vendre la maison, et bien, elle n'est toujours pas vendue! Et puis, je commençais mon cours de professeure de yoga, pleine d'enthousiasme. Projet avorté. Je voulais maigrir aussi. Bon, je préfère ne pas commenter la phrase précédente. J'ai comme une douloureuse impression de tourner en rond.

Ma mission actuelle, c'est ma fille de quatorze ans. Courir d'un bord et de l 'autre pour qu'elle soit scolarisée, étant donné que l'école a abandonné cette tâche. Là, elle est à son cours de piano, j'irai ensuite la chercher pour l'amener à son cours d'anglais. Demain, cours de math privé. Et ça recommence.

Je fais de l'exercice quatre fois par semaine, aquajogging, aquaforme, yoga Iyengar. Ma maison est bordélique, à moitié vidée et dans un grand bardas permanent. Sens dessus dessous. Comme ma vie.

mardi 7 octobre 2008

Le pain

Quand on veut maigrir, il ne faut jamais acheter du pain chaud, surtout quand c'est le fameux carré de blé directement sorti du four de la boulangerie Première Moisson.

dimanche 5 octobre 2008

Se tenir droit

Chez nous, on se tenait droit. C'était important. Ma mère nous redressait et refusait les fauteuils douillets qui ne favorisent pas une bonne posture. J'ai gardé cette habitude, bien ancrée dans mon conscient et mon inconscient et j'ai essayé de la transmettre à mes enfants. Avec un certain succès, je dois dire. L'attitude physique détermine l'attitude mentale. Droit, on pense mieux, on a plus de courage, on continue, on persiste même si c'est difficile. Droit, on regarde la vie en face et on sait que c'est à nous de faire notre bonheur. Droit, on est plus grand, on respire mieux aussi et on voit notre avenir, droit devant et il ressemble à ce que nous en ferons. Droits, nous sommes des vainqueurs.

samedi 4 octobre 2008

De la réciprocité

Je voudrais un homme qui fonce avec moi, à fond.

Condos

Visite de condos à moitié construits. Pas possible d'entrer dedans, me dit le vendeur, pas d'accès encore. On va s'en faire un accès monsieur, il y a du bois là-bas. Mais madame, je suis seul là, je ne peux pas transporter ça jusqu'à l'entrée. Seul vous n'êtes pas, monsieur, nous sommes deux. Mais madame, c'est bien trop lourd pour vous, voyons! On s'essaie?

Une fois l'échafaudage fait, là, c'est moi qui avais peur de monter à cause de la hauteur.Gentil vendeur m'a tenu la main. Le choc! Mais c'est bien petit minuscule ces condos-là! Alors que ça a l'air vraiment plus grand sur les plans. Et la vue était laide, archi laide. Mais bien situé, exactement où je veux vivre. Et les voisins déjà installés tout à fait charmants. Je suis arrivée d'avance, on a jasé et c'est le genre de personnes que j'aimerais avoir comme voisins.

De la liberté

Je pense que les pouvoirs et l'influence des parents ont des limites. Je pense qu'on ne réussit pas ses enfants, on fait son possible et parfois même pas, et curieusement, les même pas n'ont pas des enfants qui tournent si mal que ça la plupart du temps et les consciencieux, aimants et dévoués se retrouvent souvent avec de mauvaises surprises. Boîte à surprises, l'élevage des enfants, parfois on a le numéro gagnant et même celui-là, le supposé gagnant, il va se retrouver en thérapie parce que sa vie a été trop simple et couvée et ce sera la faute à qui, vous croyez? la faute des parents évidemment, c'est déjà un progrès de culpabiliser les deux parents, car anciennement et pas un anciennement si ancien que ça, c'était toujours La Mère qui était responsable de tout, trop bonne, trop sainte, trop pute, trop là ou trop absente et puis l'avait-elle vraiment désiré malgré les apparences, ce foetus qui s'était implanté dans son ventre, l'avait-elle réellement désiré, car les foetus le sentent ce désir-là et même si ils sont délivrés par césarienne, ils vont se suicider pour ça, du moins c'est ce que dit l'autre-là qui écrit sur le blogue de Dolce Vita et qui revient tout le temps là-dessus. Parfois on a le numéro gagnant, celui qui réussit à l'école, a plein d'amis et sait jouer du piano, parfois, on a la numéro perdant, celui qui nous fait du trouble, et honte aussi, celui pour lequel on consulte dans la déconfiture, car il est sous-entendu que si l'enfant va mal, c'est notre faute mais on ne va pas nous le dire ouvertement, on va seulement poser des questions cruelles, des questions qui font mal. Et puis, gagnant ou perdant, arrivent ses dix-huit ans et il peut encore se retourner complètement de bord, le petiot, à moins que ce ne soit arrivé avant, fort souvent, ça arrive avant, car il est libre et nous aussi on est libres tout à coup. C'est parfois un grand soulagement.

Message vide

Écrire pour ne rien dire. Pourquoi pas? Z'ai le droit, comme dirait Bébé chez Mère indigne, un blogue que j'adore.

jeudi 2 octobre 2008

De la relativité des valeurs

ou pourquoi il ne faut jamais dire jamais

Quand il s'agit de nos enfants, on est prêt à en faire en masse des concessions pour leur bonheur. La meilleure amie de Quatorze ans était malheureuse dans leur école, très malheureuse. On ne savait pas très clairement pourquoi, question de mutisme non-acccepté, de petites filles qui la mettaient de côté et probablement d'autres raisons dont elle n'a jamais parlé et d'autres qu'elle ignorait elle-même. Malheureuse au point de faire une fugue jusqu'à Toronto la veille de la rentrée scolaire. Là, les parents, morts d'inquiétude mais fous de joie de la retrouver, ont réagi. Ils sont allés rencontrer la direction de l'école et lui ont demandé de réserver la place de la jeune fille pendant deux ou trois semaines, le temps de voir où tournait le vent. Et puis, ils ont cherché une autre école.

Pas évident trouver une autre école quand l'année scolaire est commencée. Et puis, pas du tout évident quand en plus la jeune a des problèmes d'apprentissage, qu'elle est timide et qu'elle a toujours étudié dans une petite école. Ils sont tout de même allés l'inscrire en liste d'attente dans des polyvalentes qui avaient des classes spéciales pour troubles graves d'apprentissage. Sans enthousiasme. Et puis, il n'y en avait pas de place. Près de chez eux, il y avait une petite école avec des enfants en uniforme de tout âge, de très petits à très grands. Le papa cherche sur l'internet. Deux cent élèves en tout. Une grande famille. Beaucoup de discipline et de petites classes. Entièrement privée et non-subventionnée mais reconnue par le ministère de l'éducation.Le hic: Une école Adventiste. Ouverte a tous mais avec les prières et l'enseignement religieux obligatoires pour tous les élèves. Pas tout à fait ce qu'il recherche mais il téléphone à tout hasard. Un bel accueil. Ils n'ont pas de service particulier pour les enfants en trouble d'apprentissage mais l'élève est leur priorité, avec ses forces et ses faiblesses, comme Dieu le veut. Le ton très religieux est donné sans ambiguïté. Malgré tout, le père, tanné de voir sa grande jeune fille désoeuvrée à la maison ,prend rendez-vous. Une visite n'engage à rien. Il lui explique les règles très sévères, pas de bijoux, pas de maquillage, pas même de vernis à ongles, la prière tous les matins, les conférences religieuses une fois par semaine, la nourriture végétarienne obligatoire. Elle veut aller voir quand même. Et c'est le coup de foudre. On lui fait visiter la classe de secondaire deux où on va la placer (elle aura seize ans la semaine prochaine), il y a vingt élèves, elle se sent bien tout de suite. C'est là que je veux aller, papa. Elle est venue nous visiter hier soir, après l'école, épanouie, heureuse comme je l'avais rarement vue.