lundi 27 octobre 2008

Si

Si la compagne de mon fils était enceinte, ils nous l'annonceraient lors de ces brunchs familiaux qu'on a souvent le dimanche. Ça se passe dans un restaurant de l'Île-des-Soeurs, nous y sommes connus, nous prenons la grande table en face des fenêtres. Au café, il dirait, tout souriant, à ma mère, "Grand-maman, j'ai une grande nouvelle." Elle le regarderait intriguée, les yeux brillants. "Tu vas encore être arrière-grand-mère." S'ensuivraient des embrassades, des félicitations et un bonheur familial partagé sans mélange.

Ma joie serait totale, sans une ombre d'inquiétude. On parlerait sage-femmes, je lui dirais que je connais une bonne accompagnante à la naissance, elle prendrait les coordonnées, à moins que tout ne soit déjà planifié, la blonde de mon fils étant particulièrement prévoyante. Ils rentreraient dans leur beau chez-soi confortable et moi dans le mien beaucoup moins confortable. Je me sentirais heureuse et je continuerais ma vie sans grand changement. Des nouvelles et des visites de temps en temps. Une fois le bébé là, je le verrais à mon rythme, quand ça me chante et quand ça ne dérange pas les parents. Ils n'auraient aucunement besoin de mon aide, pourraient se payer des gardiens au besoin et en auraient déjà en réserve. Je n'aurais d'inquiétude ni pour cet enfant, choyé émotivement et matériellement, ni pour ses parents, matures et compétents. Devenir grand-mêre serait un grand plaisir.

2 commentaires:

Lud. a dit...

cette grossesse «en sécurité» aurait en effet été plus facile pour vous... mais danslavie, il ne se passe jamais ce qu'on prévoit être le mieux, en particulier en ce qui concerne la vie de nos enfants.

Encre a dit...

On vous sent en train de faire un deuil, là. Pas facile. Je vous embrasse.