mercredi 31 décembre 2008

Voisin et l'amour encore

Voisin a eu une vie amoureuse atypique. ll a vécu quinze ans heureux avec sa professeure à la maîtrise à l'université. Elle avait vingt ans de plus que lui. Ils ont voyagé beaucoup, vu plein d'expositions dans le monde entier (les deux sont artistes), acheté une terre aux Îles-de-la-Madeleine et Voisin, qui est très habile de ses mains, y a construit une maison. Ils y passaient tous leurs étés, étant tous deux du domaine de l'éducation.

Et puis, Voisin tombe follement amoureux d'une jeune femme, sa partenaire dans un cours de plongée sous-marine. Tout va très vite, il quitte sa compagne, s'établit avec la nouvelle, lui fait un enfant et divorce bruyamment quand le bébé est encore tout jeune. Une relation passionnée et houleuse dès le début, me dira-t-il. Un divorce destructeur, dans lequel Voisin perd son petit garçon, c'est du moins comme ça qu'il l'a vécu.

Depuis, il a fait des rencontres, mais légères. Il est extrêmement méfiant, se débrouille fort bien seul et n'a pas vraiment besoin de femme dans sa vie. Il a ses chiens, il dort avec, leur parle, les caresse et les aime de tout son coeur.

Je me demandais même s'il avait la capacité de tomber amoureux d'une femme. Et puis, l'année passée, il y eût Dulcinée! Et j'ai vu Voisin vulnérable, rougissant, balbutiant, tendre et absolument et visiblement amoureux. Leur amour ne s'est jamais véritablement matérialisé et il n'en a plus de nouvelles ou si peu, ne travaillant plus au même endroit qu'elle. Mais il y a eu de l'espoir et je l'ai découvert incroyablement romantique.

Alors, Voisin, je le prends comme il est, avec ses qualités et ses défauts. On n'est clairement pas amoureux mais il y a une certaine tendresse entre nous. Je suis absolument et totalement libre de chercher ailleurs, si tel est mon désir.

mardi 30 décembre 2008

Voisin et l'amour

Je le vois régulièrement, on va prendre des marches, je l'accompagne à l'hôpital quand il passe des tests, il me répare les fuites d'eau, il a fait le ménage de ma cave, il a coupé mon jambon de Noël, il a raccompagné ma mère à la voiture pour ne pas qu'elle glisse, on fait l'amour si je veux, il n'a jamais refusé jusqu'ici, si je n'en parle pas, il n'en parle pas, il me raconte ses troubles avec ses locataires, il m'a présenté son ami intime, il me reçoit à la tisane ou au scotch, il me fait de la pissaladière, son fils s'entend bien avec ma plus jeune fille, et pourtant je dis que nous ne sommes pas amoureux et nous ne le sommes pas.

Serais-je de celles qui ont besoin des genoux qui tremblent et du coup au plexus solaire? Serais-je une incorrigible romantique à laquelle il faut faire la cour et la couvrir de fleurs et de compliments? Ai-je besoin d'être demandée en mariage? Non, ce n'est pas ça non plus.

Au début, quand j'ai rencontré Voisin, j'ai fondé certains espoirs sur cette relation. Légers, les espoirs, mais espoirs quand même. Je ne pense pas que l'amour doive être instantané. Le temps, la connaissance de l'autre, la communication ouverte et la bonne volonté peuvent faire leur oeuvre. Pas dans notre cas.

Quand je l'ai rencontré, c'était un homme profondément blessé. Le juge avait statué qu'il n'aurait pas la garde de son fils, ni totale, ni partagée, pas de garde du tout, des droits d'accès minimaux, une fin de semaine sur deux et les vacances et voilà. Il était extrêmement amer, d'une amertume cuisante, oxidante, dérangeante, perturbante. Et moi, j'avais plein de problèmes graves avec ma fille aînée, alors adolescente, oui, la même, celle qui souffre maintenant (selon moi) de maladie mentale non diagnostiquée. On se racontait nos troubles dans son petit salon et en fin de soirée, on baisait.

Je me rappelle qu'on avait décidé de passer un week-end ensemble, à Québec. J'avais mis des espoirs romantiques dans cette fin de semaine qui, je l'espérais secrètement, en serait une d'amoureux. C'était un temps de festival, alors on avait dû se rabattre sur une chambre luxueuse. Il ne voulait pas payer ça, je l'avais offert. J'en avais envie de confort, moi et puis, j'étais si heureuse de faire un petit voyage avec lui. Je ne pourrais pas expliquer clairement ce qui s'est passé, mais dès le lendemain midi, on rentrait à Montréal, froidement, sans se dire un mot dans la voiture. Je m'attendais à trop, j'avais eu le malheur d'exprimer ma déception, il avait été froissé et s'était fermé et quand il se ferme, il se ferme, cet homme-là!

Car c'est une autre de ses caractéristiques: monsieur boude. Et il boude longtemps! Ce n'est absolument jamais lui qui va tenter une réconciliation après une de ses bouderies. Au bout de quatre mois à peu près, je communique avec lui, je m'excuse, des fois, je ne me rappelle plus clairement de quoi je m'excuse mais l'étape de l'excuse ne doit pas être escamotée, et puis, tout revient comme avant mais il ne faut surtout pas reparler de l'épisode qui a causé la bouderie.

lundi 29 décembre 2008

Varia

La personne la plus utile lors de la réception d'hier, qui a été un succès, a été Voisin. Je l'aime et je l'apprécie cet homme. Il a décoré ma maison en cinq minutes, c'était Noël sans arbre de Noël. Allumé et brillant. C'est un artiste. Et puis, il a découpé le jambon, vu à ce que personne ne manque de vin, a pris des photos, a tenu compagnie au chum de ma mère qui l'adore, a servi de chauffeur à amie P. Un amour! Il a même téléphoné à tante R qui ne pouvait venir et s'ennuyait chez elle et lui a fait du charme au téléphone. Sans lui, ça n'aurait pas été pareil.

Mon fils grippé n'a pu venir nous voir. Dix-neuf ans est arrivée tard, on avait déjà fini de manger. Elle est tombée dans le vin et est restée bien tranquille. Aujourd'hui, Dix-huit ans m'a appris qu'elles étaient allées en gang chez des amis de son chum après la soirée et que là Dix-neuf ans était devenue agressive avec les gens là-bas et qu'elle avait même sauté à la gorge du chum de Dix-huit ans qui tentait de la calmer. Finalement, ils auraient réussi à la mettre dans un taxi. Dix-huit ans veut prendre ses distances, elle a eu peur et elle me dit de m'assurer de ne jamais laisser Quatorze ans seule avec sa grande soeur. Je lui avais pourtant parlé de ça justement cette semaine, de prendre soin d'elle et de son bébé, de ne pas porter sa soeur sur son dos et elle m'avait accusée de vouloir abandonner Dix-neuf ans, alors que ce n'est pas du tout de ça dont il s'agit. On ne l'abandonne pas, on l'aime, mais on se protège.

Quatorze ans est partie deux jours chez des amis. Je suis seule. Je me sens fatiguée et vaguement triste, c'est à cause de Dix-neuf ans probablement. L'impuissance. Je vais retourner voir la psy en janvier. Peut-être. C'est peut-être la fatigue tout simplement.

Demain, je vais voir un film qui a gagné des prix et qui m'attire, Le septième ciel. Je vous en donne des nouvelles.

samedi 27 décembre 2008

Les seins et les fesses

Voisin travaille dans un milieu de femmes. Il nous montrait la photo de son groupe hier, lui tout seul d'homme avec une trentaine de femmes. Il nous les décrivait affectueusement, l'une après l'autre, comme s'il s'était agi de son harem. Un bon mot sur chacune, sur leur caractère mais sur leur physique aussi. "Elle est bien gentille et quel beau visage, mais elle n'a ni seins ni fesses, la pauvre, " disait-il d'une de ses collègues, comme si elle souffrait d'une infirmité certaine. Sur la photo, la jeune femme était pourtant ravissante, un peu style mannequin. Elles y ont toutes passé, le copain de Voisin commentant aussi. Même opinion sur le physique des dames. Rassurant.

Weight Watchers

Je suis plus ou moins mon système de points Weight Watchers. Le but pendant les trois semaines du temps des Fêtes, ce n'est pas de perdre du poids, mais bien de ne pas en prendre. C'est déjà bien assez difficile. On n'a pas de rencontres pendant trois semaines et on ne paie pas non plus évidemment. Mais notre coach a fait cet arrangement avec nous: ne pas prendre de poids. Chaque année, je prends dix livres pendant cette période de réjouissances et ensuite, j'en ai jusqu'au printemps pour les reperdre! Cette année, ce sera différent. Le fait de savoir que je suis inscrite à WW, le fait d'écrire sur ma feuille ce que je mange, gérer les excès, et puis me peser aussi, va marcher. Je garde le contrôle tout en m'accordant du bon temps. La plupart des jours, on va faire le tour du lac avec Voisin, mais c'est certain que je fais moins d'exercices qu'en temps normal.

C'est demain que je reçois famille et amis. Repas tout à fait traditionnel cette année, dinde, tourtière et compagnie. Et des petits cadeaux pour tous. La maison sera pleine.

Je ne fais plus de yoga. Pourtant, j'en connais tous les bénéfices. On dirait que mon histoire avec la gourou folle m'a vraiment perturbée. Il faut que je passe par-dessus.

vendredi 26 décembre 2008

L'ami de Voisin

Voisin a un ami intime. C'est le seul. Ils se parlent de leur vie sexuelle dans le moindre détail, c'est même leur sujet de conversation préféré et ça dure depuis trente ans. "Tu lui as donc parlé de moi?" que je demande.

"Toi, pouf! et comment! Il sait tout de toi, et comment tu jouis aussi et .... et ..... et même...."

Ce soir, je suis encore invitée à souper chez Voisin et l'ami en question sera là. J'en suis vaguement gênée. Vaguement troublée aussi. Et amusée.

mardi 23 décembre 2008

Retomber sur ses pattes

C'est toujours ce que je fais. J'en remercie mon père, j'en remercie ma mère, qui m'ont transmis de la confiance en moi à travers une enfance relativement normale. Et j'ai beaucoup d'admiration pour ceux qui s'en sortent haut la main malgré une enfance pas du tout normale! Je l'ai facile finalement.

La loi du moindre mal

Avoir quelqu'un de proche dans sa famille qui souffre de maladie mentale non-diagnostiquée, c'est une lourde épreuve. Ma fille aînée est venue faire les cheveux de sa soeur hier. On ne l'avait pas vue depuis des mois. Il a fallu lui payer le taxi parce qu'elle est incapable de marcher sur la rue et de prendre le métro et que ma voiture était encore enfouie. Elle est très maigre et souffre probablement d'anorexie en plus du reste. D'alcoolisme aussi. À onze heures du matin, avec rien dans le corps, elle m'a demandé si elle pouvait avoir un verre de vin. Mais ce sont tous des diagnostics à la gomme de noix et que j'imagine peut-être. C'est le néant. Elle m'a montré sa patche contraceptive et nous a expliqué, décontractée, que, sa soeur lui ayant dit être enceinte, elle avait eu l'idée de passer un test elle aussi, qui s'était avéré positif! N'ayant jamais utilisé de contraception pendant des années sans jamais tomber enceinte, elle en avait conclu qu'elle était stérile! Finalement, elle fera une fausse couche alors qu'elle est en attente d'avortement. Ce qui est sorti de bien de tout ça, c'est cette patche qui la protégera des grossesses futures.

Je vous écris tout ça et vous imaginez un être hagard, échevelé, malpropre. Tout le contraire! Ma fille est une ravissante personne, toujours bien mise et qui prend un temps fou (et anormal) pour se maquiller et "s'arranger". Hier, elle ne l'était pas maquillée et nous l'a dit vingt-cinq fois. Ça lui avait pourtant pris deux heures à se préparer. Elle est cultivée, très intelligente, extrêmement habile de ses mains, elle fait des coiffures magnifiques, dessine avec talent, écrit sans fautes, peut monter des meubles sans regarder les plans. C'était notre dépanneuse officielle quand quelque chose ne marchait pas dans la maison. Habile et ingénieuse.

Dans son cas, il faut appliquer la loi du moindre mal. On nous avait prédit une vie de droguée prostituée itinérante. La psychiatre qui nous avait prédit ça! Et la psychologue qui me suivait me préparait à cette éventualité aussi. C'est bien moins pire. Elle ne travaille pas, elle est sur le bien-être social, elle ne sort à peu près pas, mais elle n'est ni droguée ni prostituée ni itinérante. Elle a un chum qui fait peut-être de la petite criminalité, j'en sais pas trop et je ne veux pas en savoir plus, mais rien de trop grave, semble-t-il. Donc, je devrais me réjouir. Elle tourne bien moins mal qu'on ne me l'avait prédit. Sa sécurité de base n'est pas en jeu, pas trop en tout cas.

Hier, les cheveux de sa soeur toute la journée, ça a été trop. Quand je suis sortie acheter à souper, elle avait quitté sans prévenir avant mon retour et Quatorze ans était en larmes. Elle était partie avec un grand couteau de cuisine et notre téléphone. J'ai pu savoir plus tard qu'elle était bien rentrée chez elle ( en taxi) et qu'elle s'était débarrassé du couteau ... quelque part dans la neige. Elle n'avait pas jeté notre téléphone.

Je ne sais pas trop quand je la reverrai. Elle est invitée pour notre fête de Noël qui se passera la fin de semaine prochaine mais, devant son immense déception absolument pas dissimulée que je ne donne pas de cadeaux en argent cette année, il est bien possible qu'elle ne vienne pas.

Elle devrait se faire soigner? Absolument! Essayez donc, vous, de faire soigner un membre adulte de votre famille qui ne le veut pas. Bonne chance!


Dans un tel contexte, la famille souffre souvent plus que la malade. Quatorze ans est malheureuse, les cheveux faits au tiers et elle ne veut pas que je lui touche la tête, même si moi aussi, je sais faire les rallonges. Et puis, Dix-huit ans a appelé en larmes, car Dix-neuf ans lui avait laissé un message alarmant et puis ensuite, elle ferme son téléphone et on ne peut plus la rejoindre. Elle fait souvent ça.

lundi 22 décembre 2008

Noël en famille d'accueil

Ma carrière de famille d'accueil ne s'est pas arrêtée à Lesly. D'autres enfants ont suivi, plus jeunes. Je vais vous parler de deux Noëls, où, n'ayant pas d'enfants placés, mais des enfants déjà adoptés, j'avais donné mon nom pour la liste d'urgence des CCS, qu'on appellerait maintenant le Centre Jeunesse. Le temps des Fêtes est une période de grand stress et les familles en difficulté ont trop souvent de la misère à y faire face. Les besoins de placement d'urgence augmentent dramatiquement.

J'ai fait ça deux ans. Je ne me rappelle plus quelle histoire vient avant l'autre, alors je vais commencer par la moins pire des deux. À bien y penser, elles sont aussi pires l'une que l'autre, mais l'une des deux se termine moins mal. C'est l'histoire d'Olivier. Je mets les vrais noms parce que depuis tout ce temps, ces enfants sont grands.


La veille de Noël, le téléphone sonne "J'ai un petit Jésus pour toi". C'est ma travailleuse sociale, à qui on vient à l'instant de confier le cas d'un bébé de sept semaines, qui attend de le placer pour pouvoir partir pour ses propres vacances de Noël. La mère du bébé fait une psychose, elle est entrée à l'hôpital psychiâtrique accompagnée des policiers après avoir tout cassé chez elle. Le père, pas trop clair son histoire. Il serait séparé de la mère mais c'est pas trop évident. Un alcoolique, semblerait-il. Bref, personne pour s'occuper de ce petit bébé et on ne peut pas le laisser à sa mère qui serait dangereuse pour lui. Je dis oui et une heure plus tard, ça sonne à la porte, en même temps que la pharmacie qui vient me livrer bouteilles, lait et couches, car je n'ai absolument rien pour accueillir un si jeune enfant!

Le placement se révèlera très difficile. En l'examinant un peu, je découvre un bel enfant potelé, bien soigné, les ongles impeccablement coupés. Pas du tout un bébé négligé, ce petit Olivier. Il a reçu de bons soins, c'est clair et ce qui devient encore plus clair, c'est qu'il était allaité. Alors, le pauvre, il est coupé et de sa mère et de son sein et projeté d'un seul coup, comme ça, dans une atmosphère de stress intense (il était là quand sa mère saccageait tout et quand les policiers l'ont arrrêtée), dans un milieu étranger et dans des bras étrangers. Et il ne sait pas du tout prendre le biberon! Il a fini par apprendre, pauvre petit, pas le choix, mais ça n'a été facile ni pour lui, ni pour moi.

Une fois habitué au biberon, cependant, il redevient un beau bébé de bonne humeur, qui nous accompagne partout pendant les fêtes de Noël, endormi dans son petit couffin ou bien dans nos bras. Mes filles et mon fils l'adorent et on prend plein de photos avec ce petit bébé roux et adorable. Une semaine après son arrivée, on me demande de l'amener au Centre Jeunesse pour une visite parentale, la mère a un congé de l'hôpital et le père est là aussi. J'entre par une porte réservée, les parents par une autre, on ne se voit donc pas. Au bout de deux heures, je le ramène à la maison. Quelques temps plus tard, la travailleuse sociale m'appelle de la cour. La père a obtenu la garde provisoire de l'enfant, sous surveillance de la DPJ, il s'en vient chercher le bébé. Une heure après, mon bel Olivier part dans les bras de son papa tout heureux. Je n'en aurai plus jamais de nouvelles. J'ai envoyé des copies des photos prises de lui au Centre Jeunesse pour qu'ils les remettent aux parents.

dimanche 21 décembre 2008

Lesly

Il y a dix-huit ans j'ai vu une annonce dans le journal. On cherchait des familles pour des jeunes réfugiés non-accompagnés. Des mineurs qui arrivaient ici seuls et que la direction de la protection de la jeunesse devait prendre en charge vu qu'ils n'avaient pas dix-huit ans. Ils venaient principalement d'Afrique, étaient adolescents et il s'agissait surtout de garçons. Je téléphone. On me dit qu'ils sont autonomes en général mais qu'il faut les initier à l'utilisation des appareils ménagers. Le besoin est grand et pressant. J'ai une grande maison, au départ, j'y vivais avec mon chum, mon fils et les deux enfants de mon chum. Là, j'y vis seule avec mon fils de dix ans qui est en garde partagée une semaine chez papa, une semaine chez moi. Il y a au moins une chambre de libre. Je travaille à plein temps et plus, ce qui n'est pas un problème avec des adolescents autonomes.

Dès que je me dis intéressée, les choses se précipitent. C'est que les centres jeunesse sont vraiment débordés avec ces jeunes réfugiés qu'ils ne savent plus trop où placer. Pas délinquants les jeunes et tout élevés, et avec une famille en Afrique, ils ont surtout besoin d'un toit et ça presse. Je suis très rapidement rencontrée, acceptée et on me fait immédiatement une proposition qui pourrait rentrer chez moi... le lendemain! Oups!

Il ne s'agit pas d'un jeune Africain mais plutôt d'une jeune fille du Nicaragua de quinze ans. Sa mère réfugiée est ici depuis deux ans et la jeune est arrivée il y a six mois. C'est une de ses professeures qui a appelé la DPJ. La jeune habite d'ailleurs chez elle pour le moment, en dépannage d'urgence. La mère de la jeune fille ne la connaît à peu près pas, car elle a quitté le Nicaragua depuis plusieurs années, la confiant à ses grands-parents, qui eux l'ont confié à un oncle qui lui l'a confiée à un cousin. Elle a ainsi fait le tour de la famille là-bas, dans des conditions misérables et sans aller à l'école. Depuis son arrivée en terre québécoise, elle sert de gardienne et de ménagère pour la famille, manque donc souvent l'école et voilà qu'elle a confié à sa professeure être également abusée par le beau-père, d'où le signalement et la protection d'urgence.

Elle arrive rapidement chez nous et je suis ravie de pouvoir pratiquer mon espagnol. Nous nous entendons comme larron en foire, elle est charmante, facile et me fait mon ménage le samedi quand je travaille sans que je ne le lui demande! Je l'emmène partout chez tous mes amis et ma famille et tout le monde l'adore. Il y a bien des petits pépins, comme un jeune homme pas si jeune que ça qui fait un genre de harcèlement, je lui dis que s'il revient, on appelle la police. Il ne revient plus et elle me dit qu'il la laisse tranquille. Parfois, je l'entends pleurer, c'est toujours quand elle parle à sa mère. Je demande à ce qu'elle ait de l'aide psychologique pour ses problèmes, ça semble bien compliqué.

Dans ce temps-là, je suis toujours à court d'argent. Il m'en manque. Ça commence à m'inquiéter. Je suis du genre à en sortir quand il n'y en a plus, sans trop compter, mais là, il me semble que je passe mon temps à retirer de l'argent. Je décide de tenir un compte plus serré, d'écrire ce que je retire et mes dépenses aussi. Un samedi,après mon travail, je retire trois cents dollars, j'ai une grosse épicerie à faire et des sorties en vue. Je laisse mon sac sur mon bureau de chambre, comme je le fais toujours. Quand je fais mon épicerie, il n'y a plus que quarante dollars dans mon sac à main! Je refais le chemin en regardant soigneusement sur le sol au cas où j'aurais échappé l'argent, deux cent soixante dollars, ça ne disparaît pas comme ça! Je cherche partout et puis là, je vais dans la chambre de Lesly. En ouvrant le troisième livre de sa bibliothèque, je trouve les deux cent soixante dollars à la sixième page. Je fouille ses tiroirs, mes carnets de chèque sont là, mon napperon en dentelle, celui que je cherchais justement, des bibelots pourtant sans valeur sont cachés parmi ses petites culottes. En fait, les objets de ses larcins sont facilement accessibles, à peine cachés. Je trouve plein de petits objets qui m'appartiennent, partout. Quand elle rentre, je la confronte, elle pleure, ne nie pas. J'appelle la travailleuse sociale. Je veux qu'elle parte. Je n'ai plus confiance. En plus, je ne suis pas souvent là, je travaille beaucoup et même le samedi. Je me sens flouée. Une semaine plus tard, on lui trouve une place dans un centre d'accueil.

Le pire, c'est qu'elle avait probablement volé aussi chez mes amis et ma famille. Une amie qui avait une maison de campagne où nous avions passé quelques jours dans le temps des Fêtes m'avait appelée avant que je ne découvre que Lesly me volait pour me dire qu'elle s'était fait dérober des bijoux de prix. Son accueil avait été très chaleureux pour Lesly et elle lui avait fait plein de cadeaux. Je me rappelle fort bien avoir défendu Lesly, très fâchée qu'elle puisse l'accuser. Elle avait immédiatement reculé en disant que oui, évidemment, ça pouvait être n'importe qui et qu'elle avait eu beaucoup de visite. Je n'ai jamais osé lui dire la raison du départ de Lesly, je ne l'ai dit à personne d'ailleurs. J'ai dit que le placement se terminait parce qu'elle retournait dans sa famille.

Citation

L'artiste devient toujours ce qu'il fait.

C'est de Gaétan Bouchard, un peintre-écrivain-raconteur-musicien-chanteur de talent.

samedi 20 décembre 2008

Fixation

Encre m'accuse d'avoir une fixation sur les hommes qui trompent leur femme et c'est vrai. J'en ai une. Il n'y a pas de sécurité en amour et les meilleurs hommes, des bons pères de famille, des personnes au-delà de tout soupçon, j'en ai connu qui tout en aimant leur femme, la trompaient. Parfois sans culpabilité. Sans vouloir la quitter. Mais non, surtout pas la quitter. Mais l'autre, ils ne pouvaient pas s'en passer. Tout simple, non? Est-ce fréquent? Je ne sais pas. Mais il n'y a pas de règle et on ne peut être absolument certaine de la fidélìté d'un conjoint. Ou d'une conjointe. Les femmes s'y mettent aussi. Suis-je désabusée? Peut-être pas. Mais réaliste, oui, je suis réaliste.

Faut-il pour autant qu'une personne en couple vive dans l'angoisse et la méfiance? Non, absolument pas. Mais en sachant que c'est au jour le jour. En faisant des projets communs, évidemment, mais encore mieux si ces projets pourraient se réaliser de toutes façons, quoi qu'il arrive. En se reconquérant chaque jour. En ne prenant pas l'autre pour acquis car il ne l'est pas. Jamais.

Dans la formation d'un couple, il y a la notion de risque, de beau risque. Le monde appartient à ceux qui osent, alors osons, si l'occasion se présente, les yeux bien ouverts.

vendredi 19 décembre 2008

Négativisme

Je pensais avoir attrappé le syndrôme de la page blanche dont dit être atteint Mazsellan, mais non, ce n'est pas ça. En fait, comme je suis déprimée, malade et que je trouve ma vie plate, je me suis demandé si ces détails palpitants pouvaient intéresser quelqu'un. Et puis, je me suis rappelée que c'est d'abord pour moi que j'écris et que si j'ai envie de chiâler dans mon journal personnel public, il n'en tient qu'à moi. Écrire, surtout dans un blogue où on n'est pas payé pour le faire, doit être un plaisir et ça me fait du bien de me plaindre. Ça pourrait même me faire aller plus loin et m'aider à me sortir de mon marasme. Alors ça vaut la peine en soi.

Donc, après un rhume d'homme, voilà que j'ai attrappé la gastro de Quatorze ans, qui elle (Quatorze ans, pas sa gastro), va tout à fait bien et est en train de passer sa dernière journée d'école avant les vacances de Noël habillée en "couleurs". C'est fou comme les enfants qui ont un costume d'école les apprécient ces journées couleurs. Récompense sublime et délectation de l'individualisme vestimentaire qui a si rarement l'occasion de s'exprimer qu'il laisse les jeunes ravis, brièvement ravis. Je suis pro uniformes scolaires, vous l'aurez deviné.

Alors, malade comme ça, pas de grand programme d'activités pour moi et j'ai le temps en masse de jongler et je jongle négativement. Je suis si fermement engluée dans le négativisme qu'il me faudrait une douche à l'eau de Javel pour m'en libérer. C'est certain que quand j'aurai fini de vomir, la vie sera meilleure.

Demain, probablement.

mardi 16 décembre 2008

Une femme libre veut savoir

Chers lecteurs de ce blogue, j'ai besoin de vous pour aider un jeune homme. Je ne l'ai jamais rencontré mais je lisais son blogue quand il en avait un. Il a trente ans, beau bonhomme, en forme, intelligent, universitaire, bon travail, cultivé, sportif et tout et tout. Et surtout, il a une grande ouverture d'esprit, ce qui m'attire chez les gens. Il était en couple mais ça s'est terminé et il se retrouve donc célibataire.

Voilà la question. Cet homme aimerait avoir des enfants, donc il recherche une relation "sérieuse", avec un potentiel pour former une famille. Devrait-il faire part de ce désir d'enfants et de famille dans sa fiche? Est-ce que les femmes vont penser qu'il se cherche une mère-porteuse?

lundi 15 décembre 2008

Temps gris, très gris, trop gris.

Maudit que je suis donc up and down. Et là, c'est le down. Total. Heureusement que je sais que le up suivra. Je me raccroche au futur up quand je suis dans le terrible down. Et je ne suis pas si exhibitionniste que ça, en tout cas pas tout le temps. Je me terrerais dans mon terrier que je ne veux pas émotivement quitter. Ou me terrerai-je alors? Logiquement, je veux et j'espère vendre, on s'entend et le plus tôt est le mieux. C'est le passage qui est pénible. Et mon mausus de désir de perfection qui m'empoisonne parfois la vie, faudrait que la maison soit impeccable, elle a soixante-dix ans cette maison, elle accuse son âge, elle ne peut pas l'être, impeccable comme une neuve. Mais elle a son charme, ses boiseries, son vécu. Des familles ont grandi ici, se sont aimées, déchirées, divorcées? Je vais aller m'acheter du millepertuis. Je pense que j'en aurai besoin pour passer les Fêtes.

dimanche 14 décembre 2008

Promenade d'hiver




Envol

Joli titre poétique, non? c'est pourtant le nom du nouveau programme de Weight Watchers. On revient au comptage de points pour tout le monde, L'aubergiste. J'aime cet aspect. Il faut donc écrire tout ce qu'on mange. Le nouveau carnet de route est minuscule alors on peut le traîner partout avec soi. Ça m'a permis de soustraire quatre points de ma ration quotidienne en prenant mon capuccino pendant que les filles sirotaient leur chocolat chaud lors d'une pause de notre magasinage cet après-midi. La valeur en points des aliments est aussi inscrite dans le même petit carnet. Facile et pratique.

L'exercice est maintenant obligatoire. Une demi-heure minimum tous les jours. On insiste sur les aliments "rassassiants" qui sont tout simplement des aliments plus santé et ils sont marqués en vert dans le carnet, pour se rappeler de les privilégier. Tout demeure permis si on ne dépasse pas les points alloués, mais on insiste davantage sur la notion d'aliments-santé. Il y a des normes de bases à respecter. Un minimum de cinq portions de fruits et légumes par jour, 2 cuillerées à thé d'huile santé, deux portions de lait (trois après cinquante ans), des grains entiers, deux portions de protéine maigre, six verres de liquide. Ou plus. En respectant les points, bien sûr, c'est la base! Il faut aussi prendre une multivitamine par jour.

On doit aussi s'interroger sur notre satiété quatre fois par jour et remplir un graphique à ce sujet. Les végétariens ne sont pas en reste cette fois et les menus suggérés sont soit végétariens ou bien ont un équivalent pour les participants végétariens.

Notre ami Small bites, en qui j'ai confiance, recommande le programme Weight Watchers et il n'est pas subventionné par eux!

Je suis certaine que ça va marcher pour moi et sans porter atteinte à ma santé. Bien au contraire! Je mange mieux que jamais et j'avais besoin de ce contrôle externe pour y arriver.

samedi 13 décembre 2008

Voisin et l'hiver

On se promenait au parc, Voisin et moi, avec ses chiens, cet après-midi. C'était magnifique le givre dans les arbres et le soleil à travers. Une ravissante journée d'hiver. Voisin, qui est si verbal et expressif, n'arrêtait pas d'encenser la nature et de parler de ses chers chiens évidemment. Je lui ai demandé, comme ça, directement, dès qu'on est arrivés au lac. Il n'a aucunement paru surpris et a trouvé que c'était une bonne idée. J'aurais dû lui demander avant. Et puis non, je lui ai demandé juste au bon moment. Du coup, je me sens beaucoup plus femme, lègère aussi. Nous avons passé un chaleureux après-midi.

vendredi 12 décembre 2008

Hommes et femmes et séduction

Vient un temps où une femme doit séduire avec autre chose que son corps. Pour un homme vieillissant, le problème ne se pose absolument pas. L'étincelle dans l'oeil, l'assurance, parfois le prestige ou bien le côté mauvais garçon, selon le goût des femmes, suffisent largement. Et comme les années ajoutent généralement de l'assurance à un homme et puis finissent par lui apprendre les plaisirs de l'attente et les rouages subtils de la séduction, plus le temps passe, plus l'homme devient intéressant, s'il s'est minimalement entretenu, on s'entend. Bien que j'entendais dernièrement des jeunes femmes dans la trentaine révéler craquer pour une petite bedaine, toute petite quand même.

Les femmes sont séduites par des regards, des attentes, des paroles ou un silence éloquent. Même l'indifférence d'un homme sûr de lui peut séduire! Le sex-appeal d'un homme a peu à voir avec des biceps imposants ou des mollets d'acier. Tout est dans la prestance, dans la subtilité et surtout dans l'intelligence. L'intelligence d'un homme est érotique.

Celle d'une femme ne l'est pas. Pour une femme qui vieillit, les enjeux sont diamétralement différents. L'homme est un voyeur et son désir passe par le corps, l'attirance du corps, la jeunesse du corps. Il faut accepter cette réalité et composer avec. J'accepte mais je ne sais pas trop bien comment composer. Je trouverai. Je suppose. Ou pas. Je m'adapte et je m'adapterai. J'en suis là.

jeudi 11 décembre 2008

L'acharnement

La mère du papa du bébé que porte ma fille m'a téléphoné hier soir. C'est la deuxième fois. La première était lors de l'annonce de la grossesse de Dix-Huit ans et nous étions plutôt sur la même longueur d'ondes, soit d'influencer le vote vers l'avortement. On avait l'air de deux mères assez catastrophées lors de cet appel, je m'en souviens très bien.

Mais hier, là, vraiment, c'était encore pour parler d'avortement. J'ai été surprise. Ma fille n'en est plus là du tout et j'ai défendu son droit et le droit du fils de madame d'avoir cet enfant en paix, dans l'ouverture et le soutien. Vraiment plus le temps de parler d'avortement alors que toute leur énergie (celle du garçon, je ne sais pas avec certitude, mais celle de ma fille, certainement) est centrée sur ce bébé à venir.

Je lui ai dit que je l'avais trouvé très bien son fils, articulé et drôle. Elle a répliqué qu'il était immature. "Ma fille ne l'est pas, elle est même très mature pour son âge et je n'ai pas d'inquiétude pour ce bébé." J'ai senti qu'elle était déçue que je n'appuie pas sa démarche. Son idée était de les rencontrer ensemble pour leur faire valoir notre point de vue pro-avortement. Dommage pour elle, mais j'ai changé de camp, je suis dans le camp de ma fille et celui de ce jeune homme, tant qu'ils seront ensemble, en fait même s'ils ne sont plus ensemble, il sera toujours le père de mon petit-fils ou fille.

mercredi 10 décembre 2008

Vantardise

Je me vante depuis quelques années, depuis que je fais intensivement du yoga en fait, de ne plus savoir ce que c'est qu'un rhume, alors que le monde entier atchoume joyeusement autour de moi. Et voilà que je connais à nouveaux les affres du nez bouché et de la tête compressée. Et, curieux non?, je ne fais justement plus du tout de yoga. Je manque mon cours Iyengar depuis deux semaines. C'est dur et je n'ai plus trop envie d'y aller.

Je me remets en selle et rapidement à part ça. J'irai au cours la semaine prochaine et je demanderai à reprendre les deux cours manqués. Et puis, c'est décidé, je m'inscris à Weight Watchers. J'ai quinze livres de trop et je n'arrive pas à m'en débarrasser toute seule. Et puis, ils ont un nouveau programme Millenium, qui serait la crème de la crème, testé sur des milliers de personnes, très santé et recommandations diététiques à la fine pointe des connaissances en nutrition et qui commence... cette semaine justement! Alors, j'y serai demain. J'ai besoin d'aide.

Mon visiteur ne va pas acheter la maison, trop chère pour lui, mais sa visite aura été profitable car elle lance le coup d'envoi officiel à la vente de mon antre. Je fais venir un agent d'immeubles et hop! c'est parti.

Énervement ce matin. Dix-huit ans a perdu connaissance dans un Mcdonald! (Et moi qui pensais qu'elle mangeait bien), elle a reçu beaucoup d'aide, on a même fait venir l'ambulance mais elle a préféré retourner chez elle. Heureusement, c'est aujourd'hui qu'elle voyait un médecin. La doc lui a dit que les Tylénols étaient corrects lorsqu'on est enceinte. Espérons qu'elle ne va pas se mettre à en gober à la pelletée.

lundi 8 décembre 2008

Visite

Un acheteur potentiel visitera ma maison demain. Je ne sais même pas quel prix demander. Stressant. Calmons-nous.

samedi 6 décembre 2008

Mal à la moppe

Je me trouve inefficace. Des heures pour nettoyer la mausus de cuisine. Me semble que ça devrait se faire en moins d'une heure. Je suis bonne dans tant de choses et tellement nulle en ménage. C'était une magnifique période de ma vie quand j'avais une femme de ménage. Là, j'ai l'impression qu'en m'en allant dans un tout petit appartement neuf, le ménage va être réduit au minimum, comme l'espace. Je voudrais savoir ce qu'il en est vraiment. Un autre prof qui habite dans 600 pieds, il me semble, qu'en est-il vraiment? Ou d'autres dans cette situation. En réduisant mon espace, est-ce que je réduis automatiquement l'entretien de cet espace comme je le crois et l'espère.

Si je veux être tout à fait sincère, le fait que je travaille un peu et que je vienne un peu à l'ordi, comme hypnotisée, n'aide pas vraiment à venir à bout d'une tâche, haïe en plus, dans un temps record.

jeudi 4 décembre 2008

Simon est démasqué

J'étais une fidèle lectrice de Ton Papa me fourre, un blogue dessiné et absolument original, tenu par un certain Simon Poulin, qui y exposait sa vie de jeune paumé ayant eu une enfance difficile et qui étudiait à l'UQAM. Le blogue était vivant et intéressant, les commentaires parfois scabreux, amenaient leur lot de sympathisants, d'anonymes et de trolls. Et voilà qu'on apprend que tout était faux, qu'un jeune homme avait inventé le tout, brillamment, il faut le dire. Et qu'il n'en serait pas à sa première expérience pour berner les médias.

mercredi 3 décembre 2008

Aider les enfants à maigrir

Hier, en attendant ma fille, j'ai lu une nouvelle publication à la bibliothèque. Je n'arrive pas à me rappeler du titre mais ça me reviendra. C'est un ouvrage d'un pédiatre français qui a mis sur pied une méthode pour aider les enfants en surplus de poids à maigrir. Son taux de succès serait absolument réjouissant. Comme c'est adapté aux enfants, c'est simplissime. Il y a un contrat et dans le contrat, il y a des règles simples, claires et accessibles.

Première règle: je marche une demi-heure tous les jours.

Pas plus, pas moins et je ne passe aucune journée sous aucun prétexte. S'il fait noir, je ne vais pas me coucher sans avoir marché et mon parent doit alors m'accompagner. Je ne peux pas passer une journée de marche et marcher une heure le lendemain. Je marche une demi-heure sept jours par semaine sans exception.

Signature de l'enfant:
Signature du parent:

Deuxième règle: Je ne mange qu'aux repas et accompagné.

Qu'est-ce qu'un repas? C'est de la nourriture que je mange assis, à la table avec un couvert et avec une ou plusieurs personnes, sans télé, sans jeux, sans internet. Je peux manger tout ce que je veux au repas, mais comme je suis un enfant, je mange ce que mes parents ou la cantine m'ont préparé. Entrée, plat principal, salade, dessert. Je peux manger de tout.

Signatures:


Troisième règle: Je ne me ressers pas.

C'est là que c'est aidant de manger avec d'autres pour t'aider à respecter la règle.

Signatures:

Il n'y a que ces trois règles. Rien d'autre. Si tu les suis bien, tu pourras manger de tout, y compris des frites et du chocolat et tu vas maigrir.

J'ai trouvé ça super intéressant comme programme. Ça pourrait fort bien s'appliquer aux adultes, il me semble. Faudrait essayer!

Maman et bébé

Cette histoire d'enfants maltraités parce que je parle d'eux ici m'a complèment flabergastée. Et le pire, c'est que je veux encore vous parler de ma chère Dix-huit ans, qui me fait vivre de belles émotions en communion avec les siennes. Ma vie personnelle est-elle si nulle pour que je parle tant de mes enfants? Ce qui me rassure, c'est que je ne parle à peu près jamais de Vingt-huit ans. Il est casé, heureux dans son travail, heureux en amour, indépendant. Dix-neuf ans, je n'en parle pas non plus beaucoup, c'est que j'en ai peu de nouvelles.

Je parle beaucoup de Dix-huit et Quatorze ans. Je suis en lien étroit avec les deux, dans un cas, parce que la petite a encore besoin de maman et le fait savoir, dans l'autre, j'habite avec elle!

Hier, Dix-huit ans avait donc rendez-vous avec sa sage-femme. Étude de cas pour voir si les services offerts lui conviendraient. Elle voulait absolument que j'y aille avec elle et pourtant (c'est du moins ce qu'elle m'a dit) son chum était disponible et volontaire pour y aller avec elle. "Quand je ne connais pas une nouvelle place, c'est ma maman que je veux avec moi." Bon, bon ,elle m'a eue et j'ai remis mon cours de yoga à un autre jour pour l'accompagner. Comme rien n'est simple, dès qu'elle s'est sentie sécure et en confiance, au tout début de l'entrevue en fait, quand la sage-femme lui a demandé "Raconte-moi l'histoire de cette grossesse." , elle a souhaité que je parte, ce que je fis. Je l'ai attendue à la bibliothèque pas loin et une heure plus tard, nous sommes allées manger ensemble. Elle était ravie, souriante, avec plein de papiers pour des tests de sang ou autre et un rendez-vous médical la semaine suivante. Le plus extraordinaire, c'est qu'elle a entendu le coeur du bébé! Elle serait enceinte de onze ou douze semaines. Je suis rassurée, elle est entre bonnes mains.

lundi 1 décembre 2008

Paul Laurendeau

Paul Laurendeau parle de moi dans son dernier billet. De ma naïveté face à mon supposé anonymat qu'il met en doute. J'aime être naïve et je compte vraiment le rester. Ma vie en est plus belle car je ne vois que ce que je veux bien voir. Pour ce qui est de Paul, je ne comprends pas toujours ce qu'il écrit sur son blogue d'opinion, mais je le trouve fort sympathique depuis qu'il nous a révélé que ça l'inquiétait de ne pas bander. Les hommes ne deviennent intéressants que lorsqu'ils se livrent et c'est leur vulnérabilité qui me charme.

Quels sont les plaisirs de l'anonymat ou du demi-anonymat, Paul? Parler de moi comme ça me chante, sans me soucier de faire de la peine à qui que ce soit, parler de ma sexualité, de mon intimité, même s'il y a toujours une certaine censure, elle est bien moins grande que si mon nom était écrit en toutes lettres. Je me sers de mon blogue comme d'un journal, j'écris par plaisir et tant mieux si j'ai des lecteurs et des commentaires, j'apprécie cette interraction, sinon je tiendrais un journal intime que je cacherais sous mon matelas comme quand j'étais adolescente!

Recyclage

Je songe à demander à Voisin de me dépanner sexuellement. Je sais, ce n'est pas une idée tout à fait originale.

dimanche 30 novembre 2008

Melting-pot multiculturel

Une école de musique, quelque part dans la région de Montréal. Des étudiants fébriles. Un public survolté, ému, qui vient voir Fiston ou Fistonne en spectacle. Le silence facilement obtenu et remarquablement respecté. La présentatrice, bilingue. Le premier numéro donne le ton. Une adorable petite fille habillée comme une princesse qui chante le Ô Canada en anglais. Et puis, tout s'enchaîne, du piano, de la guitare, du violon, de la flûte le tout entrecoupé de numéros de chant. Les numéros de chant! Mon Dieu! Senor! My God! Pitié! Des petites filles de huit ou dix ans avec des robes longues à sequins, les épaules nues, juchées sur des talons, qui chantent, le micro à la main, des chansons d'amour pas du tout de leur âge. En anglais. Tout est en anglais. Le directeur prend ensuite la petite par l'épaule, la main sur son épaule nue, elle tient son diplôme à la main et il y a une photo, avec un sourire synthétique sur la photo. Une après l'autre, identiques. Certaines reprennent la même chanson d'amour que la précédente. My heart will go on sera ainsi chantée trois fois. "Every night in my dreams I see you I feel you... " sonne drôle dans la bouche de si petites filles maquillées comme des femmes. Je suis vaguement mal à l'aise. Mais pas la famille des petites. Ce sont les familles qui les ont habillées comme ça après tout. Ce sont peut-être les familles qui ont suggéré les chansons de Celine Dion? prononcé à l'anglaise, le nom de Celine.

C'est bien facile de jouer à la féministe enragée et de porter des jugements, mais ces petites filles sont de toute évidence investies, aimées, valorisées. Leur robe coûte cher, les cours de chant aussi et on n'est pas dans un milieu aisé ici. Ces familles immigrantes tricotées serré, elles investissent clairement dans leurs enfants, sont là en grand nombre pour les encourager et à treize dollars le billet, c'est un gros investissement que d'amener les oncles, cousins et grands-parents voir la petite.

Les petits garçons sont moins nombreux et c'est drôle, eux, ils ont le droit d'avoir leur âge et ils nous chanteront des extraits du Roi Lion ou bien d'Aladin. Mais certains sont tout petits et portent habit cravate. Et pourquoi pas? C'est vrai qu'ils sont bien mignons.

Quelques numéros sortent du rang. Ceux des élèves du professeur de guitare électrique qui accompagne ses élèves en duo et nous livre des numéros ma foi qui étonnent. Led Zeppelin, les Beatles, les Stones se retrouvent entre des numéros classiques et sont joués avec justesse et intensité par des jeunes interprètes en connivence totale avec leur prof.

Le long spectacle (toujours long de faire chanter une école entière avec des numéros individuels pour chacun) se termine dans les embrassades et les bouquets de fleurs. L'amie de Quatorze ans que nous sommes venues applaudir est ravie que nous soyons là et ses parents encore plus.

samedi 29 novembre 2008

Le premier jour du reste de ta vie

C'est un film. Excellent. Je recommande chaudement. Plein d'émotions, de douceur, de vie, un film de famille, touchant mais pas cucul. Marc-André Grondin (la vedette de Crazy) y joue le rôle d'un rêveur passionné de guitare et de rock comme son père. Il sera initié par son grand-père à l'art du vin et deviendra sommelier. On suit la famille pendant une douzaine d'années. Des flashs intéressants. La mère dans la cinquantaine stone avec le joint confisqué à l'amie de sa fille et qui danse dans son salon sur Summertime de Janis Joplin. Le sang symbolique qui coule sous la porte lors de la défloration de la jeune Fleur, le jour de ses seize ans. La musique, présente et prenante, toujours appropriée. Des personnages attachants, vrais, un film qui donne envie d'avoir des enfants.

Si j'avais une autre fille, je l'appellerais Fleur, je trouve ça vraiment trop joli.

Aqua-jogging

Une lectrice me demande par courriel ce que je fais en piscine. Elle ne connaît pas l'aqua-jogging. Elle n'est probablement pas la seule. Ce ne sont pas toutes les piscines qui l'offrent, alors que l'aquaforme est maintenant intégré depuis longtemps dans les moeurs aquatiques!

L'aquajogging se pratique en eau profonde. On met une ceinture de flottaison. Au début, on fait du jogging sur place et des exercices préparatoires. Et puis, on fait des longueurs à la course, en variant les styles, soit en grimpant, ou bien en faisant du ski de fond, on fait des sprints, on se dépasse soi-même, car chacun va à son rythme, il n'y a pas de courses entre les individus. Et puis, on fait de la musculation, des abdominaux et tout. C'est très complet. L'avantage, c'est que les articulations sont protégées, il n'y a donc pas de blessures dans ce sport. Les progrès sont rapides. On nous encourage à boire de l'eau pendant l'entraînement. J'adore!

Résumé de la semaine

C'était l'anniversaire de Dix-huit ans mercredi et elle est venue souper avec sa meilleure amie que j'adore et son .... chum! Yé! Je l'ai enfin rencontré pour vrai. Et je l'ai aimé facilement. Fiou. Il est même très attachant. Fille voulait faire venir des mets chinois ,on en a commandé pour cinq personnes car on était cinq, elle m'a dit qu'elle apporterait les restants. On s'est retrouvé avec une quantité de nourriture incroyable, astronomique, gigantesque. Elle en a apporté chez elle, mais Quatorze ans et moi ne mangeons que des mets chinois depuis mercredi et il en reste plein encore. J'avais fait de délicieux desserts santé qui ne se sont pas mangé, alors j'ai eu l'excellente idée de congeler le tout en portions individuelles.

J'ai vu le doc ce jour-là aussi. Ma santé va très bien, merci à l'exercice. Mais le doc n'était pas content que je dépasse maintenant mon poids santé et il a bien raison. Et la ménopause?, ai-je tenté pour me justifier. "Rien à voir! Si on mange moins que ce que l'on dépense, on maigrit, quel que soit notre âge." "Mais je mange déjà peu", ai-je tenté. "Mangez moins encore, ça ne peut pas ne pas marcher, c'est mathématique. Si vous avez pris du poids, c'est que vous mangez trop, ce n'est pas si compliqué." Je l'adore ce doc, il est super compétent, très consciencieux, vérifie minutieusement chacun des bilans sanguins et les commente et dit ce qu'il a à dire sans détours. "Le seul moyen qu'il vous reste pour éviter le diabète avec votre hérédité, c'est l'exercice et le contrôle du poids. L'exercice, c'est excellent, le poids, il faut y arriver." J'ai rendez-vous dans six mois et il veut voir des changements et il va en voir.

J'y mets beaucoup de temps à faire des exercices. Quatre cours par semaine, trois en piscine et un au yoga Iyengar. C'est du temps bien investi, je ne lâche pas. Et en plus, j'adore l'eau, alors ce n'est pas une corvée. Le plus dur de mon entraînement, c'est le yoga Iyengar, très difficile vraiment, il y a tant d'asanas d'équilibre au niveau 2 et c'est vraiment ma faiblesse. Même vriksasana, qui est une posture de débutants, présente des difficultés et je dois m'aider du mur. Le fait que je ne pratique plus le yoga qu'une seule fois lors du cours, joue certainement en ma défaveur. Mais on ne peut pas tout faire et je suis dans l'aquatique actuellement, et je m'en sens bien. On dirait que j'ai l'échec de mon dernier cours de professeure de yoga sur le coeur, comme une blessure que je dois guérir avant de me remettre intensivement à la pratique du yoga.

Je me sens en pause, en arrêt, tant au niveau des affaires de coeur, que de la vente de ma maison, que des projets de vie. Gelée dans un jardin de givre. Mais je dégèlerai bien avant le printemps, je le sais!

jeudi 27 novembre 2008

A

A est une amie qui avait découvert mon blogue et me jure de ne plus le lire. Je ne la crois pas tout à fait. A, qui n'a pas d'enfants, devient facilement la mère de ses amies et amis et ce n'est que par elle que j'accepte de me faire materner. On a ce type de relation depuis toujours. Je me laisse lâchement aller à faire pitié avec elle, même que j'en remets. Elle m'a téléphoné aujourd'hui, un appel programmé à l'avance, parce que A est super ordonnée et organisée et que même ses appels téléphoniques figurent dans son agenda.

A: Et alors, cette maison, tu la vends?

Moi: Non.

A:Mais voyons, tu ne la vends plus, qu'est-ce qui se passe? Tu as fini ton ménage au moins?

Moi: Non.

A: Bon.... et les projets, parle-moi de tes projets.

Moi: Aucun projet.

A: Aucun projet?

Moi: Aucun.

A: ...

A: Tu as maigri?

Moi: Un peu mais à peine. Mon doc m'a chicanée. Je lui ai dit que je prenais 1200 calories seulement et que je ne maigrissais pas. Il m'a dit de baisser à 1000 et de prendre des multivitamines.

A: Ben voyons. Ça n'a pas de sens ça. Déjà qu'à 1200, on meurt de faim. Tu es certaine que tu ne dépasses jamais 1200?

Moi: Euh..... pas si certaine. Ça dépend des jours.

A: C'est ce que je pensais. Et les hommes, il y a quelqu'un en vue?

Moi: Les hommes? Fini, les hommes, trop grosse, trop vieille et trop moche. Fini pour moi ça.

A: Fini, les hommes, comme dans f_i_n_i, comme dans plus d'hommes du tout, comme dans plus de sexe à jamais, rien, kaput?

Moi: T'as tout compris!

A: Ouais. Là, c'est trop. T'en as trop mis. Tu crois vraiment que je vais gober ça?

Et alors, elle s'est mise à rire, de son rire communicatif, tellement communicatif que j'ai ri avec elle. Faut qu'on se voit bientôt, avons-nous conclu en raccrochant, le sourire aux lèvres. On dit toujours ça et on ne se voit jamais mais on se rappellera, ça c'est sûr.

mercredi 26 novembre 2008

Passage

Aujourd'hui, je deviens la mère de trois adultes, trois personnes de plus de dix-huit ans, trois personnes égales à moi, qui ont leur vie, leur appartement, leurs amours. Je peux me permettre d'être leur amie, leur confidente, je n'ai plus à mettre de limites, à contrôler leurs allées et venues, à diriger, conseiller, structurer leur vie. Ils ne prendront pas toujours les bonnes décisions, mais ces choix leur appartiennent dorénavant et je leur fais confiance. On me protégera probablement des trop dures nouvelles, comme j'en ai protégé ma mère.

Il ne me reste qu'une enfant à élever et elle sera majeure dans quatre ans. Je vis une intimité avec elle qui n'était pas là avec les autres, famille nombreuse oblige. Personne pour diluer notre relation. J'ai tendance à vouloir beaucoup pour elle. Trop?

Je n'ai pas d'homme dans ma vie, pas d'amant, personne. C'est déjà arrivé mais c'était temporaire, entre deux. Et voilà que je ne cherche pas et que je tente de trouver un équilibre autrement.

Je peux faire beaucoup pour la société. Il m'appartient de me réaliser en ce sens.

dimanche 23 novembre 2008

Impolitesse

J'ai écrit un court courriel, deux jours après notre rencontre, au monsieur qui m'avait fait poireauter dans le hall d'entrée de son immeuble. Aucune réponse. Ce n'est pas arrivé souvent. Qu'il y ait eu des rejets d'un bord ou de l'autre, ça, c'est évidemment arrivé. Mais on se le disait, le plus souvent gentiment et civilement. Là, le silence total, c'est un manque de classe. Je ne suis pas vraiment affectée, un peu blindée contre les réactions imprévisibles reliées à ces rencontres. Normalement, dans une autre vie pas si lointaine, j'aurais écrit "Au suivant!", mais pas là.

Je trouve malsain, indésirable, pathétique, plate de ne pas avoir de partenaire masculin alors que j'en voudrais un, que c'est une source de plaisir, de jeunesse, alors que la séduction est le sel de la vie, l'étincelle dans l'oeil, la danse dans le pas, le feu au... bon ne tombons pas dans la vulgarité.

Ceeeependant, car il y a un gros cependant, ma vie va bien, mon moral est de roc malgré novembre, en fait, j'apprécie novembre, n'est-ce-pas merveilleux? J'ai une forme resplendissante, une énergie débordante, je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. La vie est belle et j'en profite et tout, absolument tout est possible. Et si les hommes n'étaient pas si indispensables que ça au bonheur après tout?

samedi 22 novembre 2008

Salon du livre

On aime tellement ça qu'on y a passé la journée, Voisin, son fils, ma fille et moi. Nous sommes revenues à la maison pour manger et prendre une pause, Quatorze ans et moi, et y repartons pour la soirée avec une des ses amies. On a évidemment acheté le premier livre de la série Twilight, Fascination, de Stephenie Meyer, qui correspond au film vu par Quatorze ans hier et puis Une naissance heureuse d'isabelle Brabant comme cadeau pour Dix-sept ans. Les deux ont l'air passionnants et je vais évidemment les lire. Et puis Quatorze ans et Onze ans, le fils de Voisin, ont été charmés par une auteure inconnue qui de toutes évidences adorait les enfants et leur a longuement jasé ça. On lui a acheté son livre aussi! C'est pas dimanche! de MJ Godbout.

jeudi 20 novembre 2008

Pauline

Je pensais exactement comme Juliette à propos de l'affiche du parti Québécois sur fond bleu ciel avec Pauline Marois qui regarde au loin, un peu gnangnan et pas gagnant du tout de n'écrire que son prénom. Et voilà qu'hier, on va inscrire ma poulette, qui aura dix-huit ans la semaine prochaine, sur la liste électorale. Les "inscriveurs" sont d'âge plus que mûr, l'une d'elles tricote, il et elles accueillent archichaleureusement ma fille, les pauvres solitaires travailleurs, tout heureux de voir enfin quelqu'un. Peu de gens viennent s'inscrire! Une autre élection où le taux de votation sera bas?

Ma fille en sort toute fière, souriante, sa fiche d'inscription à la main. "Moi, maman, je vais voter pour Pauline!"

mercredi 19 novembre 2008

Dégoûtante

Je dégoutte encore de l'eau de la piscine et me voilà en vitesse chez moi pour appeler Dix-sept ans afin que nous nous rendions à la Maison Bleue pour lui réclamer une place, la petite n'ayant pas vu de médecin encore pour sa grossesse. Je l'appelle. Long avant d'avoir une réponse ensommeillée. "Es-tu prête, Fillette, tu m'avais dit ce matin, alors on y va?" "Ce matin, ce matin, oui, mais là c'est le petit matin, je dormais." "Oui, je sais, mais quand même, il est dix heures et demi. On s'arrange comment? Je te rappelle dans une heure?" "Non, laisse faire. Je te rappellerai moi, si j'ai besoin de toi."

mardi 18 novembre 2008

L'anglais

Il faut être bilingue, c'est un minimum et une nécessité, pas un luxe. Or, nos programmes d'enseignement de l'anglais sont minimaux, ridicules, inadéquats. Chez les jeunes anglophones pourtant, on rivalise d'ingéniosité et d'immersion en immersion, ils en sortent fonctionnellement bilingues, pas de leurs écoles secondaires, mais bien de leur primaire, mes amis! Tandis que nos jeunes du secondaire, eux, baragouinent péniblement et ne comprennent tout simplement pas quand on leur parle anglais. Au nom de quoi? De la peur de l'anglais? Peur de la connaissance? C'est d'une bêtise rare, la société Saint-Jean-Baptiste qui s'oppose systématiquement dès que l'on veut introduire plus d'anglais dans nos écoles. Comme si le français allait être menacé si nos jeunes savent une langue seconde. Ne nous arrêtons pas là, une troisième, quatrième langue devraient être au programme.

J'y ai vu personnellement pour chacun de mes enfants, ne pouvant compter sur l'école. Dans le cas de Quatorze ans, ça coûte une fortune, ce choix de la rendre bilingue comme les autres. Si le français est difficile pour une grande dyslexique, l'anglais l'est évidemment aussi! C'est deux fois par semaine, parfois trois, qu'elle se rend chez sa professeure d'anglais. Celle-ci lui donne des devoirs. Elle ne regarde la télévision qu'en anglais. Épisodiquement, je me force pour que nous parlions anglais, mais c'est la mesure qui marche le moins, ça énerve Quatorze ans et puis, ce n'est pas naturel du tout. Jusqu'ici, on ne voyait pas vraiment de progrès. Et voilà qu'il y en a. Je discutais rapidement en anglais avec une amie, pour ne pas qu'elle comprenne ce dont il s'agissait et elle est venue m'en parler après pour contredire certaines des choses que j'avais dites! Elle avait donc tout compris, même les subtilités. Wow! J'ai été impressionnée et je me suis dit que tout ce temps et cet argent investis servaient à quelque chose.

dimanche 16 novembre 2008

L'enfant et les chiens

Voisin et son fils de onze ans sont venus dîner avec ma famille au restaurant ce midi. Tout s'est bien passé. Dix-sept ans était là, mon fils, sa blonde que j'adore et Quatorze ans évidemment. Ma mère présidait et faisait rire tout le monde, elle a tellement de répartie, et comme Voisin en a beaucoup aussi, on s'est régalé. Et voilà que Fils nous invite au cinéma, Voisin y envoie son fiston mais refuse d'y aller, je suis un peu surprise. Voisin se plaint tout le temps de ne pas assez voir son fils, il est extrêmement frustré que le juge ne lui ait pas octroyé la garde partagée demandée, et voilà que c'est sa fin de semaine avec lui, qu'il ne le reverra que dans deux semaines et il se prive de passer un après-midi avec lui. Et puis, le chat sort du sac, Voisin ne va pas aller au cinéma à cause de ses chiens. Déjà qu'il n'a pas pu les emmener au restaurant, déjà qu'il pleuvait tellement hier qu'ils n'ont pas eu de promenade digne de ce nom, pas question de ne pas passer l'après-midi au parc à chiens avec eux. Lui ai-je dit ce que j'en pensais? Inutile, totalement inutile et puis il n'aurait pas changé d'idée mais m'aurait boudée pour très longtemps. Alors taisons-nous. J'ai assez de chats à fouetter avec mes enfants à moi. Dix-neuf ans semble encore disparue de la circulation et Dix-sept ans est inquiète. Il semblerait que Dix-neuf ans et son nouveau chum boivent du matin au soir ou plutôt du soir au matin et puis là, plus de réponse sur son cellulaire. J'aurais préféré ne pas en savoir autant. Dix-sept ans semble aller relativement bien. On a discuté pas mal. Son chum est un enfant battu. On a parlé du syndrôme du bébé secoué. Des facteurs de risques. C'est une fille intelligente. Je lui fais confiance. En allant encore lui porter des choses chez elle, j'ai entrevu le chum et nous nous sommes salué. C'est un début de contact!

samedi 15 novembre 2008

Chaperon

Le chum de Quatorze ans s'en vient ici. Comme il habite loin, sa mère va nous le laisser en fin d'après-midi et il rentrera demain en train. Elle insistait beaucoup pour que je sois présente tout le temps et que je les "surveille" bien. Elle finira par me dire que son fils est amoureux fou de ma fille, que ça l'a prise au dépourvu, qu'il n'a eu aucune éducation sexuelle et qu'elle comptait sur son père pour s'en charger. Le père en question habite maintenant en Afrique! Je me sens un peu coincée dans ce rôle de chaperon. Ça m'embête carrément même. Ma Quatorze ans à moi en a eu des cours d'éducation sexuelle à l'école et on en parle à la maison aussi. Mais je n'ai pas fait comme avec sa soeur, qui elle, exprimait très clairement vouloir faire l'amour. Avec elle, j'avais été très concrète, avec remise de condoms et instructions très claires comprenant le déroulement desdits condoms sur une bouteille en guise de pratique. Ce qui ne l'a pas empêchée de tomber enceinte à dix-sept ans, mais je doute de plus en plus que ce soit une grossesse accidentelle. Ma petite Quatorze ans, il me semble qu'elle n'en est pas là du tout, du tout. Et si je me trompais? Bon, en cas de doutes, chaperonnons.

vendredi 14 novembre 2008

Jeudi soir

Il m'avait donné rendez-vous à l'immeuble du centre-ville où il travaille. "Tu diras au gardien de m'appeler et je vais descendre." Fort bien, sauf que le gardien n'était pas là. Ses clés traînaient sur le bureau, il n'était probablement pas loin. J'ai tourné en rond, ai fait semblant de lire les circulaires. Personne. Je me suis tannée un peu. Si personne ne se pointe au bout de vingt minutes, je quitte. Plate. Il pourrait avoir le réflexe de venir voir si je suis là. Et puis au bout de ... dix-huit minutes, les voilà tous les deux, le gardien et un homme qui me glisse à l'oreille "C'est moi JF. " Habit-cravate, cheveux blancs gris nombreux et ébouriffés, lunettes, air un peu perdu. Il ne me regarde pas, ne me parle pas, donne des instructions au gardien. Va vers l'ascenseur, je le suis.

Il m'emmène dans un grand bureau qui a des fenêtres immenses qui donnent sur le centre-ville. C'est magnifique. Il ne me parle toujours pas, des employés passent le voir, il se met à l'ordi. Il finit par murmurer qu'il a des choses à terminer. J'avais comme remarqué!! Je prends un journal qui traînait là et je m'arme de patience. Pas pour très longtemps. C'est quoi le but? Me démontrer qu'il est un homme important, m'impressionner? Vraiment, ça ne marche pas. Ce n'est que quand je lui dis "Écoute, je vois que tu es bien occupé, on se reprend une autre fois." qu'il ferme enfin l'ordi et que nous quittons! Ouf! Ça part mal cette rencontre.

Il voulait aller au ciné ou manger. Je préfère nettement un café. Il m'installe à une table du Van Houtte et va m'en chercher un. Et là, il parle, parle, parle. Je connais le plat que sa tante Gertrude réussit le mieux, le nom de tous ses cousins, les écoles que lui, ses deux soeurs, son ex-femme et ses deux enfants ont fréquentées, le lieu où il allait en vacances quand il était petit, ce qu'ils faisaient à Noêl et qui était invité chaque année, les traditions familiales, l'état de santé de sa mère de 86 ans, comment son père est décédé et tout de ses enfants à partir de leur petite enfance et de son divorce, je sais tout ça et plus encore et il ne sait rien de moi, rien du tout, même pas si moi j'en ai des enfants, rien. Et je ne pense pas lui avoir écrit grand chose, bien que notre correspondance date de janvier 2008 et que j'avais évidemment tout effacé.

Et puis, je décide de ne pas jouer à la victime. Pas la première fois que ça m'arrive de rencontrer un homme qui prend le contrôle de la conversation et se raconte sans me faire de place. D'habitude, je les élimine tout simplement. Il faut changer de stratégie, essayer du moins. Alors, je me mets à lui couper la parole. Je la prends, la place. Il parle de sa fille, je parle de l'une des miennes. "Tu as des enfants?" Bon, enfin, j'existe! Et la conversation devient une conversation au lieu d'un monologue. C'est mieux.

Curieux hasard, on habite assez près. On n'est pas tout à fait voisins, mais à quinze minutes en voiture l'un de l'autre. Et puis, on a étudié dans la même ville. Il se met alors à me nommer tous ses amis d'enfance, il se rappelle parfaitement et de leur nom et de leur apparence et peut raconter des anecdotes sur chacun. Je n'ai pas cette mémoire du passé, j'avais beaucoup d'amis pourtant, mais j'arrive avec difficulté à en nommer quelques-uns et les souvenirs sont flous. Il parle donc beaucoup enfants, famille, passé, études mais fort peu (pas du tout!) de lui en tant que personne. Je ne sais même pas son âge, il a la coquetterie de le cacher, mais il est au moins de mon âge et peut-être plus.

Il m'a reconduite à la maison ( c'est Pur Bonheur qui va être contente) et m'a remis sa carte d'affaires! Nous reverrons-nous? C'est à suivre.

jeudi 13 novembre 2008

L'amoureux

Quatorze ans a un copain. Il est dans sa classe. Il lui a démontré un intérêt enthousiaste dès le début de l'année. Tellement que sa mère me cherchait lors de la première rencontre de parents. On avait alors organisé une rencontre chez moi un dimanche après-midi. Mal nous en prit, car les deux jeunes ne s'étaient pas dit un traître mot. "Je ne l'aime pas." avait été le seul commentaire de ma fille à mes reproches. Ne pas se mêler des amours des autres, avais-je clairement compris. Ma fille est un puits d'enseignements pour moi.

Et voilà que peu après, elle annonce qu'ils sortent ensemble. Elle n'est pas vraiment enthousiaste et aurait consenti à force de sollicitations. J'en parle à son prof privé d'anglais, qui est aussi mon amie et qui adore Quatorze ans et c'est réciproque en plus. Elle abordera le thème de l'amour à la prochaine leçon, et, est-ce une coïncidence? Quatorze ans décide de rompre peu après. Elle fait ça en grand, l'efface de tous ses contacts et déchire même son numéro de téléphone avec grandiloquence. Une tragédienne était née!

Je croyais ne plus en entendre parler mais voilà qu'il y eût un revirement étonnant la semaine passée. "Maman, tu sais ce que c'est une âme soeur?"

Réponse de la maman blasée: "Bof, chérie de mon coeur, une âme soeur, c'est un peu comme Dieu, il y en a qui croient qu'une personne leur correspond parfaitement à tout point de vue et cette personne serait une âme soeur. Évidemment, si tu veux savoir ce que moi j'en pense... là, c'est comme Dieu, te disais-je, et tu connais ma position sur l'existence de Dieu.

"Tu as tort!" s'exclama la fillette.

-"... "

"L'âme soeur existe et moi je l'avais trouvée en plus, c'est S, et moi j'ai rompu. Maman, S, il est tout à fait comme moi, il pense comme moi, il est comme mon miroir, comprends-tu?"

Je n'étais pas trop certaine de comprendre mais Quatorze ans s'est empressée de remédier à la situation avec l'aide de ses compagnons de classe, voire de l'école tout entière! Le téléphone ne dérougissait plus chez nous. Le raccommodement de ce jeune couple était devenu la priorité scolaire par excellence.

Alors, elle a un amoureux, très amoureux, qui est assis toute la journée à côté d'elle et qui l'appelle dès leur retour de l'école. Ils se donnent des cadeaux et elle a une Webcam, ce que je n'avais jamais permis à ses soeurs. Le soir, elle se maquille, se pomponne et s'installe là-dessus après ses devoirs. Et ils tchattent. Je suis là, bien présente et elle doit accepter que je zieute ce qui se passe. Elle a seulement quatorze ans après tout.

mercredi 12 novembre 2008

Saga hospitalière

Des fois, j'ai honte de ma race. Hôpital ce matin pour des prises de sang. Sans rendez-vous. Il y a foule. Je vais prendre un numéro dans le distributeur.

"Allez au bout de la file", me crie une dame enragée.

"Heuh, oui, bien sûr, je vais y aller avec mon numéro."

"C'est quoi, ça, vous aussi vous voulez passer devant les autres?"

Et elle me pointe du doigt un petit monsieur tout maigre qui tient son numéro à la main. "On ne se laissera pas faire deux fois", insiste son amie. Je ris, c'est drôlatique cette histoire. Ces deux femmes surveillent la machine à numéros et empêchent les gens de venir s'y approvisionner avant d'être rendus à côté de ladite machine. Mais elles ne rient pas et je dois prendre mon numéro de force. Elles continuent à m'invectiver alors que je me remets dans la file. Quand le numéro du petit monsieur est appelé (avant le leur), elles le suivent pour expliquer au préposé que ce monsieur est un voleur et qu'il a pris leur place.

"Il est parti de la fin de la file pour prendre un numéro. Il était après nous."

Le préposé a beau leur expliquer que c'est comme ça que ça marche, que c'est la première chose à faire que d'aller se chercher un numéro et qu'elles auraient dû le faire aussi.

"Jamais on ne ferait ça, nous, passer avant du monde."

Pendant qu'elles s'expliquent longuement, indignées, les gens se précipitent sur la boîte à numéros, dans le désordre le plus total. Je comprends alors que les mégères avaient réussi à tenir à distance la filée de patients dociles! C'est donc un peu gênée (très peu!) que je passe devant tous quand on appelle mon numéro qui est évidemment avant le leur.

mardi 11 novembre 2008

Conte de Noël

Madame Unetelle récidive avec un adorable billet.

Celui qui voit

Commentant son récent voyage au Mali:

"Au chemin qui conduit au bonheur (...) dans le regard de l'autre, j'ai vu ma pauvreté."

Herbert

Sagesse

Je ne suis pas parfaite mais ça, je ne l'écris pas nécessairement dans mon blogue. Voilà que, de mauvaise humeur, je bardasse Quatorze ans qui prend trop de temps dans la salle de bain. Elle en sort enfin et me regarde bien droit dans les yeux: "Ce n'est pas parce que tu as une fille qui a une grossesse précoce que tu dois t'en prendre à moi." Celle-là, elle sait me ramener rapidement et je me dis que je ne dois pas être une mère si pire que ça pour lui avoir transmis qu'elle doit se faire respecter, tout le temps et par tous.

lundi 10 novembre 2008

Plaire

C'est Charlotte moderne qui m'inspire aujourd'hui. Parce qu'elle parle de vouloir plaire quand on écrit et comment vouloir plaire entraîne le syndrôme de la page blanche. Et j'étais justement là à me dire que ça ne valait pas la peine que j'écrive parce que mon moral est fluctuant, parce que j'ai froid et parce qu'il se passe peu de choses intéressantes dans ma vie, peu de choses tout court en fait. Que de jugements je porte sur moi! Et pourtant, il y aurait même une rencontre à l'horizon. Du vieux stock. En fait, je ne sais plus trop de qui il s'agit, un homme à qui j'avais déjà écrit quand j'étais sur réseau-contact et qui avait cessé de correspondre parce que ça devenait sérieux avec une femme et voilà que c'est fini avec elle et qu'il me l'écrit. Je ne fais ni une ni deux et je lui propose un rendez-vous, certaine qu'il va se défiler. Il ne se défile pas et on se verra demain ou jeudi, l'heure et le lieu sont déjà choisis. Je le rencontre à son travail! Hum! Ça entre quelqu'un de virtuel dans la réalité d'un seul coup, ça! Je ne pense pas qu'on ait nos photos en plus, pas trop certaine, mais comme, par défi, je ne veux rien lui demander, alors on saura tout ça lors de la rencontre. Je ne sais plus comment l'éviter cette rencontre, je me suis mis les deux pieds dedans, alors il faut bien que j'assume.

On est loin de la joie et de l'excitation. J'y vais un peu comme on va à l'abattoir. Mais j'y vais!

samedi 8 novembre 2008

St-Henri

Il y a trop de choix possible. C'est étourdissant. Épeurant aussi. Je ne suis pas une femme toujours courageuse. J'ai envie de me terrer, de me cacher, de faire semblant qu'il n'y a aucun choix, que je les ignore, que ma vie peut continuer, pareille, morne, identique. Et pourtant, ce n'est pas moi non plus. Il y a toute cette éclosion, des élans, cette jeunesse qui ne me quitte pas, une soif de vivre inextinguible, cette ouverture, la confiance et le futur qui m'apparaît tellement vaste, grand, immense, sans fin.

"Réalises-tu qu'on en a plus derrière que devant nous?", me dit P alors que nous revenons d'un cours de yoga-Pilates auquel je l'ai accompagnée et que nous nous promenons émerveillées dans les rues de Bonheur d'occasion, oui, nous avons marché sur la rue de la famille Lacasse!

"Euh! Tu parles de quoi là?" mon grand sourire extasié était tombé un peu et ses paroles m'exaspéraient sournoisement. J'avais comme une envie d'écolière de lui donner une jambette, ou de gambader en lui tenant la main et en évitant les lignes du trottoir.

"À notre âge, on a plus d'années de vie derrière nous que devant, tu te rends compte de ça?"

"Non!!" que je lui ai répondu juste au moment où je me rendais compte. Le ciel était gris sur St-Henri.

"Allez, viens, P, je te paie un expresso, ils en font des excellents maintenant dans le quartier." Et je l'ai entraînée en lui prenant le bras et en marchant très vite, trop vite pour elle mais moi c'était mon pas coutumier et je n'avais aucune envie de ralentir.

jeudi 6 novembre 2008

Rage de sucre

Alors que j'avais un régime alimentaire parfait depuis quelques semaines (trop parfait?), je suis tombée dans les chocolats d'Halloween de ma fille, ceux-là que je lui avais pourtant demandé de cacher. Elle s'était contenté de les mettre dans un plat dans sa bibliothèque, bien à la vue entre ses livres. Je me sens misérable. Allez, on efface tout et on recommence. Demain sera un autre jour. Je n'ai pas dû en manger tant que ça ou bien elle en a une telle quantité que quelques barres en moins ne font pas grande différence, car elle ne s'en est pas rendu compte. Pas trop bon pour elle non plus, ces cochonneries, elle s'en repaît et ne mange plus mes soupers. Et c'est ma faute en plus. C'est moi qui avais acheté la majorité de ces chocolats qui me rappellent l'enfance, dans le but de les distribuer évidemment, mais il est passé si peu d'enfants que nous nous sommes retrouvées avec un considérable butin.

Le regard d'Istanbul

"Tu sais, ce qui m'a le plus frappée et ce qui m'a le plus enchantée aussi, ce ne sont pas les édifices, ni les cafés, ni l'exotisme, c'est le regard, bien qu'on peut parler d'exotisme ici, car nous les Québécoises, nous ne connaissons pas ça, le regard des hommes. Ceux-là regardent vraiment, ce n'est jamais déplacé, mais leur regard te dit que tu es une femme, que tu es un objet de désir, que tu existes en tant qu'être sexué et ça fait tellement de bien d'être regardée vraiment. Leur regard est franc, ouvert, présent, caressant. Ils ont le droit de regarder et le font avec fierté et dignité. Jamais un homme québécois ne va oser regarder comme ça, soit il ne te regarde pas, soit il te regarde comme si tu étais un autre homme, il n'y a pas de différence. Ici, tu n'existes pas en tant que femme, là-bas, oui. Nos hommes, on les a émasculés culturellement à force de leur dire qu'il ne fallait surtout pas qu'ils regardent les femmes comme un morceau de viande, on les a amenés à se nier dans leur entièreté mâle, on leur a appris à cesser de voir et de ressentir. J'aimerais vivre en Turquie, vraiment, pas que pour le climat et la douceur du temps, du thé, non, je voudrais y vivre pour le regard des hommes, celui qui me révèle ma féminité et me fait sentir entière et enveloppée. J'en ai plus qu'assez d'être transparente."

L revenait d'un de ses voyages et nous en parlait avec enthousiasme. Nous étions à la sala Rossa hier soir, mes belles amies et moi, pour le spectacle de Raïs, les musiciens et le chanteur en habits,cravates, sagement assis sur leurs chaises droites, sérieux, concentrés, impassibles. Mandoline, banjo, piano, tambourin, violon et la voix de Raïs, riche,aigüe et le hululement d'appréciation des femmes arabes dans la salle et puis certaines se lèvent, en transe, quelques hommes suivent, la chaleur monte et voilà Raïs lui-même qui arrête de chanter, se lève aussi transporté, se jette en bas de la scène et se met à danser avec les dames qui lui montrent leur ventre. Une soirée chaude.

mercredi 5 novembre 2008

Un nouveau jour va se lever

Viens
Un nouveau jour va se lever
Et son regard
Se moquera de l'autorité de César
Car les enfants
Défient les grands
Quand vient le temps

Le temps de l'esclavage
Le temps du long dressage
Le temps de subir est passé
C'est assez
Le temps des sacrifices
Se vend à bénéfice
Le temps de prendre est arrivé

Viens

Un nouveau jour va se lever
Et son soleil
Brillera pour la majorité qui s'éveille
Comme un enfant
Devenu grand
Avec le temps

Viens
Un nouveau jour va se lever
Et son regard
Se moquera de l'autorité de César
Car les enfants
Défient les grands
Quand vient le temps

Le temps des révérences
Le temps du long silence
Le temps de se taire est passé
C'est assez
Le temps des muselières
Se meurt dans la fourrière
Le temps de mordre est arrivé

Viens
Un nouveau jour va se lever
Et son soleil
Brillera pour la majorité qui s'éveille
Comme un enfant
Devenu grand
Avec le temps

Jacques Michel

mardi 4 novembre 2008

Mélodrame

Bon, c'est assez le mélodrame. Pense à autre chose, me dit Voisin. Et c'est ce que je fais. Yoga Iyengar niveau deux ce matin. Des poses debout ardues pendant une heure et demie. Je ne penserai sûrement à rien d'autre qu'à survivre à la difficulté de l'asana, dans l'ici et le maintenant. Et que ça bouge!

lundi 3 novembre 2008

Angoisse

Ce soir, je voudrais aller chercher ma petite fille et la ramener à la maison. Je l'ai appelée à son travail. "Mais pourquoi tu ne me laisses pas tranquille? Pourquoi tu n'arrêtes pas de téléphoner?" Et elle s'est mise à pleurer. "Tu reviens à la maison quand tu veux, n'importe quand, à n'importe quelle heure. Tu m'entends?" "Oui", et elle a raccroché.

dimanche 2 novembre 2008

Ouille

Cet après-midi, on déménageait le lit de Dix-sept ans dans ma Matrix, magnifiques petites voitures qui contiennent autant qu'une minifourgonnette, une fois les bancs baissés. Voisin m'a donc aidée à mettre le lit en pièces détachées dans la voiture et le chum de Dix-Sept ans devait m'aider à l'en sortir. Une fois arrivée chez elle, elle va le chercher et j'attends, j'attends, j'attends encore. Elle finit par sortir de chez elle, l'air furieux et s'empare des morceaux de lit. Enragée, elle déménage le tout avec moi et pas moyen de la raisonner ou de savoir ce qui se passe. Le chum est-il là? et si oui, pourquoi ne sort-il pas? Le lit sera finalement entré rapidement par une Dix-sept ans survoltée, je l'aide de mon mieux mais elle en fait une bonne partie toute seule car elle ne veut pas, mais vraiment pas, que j'entre chez elle.

Au retour, elle a l'air perturbé dans l'auto. Je sais qu'elle ne me dira rien, alors je lui parle du film avec Angelina Jolie qu'elle avait commencé à me raconter et elle retrouve sa bonne humeur. J'envoie Voisin avec elle faire le deuxième voyage pour transporter le matelas car si le chum n'aide pas, ce serait vraiment trop lourd pour elle cette fois et puis Voisin, elle ne va tout de même pas l'empêcher d'entrer, alors c'est plus sécuritaire comme ça. Je lui dis que je ne pourrai pas y aller parce que l'heure a changé et qu'il fera noir à mon retour et que je ne conduis pas quand il fait noir. Et en fait, c'est même la vérité.

Voisin me dira qu'elle est allée chercher le chum pour transporter le matelas, est revenue bredouille en expliquant qu'il dormait et lui a demandé de laisser le matelas dans l'entrée. Son chum allait le rentrer plus tard.

Me taire. Cette enfant est super intelligente. Elle va bien se rendre compte de ce qui arrive. Et qu'arrive-t-il vraiment? Ne pas porter de jugements. Lui faire confiance. Lâcher prise.

Voisin, lui, n'est pas inquiet. "Regarde-la marcher, forte, altière, décidée. Avec son caractère de combattante, quoi qu'elle décide, quoi qu'elle fasse, elle va s'en tirer, cette petite. Si le gars est un gnochon, elle ne va pas rester avec lui. C'est une bulldog, une gagnante. Je ne suis pas si certain que ça qu'elle le garde son petit, mais si elle le garde, elle s'en occupera toute seule s'il le faut."

"Oui, mais elle pourrait avoir une vie douce, facile, étudier tranquillement. Elle n'est pas obligée de travailler. Et puis sortir et avoir du fun comme les autres jeunes de dix-sept ans."

"Exact, mais ce n'est pas ce qu'elle a choisi. Elle aime les défis, elle s'en crée. Laisse aller sinon tu vas te rendre malade."