jeudi 30 octobre 2008

Animalerie

J'ai plein d'amis et d'amies qui sont fous et folles de leurs animaux. C'est tellement fort, émotif et intense que si j'osais leur dire ce que j'en pense vraiment, je perdrais leur amitié à coup sûr. Alors je me la ferme dans la vraie vie, je ne suis tout de même pas assez hypocrite pour leur dire que je les comprends pour vrai, mais je les écoute me dire leurs peines et leurs tourments et je suis même allée consoler amie P aujourd'hui et elle a pleuré dans mes bras. Je suis restée tout à fait silencieuse cependant. Les amies sont là pour ça, écouter et consoler et se taire quand il le faut et ça, je sais faire.

Amie P, qui est une personne adorable qui donne des cours d'anglais à ma fille, qui vient d'Angleterre et qui a une vaste culture, a donc une chienne de huit ans, une épagneule noire assez sympathique je l'avoue bien qu'elle ait un problème de puces que P essaie en vain de traiter depuis des mois. Elle avait une bosse au genou droit, qui grossissait tranquillement. Pas grave, lui dit le vétérinaire de quartier, on va lui enlever ça, petite chirurgie, amenez-moi le chien. C'était hier. Or, la bosse est cancéreuse, rendez-vous d'urgence chez l'oncologue canin (oui, oui, le même jour, quand on dit que certains animaux sont mieux traités que les humains, c'est tout à fait vrai). Diagnotic du grand spécialiste: le seul moyen d'empêcher le cancer de se répandre est l'amputation de la patte. Les chiens se débrouillent très bien sur trois pattes, madame. Coût de l'opération: 3500 dollars. Coût de la consultation de dix minutes avec l'oncologue canin: 220 dollars.

Un chien de huit ans sur trois pattes avec des coûts exorbitants associés, vous et moi, bon, d'accord peut-être pas vous, mais certainement moi, j'aurais pensé à l'euthanasie. Pas mon amie. Et elle n'est pas riche, là, pas du tout. Elle a demandé un délai pour réfléchir et en fait, c'est surtout au moyen de payer une telle somme d'un coup, les vétérinaires ne font pas crédit, qu'elle veut réfléchir. En attendant, elle est affligée par la maladie de sa petite chienne. Vraiment affligée là. Me semble qu'elle a pleuré bien moins que ça quand sa mère est morte.

L'autre cas, c'est mon amie L, une fille extraordinaire, une voyageuse émérite, une fille qui revient de Turquie, toute seule, elle voyage toujours seule dans toutes les contrées du monde, elle a des connaissances générales et musicales époustouflante, une maison décorée avec un goût très sûr, de nombreux locataires dont elle s'occupe evec diligence et doigté. Quand elle part en voyage, elle a un système incroyable de garderie pour ses deux chats. De véritables équipes se relaient pour s'en occuper, il y a même une dame qui vient leur jouer du piano! L n'a pas d'enfant ni de mari et ses chats sont ses enfants et elle leur dit "Bébés, maman est rentrée à la maison" quand elle arrive. En plus, elle est vaguement allergique aux chats et doit prendre des médicaments pour continuer à vivre avec eux. Bon ... passe encore.

Mais voilà que son matou de ..... onze ans! souffre d'insuffisance rénale chronique. Elle doit lui administrer oralement des médicaments deux fois par jour sinon, il crève. Alors, depuis son retour de Turquie, ma chère amie (je la connais depuis 47 ans, on s'est rencontrées en troisième année primaire!) n'a plus de vie sociale. Elle était celle qui organisait des petits soupers de fille au resto, elle habite le plateau et connaît une multitude de restaurants, fini les petits soupers, madame doit rentrer pour soigner son chat. Le chat se débat tellement pour ne pas avaler la fameuse pilule, que sa propriétaire lui a cassé une dent en tentant de la lui introduire de force dans la gorge. Là encore, des frais considérables!

Et puis, il y a Voisin, mais je vous en ai déjà parlé. Voisin n'exagère pas trop au niveau financier, il tond ses chiens lui-même, leur détrarte les dents lui-même aussi et ne leur achète ni bottes ni manteaux. Non, Voisin, lui, c'est au niveau affectif que c'est ridicule (oui, je sais, c'est un jugement, ce texte en est un de défoulement!). Il peut parler de ses chiens pendant des heures, je n'exagère pas, une fois lancé, il est intarissable, ses sorties les plus palpitantes se passent au parc à chiens, parce qu'il peut les admirer avec d'autres et encore en parler avec d'autres gagas. Il ne va pas en vacances pour ne pas les quitter. Et il dort avec, pas au pied du lit là, dans ses bras!

21 commentaires:

Charlotte Moderne a dit...

Je me trompe où c'est souvent les gens pas d'enfant qui projette sur leurs animaux, une affection quasi humaine? Tant qu'à juger.......

Une femme libre a dit...

L n'a pas d'enfant, mais P a un enfant adulte dont elle est très proche et Voisin a un petit garçon de onze ans dont il n'a pas la garde, ce dont il souffre cruellement. Mais, vous avez raison, Charlotte, ces personnes vivent seules.

J'ai cependant connu, en tant que famille d'accueil, des parents d'enfants placés qui avaient des animaux vraiment mieux traités que leur enfant. J'ai même eu un petit garçon de huit ans, placé chez moi à long terme à la demande de sa mère et qui a eu la surprise de constater, lors de sa première visite chez maman après le placement, qu'il n'avait plus de chambre parce que maman s'était procuré un nouveau chien (elle en avait déjà un) et qu'elle y avait installé les deux animaux!

Charlotte Moderne a dit...

C'est épouvantablement cruel!

Voyez-vous, depuis que j'ai un enfant, j'ai abandonné toute autre forme d'être vivant... chez moi y a même pas un poisson ou une plante verte! Entre les devoirs, les différentes activités para-scolaires, les rendez-vous à gauche et à droite, la bouffe, les amis et alléluia, y a même pas le temps pour botter le cul à un chien. Et faut pas s'y méprendre, j'aime les animaux, je suis même une fan finie de Cesar Millan, l'homme qui parle aux chiens. J'ai juste pas l'énergie et je peux pas concevoir me priver du peu de temps qui me reste à chercher une gardienne pour mon chien quand j'ai envie de me tirer. Allez! Je suis avec vous dans ces bas jugement! Font marrer ceux qui vivent pour leur bête à poil ou à plumes (mais je dirais jamais ça dans la vraie vie!)

Encre a dit...

Je trouve en effet troublant qu'on soit pret à investir tellement sur des animaux alors que des enfants ont besoin de soins, parfois de nourriture, et qu'on ne verse pas une larme pour eux.

Pour ne pas verser dans la moraline (je suis sur le point d'en avoir une montée), disons que cet attachement excessif pour les animaux de compagnie s'est développé avec la fragilisation, pour ne pas dire l'effritement des attaches et des liens sociaux dans les milieux urbain, depuis le début du XXème siècle.

Quant aux mouvements animaliers (à ne pas confondre avec les écologistes), les intérêts très sélectifs pour les animaux "cute" est quationnable à bien des niveaux. Misanthropie et amour excessif des bêtes vont souvent de paire. Un animal, ça ne nous remet pas tellement en question. Je trouve scandaleux (aïe, la moraline prend le dessus) la publicité utilisée par BB il y a quelques années au sujet des bébé phoques (même si je trouve cette chasse plus que questionnable), publicité dans laquelle on voyait un phoque armé d'un bâton qui venait de massacrer un bébé humain. Le sous-entendu : ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse. Mais autrui, ce n'est pas un phoque, je refuse d'accorder la même valeur à la vie d'un bébé qu'à celle d'un phoque. Lui n'aurait d'ailleurs pas de souci de ce bébé humain. J'ai beau être contre cette chasse, je trouve cette affiche ignoble. Une des législations les plus d'avant-garde pour protéger les animaux domestiques a été celle du troisième Reich. Pendant qu'on traitait les bêtes comme des hommes, on gazait les hommes comme si ça avait été des bêtes (en fait, de la "vermine" - ce qui doit en dire long à ceux xqui ont lu Primo Lévi ou vue Shoa de Lanzman.

Encre a dit...

Désolée pour toutes ces fautes :-(

Encre a dit...

et animalistes, pas animaliers ;-)

Anonyme a dit...

Il y a de mes amis(es), dépensant des fortunes pour leurs animaux, qui trouvent que j'ai payé cher pour la consultation et les points de suture de Sara au privé.. :-S Pour ma part, j'aime mieux payer pour ma fille que pour mes animaux! C'est clair!!!!

Ce sont ces mêmes personnes qui achètent de la moulée onéreuse, et qui font venir la dresseure à la maison!!!

J'habite en campagne et je vois, avec mes chiens, un vétérinaire de campagne. Il charge la moitié moins cher pour tout et il y a bien des dépenses qu'il ne juge pas nécessaire...

Quel sujet.. ;-)

Méli a dit...

Je n'ai pas d'animaux, je trouve ça trop contraignant... Je les aime bien, mais sans plus... Dans mes moments de célibat, on m'a très souvent conseillé d'avoir un animal de compagnie, j'ai toujours trouvé que ça ne me convenait pas... ça limiterait bien trop ma liberté. Mais plusieurs des personnes qui me proposaient ça ne comprenaient absolument pas que ça ne me disait rien et que je ne voulais pas m'encombrer de ça... En un sens, je suppose que ces animaux comblent un vide affectif et ça ne se raisonne pas... Ce qui convient à une personne ne convient pas nécessairement à une autre...

Passion_Elle a dit...

Je comprends tous ces gens car j'en fais partie.

Je sais pour ma part d'où me vient tout ça.

J'ai 5 chiens, je les adore, oui je me fais appeler maman, je les regarde sur cam à mon travail.

Oui je dépenserais des sommes folles, j'en ai une qui coûte la somme de 2,800$ et je ne suis pas riche non plus.

Je ferais tout pour mes chiens et Chum le sait.

Et j'ai des enfants alors je peux vous dire que ce n'est pas seulement des gens pas d'enfants.

J'en ai même une de tatoué sur l'omoplatte.

Et vous ne nous jugez pas! On le sait comment on est et que souvent on pense de nous que nous sommes des extra-terrestres.

Mais je peux vous dire que si Chum n'avait pas aimé les animaux ou n'en avait pas voulu, il ne serait pas dans ma vie et j'en avais 4 à ma rencontre avec lui et on a agrandi la famille depuis ;-)

Anonyme a dit...

Hummm je viens d'avoir une idee,,, je vais commencer a mordre et a grogner fort... je vais peu etre renconter une maitressssssssexe

Social

cl4udie a dit...

Moi non plus je ne comprends pas et ne croit pas que je comprendrai un jour cet attachement excessif à un animal.

Solange a dit...

J'aime bien les animaux les chiens surtout, mais jamais pour devenir leur esclave. Nous en avons eu 3 un après l'autre quand les enfants étaient jeunes,le dernier nous l'avons fait euthanasier, il souffrait du même mal que celui de votre amie.

Anonyme a dit...

Bonsoir FemmeLibre,

Quand on vit assez longtemps avec un animal domestique, on lui découvre des sentiments, une intelligence et même une âme. Ils deviennent non plus des animaux, mais des individus, des êtres dont nous sommes responsables, un peu, oui, un peu comme si c'était des enfants. Alors ce n'est pas facile, quand des soins sont requis, mêmes s'ils sont dispendieux de faire abstraction de la relation établie avec ces êtres vivants se dire que ce sont juste des animaux et que ça coûte trop
cher.

L'affection que l'on développe, même pour animal sont des sentiments réels et au nom de ceux-ci on est prêt à beaucoup de sacrifices.

Au fond, je préfère voir une personne dépenser une somme folle pour sauver la vie d'un chien ou un chat que de voir une personne abandonner des animaux domestiques sur place lorsqu'ils déménagent. C'est dans ce contexte que nous avons adoptés les chats que nous avons eu, au cours des années et qui avaient tous été abandonnés à leur sort.

Est-ce de l'argent mal investi? Aurait-on pu le dépenser mieux, en aidant un autre être humain, par exemple, plutôt qu'un chien ou un chat? C'est une question qui mérite réflexion.

Je pense néanmoins que ces gestes sont fait par amour et dans ce contexte, c'est pour moi plus important que tout le reste.

Pur bonheur a dit...

Je ne vois rien de mal à posséder et aimer un animal. On parle ici d'amour, d'échange d'affection, de caresses bref tous plein de bons sentiments. Où est le mal quand on y songe un moment?
Dans ce monde de guerre , de terroriste, d'horreurs journalières aux nouvelles est-ce vraiment si grave d'aimer un petit animal qui nous le rend si bien ?
Tout est question de goût j'imagine...

Encre a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Encre a dit...

Aux USA, il y a des chirurgies plastiques pour les chiens qui se sont fait opérer. On leur pose des fausses couilles.

Sont fous ces Rom... Américains, non?
;-)

J'ai aussi un chat et j'aime les animaux. On parle des excès, bien sûr ;-)

Une femme libre a dit...

Ce qui est clair et sans appel pour moi,c'est que l'humain doit primer sur la bête. La personne sans enfant qui a un enfant de remplacement dans son chat ou son chien pourrait s'impliquer auprès de vrais enfants, les hôpitaux cherchent des bénévoles pour bercer les bébés malades, Les Grands Frères et Grandes Soeurs leur confierait un enfant qui a besoin d'un appui adulte pour grandir, on peut devenir famille d'accueil de fin de semaine et donner du répit à des parents fatigués. Le problème, c'est que ces gens préfèrent les animaux aux humains et là, c'est grave et malsain. Cependant, quand les gens n'ont pas d'enfant, s'ils veulent dépenser sans compter sur leur petite bête de compagnie, l'embrasser et la laisser se promener sur la table, c'est bien de leurs affaires, j'en conviens tout à fait, et, s'ils ne font pas progresser la société, ils ne lui nuisent pas non plus.

Quand on a des enfants, c'est tout autre chose. Quans Voisin ne va pas en vacances parce qu'il est incapable de se séparer de ses chiens, son fils non plus ne va pas en vacances. Quand madame Tartampion dépense des milliers de dollars pour Poutchi, il ne lui en reste plus pour les cours de piano que sa petite Jessica lui réclame. Un animal de compagnie, qui garde sa place d'animal de compagnie, c'est excellent pour les enfants, j'en conviens facilement, c'est l'excès qui devient problématique. D'ailleurs, l'excès en tout est un problème, bouffe, alcool,jeu, sexe et animaux aussi!

Quand on adopte un animal, Pierre, je suis bien d'accord là-dessus, il faut bien s'en occuper. Mais il y a des limites. Non, le chat n'en est pas un enfant et c'est de l'anthropomorphisme que de lui prêter des sentiments humains. Un animal qui s'endort dans les bras de son maître euthanasié doucement chez le vétérinaire ne souffre pas. Prolonger indûment la vie d'un animal gravement malade qui ne survivrait pas sans des traitements complexes et onéreux relève de l'acharnement. Ce n'est pas vraiment pour l'animal que le propriétaire se rend jusqu'à ces extrémités, c'est parce que son amour pour son animal, sa dépendance affective à lui a atteint des sommets pathologiques.

L'animal ne demande pas à être traité en humain. Les dresseurs et les spécialistes de la race canine vous le diront tous: un chien équilibré doit connaître sa place dans la meute familiale et le chef de la meute doit être l'humain, pas la bête. Un chien bien dressé est bienvenu partout.

Ceci dit, les maniaques des animaux, et vous aussi, Passion elle et Pierre, sont mes amis. J'en ai dans mon entourage proche et c'est le sujet de mon billet! J'aime ces personnes même si je ne comprends pas cette partie de leur vie. On n'a pas besoin de tout comprendre et approuver pour aimer quelqu'un!

Ce billet ne veut pas dire du tout que je n'aime pas les animaux! J'ai eu des chiens bien aimés et bien dressés, qui marchaient au pied, ne japppaient pas et dormaient dans leur panier, des chiens qui avaient une place de chien, quoi! Très utiles des chiens pour marcher et se garder en forme.

Passion_Elle a dit...

J'aime beaucoup le commentaire de Pierre...on se comprend ;-)

Merci Femme Libre je comprenais également votre billet et merci de nous accepter comme nous sommes et je ne sentais aucun jugement de votre part dans ce dernier.

C'est tellement beau quand vous dites: "On n'a pas besoin de tout comprendre et approuver pour aimer quelqu'un!" ... C'est tellement plein de sagesse cette phrase et tellement véridique.

Un jour j'en ferai un billet sur mon amour des animaux.

Lud. a dit...

J'adore mes animaux, par contre, depuis qu'ils sont «éduqués» je ne me prive pas de sorties ni de voyages à cause d'eux. Je ne les habillepas, non plus. Je trouve ça d'un ridicule, les chiens avec des bottes! Et même si j'aimemes animaux, je ne pense pas que je paierais pour de telles opérations. La souffrance de mes bêtes mérite d'être soulagée et je respecterais les limites de leur santé en leur permettant de partir en paix grâce à la fameuse piqûre.

Pur bonheur a dit...

Avant je pensais comme vous. Je trouvais même que ma propre mère exagérait avec son chien.
Mais depuis que j'ai pris soin de mon chiot à partir de sa naissance, que j'ai eu décidé de lui sauver la vie en lui donnant ses 6 biberons par jour (et nuit), il est bien normal que mon attachement soit plus élevé , au delà de mon raisonnement je pourrais dire.
Je suis 'gaga' de mon chien bien malgré moi.
Par contre , il a une bonne éducation, a des endroits limites dans la maison , à ne pas dépasser. Pas question, oh grand jamais qu'il monte au premier dans les chambres, ni dans la cuisine, ni dans le salon. J'ai surtout des chiens pour notre protection, habitant sur un rang à la campagne.
Il ne faut pas oublier que la zoothérapie guérit pas mal de gens, leur redonne le goût de vivre et ce n'est pas rien!
On peut aimer nos animaux sans toutefois tomber dans l'excès.
Je serais contre, moi aussi, d'aller dépenser quelques milliers de dollars chez le vétérinaire. Faut pas devenir fou quand même!

Mamzell_McJ a dit...

intéressant votre billet...