samedi 4 octobre 2008

De la liberté

Je pense que les pouvoirs et l'influence des parents ont des limites. Je pense qu'on ne réussit pas ses enfants, on fait son possible et parfois même pas, et curieusement, les même pas n'ont pas des enfants qui tournent si mal que ça la plupart du temps et les consciencieux, aimants et dévoués se retrouvent souvent avec de mauvaises surprises. Boîte à surprises, l'élevage des enfants, parfois on a le numéro gagnant et même celui-là, le supposé gagnant, il va se retrouver en thérapie parce que sa vie a été trop simple et couvée et ce sera la faute à qui, vous croyez? la faute des parents évidemment, c'est déjà un progrès de culpabiliser les deux parents, car anciennement et pas un anciennement si ancien que ça, c'était toujours La Mère qui était responsable de tout, trop bonne, trop sainte, trop pute, trop là ou trop absente et puis l'avait-elle vraiment désiré malgré les apparences, ce foetus qui s'était implanté dans son ventre, l'avait-elle réellement désiré, car les foetus le sentent ce désir-là et même si ils sont délivrés par césarienne, ils vont se suicider pour ça, du moins c'est ce que dit l'autre-là qui écrit sur le blogue de Dolce Vita et qui revient tout le temps là-dessus. Parfois on a le numéro gagnant, celui qui réussit à l'école, a plein d'amis et sait jouer du piano, parfois, on a la numéro perdant, celui qui nous fait du trouble, et honte aussi, celui pour lequel on consulte dans la déconfiture, car il est sous-entendu que si l'enfant va mal, c'est notre faute mais on ne va pas nous le dire ouvertement, on va seulement poser des questions cruelles, des questions qui font mal. Et puis, gagnant ou perdant, arrivent ses dix-huit ans et il peut encore se retourner complètement de bord, le petiot, à moins que ce ne soit arrivé avant, fort souvent, ça arrive avant, car il est libre et nous aussi on est libres tout à coup. C'est parfois un grand soulagement.

6 commentaires:

Mamzell_McJ a dit...
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Mamzell_McJ a dit...

Je disais aux fils en fin de semaine que je me sentais nulle comme mère, que j'avais hâte qu'ils soient adultes parce que je trouve ça tellement difficile.

Mais si un des fils veut poursuite des études universitaires je ne crois pas que je puisse le "lâcher lousse" sous prétexte qu'il a atteint ses 18 ans... il restera un peu plus longtemps mon "p'tit bébé"...

et pour l'autre j'attends toujours les résultats du tirage car à date il ne semble pas faire partie des gagnants...

Une femme libre a dit...

Mon texte était un peu allégorique, Juliette. On n'est jamais tout a fait perdant ni tout a fait gagnant non plus. (coudons, j'arrive pas a faire l'accent grave sur le a). Et puis, non, on ne va pas les abandonner a dix-huit ans si ils ont besoin de notre appui financier, c'est clair pour moi, cependant, il y a une bonne part de responsabilité morale qui part avec l'arrivée de l'âge adulte.

Encre a dit...

Question de liberté ou de chance? Personnellement, je crois que c'est pour une bonne part une question de chance mais dans les deux cas, les parents n'ont pas à porter la responsabilité de ce qu'il advient de leurs enfants.

Le petit humain doit être socialisé, mais cela n'a justement rien de naturel et les "ratés" sont nombreux. La socialisation, c'est aussi l'apprentissage de la docilité. Apprendre à tenir son rang, à parler quand il faut et où il le faut, apprendre à réprimer ses impulsions, à intégrer un modèle standart (en gros : celui du travailleur/consommateur docile). Cela ne se fait pas toujours facilement. Une chose est sûre, c'est que l'environnement social, les conditionnements auxquels sont soumis les enfants, c'est tellement plus que l'influence des parents.

Anonyme a dit...

C'est plus profond que cela.

Pourquoi, d'un même nid, quelques oisillons tourne bien et d'autres pas.. pourtant ils ont les mêmes bons parents!!

Encre a dit...
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