mardi 25 février 2014

Chicane de famille

Ma mère va avoir 88 ans au mois de mars. Elle va bien. Personne optimiste qui habite seule dans son condo.Chum, beau, charmant et cultivé, qui la visite tous les jours et la conduit où elle veut. Elle a cinq soeurs, toutes vivantes, des plus jeunes, des plus vieilles, elle est l'enfant du milieu. La plus âgée a 91 ans et c'est la seule qui est malade. Pas physiquement, mentalement, démence semble-t-il. Semble-t-il parce qu'elle a été totalement prise en charge par la soeur de 81 ans, qui s'occupe de tout, lui a vendu sa maison, l'a installée chez elle et puis maintenant dans un centre près de chez elle où elle la visite tous les jours. Très bien? Pas certaine. La soeur de 81 ans a tout fait toute seule sans consulter les autres membres de la famille qui elles aussi, auraient bien voulu s'occuper de la grande soeur. La plus vieille des soeurs n'a pas d'enfants et elle est veuve depuis longtemps. C'est elle qui a déjà donné des cours de piano à ma Dix-neuf ans quand elle était plus jeune. Elle a continué d'enseigner longtemps, en fait, il y a cinq ans, elle avait encore des élèves et un locataire aussi. Parlons-en de ce locataire. Un homme dans la cinquantaine qui "lui tournait autour" selon d'autres soeurs qui l'auraient déjà aperçue dans ses bras. De là à conclure que le monsieur l'exploitait financièrement, on ne fit ni une ni deux! Mais le savait-on vraiment? 

Et puis son état mental s'est mis à se détériorer, mais là encore on n'a que la parole de sa soeur dix ans plus jeune, qui a tout pris en charge, finances comprises. Or, la rumeur courait que la grande soeur "en avait de collé", avec les pensions du mari, la grande maison payée depuis longtemps, le locataire et surtout, ces cours de piano, nombreux, elle avait plus de quarante élèves, dans son sous-sol et non déclarés. Et tout d'un coup. la petite soeur de 81 ans disait que la grande soeur n'avait pas un sou et était dans la misère? Où était passé l'argent? Plein de mystère planait. Pas de communication. Le doute était semé. 

Le fait de la déménager chez elle, l'autre bord du pont, alors que les autres soeurs âgées habitent toutes Montréal, a fini d'isoler la plus vieille des soeurs. Pas si simple de la visiter. 

Aujourd'hui, on y va. Je vais chercher ma mère. On ira au centre d'accueil. Ma mère hésitait. Elle a peur de rencontrer l'autre soeur de 81 ans, celle qui a tout pris en charge. J'ai un peu poussé l'affaire. La grande soeur ne va tout de même pas mourir abandonnée. C'est ma tante. J'ai quelque chose à faire là-dedans. 

26 commentaires:

Mélissa a dit...

Ses histoires là c'est toujours compliqué et ne pas en parler aux autres n'était pas pour arranger les choses, mais la laisser seule et abandonné je ne le pourrai pas non plus.

Une femme libre a dit...

Mélissa,
Finalement, je suis super contente d'y être allée. Elle était toute belle, centre d'accueil privé très bien tenu, une belle grande chambre avec salle de bain privée. Souriante, assise dans un fauteuil avec une marchette devant elle, habillée joliment et proprement et pas si perdue, avons-nous trouvé. Elle nous a reconnues et a eu plein d'interventions intéressantes. Ma 23 ans est venue avec nous, ce qui a aidé pour trouver le chemin. Après la visite, on est allées manger au restaurant, ma mère, ma fille et moi. Pendant qu'on était avec ma tante, il y a même un monsieur logé dans l'autre édifice, celui des autonomes, qui est venu lui rendre visite. Ce monsieur a une cuisinette et il fait lui-même ses repas. Pour ma tante, tout est compris. L'atmosphère est feutrée, élégante. Rien de déprimant vraiment. On va y retourner, c'est certain.

Michèle a dit...

J'ai 4 cousines, dont les parents sont décédés il y a quelques années. Ça fait trois ans qu'elles ne se sont pas parlé.

Les plus jeunes accusent la plus vieille d'avoir mis la main sur le "magot".

Ça me tue de voir ça. Mon époux et moi avons décidé de mettre nos volontés bien clairement sur papier, avec exécuteur neutre et externe.

On voit des fratries très proches, s'entre-déchirer pour quelques dollars...

Une femme libre a dit...

C'est une bonne idée de tout prévoir par écrit si jamais la tête ne suit plus, Michèle, l'argent, oui, mais aussi, comment on veut mourir. Je dis ça et mon testament n'est pas encore fait. J'ai un peu honte. Faut que je m'en occupe.

S'entredéchirer pour quelques dollars, oui, c'est en plein ça et c'est bien triste en effet.

Allez, courage, j'appelle le notaire.

Solange a dit...

C'est dans toutes les familles quand il y a de l'argent en jeu. Elle ne mérite pas d'être privé de visite, ce n'est pas sa faute.

unautreprof a dit...

Ma mère n'a pas laissé de testament clair, du moins, pas depuis 1978.
Je sens effectivement les tensions dans ma famille et je dois bien respirer pour ne pas embarquer là-dedans. J'ai droit à la moitié de tout. Mais bon...

On a heureusement eu le temps de demander à ma mère certaines choses ce qui a facilité, mais encore là, on peut toujours en oublier des bouts.
Morale : faire un testament clair.

Une femme libre a dit...

On a bien l'intention d'y retourner, Solange, maintenant qu'on sait où c'est et qu'on a vu qu'elle était contente de nous voir!

unautreprof a dit...

Les réactions ne sont pas seulement face à l'argent, y'a aussi le deuil, l'impression qu'en liquidant les objets et en faisant le ménage on jette la vie d'une personne qu'on a aimée. Certains ressentent le eoin d'agir vite, d'autres, lentement, et c'est dans tout ça qu'il faut se parler et essayer de se comprendre.
C'est aussi difficile de mettre en vente la propriété qui demeure un souvenir important, en même temps, ces sous considérables peuvent devenir plus attendus. Comme si le fait que nos dettes, emprunts, etc, soient allégés par l'héritage rationalisait un peu la mort. On se dit «Je donnerais tous mes sous pour la faire revivre, mais comme c'est impossible, les sous reçus vont adoucir certains stress et permettre une nouvelle qualité de vie» C'est un peu ça l'héritage. Ma mère quand elle me disait ce qu'elle me laissait, elle était soulagée de pouvoir me permettre de réduire mes hypothèques, me permettre de voyager, etc.
Y'a tout ça.

Bref. Pas simple. Émotif.

Une femme libre a dit...

Un autre prof, c'est important pour ceux qui restent, le testament. Je vais y voir et ce sera fait avant mon voyage fin avril. J'appelle le notaire!

Je pense faire gérer l'héritage de la plus jeune par son frère vu qu'elle ne sait pas compter. Je lui en ai parlé et il est d'accord.

L'autre qui a une maladie mentale et qui est sur l'aide sociale, c'est compliqué aussi. Je vais demander au notaire ce qui est le mieux dans son cas.

Et devrais-je laisser quelque chose spécifiquement pour Petit-fils à ses dix-huit ans?

Tout sera clairement énoncé en tout cas une fois les décisions prises. Première étape: le rendez-vous avec le notaire.

Une femme libre a dit...

Simple et émotif, absolument. C'est correct que l'argent adoucisse un peu le deuil. C'est effectivement pour améliorer la vie de nos enfants qu'on leur laisse quelque chose, sinon, on laisserait tout à des fondations qui en ont bien besoin elles aussi!

Une femme libre a dit...

J'ai écrit simple au lieu de pas simple par erreur mais en fait, c'est plutôt simple que pas simple!L'amour parental défie le temps et la mort et les seules personnes dont on se soucie encore même dans la mort, ce sont bien nos enfants!

Gen a dit...

Oh oui, très important le testament.

Et très important aussi qu'il soit juste envers les survivants.

Le testament de ma mère laissait tout à son conjoint (pas mon père), qui ne vivait même plus avec elle au moment de son décès. Ma sœur et moi étions à peine nommées dans le testament.

Ma mère avait des avoirs importants, qui datait de son mariage (et de son divorce) avec mon père, mais c'est le conjoint qui a tout eu. J'ai dû lui demander la permission pour avoir les bijoux et l'argenterie qui était dans la famille pendant des années. Ma sœur et moi nous sommes partagé une assurance-vie que ma mère semblait avoir oublié de mettre au nom de son conjoint. Pas des pinottes, mais pas une part équitable de l'héritage non plus.

Ce testament a confirmé ce qu'on avait pensé toute notre vie : pour ma mère, ses filles passaient après son homme. Ça a rendu le deuil très amer.

Alors oui, prenez rendez-vous chez le notaire. Et pesez bien vos décisions.

Une femme en santé a dit...

Du côté de mon père, ses 2 frères restants sont dans une maison pour personnes âgées. Le plus vieux dans un truc pour personnes autonome et l'autre dans une place qui donne des soins médicaux. Celui qui est dans un foyer pour autonome il a bien du plaisir, il a une blonde et il m'avoue qu'elle est jalouse car toutes les femmes lui courent après hahaha
Dans le temps des fêtes je lui ai fait plaisir, Bel Amoureux et moi avons resté pour le dîner avec lui, il n'a pas d'enfants, alors ça ne lui arrive pas souvent d'avoir de la visite pour dîner, alors nous avions une table juste pour lui et sa famille, il était bien fier.

MOi aussi je pense de plus en plus à faire mon testament et mandant d'inaptitude et aussi un truc de procuration, car apparement ça peux prendre bien du temps avant d'être déclarée inapte. C'est ma conseillère financière qui m'a suggérée cela.

Michèle a dit...

Gen, si je peux me permettre... c'est quoi une part juste ? Pour certains, ce sera un pourcentage au pro rata.

Pour d'autres, ce sera que le plus vulnérable reçoive tout.

Certains préfèrent laisser à des oeuvres, considérant que leurs enfants DOIVENT construire leur propre patrimoine.

Si la volonté de votre mère a été respectée, alors c'est juste, surtout si vous avez pu récupérer les souvenirs de famille.

PassionArts et plus... a dit...

On peut dire qu'on vit assez vieux du côté de ta mère... tu peux donc espérer d'avoir une longue vie! et surtout en santé!

Gen a dit...

@Michèle : Une juste part, c'est autre chose que rien du tout.

Et les testaments du genre "tout laisser au plus vulnérable" ou "tout laisser à des œuvres", ben selon mon expérience personnelle, c'est une maudite bonne façon de s'assurer que notre tombe soit pas visitée souvent et que la chicane pognera dans la famille. (J'ai travaillé quelques années dans des études de notaire, j'ai vu de jolis cas).

Sans compter que d'un point de vue économique, ne pas faire profiter les générations suivantes du patrimoine accumulé, c'est une belle connerie.

@Femme libre : Oui, excellente idée le mandat et la procuration. De toute façon, vous verrez, si votre notaire est bon, il vous conseillera. Pour dix-neuf ans, il suggérera sans doute que votre fils (ou une autre personne) gère l'argent qui lui sera laissé et lui verse un montant régulier (ou autre formule qui lui évitera de tout flamber ou de se faire arnaquer).

Pur bonheur a dit...

@ Gen: Je suis sidérée par ton histoire. Ta mère manquait vraiment de discernement, ou bien elle le fréquentait encore sans que tu le saches?? Sinon je trouve ça bien triste pour vous. J'en serais demeuré frustrée moi aussi! Souffrait-elle de maladie mentale à la fin de sa vie?

Une femme libre a dit...

Ce que je retiens de vos commentaires et je vous en remercie, c'est l'importance du testament clair. Un blogue, c'est donc utile des fois, souvent même! Merci de me brasser un peu. Je prends rendez-vous avec le notaire lundi. Aujourd'hui, c'est la peinture que je commence. Deux dossiers que je remets depuis des années. On se grouille. On ne sait pas ce qui nous pend au bout du nez. La mort, on ne veut pas y penser, mais elle fait partie de la vie et peut nous faucher en tout temps, vieille ou jeune. Merci encore.

Une femme en santé a dit...

C'est drôle j'ai dit cela dans mon entrevue à Radio-Canada. Oui oui rc sont venus m'interviewer parce qu'ils ont un spécial sur les histoires inspirantes et appartement je suis inspirante ;) une question était quel à été l'élément déclencheur cette fois-ci pour avoir réussi et j'ai parlé de Bel Amoureux qui a failli mourir à 42 ans et j'ai réalisé qu'on pouvait perdre la vie a tout moment et c'est pour cela que j'ai été au bout de mon rêve d'être mince.

Une femme libre a dit...

Vraiment, tu as été interviewée à Radio-Canada? Dans le cadre de quelle émission? Je veux écouter ou voir ça sans faute. Tu nous tiens au courant.

Oui, des fois, il faut des chocs, des épreuves pour mettre de vrais changements en branle.

Me semble que Mélanie a perdu beaucoup de poids à la suite de son diagnostic de sclérose.

Et toi, parce que ton mari a failli mourir...

Très intéressant tout ça. Fait réfléchir. Beaucoup.

Poursuivre ses rêves et atteindre ses buts. Maintenant.

Message fort.

Zoreilles a dit...

Je sais pas pourquoi, je n'ai pas lu ton dernier billet mais en arrivant ici, j'ai été tout de suite attirée par celui-ci. Il y aurait tant à dire...

Tu as bien fait d'y aller avec ta mère et ta fille, tu vois comme tu as été rassurée? Tu as même l'intention de retourner et je te félicite.

Des situations comme celles-là nous font réfléchir sur la vieillesse, celle de nos parents, la nôtre qui suivra, on l'espère, sinon l'autre alternative (la mort) est encore moins réjouissante!

Une femme en santé a dit...

J'espérais que tu lise mon message Une Femme libre. Oui Radio-Canada m'a interviewé mardi au centre de kickboxing. Ils ont des photos de moi avant, l'interview qui a durée 15-20 minutes, j'ai fas de l'entraînement seule avec mon entraîneur et ils ont filmé durant un cours. Le spécial sur moi va durer 2 minutes et 30 secondes. Je trouve qu'ils ont beaucoup de stock pour 2minutes 30 secondes lol. Ce sera au téléjournal, celui d'Ottawa-Gatineau. Si rien ne change ça devrait être le dimanche 9 mars à 6h30. As-tu Radio-Canada Ottawa-Gatineau ? On devrait avoir aussi le vidéo, seulement après ... Au pire il va être sur le site de mon école de kickboxing, car laisse moi te dire que ce fut une belle publicité pour eux ;) Je ne sais pas encore si je vais en parler dans mon blogue. Car c'est la vraie de vraie Une Femme en Santé qu'on va voir, avec le vrai nom etc ... Je vais voir. Mais toi ça ne me dérange pas que tu le saches et bien entendue les gens qui liront ce message ...

J'étais fière qu'on me demande cela. Mais après l'entrevue je me suis trouvé poche, mais vraiment poche, mais il y avait des gens qui écoutaient et apparement que j'étais bonne et il y avait des gens étranger et on m'a dit que j'étais attachante, c'est rare que je parle de moi comme cela au kickboxing, je croyais que l'histoire de Bel Amoureux était connu de tous, mais il semblerait que les seuls personnes qui le savaient ont gardé ça pour eux ... Alors je vais voir ce qui va ressortir dans ces 2min30sec et je déciderai si j'en parle ou pas ...

Une femme libre a dit...

Zoreilles,

Pas certaine que la mort chez soi, en bonne santé, d'usure naturelle, ne soit pas plus réjouissante qu'un placement parce qu'on manque d'autonomie.

Ma grand--mère maternelle est morte chez elle, dans son sommeil, à quatre-vingt-quinze ans. Elle habitait seule, une de ses filles vivait dans l'appartement d'en haut, la voyait tous les jours et était là en cas d'urgence. Mais des urgences, il n'y en avait pas, elle faisait son ménage, ses repas et nous recevait avec un gâteau fait maison jusqu'à la toute fin. Et c'était un plaisir de la visiter. Elle n'avait pas perdu sa vitalité d'esprit et faisait des blagues fines et intelligentes! Toujours de bonne humeur. C'est de son sourire dont je me rappelle encore.

Une femme libre a dit...

Une femme en santé,

Tu es devenue une vedette avec ta grande perte de poids!

C'est bien et tu es une mine d'or pour ton gym.

Ils le méritent. C'est toi qui as maigri mais quand même c'est cet entraîneur qui a su te guider et te motiver suffisamment pour que ça marche enfin.

C'est certain que la maladie de ton conjoint a été un moteur important. Il va comment? Ça fait longtemps que tu n'en as pas donné de nouvelles.

J'aimerais bien la voir cette vidéo! Tu me diras quand elle est disponible.

Une femme libre a dit...

Passionnarts et plus,

Du côté de mon père, c'est moins vieux. Et on a un problème familial de diabète, c'est donc particulièrement important que j'atteigne et conserve mon poids santé. Mon père est mort à 72 ans, très rapidement (5 semaines) d'un cancer du pancréas.

Une femme libre a dit...

Michèle et Gen,

Je sais bien qu'on est libre de donner notre héritage à qui on veut mais... faut faire un peu preuve de discernement.

Avant, on déshéritait le "mauvais enfant", pour le punir. Je ne sais pas si ça se fait encore. Le moment du dévoilement du testament demeure assez privé!

Il y a aussi des enfants qui attendent après le testament et donc espèrent la mort le plus vite possible du parent qui va leur léguer de l'argent! Pas joli mais ça existe. C'est d'ailleurs pour ce genre de chose qu'il est interdit de léguer quoi que ce soit à un soignant qui n'est pas de la famille. Des fois, je trouve ça dommage, parce que les personnes en centre d'accueil auraient peut-être de meilleurs soins si elles pouvaient faire miroiter leur héritage en récompense. Bien que... on tenterait peut-être aussi d'abréger leur vie pour récolter plus rapidement le magot!