lundi 7 mars 2011

Onzième livre du défi

J'avais déjà lu "Une saison dans la vie d'Emmanuel" au secondaire ou au cegep en lecture obligatoire. Je n'avais pas aimé mais n'arrive pas à me rappeler pourquoi. Trop loin. Alors quand j'ai vu un autre bouquin de Marie-Claire Blais dans la bibliothèque de ma mère en Floride, j'ai hésité. Il était petit et facile à emporter à la plage, alors je l'ai choisi et j'ai vraiment bien fait!

Le sourd dans la ville de Marie-Claire Blais, Éditions du Boréal, 1996, 187 pages

Quiconque a l'intention d'écrire devrait lire Marie-Claire Blais. Elle défie toutes les règles. Beaucoup de répétitions dans ses phrases et des phrases extrêmement longues, des pages entières pour une seule page, mais pas interminables, non, des phrases qui se terminent juste au bon moment, juste où et quand il fallait. Un talent. Marie-Claire Blais a et est un talent d'écriture. Naturel. Assumé. On l'imagine solide, fluide, droite, entière. Une oeuvre indiscutable. Même toute jeune, à ses premières armes, elle a gagné des prix. Pas de paragraphes dans ses textes. De la densité, mais qui danse. Une beauté d'écriture. Vraiment. J'ai été charmée. Je veux toute la lire.

Un petit livre donc, mais compact. L'histoire est là mais il ne faut pas s'y arrêter. Ne pas trop essayer de comprendre qui est qui, qui fait quoi, vers quoi tout cela va nous mener. Elle revient en spirale, l'histoire,finement, inexorablement, comme brodée avec de la dentelle solide, affirmée, efficace. C'est l'écriture d'une auteure qui a confiance en elle, achevée, cultivée, présente et confiante en ses personnages, sans complaisance. Le vieux Tim et son vieux chien, Florence la malheureuse, Mike et ses soeurs, la petite et la grande, Judith Lange, Berthe Agneli, madame Langenais et son mari qui a cassé ses lunettes. Et la mère Gloria, qui tient l'auberge et danse dans les clubs, celle qui rêve de voyage avec Mike, un voyage qui lui permettrait d'échapper à la mort.

Est-ce que je recommande? Absolument. Incontournable.

2 commentaires:

Marico Renaud a dit...

Tu me donnes le goût de relire une auteur que je n'avais peut-être pas su comprendre. Merci.

Une femme libre a dit...

En tout cas, moi, dans ma jeunesse, je n'y avais pas vu toute la beauté que j'y trouve en la relisant maintenant!