mercredi 7 mai 2008

La violence verbale

"Il you don't come here right now, I'll cut your head off!" La victime de cette violence verbale est une toute petite fille de deux ou trois ans qui a eu le malheur de s'éloigner de sa mère au guichet automatique. Il y a un autre client. Je ne dis rien mais je sursaute. La mère est toute jeune et fort jolie, la fillette adorable et habillée comme une princesse. La poussette est une Perego, pas donnés ces bidules-là. "Last chance!", crie la jeune mère. La petite s'approche alors. "Good choice", commente la jeune femme d'un ton tout aussi agressif et menaçant. Elles quittent. La mère pousse la poussette et la petite marche derrière. Aurais-je dû intervenir? Il me semble que oui. La violence verbale, ça fait très mal. Ça marque autant que les coups et puis les coups l'accompagnent souvent de toutes façons. Ne rien dire, c'est comme accepter. Pas trop fière de ma non-intervention. J'aurais pu, il n'y avait pas foule, un autre client, la jeune femme et moi. J'aurais dû dire quelque chose, désapprouver, doucement. Le bien-être des enfants, c'est l'affaire de tous.

13 commentaires:

Encre a dit...

Nous sommes tous devenus tellement tendus, stressés, agressifs... Hier soir, j'expliquais à F1 qui part vendredi pour une compétition sportive de cesser de se mettre de la pression et de se gâcher le plaisir qu'elle pourrait avoir à vivre ce beau moment, quelqu'en soit l'issue. À quoi elle m'a répondu que c'était bien difficile parce que tous les parents qui accompagnent leurs enfants aux pratiques leur mettent de la pression sur les épaules et disputent lorsque ils ne "performent" pas. - Même mon amie X... sa mère la reprend toujours... - Ça lui gâche son plaisir? Elle t'en a parlé? - Non, mais ça paraît que ça la rend triste.
J'ai l'air de m'être un peu éloigné de votre sujet, mais de si peu. Nous nous imposons des modes de vie si stressants et ce sont nos enfants qui en paient le prix.
Je me relis et je réalise que tout cela semble sorti de la bouche d'une vieille moralisatrice... :-( Ce n'est vraiment pas mon intention. Je trouve simplement que nous nous imposons bien des souffrances inutiles.

Françoise a dit...

Je sais que c'est difficile et qu'on se pose des questions, mais mon avis à moi, c'est qu'on se doit d'intervenir dans des situations pareilles. L'enfant, lui, n'a personne d'autre pour le défendre dans une telle situation, et de dire à un enfant qu'on va lui "couper la tête" est définitivement de l'abus.

C'est peut-être une question de culture, mais où j'habite (Berlin), si sur la rue quelqu'un crie après son enfant, le frappe, ou commets de la violence verbale à son égard, les gens interviennent immédiatement pour défendre l'enfant...

Je crois que dans des situations comme ça on a tendance à "freezer" mais c'est une bonne idée dy réfléchir et de se préparer pour la prochaine situation où on pourra intervenir.

Mon simple avis.

Une femme libre a dit...

@Encre. Les enfants sont de plus souvent uniques ou presque et ils vivent la pression des rêves jamais accomplis de leurs parents. Triste.

@Frankie. Je suis absolument d'accord avec vous et j'ai un rôle pitoyable que je déplore dans ce billet. Qui ne dit mot consent et j'aurais évidemment dû intervenir. C'est très bien que les gens de votre milieu interviennent pour protéger les enfants. Ici, les gens ont tendance à se mêler de leurs affaires.

Lud. a dit...

Je n'ai pu m'empêcher de prendre le temps de réagir à votre billet sur mon blog, chère femme libre. À mon tour, je raconte une histoire très différente de la vôtre...
C'est juste que c'est exactement à ça que j'ai pensé en lisant votre billet du jour. Il fallait que ça sorte...

Méli a dit...

Ah, c'est pas évident comme situation, sur le coup, on ne trouve pas toujours les mots... mais c'est pas drôle la violence verbale, j'ai pas divorcé pour rien et jamais plus je n'endurerai cela...

Miss Patata a dit...

C'est vrai que ce n'est pas évident...
On se dit: ils sont en publique et agissent de la sorte, imaginons-peu ce qu'ils font en privé!
Je me souviens m'être retenue d'intervenir une fois, remarquez bien je n'aurais peut-être pas dû me retenir, mais je ne sais pas, je pensais à l'humiliation que ressentirait l'enfant... Et un enfant ça aime toujours sa mère... Et si elle se vengeait une fois à la maison?
Mais c'est fort embêtant...

Solange a dit...

Je ne laisserais pas un enfant se faire maltraiter physiquement, mais pour les mots c'est plus complexe. Ils n'ont pas la même valeur pour tout le monde. Quand Yvon Deschamps ou Michel Tremblay parlent de leur enfance, ils ne semblent pas avoir été trop marqués par les mots qu'on leur adressait. Et c'est vrai que l'enfant peu être humilié si on dispute sa mère. J'aurais un peu peur d'un pays ou chaque individu devient policier.

Une femme libre a dit...

Lud, je suis allée lire votre billet bouleversant. La violence, psysique ou verbale ou psychologique, ça demeure de la violence et ça fait mal.

Méli, oui, c'est ça, les mots, il arrive qu'on ne les trouve qu'après. Je n'aurais pas agressé la mère, je lui aurais dit doucement qu'elle utilisait des mots très durs.

Oui, bien sûr, Miss Patata, l'idée ce n'est pas d'humilier l'enfant évidemment mais l'enfant aussi doit savoir que ce n'est pas acceptable pour tout le monde d'utiliser un langage violent.

Solange, je suis persuadée que de se faire dire qu'on va se faire arracher la tête, ça peut marquer autant et peut-être plus qu'une tape sur les fesses.

Anonyme a dit...

Peut-être vous aurait-elle coupé la tête??? Si elle agit ainsi en public, je me demande fort bien comment elle traîte sa fille dans sa maison. BRRRR!

Anonyme a dit...

C'est terrible ce que tu racontes... Les parents capitalisent tant qde trucs sur la tête de leurs enfants...

Une femme libre a dit...

Héhé! Vaut mieux en rire en effet, petite Fadette!

Fanette, les parents ont émormément de pouvoir sur leurs enfants quand ils sont jeunes. Parfois, c'est épeurant le mal qu'ils peuvent leur faire.

J'ai repensé à cette situation en essayant de relativiser un peu. Les paroles de la mère étaient malheureuses, nous en convenons toutes. Mais peut-être l'enfant malgré son air angélique avait-elle été exécrable toute la journée. Peut-être à d'autres occasions la mère lui manifestait-elle de l'affection? Peut-être l'enfant a-t-elle un père aimant, des grands-parents aimants, une garderie chaleureuse? Peut-être cette jeune femme n'est-elle pas la mère mais une gardienne d'occasion? Peu importe, j'aurais dû laisser savoir à cette personne que ces paroles étaient cruelles et inacceptables et je le ferai la prochaine fois même au risque de me faire couper la tête évoqué par Petite Fadette!

Em attendant, à mon plancher!

Françoise a dit...

Bon plancher :)

Mamzell_McJ a dit...

la violence verbale... Dieu que je connais. Elle a démoli ma vie et celle de mon fils... on se reconstruit et j'pense qu'on fait une pas pire job ;-))