dimanche 5 mai 2013

Froid

Je suis en froid avec une amie. On s'appelait presque tous les jours et depuis une semaine, pas de nouvelles. Pour une histoire de recherche de locataires. Histoire de locataires qui devient une question de valeurs. Elle est proprio et le logement au-dessus de sa tête est à louer en juillet. Elle me dit qu'elle cherche une personne seule. Pourquoi? Parce qu'une personne seule ne fait pas de bruit. Automatiquement? Que je lui demande. Une personne seule peut recevoir, marcher fort, mettre de la musique ou sa télé fort. Aucune garantie de paix parce que la personne est seule. Bon, c'est vrai, elle accepterait un couple tranquille mais avec un couple, il y a le danger des enfants et des enfants, là, il n'en est pas question.

Je pense qu'elle blague, je ris. Elle ne blague pas du tout. Un bébé qui pleure la nuit et court ensuite sur sa tête, c'est intolérable. Elle a droit au calme.

Ben voyons? Je renchéris. Lui rappelle qu'elle est grand-mère, qu'elle a été mère avant, lui parle des difficultés majeures que ma fille a eues pour se trouver un logement avec son bébé, de l'injustice de la chose, du fait que j'ai dû endosser pour son logement actuel et qu'il est cher en plus.

"Avec un enfant, il faut un bas. C'est un manque de respect de vouloir louer un deuxième étage et déranger tout le monde avec un bébé. Mon fils à moi, il s'est acheté une maison quand il a eu sa fille."

-Allons, P, tu blagues? Tout le monde ne peut pas s'acheter une maison et les bas sont super difficiles à trouver. Quand tu as eu ton fils et moi le mien, on était à logement. On ne les laissait pas courir pour ne pas déranger les voisins, on les emmenait au parc. On ne les laissait pas trop pleurer non plus. Mais on avait un toit. On ne peut pas discriminer contre les enfants, c'est immoral et c'est même illégal. La régie du logement l'interdit. En fait, le mieux pour les familles, c'est de cacher qu'elles ont des enfants, je le vois bien et c'est même ce que j'en étais venue à conseiller à ma fille à moi."

Alors là, c'est la colère et le déferlement: "Je m'en fous de la Régie du logement! Je m'en fous totalement. Je suis chez moi et je vais choisir qui va habiter sur ma tête et ça ne sera certainement pas un enfant. Je paie des taxes. Je suis rendue à soixante ans, j'ai le droit au repos et au calme. J'ai déjà de la misère à dormir, je vais pas empirer mon cas avec des pleurs de bébés. Je ne suis pas le bien-être social ni une oeuvre de charité. Je veux la paix! Tu peux bien parler, tu vis dans un condo, tu n'en as pas de bébé sur ta tête, toi."

J'ai eu envie de lui répondre que je n'avais aucune emprise sur qui habitait sur ma tête et que si le condo du dessus était vendu à une famille, bien sûr qu'un bébé pouvait y habiter. J'ai eu une maison à revenus pendant 25 ans et je n'ai jamais discriminé les familles, ça ne m'est jamais passé par l'idée. La mixité sociale, c'est important et les enfants, c'est la vie.

Mais j'ai plutôt terminé l'appel. Assez froidement.

Et là, aujourd'hui, je ne sais plus. Je ne veux pas vieillir comme ça, en ne me souciant que de mon sommeil et de mon nombril. Mais je dois faire preuve de tolérance. Si je continue, je n'en aurai plus d'amies. Je me suis chicané avec une autre également mais c'est déjà raccommodé. Parce qu'elle voulait que sa fille de 17 ans s'occupe de sa soeur et la sorte. Elle a une déficience intellectuelle, la soeur en question et je trouvais ça trop lourd d'imposer à sa fille d'emmener sa soeur handicapée avec elle quand elle sortait en groupe avec ses amies. J'ai défendu la 17 ans (que je connais et aime, c'est une amie de Dix-huit ans), mon amie en a été vexée mais là, c'est arrangé.

C'est probablement mieux que je coupe les contacts du moins pour un temps avec l'amie-qui-ne-veut-pas-d'enfants-sur-sa-tête parce qu'on s'entretient dans une espèce de mal-être. Elle se plaint beaucoup de vieillir, elle veut voyager mais n'a pas le courage de le faire, elle dit tout le temps "À notre âge..." et j'ai l'impression qu'elle a cent ans. C'est la personne que j'appelle quand je me sens déprimée, parce que je sais que la déprime, elle connaît ça et je me sens comprise. Comprise mais pas aidée. On s'influence négativement l'une l'autre.

17 commentaires:

Une femme en santé a dit...

Quand j'ai commencé à travailler avec mon thérapeute j'ai perdus des amies et certaines ont été blessées par la nouvelle moi. Maintenant que j'ai perdue du poids l'histoire recommence. Être soi-même et non plus celle qui essai de plaire ça dérange et ceux et celles qui restent sont en quelque sorte mes vrais de vrais amis. Moi aussi je m'en suis inquiété, je ne suis demandé si je devenais difficile maintenant que j'étais dans la quarantaine et je me suis aussi inquieté d'etre seule dans ka vie. Mais hier Bel Amoureux m'a fait une remarque sur les nouveaux ami(e)s qui entraient dans ma vie, il disait qu'il trouvait ça cute à 41 ans de pouvoir faire cela, il y la belle La Moringue et quelques filles de mon cours de kick boxing.
Mais je suis d'accord avec vous quand ça arrive c'est déroutant et ça fait un peu peur.

Une femme libre a dit...

C'est drôle parce que ça ne me fait pas si peur que ça. La solitude, ça s'apprivoise. Hier, je marchais et vraiment, c'est avec moi-même que j'avais envie d'être. Bien sûr, être seule tout le temps ce serait malsain, l'être humain est social. Mais maintenant que j'ai ma fille à temps plein, de la compagnie, j'en ai plus que j'en veux hehe!

Faire le ménage de son entourage, se faire de nouveaux amis également, c'est positif!

Dire que c'était si difficile au début le kickboxing et voilà que tu as des amies kickboxeuses maintenant! Et il me semble que c'est depuis que tu en fais du kickboxing que le poids a décollé, non?

Nanou La Terre a dit...

J'endosse aussi tes valeurs Femme Libre. Cette amie , est-ce vraiment une grande amie ou connaissance? Différence.
À 34 ans j'ai vécu une situation similaire à ta fille. Difficile de trouver un logement, seule et enceinte de 34 semaines, et ce, même si je n'avais jamais payé un seul loyer en retard. Je me sentais comme Marie qui cherchait un toit, un nid pour son bébé... Les gens sont remplis de préjugés, c'est incroyable...

Une femme libre a dit...

Je la connais depuis la jeune vingtaine. Une Anglaise rencontrée en Espagne. On était un groupe d'amis. Tombée en amour avec un garçon du groupe, elle est tombée également enceinte et s'est retrouvée à Montréal pour se marier avec un jeune homme qu'elle n'avait vu que quinze jours en vacances! Elle était le première d'entre nous à avoir un bébé et je l'ai donc bercé son costaud de garçon chevelu!

On s'est plus ou moins perdues de vue pendant une vingtaine d'années et puis elle est réapparue quand j'ai commencé mes adoption, s'y est intéressée. Son mari souffrait d'une maladie mentale, c'était dur. Elle s'est séparée, est tombée en amour avec son patron marié, ou l'inverse, hehe! Une grande passion. La femme du patron est morte et ils ont voyagé beaucoup, cet homme et elle. Mais voilà que lui aussi souffre de maladie mentale. Jalousie maladive, mais vraiment maladive. Du style qu'il peut l'accuser encore et encore et pendant des semaines et des mois et la réveiller la nuit pour qu'elle avoue, d'avoir couché avec le plombier ou bien avec un de ses étudiants. Il est fou! C'est lui qui l'a laissée en plus, parce qu'elle avait couché avec le peintre de l'appartement et qu'il ne pouvait pas lui faire confiance.Il la traitait de saloppe, de putain, d'obsédée. Bon, elle en est débarrassée mais le plus incroyable, c'est qu'elle lui rend encore visite de temps en temps.

Une femme libre a dit...

Pas vrai là qu'elle a couché avec le peintre de l'appartement! C'était dans sa tête malade à lui.

Son fils qui habitait avec sa femme le logement au-dessus de sa tête est déménagé quand ils ont eu un bébé.

Depuis que le chum et le fils sont partis et qu'elle ne travaille pas, elle devient de droite. Va beaucoup au cinéma. On partageait ça le cinéma. Et la déprime. Rien de positif. Vieillir ne lui va pas bien. Pas physiquement. C'est vraiment une belle femme, mince et avec du style. Mais moralement, ça ne va pas très bien. Et je peux m'identifier facilement à ça et ça me fait peur.

C'est l'exemple parfait de ce qu'il ne faut pas faire. S'isoler. Boire du vin pour combler la solitude. Parler sans arrêt de voyages, lire là-dessus, ridiculiser les voyages organisés mais ne jamais partir. Rester chez soi et rêver de voyages qui ne se font pas.

Bref, c'est une prise de conscience pour moi. Je veux quoi? Je fais quoi pour juger les autres?

Je m'en vais au yoga ce matin, c'est déjà ça! Une action à la fois... ;o)

Une femme libre a dit...

Je fais quoi moi de ma vie et de mon temps pour me permettre de juger les autres, voilà ce que je voulais dire!

Je me sens en ébullition avec le printemps-été qui nous enchante. J'ai acheté des immenses plants de tomates déjà en fleurs alors oui, je pourrai en cueilir dans deux ou trois semaines, alors oui, oui, c'est l'été!

Mélanie a dit...

quand j'ai appris pour ma sclérose, j'ai fait un ménage dans ma vie et dans les amis .. Ceux qui ne m'apportaient rien, je les ai écarté .. J'ai décidé d'être heureuse comme tu l'as si bien dit et ce fut la première étape..

C'est la plus belle décision que j'ai prise, la avec ma perte de poids et ma nouvelle attitude positive, d'autres ce sont éclipsés et c'est bien correct aussi ..

J'essai de m'entourer de gens comme moi qui font attention à leur corps, leur santé et qui pense positivement ..

Laisse le temps faire, peut-être verras-tu que c'est mieux ainsi. Pas facile pas contre, les gens ne comprennent pas toujours.

Une femme libre a dit...

Choisir d'être heureuse, c'est ça... quelles que soient les épreuves, en faire un moteur de ces épreuves.

Le chum de ma plus vieille vient d'appeler. Elle prend des drogues dures à la planche, pas vrai ce qu'elle m'a dit. Et elle est dans un trip sexuel à la chaîne avec des inconnus rencontrés sur le net. Trip intensif. Sans condoms. Il la quitte.

Je peux faire quoi? Rien du tout. Il dit de ne pas l'appeler pour ne pas qu'elle sache qu'il m'a parlé. Tant pis, je l'appelle quand même et je lui ai dit. Je vais lui offrir quoi?... pas certaine. En tout cas, pas de jugement, pas d'accablement. Juste lui dire que je suis là peut-être.

Et ne plus y penser (du moins essayer) et choisir d'être heureuse.

Une femme libre a dit...

Je lui ai proposé La Maison Jean Lapointe. Je paierais pour ça même si c'est très cher. C'est sa fête bientôt. Elle a dit qu'elle préférait recevoir 200$! Pas cette année, ma belle, je garde mon argent pour la maison Jean Lapointe. Quand tu voudras, quand tu seras prête.

Mélanie a dit...

haa! caline j'espère vraiment mais vraiment qu'elle prendra le cadeau de la vie que tu lui offres ...

Une femme en santé a dit...

Calins virtuels ma belle

Pur bonheur a dit...

J'espère aussi qu'elle ira en désintox. Il faut qu'elle atteigne SES bas fonds. Pas facile pour son entourage, son chum, vous. Ça doit vous donner de l'inquiétude, mais bon, votre idée est la bonne. Ne pas céder .

Une femme libre a dit...

Je n'ai pas à céder, Pur bonheur, elle ne me demande rien!

Merci, Une femme en santé.

Pas intéressée par mon offre pour le moment, Rosabelle. Un jour à la fois!

Nanou La Terre a dit...

Femme Libre, comme je compatis... Idem pour moi aussi avec Fafouin. Jamais d'argent prêté ou donné, il va le boire et le fumer. Trip sexuel en chaine.

Zolasoleil a dit...

Dans le fond elle est chez elle mais pas totalement, c'est aussi ça être propriétaire d'un immeuble à revenus.
Peut-être devrait-elle aménager à l'étage, elle bougerait plus et serait certaine de ne pas se faire marcher sur la tête!

Une femme libre a dit...

Ton fils est sorti de prison, Nanou?

Une femme libre a dit...

Exact, Zolasoleil, quand on a un immeuble à revenus et qu'on l'habite, il faut composer avec les locataires, ça fait partie du deal! Et même en condos, on a des voisins et on a encore moins de recours s'ils sont bruyants.

Je ne lui ai pas reparlé encore. Je n'en souffre pas. Le froid perdure. Elle a une cour dont elle profite beaucoup alors ça me surprendrait qu'elle monte à l'étage mais je trouve que c'est une bonne idée!