lundi 30 juin 2008

Embûches

Je le sais en bonne partie ce qui me fait me sentir si moche. Le cours de professeure de yoga. Si je n'en avais pas abandonné un, j'abandonnerais sans me poser de question. Je me sentirais soulagée, libre, conséquente avec ce que je ressens et je m'inscrirais à un autre cours meilleur selon moi et je passerais un bel été insouciant. Mais j'ai déjà abandonné un cours qui ne me satisfaisait pas totalement et qui était trop long selon mes critères à moi. Et je le savais bien que celui-ci n'était pas parfait, la perfection n'existe pas en ce monde mais là, je déteste carrément y aller, j'angoisse à l'idée de la prochaine journée interminable qui s'en vient. Ça me gâche la vie et en plus, j'en suis rendue à détester faire du yoga.

La vie est difficile, il faut pervévérer, on n'a rien pour rien, le courage fait l'individu fort, quand on veut on peut, c'est un dur moment à passer mais il aura une fin, tu seras contente de l'avoir fait, pourquoi ces messages que je me donne ne me convainquent-ils pas du tout? Quand je pense à appeler pour annuler tout ou bien à ne pas appeler et à ne pas me présenter tout simplement au prochain cours, je ressens une espèce d'extase, un soulagement total et un grand sourire s'étampe dans ma face. Or, je sais bien que ce sourire ne sera pas éternel, que je me sentirai éventuellement nulle d'avoir lâché. En fait, je me sens nulle de continuer aussi, de perdre du temps précieux à écouter un discours ésotérique, flyé, intransigeant avec lequel je ne suis pas d'accord, à m'écraser les fesses sur une chaise en regardant l'heure s'égrener si absolument désespérément lentement, à me dire que je passe une épreuve et que je vaincrai et à sortir de là à six heures en courant, comme un cheval fou enfin libéré.

12 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour FemmeLibre,

J'ai acheté, il y a un bout de temps, un CD audio dont le titre était "OUI ou NON" et qui traite de la difficulté qu'éprouvent certains à prendre des décisions. Un des éléments-clé chez ceux qui sont pris avec cette difficulté est lié au stress de devoir prendre LA bonne décision et le risque de se tromper.

Une façon de sortir de cet enfer consiste à cesser de viser LA décision parfaite et se contenter de prendre des "décisions qui améliorent la situation".

Si après une décision, on se retrouve dans une situation meilleure, même si elle n'est pas parfaite, on aura gagné quelque chose.

Vu d'ici, à moins d'avoir un plaisir fou à vous maintenir dans une situation qui vous rend plus malheureuse qu'heureuse, je ne vois honnêtement pas pourquoi vous ne dites pas bye bye à ces cours qui ne vous conviennent pas.

Est-ce si dur de vous plaire à vous-même?

La Grande FemmeLibre devrait donner congé à la Petite pour l'été. Elle a bien mérité quelques semaines de vacances, non?

Une femme libre a dit...

Tout simplement parce que j'aimerais bien (il me semble) enseigner le yoga et ces heures de torture vont m'emmener vers ce but, le rendre concret et réalisable. J'aurai un diplôme de professeure reconnu. C'est pour ça que je souffre.

"Est-ce si dur de vous plaire à vous-même?"

Ouais, je pense que c'est pas mal dur en effet et je trouve aussi que vous posez de très bonnes questions, mon cher Pierre. ;o)

Voyez-vous, si j'abandonne, pas certaine que je deviendrai prof de yoga un jour, j'ai tout de même cinquante-cinq ans depuis hier. Ce n'est pas la fin du monde, je sais bien.

Méli a dit...

Bonne fête en retard... Est-ce qu'il en reste bien long ?

Ma mère m'a dit un jour : la meilleure décision est celle que l'on prend... Pas facile cette situation, j'ai abandonné un cours un jour, il m'était tellement lourd et pénible et je ne le regrette pas, même s'il m'a coûté mon prêt étudiant car je n'étais plus considérée à temps plein... mais j'ai éprouvé un tel soulagement à le lâcher, mais bon, j'ai pu en faire un autre sans que ça me retarde trop dans mon cheminement... Alors, bon courage... Il faut parfois en effet souffrir pour atteindre un but, qui lui nous satisfera !

Solange a dit...

Quand on fait du yoga, le corps et l'esprit doivent être en harmonie. Si ces cours vous enragent, ils vous nuisent, vaut mieux les laisser. J'ai commencé à enseigner le yoga chez Suzanne Piuze 2 ans avant d'avoir le diplôme. Je donnais des cours dans des centres de loisirs sans qu'on me demande si j'avais un diplôme. Il suffit de mentionner les écoles que vous avez faites. Ça ne veut tellement rien dire ce bout de papier. Si vous voulez vraiment l'enseigner lancez-vous et ça va marcher.

Anonyme a dit...

Je dirais moi aussi de foutre le camp au plus vite de ce cours!Cela ne fera que vous éloigner du yoga et vous bourrer la cervelle de notions ésotéro-baba. Fuir n'est pas toujours négatif, c'est même souvent un réflexe très positif et très sain.

Encre a dit...

Vous voulez être professeur de yoga? Je suis certaine que vous seriez excellente. Mais peut-être n'avez-vous simplement pas trouvé le cours qui vous convient, le professeur qui vous convient.

Vous dites avoir peur de laisser tomber une deuxième fois. Vous ne vous seriez donc donné qu'une seule chance pour trouver un style, une approche qui convienne? C'est peu, vu l'enjeu (il ne s'agit pas de choisir un grille-pain). C'est également peu si on considère que vous n'êtes pas une poule à caser dans un poulailler mais un individu avec ses aspirations propres qui cherche une pratique qui réponde à ses aspirations et non un être anonyme qui doit à tout prix se laisser caser dans un cours qui n'a pas à satisfaire des aspirations personnelles. (Tsé le genre de cours où on fait des graphiques, algorithmes, colonnes de comptabilité et autres choses passionnantes ;-) :P )

Anonyme a dit...

Une jeune fille toute jeune, mais toute sage aujourd'hui m'a dit ceci (peut-être cela sera de bons conseils, qui sait)...

Il y a le coeur et il y a la tête. La tête, c'est fait pour trouver une solution, le coeur, pour prendre des décisions - et non l'inverse.

Suis simplement ton coeur, puis trouve des solutions avec ta tête(c'est bête, c'est dit et redit, je sais, mais parfois faut se le faire répéter.)

Une femme libre a dit...

Oui, il en reste bien long, Méli! Je n'ai que le tiers de fait.

Suzanne Piuze était une grande yogi, Solange et le yoga était une seconde carrière pour elle, tout comme ce le serait pour moi. Les choses ont bien changé pour ce qui est du yoga. Les cours de prof sont une mine d'or pour les écoles, les élèves payant deux ou trois mille dollars et parfois plus pour une formation de deux cent heures, les cours de profs se multiplient et les profs formés aussi. Alors, essayer de travailler sans diplôme devient pour ainsi dire impossible. Et puis, je veux une formation rigoureuse avant de me lancer, je veux me sentir en terrain solide.

Merci du conseil,Corto. J'ai beaucoup fui dans ma vie. Cette fois, j'ai comme besoin d'affronter mes peurs. En fait, je ne sais pas trop, je ne sais pas bien, je suis dans le marasme le plus complet et puis pas de chum pour me changer les idées, vous comprendrez certainement qu'il est difficile de prendre une décision éclairée dans ces conditions. ;o)

Ouais, Encre, sauf que le cours "idéal", celui qui satisfera mes aspirations les plus profondes, n'existe pas. Faut faire avec ce qui est là. L'autre cours non plus, je ne le trouvais pas parfait et ce sera tout certainement le cas du prochain si prochain il y a. Vous comprendrez que je nage encore dans l'indécision. (soupir et damnation)

Je l'aimerais bien cette toute jeune fille, Circé! Merci de me partager ses pensées.

Pur bonheur a dit...

Pfff! Juste à te lire et je sens que je déteste le yoga :o) !
Tu as un esprit de sacrifice hors de la moyenne, moi maintenant, quand je déteste quelque chose, je décroche!
Je comprend ton point de vue , mais ciel comme c'est pénible! Et comme disait l'autre, les diplômes...

Méli a dit...

Ouais, c'est un mauvais moment à passer mais si le but te tient à coeur, ça vaut la peine... On n'a rien pour rien dans la vie... Bon courage !

Anonyme a dit...

Bonjour FemmeLibre,

Je comprend mieux vos tourments. Par ailleurs, si ça peut vous être d'une quelconque utilité, les meilleurs profs que j'ai eu, au cours de ma vie n'ont pas été ceux qui détenaient le plus de diplômes, mais bien ceux qui étaient les plus passionnés par ce qu'ils enseignaient.

Une femme libre a dit...

Pas décidé encore si je persévère ou pas, Pur Bonheur. Je mets tout ça sur la glace. Pause.

Merci, Méli.

Ce diplôme, c'est pour moi que je le veux d'abord et avant tout, Pierre.