dimanche 12 avril 2015

Problèmes d'apprentissage et leurs conséquences

Ma fille en a une pelletée, dont la dysphasie qui fait qu'elle ne comprend pas toujours bien les conversations et messages. Ainsi, elle a bien expliqué au clsc qu'elle avait été victime de violence conjugale et a montré la carte du constat de police. S'en sont suivis des trucs qu'elle ne comprend pas. La police a été appelée par le clsc pour avoir plus d'information et la policière a expliqué que ma fille avait refusé l'aide du clsc parce qu'elle avait déjà une psychologue à l'école. Tout a été long (je répète ce qu'elle m'a raconté), on lui a donné des papiers pour le Cavac et elle n'a aucune idée si elle doit rappeler pour prendre rendez-vous pour avoir de l'aide (ils lui ont peut-être dit ça, mais peut-être pas non plus, elle n'en a plus aucune idée) ou bien attendre, quoi? Elle ne sait pas non plus. Tout est confus. Ils lui ont parlé beaucoup ce qui fait qu'évidemment, elle n'a rien retenu. J'aurais dû y aller avec elle mais quand j'y vais avec elle, je me fais accuser de la traiter en bébé. Elle aura vingt-et-un an dans quelques semaines. 

Elle veut refaire sa chambre, la peinture, la décoration, tout. Des couleurs foncées que moi je n'aimerai pas et que j'aurai à repeindre à son départ. Je lui dis qu'elle ne va pas passer sa vie chez maman et que la décoration pourrait nous plaire à toutes les deux, pourquoi pas? Me répond que dans son état, avec le peu de choses qu'elle est capable de  faire, elle passera sa vie chez maman. Personne ne voudra d'elle et ceux qui veulent d'elle la maltraitent. 

Elle est retournée à l'école depuis plus d'un an maintenant. Aucun progrès, zéro. même pas un pré-test de fait. Elle a encore le premier cahier de mathématiques et le premier cahier de français et ils ne font aucune autre matière avant d'avoir complété le niveau de scolarité du primaire. J'écris ça et j'ai envie de pleurer. Mais je ne pleurerai pas et je vais prendre sur moi et trouver de l'espoir en quelque part. Au moins, ici, elle est en sécurité ce qui est très bien. 

Et puis, les tests its ont bel et bien été passés et elle attend les résultats, de ça elle est certaine et a bien compris. 

26 commentaires:

S@hée a dit...

Elle est consciente de ses problèmes et de la maltraitance, point positif.

Qu'elle ait besoin de refaire sa déco de chambre son univers, je le comprends très bien. Et perso, je le respecterais.

Gérer d'aussi importants troubles d'apprentissages, ce doit être tellement difficiles. Pour elle et pour toi. L'école ne sert-elle qu'à la remettre en face de ses limites ?

Pour le moment, elle a besoin d'un cadre rassurant, que tu lui donnes. Laisses la guérir. Et si elle veut le faire dans des couleurs foncées, c'est son choix. Sa chambre, c'est son espace à elle. Est-ce si dramatique de repeindre en clair plus tard ?

Je crois qu'elle a déjà travaillé non? Elle pourra éventuellement occuper un emploi, ou deviendra vieille fille qui s'occupe de sa mère vieillissante (je rigole).

Mes pensées pour vous deux.

Une femme libre a dit...

Elle a déjà fait un stage rémunéré pour personnes ayant des problèmes d'employabilité. Six mois. Mais on n'a pas droit à répétition à ce genre de truc car l'idée, c'est de donner un coup de pouce pour que la personne trouve et garde un "vrai" emploi.

Elle a été mise à la porte de tous les autres emplois qu'elle a trouvés. Pas assez vite, ne comprend pas les consignes. Et à chaque fois, sa confiance en elle en était diminuée.

Oui, oui, on va peindre comme elle veut. À mon retour de voyage. En fait, c'est plutöt bon signe qu'elle ait des projets, quels qu'ils soient.

Merci pour tes pensées.

Pur bonheur a dit...

Dans ma banlieu il y a un Dollorama et j'ai remarqué qu'ils embauchaient parfois des personnes comme elle comme étalagiste. Ce n'est pas un job compliqué et elle n'aurait pas affaire au public.
Je dis ça comme ça.

Une femme libre a dit...

Pur Bonheur,

Merci. On va aller voir ça (si elle veut, si elle veut!)

Michèle a dit...

Héhé.. Tu es contente de la savoir en sécurité mais sûrement moins de l'entendre dire qu'elle va rester avec toi tout le temps.

J'ai une fille de cet âge, sans limitation et c'est difficile à supporter.

On ne peut pas vivre en "colocation" car la relation parent-enfant est toujours vivante, et materner un adulte, c'est moche.

Ça me rend folle de rentrer de travailler, la vaisselle du déjeuner pas faite, car pour jeune fille, c'était une journée "beauté", masque d'argile, bain moussant, manucure.. Donc pas eu le temps d'aller porter des CV. :/

Je trouve qu'Émilie a raison. L'école sert à quoi ? Son plafond est peut-être atteint.

Je sais que tu n'as pas envie de materner une éternelle ado..

Est-ce qu'officiellement, elle est considérée comme handicapée ?

Tu connais bien les programmes et les ressources, je sais, mais j'ai en tête des métiers qu'elle peut exercer. Aide-éducatrice, si elle aime les enfants, aide-cuisinière dans une cafétéria, des métiers en lien avec l'esthétique.

Il y a l'organisme ROSEPH qui match les employeurs et les employés potentiels.


Nanou La Terre a dit...

Et bien Femme Libre,
je lis les commentaires ici et beaucoup de ressources proposées pour vingt ans. Elles ont gentilles tes lectrices et sensibles aussi.
Pour le reste, je comprends ton coeur de maman et te peine...Psitt, te rappelles-tu de tes mots fétiches? Moi, 'en connais un: "acceptation." Et il fait beaucoup de bien xxx Courage mon amie xxx

Une femme libre a dit...

L'organisme ROSEPH, c'est un organisme pour les personnes handicapées,or ma fille n'a aucun diagnostic de personne handicapée. Elle n'a pas de déficience intellectuelle. Si c'était le cas, il y aurait automatiquement des services de mis en place. Elle aurait droit à l'aide sociale, aurait une t.s au dossier, droit à des ateliers supervisés, des emplois adaptés, un appartement supervisé. Je le sais car j'ai des amies qui ont adopté et qui ont eu droit à tous ces services avec un diagnostic de déficience intellectuelle pour leur enfant. Il y en a une qui a une fille exactement du même âge que ma fille, elle est dans une maison spéciale avec des éducateurs et elle la prend une fin de semaine sur deux. La mère ne paie rien, le bien-être couvre la pension de sa fille. Elle peut partir en voyage sans inquiétude, quelqu'un veille sur sa fille.

Une femme libre a dit...

Je vais avoir l'air de cracher sur tout ce que tu proposes, ma chère Michèle et je sais que tu veux m'aider et je t'en remercie de tout mon coeur mais tout a déjà été essayé. Tu te doutes bien que je me creuse la tête depuis plusieurs années déjà pour trouver un débouché de travail à ma fille. Faut pas oublier qu'elle n'a pas terminé sa deuxième année.... primaire! Ne sait pas compter, sait lire mais ne comprend pas ce qu'elle lit. De nos jours, même avec un secondaire, difficile de trouver du travail. S'occuper d'enfants, non, elle n'a jamais voulu. Un à la fois, comme quand elle garde son neveu, c'est son maximum. Et même aide éducatrice, il faut une formation. Aide à la cuisine, elle n'est pas assez vite. Faut travailler vite dans une cuisine. Ça ne l'intéresse pas non plus mais si elle était capable, mausus, intérêt ou pas, faudrait qu'elle le fasse. Les métiers en lien avec l'esthétique, coiffeuse ou esthéticienne il faut un secondaire trois avant de faire cours. Je répète qu'elle en est très loin, elle n'a pas son primaire. J'ai bien essayé de contourner le problème en l'envoyant de force faire un cours d'ongles dans une commission scolaire. Elle détestait et a quitté avant la fin. Ce qu'elle aimerait, c'est travailler dans un bureau. J'ai essayé de forcer mon frère à l'engager, en m'humiliant et en mettant presque à ses genoux. Pas eu de nouvelles.

Une femme libre a dit...

Je vis ça un jour à la fois. De toutes façons, elle est en convalescence pour le moment. Choc post-traumatique. Pas trop le temps de lui parler de se trouver un job. L'école sert à quoi? À la faire lever le matin (bon, j'avoue que ça ne marche pas tout le temps! ;o)
À lui faire voir du monde de son âge qui ont aussi des problèmes d'apprentissage, donc à lui procurer une vie sociale.
A avoir accès à une psychoéducatrice qui l'a aidée à se sortir d'une relation violente.
Pour ce qui est de l'apprentissage, non, ça ne sert pas à ça. Mais au moins elle a un cadre, des amis, un environnement qui la sort de la maison. C'est déjà ça et c'est beaucoup.

Une femme libre a dit...

Me semble que ça fait des années et des annnées que je parle des problèmes d'apprentissage de ma fille.

Me semble pas, c'est le cas!

Une femme libre a dit...

Nanou la Terre,

Oui, acceptation. Accepter ce qu'on ne peut changer. Oui.

Une femme libre a dit...

Nanou la terre.

Mais c'est si difficile. Simple mais difficile.

Michèle a dit...

Je ne voulais pas te vexer Femme libre, j'ai été maladroite et j'en suis désolée. Je sais bien que tu dois avoir exploré toutes les ressources.

Ce que je comprends, c'est que la dysphasie sévère peut être plus handicapante qu'une déficience intellectuelle légère et qu'il y a beaucoup moins de ressources.

En France, c'est considéré comme un handicap. Pas ici ?



Une femme libre a dit...

Je ne suis pas vexée, je suis frustrée, triste et malheureuse que ma fille n'ait pas plus de débouchés.

Non, sa dysphasie, dysorthographie, dyslexie, trouble de l'attention et dyscalculie ne la classent pas parmi les personnes handicapées. Elle n'a donc droit à rien du tout et est considérée apte au travail. Dans les vrais faits, elle ne l'est pas. Dans un emploi adapté, ce serait possible mais des emplois adaptés,il n'y en a pas pour les gens ordinaires. Ordinaire, elle ne l'est pas, on le sait mais son statut est celui d'une personne ordinaire.

Alors, elle a décidé de se marier et d'être une femme au foyer et on dirait bien qu'elle est (était) prête à endurer pas mal de sévices pour se prévaloir de ce statut.

unautreprof a dit...

Tu sais que je travaille maintenant avec des dysphasiques. C'est pour moi un certain choc de voir combien ils peuvent ne pas saisir certaines choses qui étaient toutes simples pour mes dyslexiques, combien l'oral est atteint, que ce soit l'expressif ou le réceptif. Surtout le réceptif. Quand on fait des résolutions de problèmes, ayaye, j'en perds mes cheveux!

Dans notre c.s., ce sont pour ces élèves au primaire où je pense que l'on trouve les classes les mieux adaptées, du moins, dans les troubles qui ne sont pas reconnus comme des handicaps (ratio de 10 élèves et classement rigoureux), mais tout tombe plus ils avancent avec l'âge. C'est désespérant.

Là, je parle comme prof. comme maman, j'en e sais pas comment on peut se sentir. Beaucoup de travail d'acceptation.

J'espère quand même Femme Libre que ta fille trouvera quelque chose qui lui plait.

Mais oui, maintenant, qu,elle se repose, surtout que les révélations semblent de plus en plus troublantes.

L'école pour le cadre et la vie sociale, je comprends bien. Avoir un réseau est un facteur de protection dans la vie.

Une femme libre a dit...

On a essayé le Y des femmes qui a un programme d'employabilité lui aussi. Ils ont une boutique et apprennent aux femmes la vente, la mode et la caisse. On l'a refusée en lui donnant des ressources pour.... maladie mentale. La dame épaisse et stupide (pas vue mais je la déteste) ne savait pas qu'il y avait une différence entre maladie mentale et troubles d'apprentissage. Quand elle a vu que ma fille ne savait pas compter du tout, ce qu'elle a vérifié devant tout le monde, elle l'a renvoyée avec pitié et dégoût (mots employés par ma fille qui est rentrée tremblante, humiliée pour aller vomir dans la toilette).

Une femme libre a dit...

Un autre prof,
Ma fille n'a pas eu droit aux classes spéciales pour enfants dysphasiques parce qu'au début, on ne parlait que de dyslexie dans son cas et de trouble de l'attention. Toute la panoplie des autres troubles s'est ajoutée par après quand elle a été réévaluée à Vanguard.

Une femme libre a dit...

Michèle,
On a essayé aussi Renaissance. Tu sais, ces magasins de linge donné par des bons samaritains et qui se vante d'employer des gens en difficulté et de leur donner une formation? Recalée là aussi! Pas capable de faire la caisse ni de fixer des prix à cause de ses immenses problèmes avec l'argent. Recalée à Renaissance, tu imagines comment elle se sentait! Heureusement c'est cet organisme qui lui a parlé du Collectif et c'est avec eux qu'elle a pu avoir un stage de six mois payé dans un entrepôt. Une fois le stage fini, on l'avait boosté au niveau estime de soi, elle va au Jean Coutu, obtient une job de caissière. Elle est au septième ciel pour se faire mettre à la porte la troisième journée. Une caissière qui ne peut pas remettre la monnaie parce qu'elle ne sait pas compter, c'est pas trop pratique!

Une femme libre a dit...

Et c'est pas fini, elle a aussi été prise à l'essai dans une entreprise sociale de ménage. Un avant-midi chez une personne âgée ou malade, et un après-midi chez une autre. Ils ne l'ont pas gardée après la semaine d'essai. La dame a dit qu'elle était gentille, polie, aimée et qu'elle travaillait bien, lentement mais bien, quand elle avait quelqu'un pour lui dire quoi faire. Mais eux, ils les accompagnent une semaine et après, il faut que le travailleur soit autonome. Il aurait fallu des mois pour la rendre autonome, m'a dit la dame. On n'a pas les moyens. C'était un job assez terrible en plus, payé au salaire minimum. L'employé finissait à midi dans une maison et devait manger son lunch dans l'autobus car il devait se déplacer dans son heure de dîner pour se rendre chez l'autre client à 13 heures.

Une femme libre a dit...

Elle a fait un stage de fleuriste aussi, avec son école. En classe spéciale FPT, ils doivent se trouver des stages non rémunérés. On la trouvait pas assez vite. Elle est devenue très stressée pour aller vite, revenait toute égratignée par les roses. A détesté son stage. Ne veut plus rien savoir des fleurs qu'elle aimait tant au début.

Une femme libre a dit...

Il y a eu aussi du travail d'été au bureau de mon frère. Déchiqueter du papier et nettoyer la cuisine. Elle adore le travail de bureau! Pas le ménage, le travail dans un bureau bien habillée. C'est ce qu'elle aimerait faire.

Une femme libre a dit...

Un été, l'été 2013 (oui, le même été où elle a rencontré l'affreux Joblo),elle a eu un emploi "normal" dans un bureau d'avocats. Le bonheur. La joie. Je l'ai vue s'épanouir. Le bureau d'avocats avait une subvention gouvernemantale pour embaucher une floppée d'étudiants. Ils en manquaient et elle est entrée là à cause d'une amie qui avait donné son nom. On ne lui a pas demandé de CV et elle a commencé immédiatement. À la fin de l'été, quand les étudiants sont retournés au cegep, elle a demandé à rester. Ils se sont alors aperçu de ses difficultés et ne l'ont pas gardée.

Une femme libre a dit...

Je l'ai obligée à faire du bénévolat dans le chsld en arrière de chez nous. Je la payais pour y aller! Elle a été très appréciée. Patiente, gentille, elle poussait les fauteuils roulants, aidait les résidents à jouer au bingo et participait aux fêtes. Moi, je la verrais bien travailler avec les personnes àgées. Là aussi, il faut un secondaire 3 ou 4, pas certaine, avant de faire le cours. Faudrait aussi qu'elle veuille, ça aiderait eheh!

Tiffany a dit...

Ouf! Pas facile tout ca. Je comprends que tu sois découragée par moment. Je trouve que ton idée de la garder à l'école pour l'isntant (après sa convalescente) est bonne. Elle a besoin d'une routine, de socialiser avec des gens comme elle, etc. Elle pourrait également se faire offrir quelque chose en lien avec un emploi, en restant dans ce réseau.

À mon travail (travail de bureau - gouvernement fédéral) nous avons des gens qui ramasse les poubelles/recyclage, qui font des photocopies, déchiquattage, un peu comme ta fille à fait au bureau de ton fils. Je sais qu'il y a un programme spécial pour les engager. Mais plus j'y pense, plus je crois que ce programme s'adresse p-e aux gens ayant une légère déficience intellectuelle, et je comprends que ta fille ne peut pas se qualifier dans cette catégorie. Très frustrant de voir qu'il y a si peu de ressources!

Une femme libre a dit...

Tiffany,

Je ne la garde pas à l'école. C'est une adulte de vingt ans d'intelligence normale. Elle fait ses propres choix et l'école était son choix à elle. Je ne l'ai pas encouragée à y aller, ni découragée non plus. Neutre.

Elle a l'air vraiment tannée, dit tout le temps que c'est plate, alors je ne serais vraiment pas surprise qu'elle abandonne.

J'ai un bon moral aujourd'hui et puis, je pars bientôt... ça aide! ;o)

Julie a dit...

Chère Femme libre, vous envoie toutes mes meilleures pensées, à toi et ta fille. Quand je te lis, je pense à ma fille à moi, qui a 11 ans et des troubles d'apprentissage elle aussi. J'espère tellement qu'elle pourra étudier, se trouver un emploi, s'épanouir! Ça me fait peur...
Bonne chance à vous deux pour la suite.