vendredi 7 octobre 2011

Faire équipe

Je suis certaine que plusieurs lecteurs du blogue Les yeux débridés ont envie de les imiter. J'en suis. Pas de la même manière, à ma manière à moi. Mais partir longtemps, je pourrais le faire. J'amènerais Dix-sept ans, qui en serait ravie j'imagine. J'imagine parce que je ne le lui ai jamais demandé. En fait, peut-être bien qu'elle ne serait pas si ravie que ça. Elle est jeune et la compagnie de jeunes lui manquerait probablement. En fait, notre trois semaines au Vietnam lui cause certains problèmes à cause de son stage potentiel. Pas de graves problèmes, là, rien qui ne puisse s'arranger.

Partir seule? Il n'en est pas question. Je sais très bien que ça se fait, que c'est possible, que certains et certaines voyageurs(euses) solitaires adorent leur liberté totale d'aller là où bon leur semble sans avoir personne à consulter. On fait de belles rencontres aussi, oui, je sais, je sais. Je me rappelle très bien m'être forcée pour sortir seule dans des bars et être rentrée bien fière de moi de l'avoir fait. Réussie l'épreuve, passé le test, yé! Mais le plaisir là-dedans? Aucun, niet, zéro.

Où s'en va donc ce billet? Je ne le sais plus trop moi-même. Partir seule, non. Partir longtemps seule avec ma fille? Possible mais pas idéal. Partir dans des voyages organisés? Probablement ce qui me convient le mieux pour le moment. En gardant les yeux ouverts. En profitant de la chance inouïe que j'ai de me poser toutes ces questions superflues qui vont tellement au-delà de la survie quotidienne.

J'avais déjà donné un titre à ces écrits avant même de les taper: faire équipe. Parce que cette réflexion m'est venue en constatant que le voyage réussi de la famille Les yeux débridés tient beaucoup à l'équipe formée par le couple. Une s'occupe des enfants pendant que l'autre prend des photos. L'un fait l'itinéraire pendant que l'autre écrit dans le blogue et ils se supportent et s'entraident mutuellement. Je trouve ça beau. Avoir des projets et les réaliser. Vivre sa vie au lieu de la rêver.

20 commentaires:

Solange a dit...

Je ne connais pas cette famille, je trouve que c'est un beau projet quand on a les moyens de le faire, ce qui n'est pas à la portée de tous.

Juste moi a dit...

Je les lis régulièrement aussi (quasiment religieusement !) et ne peut m'empêcher de me demander quelle préparation ont-ils fait avec leurs enfants qui semblent baigner dans ce voyage tout à fait facilement et avec beaucoup d'ouverture et de disposition. Un autre signe de réussite qui me semble adaptable à tous voyages. Être prêt - autant que faire se peut et surtout être ouvert aux changements

Une femme libre a dit...

Avoir les moyens... prendre les moyens, Solange. Cette famille s'est endettée de 60,000 dollars pour ce voyage! (voir la section budget de leur blogue).

Juste moi, je lis la maman depuis de nombreuses années, nous faisions partie de PP (profession parent) et elle a choisi d'avoir quatre enfants pour rentabiliser son temps comme mère au foyer! Pas de garderie, donc, mais de la discipline et de l'organisation. Lecture obligatoire pour tous, tâches, bonnes manières, culture. Pas de gâteries inutiles. Ces enfants-là n'ont jamais été des enfants rois et ils ne savent probablement pas ce que ce terme veut dire. Un bon environnement, très certainement.

Une femme libre a dit...

Ma fille a ça, la curiosité et le plaisir de la découverte. En voyage, elle goûte à tout, veut tout voir, est ouverte à l'expérience. C'est vraiment une bonne voyageuse.

[kä] a dit...

Je suis persuadée que si l'on veut vraiment quelques choses, la vie nous fait signe et met sur notre chemin les outils pour que nos souhaits se réalisent.
Si c'est que vous voulez vraiment ça va se réaliser.
Parfois nous envions une image que nous nous sommes faites d'une situation ou d'un rêve.
La fin de votre texte m'a fait penser au texte de ZolaSoleil
"Le projet, source de bonheur" http://zolasoleil.blogspot.com/2011/10/le-projet-source-de-bonheur.html
Peut-être avez vous besoin d'un projet, quel qu'il soit?

Une femme libre a dit...

Tout à fait, les projets sont essentiels au bonheur, je l'ai lu chez Zolasoleil et également dans le dernier livre que j'ai lu sur le bonheur et que j'ai résumé sommairement dans un billet précédent. J'en ai des projets, faire un long voyage pourrait en faire partie, mais pas nécessairement non plus. C'est certain que je trouve ça inspirant, voire admirable, le projet que cette famille est en train de réaliser. Ils prouvent que les projets grandioses n'ont pas à attendre à plus tard, pas nécessairement. La plupart des gens voyagent une fois leur famille élevée, eux, ils le font avec leur famille et oui, je trouve ça extraordinaire d'offrir ainsi le monde à ses enfants.

Je ne crois pas que la vie nous fasse signe, Kä, je pense que c'est à nous à faire signe à la vie, à décider de ce qu'on fait et à tout mettre en oeuvre pour le réaliser.

Vos excursions plein air, votre achat de maisons ne vous est pas tombé dessus, vous avez décidé et vous réalisez. C'est comme ça que ça marche dans la vie. Si on ne fait rien pour qu'un projet se réalise, il va demeurer longtemps un projet.

En fait, mon billet était un peu une lamentation cachée sur la difficulté supplémentaire de partir quand on est une femme célibataire. Mais mon apitoiement est terminé. Partir en petit groupe est un très bon compromis actuellement dans mon cas et j'en profite à plein. Il s'agit de choisir la bonne destination et le bon groupe,c'est tout.

Maman à bord a dit...

Je suis bien d'accord: c'est vrai qu'ils nous font rêver! :)

Une femme libre a dit...

Maman à bord, ils sont inspirants!

Le factotum a dit...

Je rêve à un voyage à sillonner les pays longeant la méditerranée.
Date prévue: l'automne prochain.
Comme vous, un groupe de trois ou quatre personnes serait l'idéal.
Je vous comprend d'hésiter à partir seule. Toujours plus agréable d'échanger à plusieurs et l'entraide devient contagieuse.

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre.

Mais la vie réelle peut être un rêve éveillé...avec une équipe de deux...

Bonne journée.

Je t'embrasse

Une femme libre a dit...

Herbert et le Factotum, je voudrais une équipe de deux pour voyager, avec un autre adulte, un homme de préférence. voilà, c'est dit, ne reste plus qu'à trouver!

Solange a dit...

Allez savoir pourquoi, je reviens sur cet article. Moi qui ne participe jamais à la polémique parce que je crois que cela ne sert à rien, chacun restant toujours sur ses positions.

Je crois à la pensée positive à tous ces beaux slogans: qui ne risque rien n'a rien; pour réussir il faut foncer; ne pas attendre que tout nous tombe du ciel; mais je crois aussi que comme dans toute chose, il y a une part de chance.

S'endetter de 60,000 dollars, c'est un risque, mais ne peut le faire qui veut. Le prêteur exigera de sérieuses garanties surtout pour un voyage

Et sur un autre plan, combien ont voulu percer dans leur domaine avec l'intelligence et tout ce qu'il fallait et n'y sont pas parvenu. On ne leur rend pas d'hommage posthume à ceux-là

Tout ça pour dire que oui il faut essayer, oui il faut foncer, mais il ne s'agit pas seulement de vouloir, il faut avoir le bon numéro.

Une femme libre a dit...

Il y a des gens qui auraient le bon numéro, mais qui n'osent pas le miser, Solange. C'est de ceux-là dont je parle! ;o)

Il y a une part de chance, oui, bien sûr. Avoir une famille en santé, tout le monde peut marcher, ça compliquerait les choses d'avoir un membre de la famille en fauteuil roulant. Et pourtant, il y a des gens handicapés qui voyagent! Il y a même un organisme qui se consacre à ces gens-là, kiroule.

Être éduqué est le point majeur, je pense. On peut alors planifier, comparer, organiser. Les deux parents travaillent et ont des goût simples. Ils vont le rembourser le prêt de 60,000$ et en plus, comme c'est une hypothèque, rien ne presse tant que ça.

Vous avez raison, si on a le malheur d'avoir une vie plus difficile, de gros projets comme celu-là deviennent hors de portée. Ma fille qui a une maladie mentale, juste survivre à chaque jour qui passe est un gros exploit et je suis bien fière d'elle, fière qu'elle ne se suicide pas, qu'elle passe à travers, qu'elle fasse de son mieux, fière qu'elle ait quitté le milieu de la prostitution, fière qu'elle accepte de se soigner, qu'elle participe à un projet de réinsertion sociale.

Mais tout le monde fait sa vie et la chance n'a pas une si grande place là-dedans, sauf pour la maladie évidemment. Je ne suis pas de celle qui croit qu'on est responsable de son cancer ou de ses accidents. Des fois, la mauvais sort s'acharne sur le pauvre monde, c'est vrai.

Une femme libre a dit...

Quand on ne perce pas dans son domaine, c'est probablement un signe qu'il faut changer de domaine. En étant trop rigide, on s'en va vers l'échec. Le père de Petit-fils a fait tout un cours de technicien de son, il a payé cher pour ça, il est fini depuis treize mois son cours, depuis tout ce temps-là, il a cherché un job de technicien de son, sans en trouver. Aucun revenu pendant treize mois! Il ne cherche rien d'autre, et là il va (ou bien c'est déjà fait) se mettre sur le b.s. Des jobs,il y en a, mais lui, il attend son job de technicien de son. Aucune ouverture à autre chose et il est super déprimé.

Quand ça marche pas, on fait autre chose, on ne pleure pas sur son sort! Je suis dure? Oui! Elle est dure la vie, faut se battre, bouger, la gagner. C'est ce que mes parents m'ont tranmis, c'est ce que j'ai voulu transmettre à mes enfants.

Une femme libre a dit...

J'aime ça moi quand vous participez à la polémique, Solange. Vous apportez toujours des points qui font réagir et réfléchir aussi et c'est pas vrai qu'on reste nécessairement sur ses positions. Il faut les défendre ses positions, en tout cas, et ça permet d'y réfléchir. Merci.

Éléonore a dit...

Depuis deux ans, j'essaie de voyage de plus en plus seul. Pour augmenter mon autonomie et pour être plus libre.
Il y a des moment de pure grace et des moment moins drôle car on aurait bien fait équipe justement.
Avec mon conjoint la séparation des tâches est assez simple: je produit l'itinéraire, les réservations, lui il traine les clés (j'ai une phobie du trainage de clés) et s'occuppe de la note à la sortie. Je fais les lunchs, il se tape les descentes de baggages.

Mais pour Compostelle, pour mon premier voyage je voulais une copine, elle est trouvé maintenant je suis contente. Ensuite je pourrais bien partir seule, on verra.

[kä] a dit...

Mmmm Compostelle! C'est le genre de truc que je ferais seul, je crois?
Un jour peut-être, si j'ai pas trop la trouille.

Une femme libre a dit...

On dirait que ça s'en vient pour vous, Compostelle, Éléonore. Ça a l'air de s'organiser de plus en plus...

La trouille de partir seule Kä?

[kä] a dit...

Oh oui la trouille, malgré qu'en faisant compostelle on ne doit pas se sentir trop seule, semblerait qu'on y fait des rencontres extraordinaires. On dit aussi que même accompagné on finit par être seul avec notre soi...
Ça semble une expérience magique, ça fait rêver.

Une femme libre a dit...

Vous pourriez faire ça en couple, non?