mardi 1 octobre 2013

Mes enfants

Je lâche prise de plus en plus. Je dis ça alors que je me suis levée de bonne heure pour chercher un centre d'éducation pour adultes qui aurait encore de la place pour Dix-neuf ans. De plus en plus ne veut pas dire complètement, eheh! C'est qu'elle n'est pas là, Dix-neuf ans, encore chez son ami qui n'est pas son amoureux mais que de toute évidence, elle aime. Et hier, c'était lundi et sa conseillère au centre d'emploi pour les jeunes lui avait donné le nom d'une école où elle devait appeler de bonne heure pour avoir une place. Elle ne l'a pas fait. Dormait. Était chez son ami masculin. Misère! J'avais eu envie la veille (dimanche) de le lui rappeler et de lui dire que j'allais l'appeler le lendemain pour la réveiller et qu'elle réponde donc! Je me suis retenue. C'est une adulte. Elle en parlait depuis un mois de ce fameux appel qu'elle devait faire le 30 septembre au matin, cet appel qui lui assurerait une place. Jamais je n'ai pensé qu'elle ne se lèverait même pas pour le faire! Il n'y en a plus de place à cette école. Si vous croyez que c'est simple de retourner aux études, euh.. non!

Bon, on décroche. Déception.

Et l'autre là, la grande et svelte 22 ans qui a l'air d'un mannequin, ne travaille pas cette semaine. C'est que c'est une agence qui l'a placée là où elle est.  Le vrai employeur, c'est l'agence et la compagnie où elle est paie l'agence 23.95$ de l'heure pour ses services mais elle, elle n'en touche que 15$. Et la compagnie la fait travailler le moins possible, dès que ses services ne sont pas requis, on la retourne à la maison. Elle finit toujours tôt, des fois on l'appelle le matin pour qu'elle ne rentre pas et vendredi dernier, on lui a dit qu'on n'avait pas besoin des ses services du tout la semaine suivante. Mauvais choix au départ que de travailler pour une agence, aucuns avantages sociaux et de mauvaises conditions précaires. Je ne le savais pas qu'elle travaillait pour une agence. On est allées dîner ensemble au restaurant hier, jasé un peu, pas tant que ça. Elle dit qu'elle a sept ans pour organiser sa vie, le temps que son fils entre au secondaire. Je n'ai pas fait de suggestions. Je me sens dépassée.

L'autre fille, la grande 24 ans qui est petite en grandeur et toute mince avec de gros seins, je ne l'ai pas vue. Elle devait venir aux pommes avec nous samedi mais a annulé parce que ses yeux révulsaient, a-t-elle dit. Vingt-deux ans s'est offerte pour aller lui porter les pommes que j'avais cueillies pour elle. Bon moyen de garder encore un peu ma voiture que je lui avais réclamée étant donné qu'elle ne travaillait pas. Habile cette 22 ans! M'a dit que 24 ans semblait bien aller à première vue.

Mon fils? Rien à dire. Heureux. Fiou!

Petit-fils? Extraordinaire enfant! Sa mère (ma 22 ans) était sortie (le petit se faisait garder chez nous) et avait trop bu la veille de la journée aux pommes qu'elle avait elle-même organisée. Elle se cachait entre les pommiers pour vomir. Lui semblait habitué à ce que ce genre de chose arrive et n'en faisait pas trop de cas. Il a une bonne nature heureuse et rigole facilement.  Il était tout fier de grimper dans l'échelle pour cueillir ses pommes. Il adore la maternelle 4 ans mais revient brûlé à la maison. Ses parents n'ont pas de misère pour le coucher tôt, c'est lui qui le demande!

2 commentaires:

Pierre Forest a dit...

J'ai déjà fait affaires avec ce type d'agence pour des préposées à l'entrée de données. C'était surtout pour combler la surcharge de travail, alors forcément, ces personnes n'avaient ni un horaire régulier ni une garantie d'heures de travail. Comme employeur, ça simplifiait évidemment la gestion, puisqu'il n'y a pas d'avantage sociaux, de vacances, de journées de congé, etc. Par contre, du point de vue du travailleur, je conçois que c'est assez précaire comme emploi. Elles cherchaient d'ailleurs toutes un job à plein temps en parallèle. Il y avait beaucoup de ces personnes qui étaient d'origine étrangère, ce qui n'est pas non plus étonnant. Ce sont souvent eux qui héritent des emplois les plus précaires.

Ce que j'aimais de cette formule, c'est que si la charge de travail augmentait trop, je pouvais à deux jours d'avis, avoir une préposée sur place, pour s'occuper de l'excédentaire, sans passer à travers un processus d'embauche ou devoir imposer du surtemps à l'équipe déjà en place.

Si la personne n'offrait pas la performance attendue, il me suffisait d'appeler l'agence et on m'envoyait une autre préposée. Pas de processus parfois ardu, visant à mettre un employé à la porte, avis formel, suspension, etc. Pas de risque de se retrouver devant un tribunal du travail parce que la personne contesterait son congédiement.

J'avais une entente avec l'agence, me permettant d'offrir un poste permanent à ces employées une fois qu'elles avaient atteint un certain seuil d'heures de travail. Je me suis prévalu de ce droit à quelques reprises, suite au départ d'un permanent ou face à des besoins plus stables. Pour elles, c'était une augmentation de salaire par rapport à ce qu'elles gagnaient à l'agence, en plus des avantages sociaux et pour moi c'était une économie, en termes de salaire horaire.

Quand la personne a été en poste quelques semaines, il est par ailleurs facile de se faire une idée de son tempérament, de sa capacité d'adaptation et de sa performance au travail. C'était pour moi une excellente façon d'embaucher les meilleures en toutes connaissances de cause.

Ce genre de travail (préposé à la saisie des données) pourrait peut-être convenir à ta plus jeune. Le travail consiste à retaper dans un formulaire à l'écran, le contenu de différents documents. L'important, c'était la rapidité et la précision lors de la saisie au clavier. Pas besoin de savoir compter. Ce sont des emplois dans un bureau, le genre qui permettrait à ta fille de porter fièrement ses vêtements.

Ces agences fournissent également des préposés pour le travail de bureau. J'ai fait longtemps affaires avec Durand et Pratt. La proprio, Louise Pratt est une femme très sympathique qui prenait soin de ses employées. Si elle était au courant de la situation de ta fille, elle ne l'enverrait qu'à des postes qui correspondent à ses capacités. Je dis cela juste comme cela, mais ça pourrait être une bonne idée de lui donner un coup de fil, à elle en personne sans en parler d'abord à ta fille, juste pour voir ce qu'elle pense de la situation de ta fille et si elle serait en mesure de lui trouver quelque chose. Oui, c'est précaire comme emploi, mais ce serait peut-être pour elle une façon de mettre le pied dans la porte, de voir si ce travail l'intéresse et développer progressivement son expérience pour éventuellement se retrouver avec un poste permanent.




Une femme libre a dit...

C'est donc gentil de me donner toutes ces informations! J'en prends bonne note Pierre.

C'est ça que ma plus jeune faisait avec fierté cet été, de la saisie de données. C'était un emploi d'été avec des étudiants. Quand l'emploi d'été s'est terminé, on l'a gardée un peu à sa demande. Il y avait moins de travail et comme elle n'était pas très rapide, la patronne l'a laissé aller au bout d'une semaine en lui conseillant d'apprendre Taptouche et de prendre des cours de bureautique.