samedi 4 octobre 2014

Criminalité

Si je fais un petit bilan des conseils que vous m'avez généreusement prodigués en vous tordant un peu le bras, eheh! Ben quoi, Élyse, L'espiègle et Sahée  m'écrivent une fois en cent ans et pourtant j'aime avoir leur avis (pression, pression....;o) Alors, donc, vous me suggérez de traiter ma fille Vingt ans comme si elle avait réellement vingt ans, ce qui n'est pas particulièrement évident quand on lui parle. Ainsi, vers la fin du souper de jeudi avant le théâtre:

-Maman, est-ce que la pharmacie est encore ouverte? Je dois aller chercher mes médicaments. 

-Oui, mais va falloir que tu arrêtes de manger et que tu te dépêches. On doit partir dans une demi-heure.

-C'est quoi une demi-heure?

-La moitié d'une heure. Tu sais combien il y a de minutes dans une heure?

-Non.

-Soixante. C'est la moitié de soixante. C'est combien? 

(air perdu)

-Euh... cinquante, cent?

-Ça peut pas être cent, ça peut pas être plus, la moitié, c'est coupé en deux. La moitié de dix, ça serait... 

- (silence)

-La moitié de dix, c'est cinq et la moitié de soixante, c'est trente. Alors dépêche-toi! 

Alors, cette "adulte" laissée à elle-même, arrive toujours en retard, vous pouvez bien l'imaginer. Comment il se fait qu'elle ne comprenne pas encore l'heure? Je me le demande aussi. Dyscalculie sévère, très sévère. 

C'est une adulte, oui, mais une adulte handicapée. Une analphabète. Handicap invisible mais pas pour autant moins handicapant. 

Dans sa relation avec Joblo, elle n'est pas vraiment traitée en adulte non plus, pour le peu que j'en sache. Sexuellement, je suppose que oui. Mais autrement, il dirige leur vie et elle suit. Bien que, ne posant plus de questions, je ne sais plus ce qui se passe et c'est probablement mieux comme ça, pour moi en tout cas. Ce que je ne sais pas ne me fait pas mal. 

Il y a tout le côté religieux fucké qui me dérange et dans lequel elle est embarquée avec lui. Un autre exemple, jeudi encore (je la vois tellement rarement!) je parle de sa soeur ainée qui a un nouveau médicament pour sa schizophrénie qui semble lui réussir. Et elle me répond ceci: "Tu vas trouver ça drôle, mais moi je ne pense pas qu'elle ait une vraie maladie, Grande Soeur. Je pense que ce sont des esprits qui l'attaquent et qu'en priant assez, ils pourraient s'en aller."

Sans commentaire.

Je vais cependant faire des efforts pour la traiter en adulte, le plus possible, oui. 

Ensuite, deuxième conseil pas mal unanime: accepter le chum et l'inviter chez moi. J'ai d'abord trouvé que c'était une bonne idée. Ouvrir son coeur. Pardonner. Voir l'ennemi en face. Pas facile mais faisable. Cependant, cette nuit, oui cette nuit car cette affaire m'empêche des fois de dormir. je me suis souvenu que le gars en question est recherché par la police. Si au moins on savait pourquoi. Mais on ne sait pas. Et comme il est recherché par la police, on n'a pas son vrai nom ni prénom. On n'avait pas son adresse non plus mais comme mon fils a emmené ma fille presque de force en voiture pour qu'elle lui montre l'édifice, on l'a. Il pourrait cependant déménager n'importe quand et dire à ma fille de ne pas en souffler mot et elle l'écouterait. Elle trouve d'ailleurs normal de ne pas savoir elle-même son vrai nom parce qu' "il ne peut pas le dire, il est recherché par la police." Logique, n'est-ce-pas?

Ensuite, ma fille connaît le type depuis 15 mois et il n'a jamais travaillé pendant cette période. Il a une voiture et pas une minoune, une belle voiture. Le premier été, il passait son temps à la plage ou bien à la Ronde avec son fils. Maintenant, semblerait qu'il est retourné aux études. Tout ceci est très vague. 

Je peux probablement l'inviter quand même car les risques qu'il se présente chez nous sont très très minces. Mais ai-je envie de fréquenter un individu criminalisé? On ne parle pas de quelqu'un qui a purgé sa peine, on parle de quelqu'un qui se sauve pour ne pas la purger! 

20 commentaires:

Gen a dit...

En même temps, ce serait bien de lui voir la face. Après, vous pourrez consulter les bases de données des criminels recherchés par la SQ ou le SPVM (c'est en ligne si je me souviens bien). D'un coup que vous le reconnaîtriez...

Une femme libre a dit...

Ceci dit, ce n'est pas parce qu'elle a de graves problèmes d'apprentissage qu'elle ne puisse pas être et vouloir être une adulte. D'ailleurs, je soupçonne qu'avec moi, elle étale la somme de son ignorance mais qu'elle la cache soigneusement aux étrangers. La traiter en adulte car elle est une adulte, oui, sans bémols pour cette recommandation. Je plonge et je m'y attaque. Ma fille est une adulte. Je me le répète et j'agis en conséquence. Bien. Merci.

Une femme libre a dit...

Je l'ai déjà vu quatre fois et même une cinquième fois dernièrement devant l'école de ma fille. Je sais de quoi il a l'air. Un beau gars qui fait beaucoup de musculation.

Une femme libre a dit...

De belles dents blanches, un beau sourire.

Une femme libre a dit...

Je l'aimais bien moi avant de savoir qu'il avait été violent avec ma fille. Je n'aimais pas ne pas savoir son vrai nom ni son adresse et je trouvais ça suspect mais sinon, il était beau et gentil et avait un bel enfant dont il semblait bien s'occuper. Un bon parent pour moi, c'est une qualité très importante.

Une femme libre a dit...

Maintenant, je sais qu'il donne la fessée à son fils et j'aime moins ça.

Une femme libre a dit...

En fait, je viens de relire mon dernier billet et je ne la traite pas du tout en adulte dans l'exemple que je donne! Très utile d'écrire pour se rendre compte de ce qu'on fait vraiment. Imaginons que la personne au souper avec moi ne soit pas ma fille. Jamais de la vie je lui aurais demandé en lui disant qu'il restait une demi-heure si elle savait combien il y avait de minutes dans une demi-heure! Ben voyons donc! Je lui ai demandé ça parce que je connais déjà l'ampleur de ses problèmes d'apprentissage. Je vais arrêter de sonder son ignorance. Si elle me demande de l'aide, je lui en donne. Sinon, non. Le seul élément pour lequel je vais continuer de vérifier et d'insister, c'est sa patch contraceptive.

Une femme libre a dit...

C'est vrai que c'est elle qui m'a demandé "C'est quoi une demi-heure?" Aurait-elle posé la même question à une autre personne? À Joblo? Franchement, je ne le sais pas.

J'aurais cependant pu répondre, c'est 30 minutes, soit la moitié d'une heure, sans tester ses connaissances. Si elle me le demandait, c'est qu'elle ne le savait pas!

Une femme libre a dit...

Bof! Je m'en vais à l'exposition de musique du musée Mccord avec une amie. Pour la deuxième fois. Je suis membre de ce musée. Va me faire du bien.

Pur bonheur a dit...

Mais ça reste quand même très 'spécial' que ce type refuse de donner son nom et son adresse. Je le prendrais très mal, je ferais beaucoup d'anxiété. J'ai hâte de savoir s'il ira chez vous.

lespiegle a dit...

Et si vous le preniez en photo et que vous ameniez la photo à la police en disant que vous ne savez pas son nom mais que vous savez qu'il est recherché par la police? J'écoute peut-être trop de serie policière...

Une femme libre a dit...

J'ai son adresse maintenant, Pur Bonheur. Je ne fais pas d'anxiété. Vois-tu, j'ai vécu de multiples difficultés avec chacune de mes filles. Il y a moins d'un mois, ma plus vieille a fait une tentative de suicide et la celle du milieu visite un criminel en prison tous les samedis. La petite était plutôt tranquille jusqu'ici finalement! ;o)

Une femme libre a dit...

Lespiègle, en fait, si j'allais à la police avec sa description et son adresse et en leur disant qu'il est recherché, probable qu'ils iraient faire un tour chez lui. Mais ce n'est pas mon intention. Il a un petit garçon et juste d'imaginer la panique et le choc chez cet enfant de voir son père arrêté chez lui, non, je ne ferai pas ça. Je ne le sais pas du tout ce qu'il a fait, c'est peut-être mineur. Je ne m'en mêle pas. Mais s'il touche à ma fille, cette fois-ci, je dénonce, qu'elle soit d'accord ou pas.

S@hée a dit...

Revoici l'avocat du diable.

J'ai peut-être manqué l'information, mais je me demandais d'où tu tenais toute la violence et le fait que l'homme était un criminel recherché.

Si ce sont des confidences de ta fille, je me surprends que tu ne mettes aucunement en doute ses affirmations.

On s'entend ici que je ne juge pas et ne cherche pas à banaliser la violence.

Je m'interroge sur la transmission des faits et sur leur interprétation.

Une femme libre a dit...

La violence est réelle et documentée. Pas envie de la décrire encore, j'en ai déjà parlé sur mon blogue. On a fait affaire avec SOS violence conjugale qui nous a beaucoup aidés. Alors qu'elle l'avait quitté et semblait se reconstruire, elle est retournée avec lui de son plein gré. Fréquent selon SOS. Pour l'instant, il est encore gentil. Phase de lune de miel encore dans le cycle de la violence. Puis viendra l'isolation de la victime (en cours) et quand l'emprise sera totale, la violence reprendra.

Une femme libre a dit...

Et je ne mets aucunement en doute la parole de ma fille! Tu douterais de la véracité de ses propos si une de tes filles te confiait souffrir de violence? Moi pas!

Une femme libre a dit...

Et de toutes façons, elle ne confiait rien, elle essayait de cacher de son mieux. Ce sont des faits et la confrontation avec ses soeurs aidées des documents de SOS qui ont fait sortir le chat du sac. Les femmes ont honte d'être violentées et ont plus tendance à le nier et le cacher qu'à l'exposer.

S@hée a dit...

Merci de la réponse :)

Zoreilles a dit...

Tu as beaucoup d'inquiétudes avec tes filles. (J'ai lu ton texte ainsi que tous les commentaires).

Je te trouve d'autant plus courageuse, équilibrée et déterminée de poursuivre tes objectifs personnels à travers des tourmentes.

Bravo de ne pas perdre de vue l'essentiel. Et courage!

Une femme libre a dit...

Merci Zoreilles. Je vis ça un jour à la fois et j'ai presque hâte que Vingt se fasse enlever ses dents de sagesse pour l'avoir avec moi un peu et constater de plus près comment elle va! Sinon, on se texte des bisous et des bonne nuit et elle sait que je suis là si elle a besoin de moi. Et je pratique le lâcher prise, très yoguique tout ça! ;o)