jeudi 23 juin 2016

Agressivité

Elle m'avait prévenue en me disant que les sauveuses qui se découvrent exploitées peuvent devenir agressives et mordre. "Mais vous, vraiment, je ne pense pas que ce soit votre cas."

Cette nuit à quatre heures du matin, quand je me suis réveillée pour constater que ma fille était au salon, toutes lumières allumées, tranquillement en train de passer encore sa nuit à lire sa bible et à écrire, comme elle l'avait fait la nuit précédente, j'ai éclaté. Je lui ai ordonné d'aller se coucher immédiatement, que chez moi, on ne vivait pas de nuit, que chez moi, on se levait le jour pour aller chercher du travail, que chez moi, c'était comme ça. Le tout d'un ton extrêmement agressif. 

Elle a calmement répondu "Chez toi, c'est chez moi aussi."

Et j'ai rétorqué: "Plus maintenant. Tu vas aller vivre ailleurs et je vais y voir."

Ça barde dans la demeure. 

Je ne vais pas respecter le conseil de la psy de profiter de l'été sans chercher de job pour ma fille. Pas capable. 

13 commentaires:

S@hée a dit...

C'est peut-être de ça dont vous avez besoin. Toutes les deux.

S@hée a dit...

Et je sais que ce n'est pas facile et que tu risques de te sentir coupable...

Anonyme a dit...

C'est drôle, à un moment donné, lorsque l'on vit avec des adultes dans la même maison, même si ce sont nos enfants, ce sont des colocataires...qui doivent payer leur part ou faire des choses dans la maison et respecter des règles communes. Sinon ça n'a pas de sens.
Faire vivre un autre adulte à ses crochets c'est malsain pour toi mais surtout pour elle qui ne trouve pas alors de motivation à faire autre chose ou à travailler.
Enfin, je sais que c'est bien plus complexe que ça et qu'on ne parle pas d'un adulte "ordinaire" non plus.

Laurence

Zoreilles a dit...

Finalement, ta psy n'est peut-être pas aussi pire que je l'avais « jugée » à prime abord s'il y a déjà un résultat et que tu as réussi à prendre la décision de te faire respecter dans ta vie personnelle et dans ta maison.

C'est jamais facile, ces choses-là... Tu passeras par toutes les émotions. Heureusement que tu la revois bientôt, elle t'aidera.

Ce que tu appelles de l'agressivité, moi j'appelle ça « avoir un minimum de considération pour toi-même et ne plus jamais te laisser traiter uniquement comme « LA SAUVEUSE ».

Une femme libre a dit...

Sahée,

Me sentir coupable? Évidemment! Je suis déchirée. Elle se relève à peine d'un épisode de violence conjugale, elle a plein de foutus problèmes d'apprentissage, elle a été congédiée, elle ne se sent pas capable de faire la job de préposée aux bénéficiaires. Trop pour elle. Elle a probablement d'ailleurs raison. Qui suis-je pour lui dire qu'elle peut faire ce travail complexe et demandant que jamais je ne pourrais faire moi-même?

Ceci dit, oui, il faut que nous vivions séparées. Mais il va falloir trouver une ressource pour elle. Je ne peux pas juste la mettre à la porte.

Une femme libre a dit...

Laurence,

Mes trois autres enfants étaient partis à dix-huit ans et je trouvais ça très bien. Bon, dans le cas de mon fils, il n'était pas loin car je lui avais offert un des logements de mon immeuble, mais quand même, il n'habitait plus dans mon appart à moi.

Le fait qu'elle soit "spéciale" et qu'elle ait tant de problèmes de plusieurs natures rend cependant la séparation difficile. Elle va aller ou? Elle va vivre comment? Je préférerais évidemment que la décision de partir soit la sienne.

Une femme libre a dit...

Zoreilles,
Ma fille n'est pas là ce soir. Chez une amie je crois mais je n'ai pas vérifié. Je vais vivre tout ça un jour à la fois.

mijo a dit...

Eh ben, elle a tout faux cette psy ;-) Ou bien, elle a dit ça pour que ton ras-le-bol s'exprime de façon nette et précise saupoudré d'agressivité cette fois-ci !!Mais un jour à la fois...

Solange a dit...

C'est parfois bon de brasser la cage et il ne faut pas revenir sur ce qui a été dit. Elle est assez intelligente pour savoir que tu as raison.

Juste moi a dit...

Mon commentaire d'hier ne disait pas de tout brusquer ... mais bien d'avancer dans la direction annoncée ! Lui dire, à son retour (est-elle revenue ?) que vous devez, elle et vous, trouver la bonne ressource pour qu'elle vive en toute indépendance de vous, à son rythme mais selon son budget et ses contraintes...

Une grande respiration et ensuite, un pas à la fois !

Une femme libre a dit...

Mijo,
Elle ne peut pas tout deviner la psy, elle ne m'a vue que deux fois! Et je ne pense pas que je dégage de l'agressivité, non, sauf que j'en suis capable, oui. Et j'aime plus ou moins ça. La colère est la défense des faibles.

Une femme libre a dit...

Solange,
Je ne compte pas revenir sur la décision mais ladite décision sera compliquée à exécuter. Je cherche des ressources et il n'y en a pas vraiment qui convienne et je ne veux pas la mettre carrément à la rue sans rien non plus.

Une femme libre a dit...

Juste moi,
J'avance à tâtons. La dernière fois que j'avais parlé de ça, elle avait déménagé chez le gars qui l'a maltraitée. Je ne veux pas la mettre dans une situation qui pourrait la mettre en danger. Elle a également demandé pourquoi ce serait si terrible de danser nue dans un bar... c'est un travail. Alors, je fais attention.

Non, elle n'est toujours pas revenue. Est chez une copine depuis deux jours.

Plus ça va, plus je pense que suivre le conseil de la psy et passer un été tranquille sans pousser trop ni dans un sens ni dans l'autre est la chose à faire.

Mais comme je change d'idée tous les jours et que je suis très émotive, c'est du un jour à la fois.