lundi 31 décembre 2007

Des jours paisibles

Rencontre à la patinoire du Vieux-Port hier. Ados et parents d'ados. Ce fût incroyablement pénible de faire bouger cette jeunesse affalée devant la télé, mais une fois les patins aux pieds, que de sourires et de folie. J'adore les jeunes, leur gaucherie, les pantalons trop grands des gars, les maquillages explorateurs des filles, leur désir de se sauver des adultes, la solidarité qu'ils ont entre eux et elles, envers et contre tous, les secrets qu'ils ne veulent tellement pas que nous entendions.

Ma fille souffrant de problèmes d'apprentissage, je suis devenue amie avec des parents d'enfants avec les mêmes difficultés. On était donc là, hier, un couple de parents et deux monos, avec nos filles adorées, celles qui nous ont demandé tellement plus que les autres, celles pour lesquelles nous avons dans certains cas lâché prise. Je fais partie des parents qui ont admis que leur poulette ne fera jamais de secondaire, même si je l'écris avec encore un pincement au coeur, tout léger pincement, comme s'il y avait encore une lueur d'espoir, comme si je croyais au miracle. Et puis, oui, j'y crois encore au miracle, mais je l'écris tout bas, bien bas, dans un soupir d'écriture.

De la voir si jolie et souriante hier m'a rempli le coeur d'allégresse. Portée par ses compagnes, bras dessus, bras dessous, les voir s'envoler sur la patinoire avec tant de légèreté et de grâce me donnait tant d'espoir d'une belle vie pour ces filles intelligentes qui ont toujours eu à travailler plus fort que les autres, tellement plus fort, tellement plus longtemps, pour si peu de résultats. Ces enfants que nous avons tant poussées, rudoyées parfois, exaspérés. Quel parent d'enfants en trouble grave d'apprentissage peut dire qu'il n'a jamais perdu patience? Et la culpabilité alors.... immense! Parce qu'il ne fait pas exprès cet enfant. Et non seulement il a ces graves difficultés mais en plus, je lui crie après....

Et pourtant, si poulette me demandait de l'aider encore, je le ferais donc avec enthousiasme. Mais elle ne demandera pas.

En attendant, je lui lis des romans, des essais, des livres d'aventures le soir dans mon lit. On se colle encore et je l'enveloppe de tout mon amour.

8 commentaires:

Anonyme a dit...

Allo FemmeLibre,

Voici quelques personnages qui souffraient de dyslexie:

Thomas Edison
Albert Einstein
Leonard de Vinci
Rodin
Walt Dysney
Tom Cruise
Woopy Goldberg
J.F. Kennedy
Winston Churchill
Nelson Rockfeller
Jacky Steward
Agatha Christie
Bill Cosby
Bruce Jenner
Carl Lewis
Cher
Dustin Hoffman
Galilé,
Janette Bertrand
Jack Nicholson
John Lennon
Jules Verne
Les frères Wright
Magic Johnson
Louis Pasteur
Ludwig Van Beethoven
Michael Faraday
Michel Ange
Pete Rose
Steven Spielberg
et bien d'autres...

(Ce serait un bon sujet de recherche non? lol)

Souffrir d'un problème d'apprentissage, que ce soit la dyslexie, la dysphasie ou même l'autisme n'est qu'un obstacle de plus et souvent même, cet obstacle supplémentaire permet de développer la volonté, la tenacité, la culture de l'effort qui manque à d'autres, plus doués au départ, mais qui n'ont pas su tiré profit de ce dont ils avaient hérité.

Que les enfants deviennent plus tard des personnages n'est pas ce qui importe. Qu'ils s'épanouïssent, soient fiers d'eux, qu'ils apprennent à s'aimer et à aimer les autres, qu'ils apprennent à se mesurer à eux-même plutôt qu'aux autres, à prendre conscience de leur propre qualité et à en tirer profit, voilà ce qu'on doit leur léguer.

Je pense que ces lectures que tu fais à ta 13 ans feront partie des souvenirs heureux qu'elle te racontera plus tard. On ne mesure souvent que bien plus tard, l'impact de ces gestes que l'on pose par amour, mais une chose m'apparaît clairement, c'est qu'à terme, ce sont ceux qui demeurent les plus significatifs.

Pur bonheur a dit...

Ça me fait penser à mon frère qui avait des problèmes d'apprentissage. Ma mère était assis à coté de lui avant la 'tapette à mouche' prête à taper s'il faisait une erreur!
Seigneur! Heureusement les parents d'aujourd'hui ont une notion de psychologie...
Mais aujourd'hui mon frère gagne très bien sa vie. Il est à son compte et fait au dessus de cent milles dollars par an. Faut pas désespérer. Ta fille, avec une mère comme toi, va pousser comme une fleur.

Annette a dit...

Femme libre,

Je comprends que ta fille ne fera probablement pas de longues études. Certainement a-t-elle d'autres talents. A-t-elle des passions? Plusieurs métiers existent : coiffure, cuisine, plombier, électricien, etc.

Une femme libre a dit...

Commentaires porteurs d'espoir que les vôtres, chers amis virtuels. Tous ces gens dyslexiques, impressionnante cette liste, Pierre! Je suis d'accord avec toi que ces enfants handicapés, car les problèmes d'apprentissage sont un handicap permanent et bien réel, nous remettent en face des vraies valeurs humaines, dont celles du courage et de la ténacité.

Ton frère se faisait menacer de la tapette à mouches, Tangerine, ce qui semble assez horrible à priori, mais il avait malgré tout des parents qui s'en occupaient et c'est peut-être ce qu'il a retenu de son éducation! Qui sait?

Ma fille va se débrouiller en effet, Annette, et c'est en ce sens que je l'élève, dans un esprit de débrouillardise et d'autonomie.

Chose certaine, elle a un grand coeur et c'était un plaisir de la voir s'occuper spontanément de sa grand-mêre cette nuit, dans notre party familial du premier de l'an.

J'en profite pour vous offrir mes meilleurs voeux de paix et de bonheur, chers lecteurs.

unautreprof a dit...

Wow, quel beau témoignage Femme libre, je suis émue;)

Mes élèves sont assez majoritairement dyslexiques et c'est un deuil difficile pour les parents. Pas tous ne réagissent pareil mais vos semblez tellement être une bonne maman pour elle. Il me semble que j'aurais du plaisir à travailler avec une mère comme vous.

Bonne année 2008!

Une femme libre a dit...

Merci de me lire Unautreprof! Bonne année à vous aussi et à vos élèves!

Mais quoi! a dit...

Magique! Je sent tellement d'amour dans ton texte... c'est ça que tu me disais il y a quelques mois... Je suis heureux d'être venu te lire!

Une femme libre a dit...

Oui, il est difficile d'expliquer l'immensité de l'amour parental et son inconditionnalité. Il faut le vivre pour comprendre, mais quoi! Tellement irrationnel avoir des enfants. Mais je sais que maintenant que vous avez un fils, vous comprenez fort bien! ;o)