vendredi 8 février 2008

Quand il part

Quand il part, je demeure un peu en mode zombie, les jambes pantelantes, le coeur qui bat encore trop vite. Je regarde mes murs quotidiens et je ne les reconnais plus. Il adore mon chez moi. Ne comprend pas du tout que je veuille déménager. Me fait redécouvrir mes vieilles boiseries en chêne, il y passe un doigt de connaisseur dessus, émerveillé. "Jamais tu ne vas retrouver des boiseries comme ça." me dit-il songeur entre deux chevauchées fantastiques. Il a une énergie incroyable. Et moi aussi. Contagieuse l'énergie. Contagieux le plaisir. Quand il part, il a un élan de culpabilité, vague, cette fois-ci je l'ai bien senti. "Il fait beau. Tu iras marcher." J'ai souri. J'ai une liste, une longue liste de choses à faire et je n'arrive pas à tout faire. Infinie cette liste. Et pourtant, il m'imagine, vide de lui, vide de toute action à faire, hypnotisée. Et en ce moment même où j'écris, il a un peu raison, je ne suis pas vide du tout, je suis bien pleine au contraire, mon corps exulte, mais mon cerveau, ma volonté sont au neutre. Stone de lui que je suis. Il était temps qu'il parte. Mais ça je ne le lui ai pas dit. Et pour la première fois, j'ai demandé "On va se revoir?" Il a pris mon menton dans sa grande main, il m'a embrassée tout doucement, puis violemment un peu, il m'entourait de son long corps, long et mince, un corps de jeune homme et il m'a regardée droit dans les yeux. "Mais bien sûr qu'on va se revoir." Je n'ai pas souri. J'ai fermé la porte et je suis allée à l'ordi, droguée de lui encore, chancelante. Et j'ai eu cette impression nouvelle qu'il m'avait menti. Et qu'il s'était menti à lui-même.

19 commentaires:

Anonyme a dit...

Je n'ai aucun commentaire.

Mamzell_McJ a dit...

je n'ai aucun commentaire :-)

Mamzell_McJ a dit...

oui j'en ai un. Votre jeune homme semble plus romantique que le mien. Le mien c'est un génération Y, même s'il essaie de me prouver le contraire. J'ai envie de nous dire arrêtons de nous torturer. Pour vivre sensiblement le même type d'expérience que vous, c'est vrai que c'est plus facile à dire qu'à faire. On sait que tôt au tard il va y avoir une fin, comme dans presque toutes les relations en 2008. Donc, vivons-le à fond et si pour se faire on doit laisser un peu de notre âme dans le néant virtuel bien faisons... À la Grâce de Dieu !

Mais je comprends tellement mais tellement....

Pur bonheur a dit...

J'avais l'impression de lire un extrait d'un roman Harlequin! Wouah!

Une femme libre a dit...

Votre non-commentaire est un commentaire intéressant, petite Fadette!

Romantique, Juliette, oui, il doit être romantique au boutte et moi aussi pour que Tangerine s'imagine lire un roman Harlequin!!!

Anonyme a dit...

À ceci près que dans les romans «harlequin» ça ne finirait pas par une séparation...

Anonyme a dit...

Juste une impression comme ça... (on ne peut pas faire de conclusions à la seule lecture de quelques chroniques écrites pour le ravissement des lecteurs)

... tu es toujours un peu sur tes gardes. Comme si tu envisageais le pire pour atténuer les effets d'une déception éventuelle. Femme de peu de foi ! Cela doit en amoindrir l'intensité non ? Une relation, peut importe sa nature ou sa longueur n'est-elle pas mieux vécue bras et coeur grands ouverts ?

Michèle

Une femme libre a dit...

Perspicace Lud, je vous adore. Quel commentaire subtil et pertinent!

Ma chère Michèle. Hum... ouais. Sur mes gardes. On le serait à moins. Cette adorable histoire Harlequin n'a aucun avenir. Il faut la vivre au présent. Sauf qu'elle est intense. Chargée. En fait, je me laisse beaucoup aller. Je n'ai jamais joui aussi intensivement qu'avec Jeune Homme (je ne sais pas si ça fait Harlequin de confier ça). L'âge ou bien la connivence parfaite sexuellement? Je ne sais trop. Or, cette passion partagée (tiens, ça, ça fait plus Harlequin, je pense que je vais me spécialiser dans le genre) a une fin quand elle n'est alimentée par aucun autre élément. J'ai vérifié, il n'y a aucune ouverture chez Jeune Homme à me sortir de mon tiroir. J'ai des trésors d'imagination mais je sens que ça s'épuise... Pour ce qui est de l'intensité, faire l'amour en pensant à chaque fois que c'est la dernière aurait plutôt tendance à l'amplifier! Les bras sont ouverts, le sexe est ouvert aussi, mais le coeur se protège du mieux qu'il peut!

Anonyme a dit...

chère Femme Libre...
Juliette

Anonyme a dit...

Bonjour FemmeLibre,

Effectivement, l'idée que chaque fois est la dernière permet de la vivre encore plus intensément. Au fond, que ça soit vrai ou pas n'a peut-être pas tant d'importance, parce que vous vivez l'instant présent au maximum et au fond, c'est ce à quoi on aspire tous.

Puisque JeuneHomme a pour l'instant atteint l'équilibre qu'il recherchait, il m'apparaît évident qu'il ne changera pas la formule à moins que le changement ne soit nécessaire à mieux répondre à ses nouveaux besoins.

D'un point de vue général, on ne se contente qu'un temps de ce qu'on a.

Le changement est l'essence même de la vie et ce qui meurt ne sert très souvent qu'à alimenter ce qui continue à vivre. C'est vrai autant au niveau végétal, qu'animal ou même émotionnel.

Si la crainte d'une fin, intensifie l'expérience du moment présent, alors craignez sans crainte. lolll

Annette a dit...

Femme libre,

Pour vous aussi, Jeune Homme comble un tiroir. Dommage tout de même que sorties au restaurant, cinéma ou autres sorties ne puissent être envisagées pour le moment.

Une femme libre a dit...

Cher Pierre F., une autre fine analyse de ma situation amoureuse avec Jeune Homme. J'attends toujours tes commentaires avec impatience car ils sont souvent telllement justes, on sent que tu as du vécu et puis tu es un homme, aidant de voir une histoire amoureuse à travers l'oeil d'un homme. En effet, je comble un tiroir manquant à la commode de vie de Jeune Homme et il est donc tout à fait heureux de sa vie pour le moment, me le dit d'ailleurs, qu'il exulte et se sent complet. Et je le perçois aussi. Il a le sourire facile, est très expressif (ha! si tous les hommes pouvaient apprendre ça, cette expansion totale et verbale de la satisfaction qui fait tellement plaisir à la partenaire). Je lui ai dit que j'aimais qu'on me parle en baisant, il aurait pu voir ça comme une corvée pour me plaire, mais non, il s'y est mis avec enthousiasme et nos échanges à ce niveau ont pris des envolées lyriques souvent ponctuées de fou-rires! On s'amuse tellement ensemble à tous les plans. Cette connivence me manquera.

Non, ma chère Annette, les sorties communes n'ont pas lieu et n'auront pas lieu non plus. Et c'est correct. Notre relation va demeurer cachée de tous et je n'en parle que dans mon blogue, c'est d'ailleurs pour ça que j'en parle autant ici, j'ai comme envie de le crier sous tous les toits que j'ai un jeune homme si magnifique dans ma vie! Oui, il comble amplement mon tiroir relations amoureuses (pour le moment!) et j'en suis ravie.

Anonyme a dit...

Bonjour FemmeLibre,

Je vous trouve très avisée dans votre relation avec JeuneHomme en évitant les pièges qui mènent si souvent à des fins prématurées. Je ne sais pourquoi, mais je constate que beaucoup de femmes, dès qu'elles deviennent plus intimes avec un homme, sentent l'irrépressible besoin de les "améliorer". J'ai vu ce comportement si souvent, que c'en est inquiétant. On sculpte davantage l'ego en le caressant qu'en y enlevant des morceaux.

Une femme libre a dit...

"On sculpte davantage l'ego en le caressant qu'en en enlevant des morceaux."

Wow! Quelle phrase mémorable et tellement bien dite. Je la garde en mémoire pour la citer de temps en temps. Trop juste et trop jolie.

Jo le grand blond a dit...

Je vous depuis quelques semaines, et je dois avouer que vos épanchements, quoiques forts intéressants, sont tristes... Triste que de vous voir et sentir avec vous la fin annoncée de cette histoire de passions, sans réel fierté d'être avec l'autre d'un certain coté. J'ai la désagréable impression que vous n'êtes qu'une boite de mouchoir fort commode pour lui. Tant et aussi longtemps que vous comblerez ses besoins, il vous entretiendra...mais cela ne dure qu'un temps et non une vie. Est-ce réellement cela ce que l'on peut appeller de l'amour?

Une femme libre a dit...

Je savais bien que je finirais par avoir un commentaire me disant que je suis utilisée. Je ne m'en sens pas blessée car cette vision étriquée et méprisante des rapports sexuels librement consentis dans le plus grand respect et sans mensonges entre deux adultes consentants ne me touche aucunement. Il faut avoir une vision assez dégradante de la femme pour la considérer comme "une boîte de mouchoirs". Ouache! Pas trop jolie votre vision de la femme qui est autonome sexuellement, Jo le grand blond. Si vous, vous associez les femmes à des boîtes de kleenex, ne mettez pas tous les hommes dans le même panier, por favor!

Jo le grand blond a dit...

Mais je n'ai pas dit que les femmes étaient des boîtes de mouchoirs, (vous pourrez tjrs demander à Mademoiselle) mais que c'était ma perception de la situation. Que Jeune Homme vous percevait, excusez les mots crus, comme une boite de mouchoir. J'ai bcp d'estime pour les femmes, que je considère comme des égales, mais n'empêche que je suis un homme, et que cela est mon impression. Sans mensonge? Alors, je ne comprend pas cette dernière ligne de votre texte...qu'il m'avait menti...

Une femme libre a dit...

Juste de penser qu'une femme puisse être une boîte de mouchoirs est une pensée misogyne qui n'effleurerait même pas Jeune Homme. Mais vous oui. Dégoûtant! Mais non, il ne m'a pas menti. C'est une figure de style, de la littérature, puisqu'il faut tout vous expliquer. Je pense que vous ne devriez pas lire mon blogue qui pourrait provoquer des pensées impures chez vous. Moi, je ne lis pas le vôtre. Alors, restons chacun chez nous, ça vaudra mieux.

Jo le grand blond a dit...

Je vous importune tant que ça? Misogyne? Alors, comment expliquer l'absence de fierté d'être avec l'autre...Je concède quasi une décennie à la demoiselle que je fréquente..et pourtant, je ne m'en cache pas. Je suis même très fier de la fréquenter. Ou peut-être ma vision de l'amour est rendu trop à des années-lumière de ce que la société nous enseigne. Comme l'a si bien dit une chanson qui fut jadis populaire, what is love? Gentilhomme je suis, donc je tacherais de ne plus commenter.