samedi 5 septembre 2009

Blessée

Moi qui me vante de ma santé resplendissante et de mon énergie débordante, moi qui exultais à la pensée de ma fin de semaine cinématographique, j'aurais bien dû me la fermer. Enthousiaste, je courais d'un cinéma à l'autre hier à la noirceur pour ne rien manquer, il y a des travaux partout et une borne basse en ciment que je n'avais pas vue m'a enfargée. Humiliée, avec des gens autour qui me demandent si ça va, je me relève promptement et me remets en route. Un peu plus loin, je regarde ma cheville déjà enflée, la douleur est tolérable. Je ne suis pas si loin du théàtre Maisonneuve et je décide de ne pas manquer le dernier film de la journée qui y est présenté. Je marche avec une lenteur extrême, je me tiens à deux mains sur les rampes d'escalier, mais m'y voilà, juste à temps, ouf! Comme c'est une immense salle, il y a toujours de la place. Bons films, un petit film argentin absolument charmant et toujours d'actualité sur les relations amoureuses, très applaudi "Un juego absurdo" et puis le "Fisica dell'acqua" de l'Italien Felice Farina, qui a la particularité de raconter une histoire impliquant des adultes mais telle que vue par un enfant de sept ans. Pas un chef-d'oeuvre, mais un film intéressant.

Quand le film se termine à 23 heures quinze, j'ai l'air d'une grande handicapée car ma démarche est encore plus lente et déséquilibrée. Je ne peux mettre de poids sur ma jambe blessée et c'est avec une grande lenteur que je me rends à la maison. Je suis une femme qui marche vite, on me le fait toujours remarquer, je dois ralentir pour me mettre au même pas que mes camarades de marche. C'était même pénible pour moi de me promener avec Monsieur Relation, car il marche très lentement. Je devais me freiner en tout temps. Je lui en avais déjà parlé, j'aurais aimé qu'il hâte le pas juste de temps en temps, que ce ne soit pas moi qui doive constamment ralentir. Pour me sentir mal presque tout de suite. Comment pouvait-on demander à quelqu'un de marcher plus vite? Il faut prendre les gens comme ils sont. Quand même, ce pas si différent, c'en était un indice d'incompatibilité. Je ne voyais rien car je ne voulais rien voir. Mais là, hier, j'étais lente à plein. Ce n'était pas si désagréable car il n'y avait pas de douleur majeure.

Or au réveil ce matin, douleur il y a. Ouch! Me déplacer de la chambre à la cuisine et de la cuisine à l'ordi dans mon salon est une entreprise à laquelle je songe deux fois. La cheville est horriblement enflée. Pas trop compliqué de traiter une entorse, repos, glace, élévation, tylénols. On peut bander la cheville aussi. J'ai déjà mis de la glace, je me demande si en bandant la jambe je ne pourrais pas me risquer à y aller au cinéma, en prenant bien mon temps (de toutes façons, pas le choix, je marche vraiment comme une handicapée), je n'ai pas de béquilles. Ouais, avec des béquilles, je pourrais aller partout. Pas commode des béquilles dans un cinéma. Un simple parapluie dérange. Je m'essaie à sortir dans cet état? Je ne sais pas encore. J'ai déjà manqué le premier film de neuf heures. Je suis seule pour toute la fin de semaine en plus et j'avais donc l'intention d'en profiter. Comment tirer le meilleur parti de cette situation imprévue?

11 commentaires:

Francine-la-pas-fine a dit...

Chère Femme libre,

Je suis de tout coeur avec vous. Je ne sais pas quel message vous envoie l'Univers mais toujours est-il qu'il faut faire avec. Je ne suis pas médecin ni infirmière mais je me permets de vous donner un p'tit conseil. Aujourd'hui, party de jambe en l'air (vous noterez que jambe ici est au singulier)!!! Et oui, vous n'avez pas le choix (je crois). Et de la glace (pas plus de 10 minutes à la fois). Si ce n'est déjà fait, allez donc voir par ici : http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=entorse_pm

Et si vous le pouvez, ouvrez donc une bonne bouteille! Seule consolation, il fait un temps magnifique.

Pur bonheur a dit...

En la soignant toute la journée, ne pas marcher dessus, peut-être allez vous être mieux ce soir?
Alterner glace et chaleur.
Et mon onguent favori FLEXOFLEX!!!Il fait de vrais miracles, je vous jure.

Cath a dit...

Oh comme vous devez vous sentir bouillir Femme Libre ! il m'est arrivé ce genre de choses, et étant également une marcheuse rapide, j'ai d'autant souffert de ne pas pouvoir bouger à mon rythme, les béquilles, c'est fatigant ! J'en étais arrivée à envier les petites mamies qui elles arrivaient à marcher ! Bon rétablissement !

Une femme libre a dit...

Finalement, je me suis rendue au festival, très péniblement (le trajet qui me prend dix minutes m'a pris plus d'une heure) et j'ai réussi à voir quatre films. Pas si mal! Une fois rendue, j'ai expliqué au placier que j'avais une entorse et il m'a gentiment laissée attendre sur place entre les films vu que j'avais un passeport pour tous les films. Je suis bien contente! ;o)

Solange a dit...

Je crois que vous devriez passer une radiographie, ma nièce a eu un bête accident comme ça et elle avait 3 petits os de cassés, elle marchait pareil et a fait une flébite. Ce n'est oeut-être qu'une simple entorse, mais vaut mieux savoir.

Mamzell_McJ a dit...

hahaha!!! Là je vous (nous) reconnais. Rien ne vous arrête.

Pour avoir eu une entorse l'an passé, je comprends votre sentiment. La guérison sera sans doute un peu plus longue si vous vous entêtez à marcher dessus mais quand on veut suivre le courant...

Ça va passer :-)

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre.
Prompt rétablissement, d'abord...
Et tu prends des béquilles. Tout le mond s'inclinera devant toi...handicapée physique...
Bonne journée, tout de même.

Une femme libre a dit...

Quelle horreur pour votre nièce, Solange! J'espère qu'elle s'en est bien tirée. Dans mon cas, les choses vont de mieux en mieux et je peux même marcher aujourd'hui (délicatement, mais quand même... ouf!)

Je n'ai pas marché, j'ai sauté jusqu'au cinéma et puis je guéris quand même, chanceuse que je suis, Juliette!


On m'a prise plus pour une arriérée mentale qu'une handicapée, Herbert! Que fait donc cette femme à sauter ainsi sur un seul pied et à s'accrocher aux clôtures et aux poteaux? ;o)

Unknown a dit...

il y a des moments comme ça où l'on se fait brutalement couper les ailes et il faut être dans l'acceptation, parce qu'on ne peut pas faire autrement et que tout a un sens... Je dis ça parce que je suis malade en ce moment et que c'est aussi un peu dur.

Une femme libre a dit...

Quand on sait qu'on va vers la guérison, c'est encourageant,Monique.

Ce qui est vraiment autre chose, c'est la maladie chronique, dégénérative. Et pourtant, plusieurs des gens qui en sont atteints se découvrent alors des forces inconnues, des valeurs nouvelles.

Mijo a dit...

N'oubliez pas d'aller voir un ostéo pour un petit check-up de la cheville.
J'en consulte un en ce moment pour un dos que je me suis pété en passant le chiffon à poussière sur une table de nuit tout en me dandinant sur une musique qui passait à la radio. J'ai énormément souffert mais je ne regrette presque pas (!) car au moins j'ai pu rencontrer un ostéo aux yeux et mains magnifiques.