jeudi 31 décembre 2009

Recevoir

J'aime recevoir dans ma nouvelle demeure. Et pourtant, ma cuisine est mal équipée. Deux ronds seulement, un grand four qui ne marche pas alors j'en ai un petit. Mais rien de dramatique ou d'impossible. Hier, un grand couscous à la mijoteuse, rien de plus simple, tout le monde content, du vin, la conversation qui coule. Voisin était là, resplendissant. Amoureux. La nouvelle femme mariée qu'il a rencontrée dernièrement. Elle n'était évidemment pas avec nous, mais avec son mari. Invalide le mari. Pour Voisin, c'est une situation idéale. Ce n'est pas lui qui dit ça, mais moi qui le pense. Il est vieux garçon et couche avec ses chiens. Une femme au quotidien, ce serait probablement trop pour lui. Mais une femme occasionnelle qu'il peut aimer, car il a besoin de sentiments, Voisin, c'est parfait. C'est un grand romantique. Ça faisait quinze ans que la dame n'avait pas baisé. Le mari n'est pas au courant donc le mensonge fait partie de la relation. Ils viennent de passer deux jours merveilleux ensemble, elle avait dit qu'elle était chez son frère à Québec et le frère était donc dans le coup. Quand le mari appelait, le frère répondait et elle rappelait sur son cellulaire. Je serais vraiment pas douée pour la tromperie, je me mélangerais très rapidement dans mes mensonges, je pense! Mais Voisin est heureux et madame aussi, me dit-il. Et le mari, qu'elle aime toujours et dont elle s'occupe bien, ne souffre pas vu qu'il n'est pas au courant. Le meilleur des mondes? Je ne sais pas. J'ai comme un léger malaise, comme à chaque fois que le mensonge est impliqué. Pieux mensonges, disait ma mère. On ne doit pas tout dire. Là, je suis bien d'accord, on ne doit pas tout dire. Il y a des paroles qui font souffrir, qui créent des blessures ou ouvrent des plaies. Communiquer est un art et se taire en est tout un aussi. Simples les relations humaines? Non!

Hier, tout me semblait idyllique et pourtant, c'est ma fille à moi qui a été blessée. Alors qu'elle était à l'ordi avec le fils de Voisin, je raconte qu'elle n'aime pas trop le cheerleading et bla bla bla. Dans mon autre maison, elle aurait été loin et n'aurait rien entendu, mais dans un petit condo tout est près et elle a l'oreille fine, donc elle m'entend. Je ne croyais vraiment pas révéler des secrets importants de sa vie privée et pourtant, c'est ainsi qu'elle l'a perçu. Quand les gens partent, elle me dit que je ne l'ai pas respectée et que je n'avais pas à parler du cheeleading, qu'à sa professeure d'anglais, qui soupait avec nous, elle lui disait adorer ça et que je lui avais fait perdre la face. Oups! Des excuses furent faites. Pas encore acceptées. Pas simples, les relations humaines. Je l'ai déjà dit? Je le répète!

7 commentaires:

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre.
Puisque nous en sommes au recevoir, reçois tous mes voeux pour cette nouvelle année et distribue-les à qui tu veux.
Tu sauras?
Je t'embrasse.

Une femme libre a dit...

Je ferai la distribution, cher Herbert. Je saurai. Pour cette nouvelle année, je vous souhaite de nouveaux voyages en ces contrées exotiques que vous savez si bien nous faire découvrir avec vos magnifiques photos.

Solange a dit...

Je viens vous souhaitez une bonne année 2010 la santé, un beau voyage en Chine et pleins de bonnes choses pour les enfants et le petit-enfant.

Pierre F. a dit...

Le mensonge, au départ peut paraître anodin, sans conséquence.

Puis, c'est l'escalade des mensonges. Elle disait être chez son frère, à Québec. Qu'en sera-t-il, lorsque le frère viendra leur rendre visite à la maison? ils devront se rappeler la ou les fois qu'ils étaient supposés s'être vus pour qu'ils ne s'emmêlent pas dans ces mensonges. Et puis ses sentiments à elle ou à Voisin évolueront peut-être. Voudront-ils se voir plus souvent, ce qui nécessitera une autre série de mensonges à retenir? Et quand tout cela sera finalement révélé, parce que ce sera probablement le cas un jour, sa blessure à lui, le mari invalide sera beaucoup plus douloureuse, parce qu'il aura vraiment été trompé. Il doutera alors de tout, incluant de l'amour que sa femme lui disait éprouver pour lui...

Parfois un mensonge semble anodin et plus facile à assumer que la vérité, mais en bout de ligne, je trouve ça beaucoup trop compliqué.

Anonyme a dit...

Mensonges, mensonges... mais doit-elle rester invalide parce que le mari l'es ?

Peu importe, j'en prendrai bien une mariée comme elle, à défaut ou en attendant de trouver chaussure à mon pied.

Bonen année 2010, bonne continuation de blogue ;-)

Pur bonheur a dit...

C'est vrai que c'est compliqué. Habituellement, un conjoint invalide est naturellement jaloux, parce qu'il ou elle se sent diminué(e). Les risques d'aller voir ailleurs du conjoints sont énormes.
Par contre, il existe plusieurs sortes d'amours. L'aimer assez pour la laisser libre en sachant qu'elle lui revient tout le temps.
Mais ça reste des mensonges, et je n'aimes pas le principe moi non plus...

Une femme libre a dit...

Merci Solange! Je vous souhaite la santé et l'amour, mais vous les avez déjà! Que ça continue encore et encore...

Pierre, Mazsellan, Pur Bonheur, certains sont très doués pour naviguer à travers leurs mensonges. Vous et moi, Pierre, nous ne le sommes pas, de toute évidence! L'idéal dans ces situations marginales et complexes, il n'y en a pas. Se savoir trompé maintenant ou plus tard ou jamais? Jamais, tiens, pourquoi pas? C'est possible, il y en a plein qui le font.