mardi 2 février 2010

Hier

Dix-neuf ans, encore. M'appelle en larmes, gros sanglots. Je connais le topo, je l'ai élevée cette enfant-là. Peut pleurer, crier, hurler à volonté. Contrôle ses chums avec ça. Pas de demi-mesure avec elle. Et une fois la crise finie, une fois tout le monde autour d'elle écrasés, injuriés, menacés, mademoiselle retrouve son beau sourire et vague à ses occupations comme si de rien n'était. En général, elle a alors gagné ce qu'elle voulait. La vie continue.

Je suis donc bien prudente quand les cris et les sanglots me parviennent. Je ne veux plus me laisser manipuler. Sauf que là... il y a un bébé en jeu. Et il entend les cris et les larmes de sa mère. Je ne peux m'empêcher de me mettre à sa place. Il ne peut pas fuir, lui. Je lui dis donc que je viens chercher le bébé. Les pleurs arrêtent automatiquement. "Dépêche-toi". "Euh... je prends ma douche et j'arrive."

Pas vrai. Je l'avais déjà prise ma douche. Mais je voulais me calmer et trouver la meilleure stratégie dans les circonstances. Ne pas me précipiter dans une action stérile. Il fallait mettre des limites. Je manquais le yoga. Entre mon petit-fils et le yoga, le petit-fils vient avant. Allait-elle récidiver régulièrement si elle constate que j'accours à chaque fois? Peut-être. Il fallait encadrer mon action.

Une grande partie du problème, c'est qu'elle déteste rester à la maison et avec un enfant, elle se sent prisonnière.

Je suis allée chercher le bébé et je lui ai dit que je le ramenais à quatre heures. Un beau gros bébé souriant, qui se développe bien et qui est sécure. Je sais que ma fille est une bonne mère et elle fait bien d'appeler au secours quand elle en a assez. Je ne mets pas de règles ni de barrières. On verra un jour à la fois.

21 commentaires:

Juste moi a dit...

Peut être explorer ceci : http://www.ahgcq.org/spip.php?rubrique2

Il y a surement d'autres alternatives - à creuse, peut être via la CLSC. Sortir avec bébé, c'est facile et ça peut même être gratuit ! Et ça permet de socialiser avec d'autres jeunes mères ... Nat

Une femme libre a dit...

Elle en a plein de possibilités, Juste moi et en plus, je paierais pour. Danse maman-bébé, yoga maman-bébé, un centre de loisir juste à côté, une bibliothèque. Elle faisait partie d'un groupe avec sa sage-femme mais a abandonné, trop contraignant et le monde était "plate". Simple sortir avec bébé? Juste l'habiller et le mettre dans la poussette et monter la poussette (elle habite une cave) et pousser dans la neige. C'est trop pour elle. Ce qui lui faut et ce qu'elle veut, c'est une vie à elle sans bébé. Son congé de maternité finit dans trois mois mais je pense qu'elle va retourner avant. Là, elle cherche une garderie.

Une femme libre a dit...

Quand son chum était là avec elle, ça allait bien. Mais il est aux études à temps plein. C'est de se retrouver "mère au foyer" qui la tue.

Une femme libre a dit...

Et ça a peu à voir avec son jeune âge.Plein de mères au foyer font des dépressions. Peu de stimulation et cette impression de n'avoir jamais rien fait de ses journées et d'être pourtant si fatiguée. L'enfer. Je ne le ferais pas non plus.

Valérie-Ann a dit...

Vos commentaires me font réfléchir, Femme Libre. "Peu de stimulation et cette impression de n'avoir jamais rien fait de ses journées et d'être pourtant si fatiguée. L'enfer.". C'est tout à fait ça. C'est contre mon plan de vie en entier, mais je commence à envisager de mettre mon plus jeune en garderie, une année ou deux avant l'entrée à l'école, pour travailler à temps partiel, peut-être... Justement pour sortir de ce cercle infernal... Grosse réflexion.

Une femme libre a dit...

Oups... je me parlais un peu toute seule, Valery-Ann! Je me rends bien compte que je peux blesser les mamans à la maison qui me lisent. Cette vision de la vie à la maison, elle n'est pas le fait de tout le monde et il y a certainement des mères qui sont heureuses de s'occuper de leurs enfants tranquillement chez elles. Je parlais pour moi et pour ma fille.... ;o) je ne pensais pas que ça te rejoindrait aussi.

Gen a dit...

Je crois qu'il y a des femmes qui sont faites pour être au foyer et d'autre non.

Ce qui est triste, c'est quand on ne peut pas, pour toutes sortes de raison, choisir d'y être ou pas.

Pendant des siècles, le choix n'existait pas : une femme, c'était une femme au foyer. Depuis ce temps, on est devenues pratiquement obligées d'être des travailleuses.

C'est pas mieux dans un cas comme dans l'autre.

Une femme libre a dit...

C'est un vaste débat Gen. Qui dit femme au foyer, dit aussi dépendance financière, homme pourvoyeur, rôles diffenciés. La femme qui quitte le monde du travail quelques années a parfois bien du mal à le réintégrer. Travailler, respecter des échances et des horaires, c'est bien différent du rythmne donné par les dodos et les promenades au parc. En cas de divorce, la femme peut voir sa douillette quiétude familiale bouleversée. Les juges qui donnent encore une pension éternelle à une femme au foyer qui est jeune sont de plus en plus rares. Elle devra éventuellement aller gagner sa croûte, elle aussi. Et comme un couple sur deux divorce, c'est un pensez-y bien...

Gen a dit...

Je connais toutes ces données,
Femme libre, mais je me demande combien de femmes (et d'hommes) décideraient de s'occuper exclusivement de leur famille si on arrivait à éliminer la question de l'insécurité financière de l'équation.

Une femme libre a dit...

Ouais, là, en effet, c'est autre chose. Il y aurait peut-être bien des hommes intéressés.... mais, j'en doute.

Gen a dit...

Je sais pas... J'en connais qui font déjà tout chez eux (et oui, tout : repas, lavage, ménage, changeage de couche, biberons, organisation des sacs des bébés pour la garderie...). Si on leur permettait d'arrêter de travailler pour le faire sans être stressés, je suis sûre que ça leur plairait.

Anna-Belle a dit...

En effet tout un débat la femme au foyer...Et j'en sais quelque chose car j'en suis une ;)

Dans mon cas j'ai un diplôme, je travaillais avant d'avoir mes enfants alors ça ne me fait pas peur...Je sais que je serrais capable de reprendre le travail.

Moi je l'ai fait car j'adore les enfants et ce n'est pas une corvée pour moi, ce n'est pas un sacrifice, je suis bien là-dedans. La seule chose qui me dérange c'est le regard des autres quand on leur annonce que non je ne travaille pas...Mais faut s'en balancer des autres alors je travaille là-dessus...

Ce qui est important c'est de respecter le choix de chacune comme tout le monde a fait ici et que la femme au foyer le fasse pour les bonnes raisons et en retire de la satisfaction...

Mais je comprends le besoin de se sentir apprécier, de discuter avec d'autres...Oui je le vis aussi c'est pas chaque jour la fête chez la maman au foyer ;)

Désolé du roman, merci de la réflexion :)

Valérie-Ann a dit...

Je ne me suis pas sentie offensée, Femme Libre, je dis simplement que tu as raison, la réalité est différente de ce que je pensais et cela force la redéfinition de soi-même. J'apprécie de savoir par tes commentaires que ce que je ressent ne fait pas de moi une mauvaise mère, une femme anormale, au contraire, et que je dois juste trouver un équilibre...

Pur bonheur a dit...

Lorsque je suis devenue enceinte de mon ainée, l'ex-femme à mon mari nous a donné la garde de ses deux enfants, 6 et 7 ans. Lorsque j'ai accouché, je suis devenue mère à plein temps de 3 enfants. Je vous avouerai que j'ai trouvé ça dur par moment, mais l'ex à mon mari était dépressive, je crois qu'elle a vu ses enfants que 2 fois durant la première année à raison d'une heure à chaque fois. Je devais les ramasser à la petite cuillère à leur retour. Mais bon, malgré mon jeune âge j'ai fait de mon mieux, je confectionnais même les jolies robes de ma belle fille , elle en parle aujourd'hui (elle a 33 ans)avec l'air content.
J'ai ensuite eue mon fils et de 1991 à 2001(la vente de notre entreprise) je suis retournée sur le marché du travail à temps plein. Seigneur, je me demande parfois comment j'ai réussis à tout faire!

Unknown a dit...

Quand ma fille a eu son bébé, elle est restée les deux premiers mois à la maison et puis ensuite elle a travaillé trois jours par semaine, jusqu'aux trois ans qu'il vient d'avoir. En France, il y a des allocations familiales qui complètent le salaire jusqu'à trois ans pour que la femme ne se coupe pas de son activité professionnelle et qu'elle puisse en même temps profiter de son bébé. Je trouve ça assez idéal.

Une femme libre a dit...

Gen, vous avez tout à fait raison, il faut se garder de généraliser et ce n'est pas parce que les hommes au foyer sont une rareté qu'il faut conclure que, les conditions financières aidant, plus d'hommes ne seraient pas intéressés!

"je suis bien là-dedans", vous avez tout dit, Anna-Belle! Voilà, libre choix et bien-être, que demander de plus. Il y a des mères qui ne sont pas bien là-dedans et elles ne devraient pas se forcer pour rester à la maison avec leurs enfants si ça les rend malheureuses parce que le mieux pour un enfant, ce sont des parents heureux.

Valerie-Ann, si vous êtes bien, vos enfants seront bien aussi... ;o) On passe son temps à réévaluer et c'est une bonne chose. Je suis moi-même encore là-dedans.

Je me le demande aussi, Pur Bonheur. J'ai gardé mon petit-fils une journée lundi et j'étais épuisée!

C'est idéal ça, Monique,ne pas couper le contact avec sa profession tout en profitant de son bébé. Bien que, là encore, ce ne serait pas l'idéal pour tout le monde. Il y a aussi des mamans qui veulent couper tout contact avec leur emploi et se consacrer uniquement à bébé.

Pur bonheur a dit...

Ma fille et ma belle-fille étaient toutes confiantes de se dire que dès qu'elles retourneraient au boulot (après avoir eu un enfant) que je serai là, moi, la meilleure maman en ville. Elles ont déchanté quand mon mari leur a dit que j'avais amplement fait ma part qu'à l'occasion oui, nous le ferions, mais il veut que je reste libre de bouger et sortir avec lui.
Et je vous crois que vous deviez être épuisée. Un bébé c'est du 24h/7jours!

Une femme libre a dit...

Pur Bonheur, l'époque des mamys qui n'avaient que ça à faire, garder leurs petits-enfants, est de plus en plus révolue!

Petite Fadette a dit...

Quel intéressant débat!


Votre fille, Femme Libre, est bien encadrée. Et elle le sait. Bon d'accord, ça n'excuse pas ses caprices... Elle aura tout le temps pour grandir, non?


Savez-vous que mon Roméo aurait sacrifié sa carrière pour jouer à la maman? La condition était que je gagne un salaire équivalent au sien, bien entendu. Ce qui, pour l'instant, ne risque pas d'arriver. Il ferait un très bon papa à la maison car il est un bon papa tout court. Bon. Il manque de patience, souvent. Mais moi aussi!!


Être parent au foyer est une vocation au même titre que devenir avocat, médecin ou couturière. Le plus beau, maintenant, c'est que nous pouvons dorénavant rester à la maison par choix.


On ne me force pas à faire ce que je fais. C'est naturel. Ça coule de source et j'adore ce mode de vie. Et tant mieux si cette perspective ne convient pas à toutes les femmes! Je crois qu'on ne pourrait pas se passer de femmes sur le marché du travail.

Votre fille est si jeune! Et elle apprend à devenir mère, en plus. Pas facile!

Petite Fadette a dit...

J'oubliais... je croyais avoir lu qu'elle n'était plus avec le père de son bébé. Me suis-je trompée?

Une femme libre a dit...

@Petite Fadette
L'important, vous l'avez dit, c'est d'avoir le choix et d'être aussi bien que possible dans ce choix.

Ma fille est toujours avec son chum. Il est aux études à plein temps et elle retourne travailler au IGA début mai. Ils ne roulent pas sur l'or. On les aide comme on peut.