lundi 17 mai 2010

Mauvaise mère

Ce qui a fait que la vie de la personne qui est venue habiter avec Seize ans a été si infernale pendant mon voyage en Chine, je le comprends pas mal aujourd'hui, alors que je suis totalement épuisée maintenant qu'elle a finalement quitté la maison. Elle est charmante (avec les autres), mais si anxieuse, si demandante, si peu autonome pour son âge. Ses handicaps en sont la cause alors on s'en veut de lui en vouloir. Et l'idée d'avoir si hâte qu'elle parte enfin en Espagne après seulement deux semaines de retour avec elle est honteuse, je le sais, mais elle est là, bien présente. Je compte presque les jours qui restent. Pas bien joli tout ça, je sais, je sais.

8 commentaires:

Mayieve a dit...

Qui part en Espagne?

Le Elle définit trop de personnes différentes en même temps ;P Je suis toute mêlée.

Une femme libre a dit...

Seize ans va un mois en Espagne dans une famille. Elle étudiera l'espagnol le matin. C'est un programme du cegep Maisonneuve.

Valérie-Ann a dit...

Que vous vous traitiez de mauvaise mère pour une telle situation me rend inconfortable. Ma fille n'a aucun handicap, elle n'est qu'une petite fille très intelligente et curieuse, elle a cinq ans et n'a jamais été en garderie, et j'ai pourtant très hâte qu'elle commence l'école. Je ne me sens plus à la hauteur pour continuer à la stimuler et la pousser dans son développement au quotidien. Suis-je une mauvaise mère aussi? Je ne le crois pas.

Je ne cherche pas à vous faire sentir coupable pour votre billet, mais j'aimerais vous faire réaliser que vous avez le droit d'être épuisée et d'avoir besoin d'une pause. C'est légitime. Cela n'enlève rien à l'amour que vous portez à votre fille, à vos enfants, ni à tout ce que vous faites au quotidien pour eux, pour leur bonheur et leur avenir. Vous êtes une bonne mère et vous le savez.

Que vous soyez aussi épuisée en est le reflet: cela veut dire que vous vous investissez totalement dans l'éducation de votre fille et que vous être une vraie mère. Cela signifie que vous vous questionnez et vous remettez en question et faites tout ce que vous pouvez pour elle. Vu ainsi, n'est-ce pas que nous avons l'impression d'être moins indignes?

:)

Une femme libre a dit...

Mauvaise mère un instant, pas mauvaise mère tout le temps, Valérie-Ann. Je m'interroge sur plein de choses en effet, comme vous le faites aussi, je le sais. Me consacrer autant à la vie de ma fille pourrait également illustrer le vide de la mienne, c'est à investiguer. S'épuise bien celle qui accepte de se laisser épuiser. Il y a certains déséquilibres qui apparaissent ici. Je compte y remédier. Vous en êtes encore au début de l'éducation de vos beaux enfants, mon règne de mère tire à sa fin. Je veux finir en beauté, le plus possible.

Armande Simplette a dit...

Indigne, on s'est toutes senties des mères indignes au moins une fois dans notre "carrière". Ça ne veut pas dire que nous l'étions réellement. Mais bon, en cette fin de lundi ensoleillé je n,étais aps prête à un tel questionnement et pourtant vous venez de me bousculer un brin, vous là. Cette réflexion " Me consacrer autant à la vie de ma fille pourrait également illustrer le vide de la mienne" n'est pas anodine. Et si j'y regarde d'un peu plus près, dans mon cas personnel, celui de mon amie R. aussi, une de ces mères culpabilisées de ne pas en faire assez pour sa fille, peut-être avez-vous mis à jour quelque chose d'intéressant. Pour vous, je ne peux en juger, mais pour elle et pour moi, il y a fort à parier que nous comblons certains vides, voire vides certains, de notre existence par une surutilisation de notre "maternité", de ses joies et de ses contraintes. Et dire que nous ne sommes que lundi....

Solange a dit...

Moi je crois que nos bons moments compensent pour nos moments d'exaspérations.

Grande-Dame a dit...

Bah, on les a tous ces moments d'exaspération, non? Enfin, chez nous, ils existent.

Quel répit lorsque mes quatre grands partent chez leur père le week-end. Chez nous, il y a la gang complète (6 enfants) et la gang réduite (2). On ne se cachera pas qu'on voyage beaucoup plus léger la fds, et cela ne nous empêche pas de faire autre chose avec les grands (qui eux font autre chose avec leur père mais voilà-t-y pas que je m'étale dans la mauvaise direction !)

Donc, disais-je, je trouve ce sentiment d'avoir besoin que les enfants aillent voir ailleurs si on y est est naturel, sain et même souhaitable. On est alors tout heureux de les retrouver.

Quel beau voyage en perspective pour Seize ans ! Elle est enthousiaste?

Une femme libre a dit...

"ume surutilisation de notre maternité", héhé! c'est bien dit Armande, je vais méditer là-dessus!

Solange, que c'est donc tout à fait ça!!!

Grande Dame, Seize ans est tout à fait enthousiaste et tout à fait anxieuse aussi! Il faut que j'arrête de porter son anxiété sur mon dos et c'est ... dur! Je suis le seul parent et même plus de frères et soeurs à la maison pour diluer un peu la charge émotive et le condo est petit. Bien plus facile d'élever plusieurs enfants qu'un seul!