mercredi 29 septembre 2010

Loin

Ce que j'aimerais être encore en Chine, loin, protégée des mauvaises nouvelles, sans internet, sans téléphone, loin. La réalité me tombe dessus un peu trop vite. Dix-neuf ans qui pleure, découragée. Son chum (ex-chum) lui apprend ce matin qu'il s'en va un mois en France, elle a plein de travaux scolaires à faire, il lui faut trouver un autre logement, elle ne dort plus, doit courir ce soir pour aller chercher le bébé à la garderie. Pleure. Et je pleure avec elle.

12 commentaires:

Juste moi a dit...

Est-ce que l'abandon de certains cours est une option ? Parfois, des petits pas de façon constante vallent mieux qu'un découragement total et la remise aux calendres grecques de projets importants ... Sinon, pour avoir élever ma fille seule dans son tout jeune âge, je n'aurais qu'un seul conseil : mettre le bon temps aux bonnes priorités. Le reste ? Bof ... ça attendra. Un exemple concret qui pourrait l'aider : j'ai décidé de prendre le temps lorsque j'allais chercher ma fille à la garderie. Prendre le temps de l'écouter, d'attendre qu'elle finisse une activité qui lui tenait à coeur, le temps de marcher à son pas en regardant les étoiles, ... Plus long, certes. Mais hautement gratifiant et puis, l'important, pour moi, il était là.

Mes amitiés à votre fille.

Une femme libre a dit...

Non, elle ne peut pas tomber à temps partiel car elle bénéficie du plan d'épargne-études que j'avais économisé pour les trois filles et elle vit là-dessus. Il faut absolument étudier à temps plein pour le retirer.

Je tente de me calmer et de ne pas prendre sur mon dos ce qui ne m'appartient pas. C'est difficile. Très. Les symptômes du décalage horaire me tombent dessus en même temps alors je ne vois pas trop clair. Je ne peux pas vivre sa vie à sa place mais je la trouve si jeune pour assumer tant de responsabilités. L'aider, oui, mais pas n'importe comment.

Une Peste! a dit...

Elle y arrivera.

Une Peste! a dit...

L'énergie - et le temps - qu'elle mettait à faire (sur)vivre une relation amoureuse qui boitait depuis un bon moment déjà, elle va pouvoir la (les) récupérer pour elle. Puis pour le petit.

Alors, elle y arrivera.

Anonyme a dit...

Il me semble que ce n'est pas très délicat de la part de l'ex de partir 1 mois...pas très responsable!

Laurence

Lud. a dit...

Et l'option de l'aider dans l'achat d'un appartement? Vous auriez fait votre part pour l'aider tout en étant certaine que votre petit fils vivra dans de meilleures conditions qu'auparavant... Et puis vous pourriez l'aider à organiser son horaire en fonction de la garderie et lui offrir une aide limitée la journée où elle serait plus «serrée» dans son horaire, par exemple. Je comprends que vous vouliez qu'elle règle ça seule, mais on ne cesse jamais d'être mère... cessez de vous dire que vous devez la laisser vivre ça par elle-même et se débrouiller. Vous êtes encore là.

Éléonore a dit...

"Je tente de me calmer et de ne pas prendre sur mon dos ce qui ne m'appartient pas. C'est difficile. Très. Les symptômes du décalage horaire me tombent dessus en même temps alors je ne vois pas trop clair. Je ne peux pas vivre sa vie à sa place mais je la trouve si jeune pour assumer tant de responsabilités. L'aider, oui, mais pas n'importe comment. "
ce bout là j'aurais pu l'écrire.
Entre ses études, son entrainement (parfois à 6 heures du mat), les remontrances de son nouveau coach, son petit boulot qu'elle a du abandonner, ses nouvelles responsabilités domestiques et son nouveau chum qui n'a rien à faire de ses dix doigts ou presque je cherche aussi à aider ma dix-neuf ans à moi sans vivre sa vie sans être trop ou pas assez, difficile comme d'être équilibriste.

Je compatis avec toi.
Bonne chance à vous toutes et à bébé.

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Il va faire quoi en France le papa ???

Une femme libre a dit...

Je pense aussi qu'elle y arrivera, Une peste. C'est une battante, une courageuse. Elle pleure à chaudes larmes, elle crie, elle rit, elle vit intensément. Elle trouvera une et probablement des solutions. Je lui fais confiance. En fait,quand elle pleure commme ça, je me sens sollicitée mais j'ai tort d'interpréter ses larmes comme une demande d'aide. De l'aide, elle n'en a pas demandé, pas encore. Le fait qu'elle exprime son désarroi ne veut pas dire qu'elle ne va pas s'en sortir. Elle va s'en sortir.

Non, je ne lui achèterai pas de condo, Lud. Plus les moyens, je voyage. Si jamais elle arrivait avec une demande et quelque chose de concret dans ce sens, j'aviserai. On ne cesse jamais d'être mère, c'est vrai, mais de vouloir régimenter la vie de nos enfants adultes, faut cesser. J'ai bien dormi, je vois plus clair. Mon rôle, c'est de l'écouter, de l'appuyer, de la consoler mais pas d'aller au devant et de vouloir tout régler pour elle. Pour ce qui est de garder le bébé, non, je ne le veux et ne le peux pas. Je panique à l'idée, c'est bien simple. J'ai fait ma large part d'éducation d'enfants, avec tout mon coeur et énormément d'énergie. C'est fini.

Laurence, le père ne veut pas la séparation, il s'accroche. Il lui dit qu'il part en France pour l'oublier...

Éléonore, il va en France pour oublier ma fille. Ben coudons... comme il est Français de part son père, ça ne lui coûtera rien là-bas et un de ses cousins lui paie le billet d'avion. Ça, c'était les nouvelles d'hier matin, mais la situation évolue bien vite. Hier soir, je l'ai rappelée parce que je m'inquiétais des larmes du matin, mais là, j'entendais papa et bébé en arrière-plan et c'était clair que je les dérangeais. Pas simple les séparations, j'en sais quelque chose...

Faut laisser aller, Éléonore. Penser à soi et à tout ce qu'on peut apporter à la société. Nos enfants ont été aimés, on leur a donné de bonnes valeurs, qui a dit que leur vie devait être facile? `

C'est vrai qu'on devient équilibriste, excellente analogie. Aider, oui, mais pas aller au devant des demandes.

Solange a dit...

C'est un irresponsable partir en France et la laisser seule avec les problèmes. Mais je suis certaine qu'elle va s'en sortir, elle est courageuse et déterminée.

Une femme libre a dit...

Solange, rien n'est fait encore. J'ai téléphoné hier soir, elle était malade et c'est lui qui prenait soin d'elle. Un jour à la fois.

Nanou La Terre a dit...

Femme Libre,
il faut s'écouter et, comme tu dis, être présente, écouter, aimer, consoler.Peut-être trouveras-tu un juste milieu dans tout ça sans te sentir coincée.
Ça doit être bien difficile pour elle.
J'ai élevé mon fils seule mais durant les deux premières années, je n'ai pas travaillé ni étudié. J'étais dans la trentaine, une profession, des voyages derrière moi, pas de regrets, tout le temps devant moi. Et pourtant, il y a des moments où je trouvais cela difficile et me sentais vraiment isolée. J'ai beaucoup apprécié les petits répits que maman me donnait à l'occasion.

Une femme libre a dit...

Nanou, finalement, il semblerait qu'il n'ira pas en France. Ma fille s'était fait à l'idée et moi aussi! Bof! Je pensais prendre le petit du samedi après-midi, après mon cours de zumba danse, jusqu'au brunch familial du dimanche matin et j'avais plein d'idées en plus, biblio, parc, histoires. Même que j'étais déçue et que je lui ai offert quand même. Il s'en vient cet après-midi en fait et j'ai hâte.