vendredi 5 novembre 2010

De la vie et des choix

J'ai une position pas très nuancée sur les femmes aux foyer. Une position qui pourrait en blesser certaines. Mes idées sont des idées et non pas un jugement sur les personnes en tant que telle. Une de mes grandes amies est une femme au foyer et il y en a aussi que je lis et que j'aime et respecte. Il y a aussi des maris de femmes au foyer qui me lisent et m'écrivent et que j'aime et respecte aussi. Bon après ce long préambule destiné à essayer de nuancer ce qui va suivre qui n'est pas nuancé du tout, voilà mon opinion:


Les hommes et les femmes sont fondamentalement égaux: Vrai! Quand monsieur avocat épouse madame avocate et qu'ils ont tous les deux un salaire équivalent, ils demeurent égaux: vrai. Pas si vrai que ça parce que les statistiques démontrent que madame effectue une plus grande part des tâches domestiques qu'elle travaille à l'extérieur ou pas, mais, mettons que ce ne soit pas le cas dans notre couple d'avocats. Monsieur travaille de longues heures, madame ausssi, ils ont une femme de ménage, ils font tour à tour les repas et vont souvent au restaurant. Égalité? Totale!


Voilà madame enceinte. Enfant désiré par le couple. Bonheur. Madame travaille jusqu'à l'accouchement ou presque et prend un congé de maternité de quatre mois. Allaitement. Papa, lui, prend cinq jours de congé. Déjà, leur égalité prend une autre tournure. Vu qu'elle est à la maison, elle prend davantage en charge et le bébé, dont elle devient l'experte, et la maison, dont elle se sent naturellement responsable. Les repas ne lui échoient pas trop, heureusement, leurs familles généreuses ayant eu la brillante idée de les fournir en petits plats. Au bout de quatre mois, elle retourne au travail, tout en continuant d'allaiter le matin, le soir et les fins de semaine. Elle retrouve facilement sa clientèle et ses dossiers. Les deux nouveaux parents sont aussi fatigués l'un que l'autre par les réveils nocturnes et la vie reprend son cours, avec plus de charges et de responsabilités pour les deux. Égalité.


Deuxième scénario. Bébé est trop jeune pour la garderie. On a droit au congé parental d'un an. On le prend. Madame le prend. Plus commode vu qu'elle allaite. Madame devient une femme au foyer. Situation temporaire. Papa travaille fort. Pas besoin de couper sur ses heures, madame s'occupant de la maison et du bébé. Madame, qui s'ennuie à la maison, est bien heureuse de retrouver son cabinet d'avocats au bout de seize mois d'absence. Évidemment, elle a perdu des contrats et doit se refaire une clientèle et rattrapper le temps perdu. Pas évident, car maintenant, les deux membres du couple peuvent difficilement faire du temps supplémentaire, un bébé les attend. Avec beaucoup d'énergie, elle pourra cependant rattrapper, d'autant plus que cette fois, c'est le papa qui accepte de faire moins d'heures. Égalité pas totale, mais rattrapable.


Troisième scénario. Congé parental d'un an partagé entre les deux parents, six mois l'un et six mois l'autre. Maman allaite le matin et le soir pendant son six mois au travail. Avantages: la carrière de l'un et de l'autre est peu affectée. Les deux parents connaissent intimement leur bébé. Ils le voient grandir au quotidien dans sa première année de vie. Égalité: oui.


Quatrième scénario. Semblable au deuxième. Mais la maman découvre qu'elle aime la vie au foyer. Plus tranquille, pas d'horaire. Et puis, ça l'occupe à temps plein. Un bébé, c'est accaparant. Monsieur a un bon salaire qui pourrait suffire à la maisonnée. Elle décide de rester à la maison et donne sa démission à son cabinet d'avocats. Soit le couple en avait déjà parlé avant la naissance soit non. La situation devient effective. Souvent, la mère décide de faire une deuxième enfant, question de rentabiliser son séjour à la maison. La situation est temporaire. Jusqu'à l'entrée des enfants à l'école. Cinq ans plus tard, madame a un gros trou dans son c.v. et puis elle s'est habituée à la vie à la maison. Ne se voit plus vraiment combattre dans le monde cruel du droit. On est si bien chez soi. Elle remet le retour au travail à l'année prochaine.


C'est à ce moment, alors que les enfants, mettons qu'il y en a deux qui ont cinq et six ans, c'est à ce moment que le couple divorce. Pas prévu le divorce, rare qu'on se marie en le prévoyant.


Dans le scénario un, on peut divorcer à l'amiable. Tant madame que monsieur ont une carrìère et leurs revenus sont équivalents. La garde des enfants est déjà organisée et bien organisée. L'un des deux achète la part de la maison qui appartenait à l'autre conjoint et cet autre conjoint s'achète une maison pas trop loin. Personne de lésé, garde partagée et arrangements à l'amiable. Personne ne devient pauvre ou dépendant de l'autre. Égalité.


Dans le scénario 2, presque la même chose.


Dans le scénario 3, égalité.


Dans le scénario 4, par contre, le choc est total et la femme doit réorganiser sa vie à la dure. Une jeune femme scolarisée ne va pas recevoir de pension pour elle. Pour les enfants, oui. Monsieur a une bonne carrière, il est peu disponible pour assumer de jeunes enfants au quotidien. Madame en aura la garde. D'ailleurs, elle la veut, c'est tout ce qu'elle connaît depuis six ans, la maison et les enfants. En être séparée lui fendrait le coeur. La maison a été achetée ensemble, mais elle est sans revenu et ne peut pas acheter la part de monsieur. Même séparée, elle continue donc de dépendre de lui. Son estime de soi est basse, elle réalise qu'elle ne sait plus rien faire à part s'occuper des enfants et du ménage. Son univers s'est singulièrement rétréci. Se trouver un emploi va être une galère, est une galère et elle n'a que trente ans.


Mon scénario-catastrophe de divorce n'arrive pas dans tous les couples, heureusement. Il y a des femmes heureuses et épanouies au foyer. Mais dans tous les cas, elles dépendent d'un tiers pour leur survie et celle de leurs enfants. Elles n'ont pas la satisfaction de gagner leur vie et celle de leurs enfants. Elles ne donnent pas une image de femme indépendante, capable et active à leurs enfants. Elles perpétuent un modèle de femme soumise et dépendante financièrement de leur mari. Elles ne sont pas libres.


Il faut nuancer, d'accord. Les femmes ne sont pas toutes avocates. Certaines ont un job tellement plate que le travail au foyer apparaît comme un paradis en comparaison. Mais les hommes qui ont un job plate ont rarement ce choix de rester à la maison pendant que madame les fait vivre.


Parfois, la femme ne peut pas travailler et c'est bien mieux que son mari la fasse vivre au lieu de l'État. D'accord dans ce cas, ça sauve de l'argent à tout le monde.


Certaines femmes restent à la maison cinq ou six ans et puis réussissent à reprendre leur carrière et sont très satisfaites d'avoir pu accompagner au quotidien leurs jeunes enfants pendant leurs jeunes années. Exact. C'est du cas par cas. Mais quand ça fait vingt ans qu'on est à la maison, le retour au travail devient de plus en plus rare.



Passer sa vie au foyer, je vois ça comme un gaspillage de potentiel, de ressources, de créativité. Les femmes au foyer sont toujours fatiguées, c'est une de leurs caractéristiques, et plus souvent malades aussi. Même leur santé mentale est en péril.


Cette situation où une personne adulte dépend du revenu d'une autre pour sa survie m'apparaît comme archaïque, dépassée, obsolète. Je comprends les jeunes hommes de fuir le mariage. Leur compagne pourrait quitter son emploi en tout temps et exiger qu'ils la fassent vivre et sans limite de temps. L'inverse est assez peu courant.


Bon, assez, je suis prête à recevoir les tomates maintenant.

40 commentaires:

Juste moi a dit...

Intéressant développement. Je connais une situation semblable mais inverse dans mon entourage : madame est avocate. Monsieur a un DEC technique. Deux enfants, nounous pendant les 4 premières années. Un couple qui court après le temps, tout le temps. Monsieur aime la vie à la maison - il bricole, cuisine, entretien - bien plus que madame. Son salaire passe pratiquement en dépenses nounous et femme de ménage. Décision de couple : monsieur restera à la maison jusqu'à ce que les 2 enfants soient au secondaire.

Madame connaissant - intellectuellement - les résultats que vous énoncez paie un salaire à monsieur et le met moitié-moitié comme récipiendaire de ses épargnes retraites. Monsieur n'est donc pas totalement dépendant de madame. Pas parfait mais un pas dans la bonne direction, je pense


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10 1/2 - j'ai pleuré. Beaucoup. Vous vous souvenez de mon expérience jeunesse ? C'était le même genre de centre, le même genre de chambre, le même genre de coeur blessé. Ça m'a ramené en arrière avec des remords, des regrets, des espérances déçues. Pour elle, pour moi.

Valéry a dit...

Pas de tomates de ma part... ;-) lol Je ne répèterai pas tout ce que j'ai écris lors de votre cas fictif d'il y a quelques semaines, mais bon, je pense que pour une femme qui veut, il y a moyen d'épargner la chèvre et le chou... De pouvoir adapter sa vie professionnelle et s'occuper des enfants en même temps et ainsi ne pas sacrifier sa vie de femme, de rester dans l'équilibre... :-)

Ne me dites pas que c'est impossible... Pour quelqu'un qui veut vraiment, il y a toujours moyen... Évidemment, il faut y mettre les efforts... Démarrer en tant que travailleur autonome peut être difficile au début mais moi, je profitais de mes congés maternités pour démarrer et avec les années, ça a fait boule de neige et je vis maintenant très bien comme ça... :-)

Et puis... c'est moi qui ai acheté la part de notre immeuble à 5 logements dans lequel je vis quand on s'est séparés en 2003!!! ;-) lol

Gen a dit...

Si une femme au foyer gaspille son potentiel, ses ressources et sa créativité, est-ce qu'une cuisinière, une éducatrice de garderie ou une femme de ménage ne fait pas de même?

Ou alors elles c'est correct parce qu'on les paie pour?

Mais alors, elles dépendent d'un employeur... Qui est, selon mon expérience, moins fiable qu'un mari...

Mais là encore, c'est ma façon de voir les choses. Je me demande juste pourquoi, après nous être battues pour avoir le droit de travailler, maintenant on en a l'obligation...

Fc a dit...

J'ai connu une maman femme de médecin ergotérapeuthe à 50 000$ par année mariée à un orthopédiste valant 500 000$.

Plutôt que de travailler à payer des impôts. Elle s'impliquait activement à l'école, dans le club de hockey.

Mais à vous lire... j'ai encore le regret de ne pas avoir été mariée :-( J'ai perdu beaucoup financièrement à vivre en union libre.

Mais bon!

En Haïti... ça va pas mal plus mal que dans ma vie. :-)

Pas de tomates de mon côté :-)

Une femme libre a dit...

Ouais, pas trop certaine que ça va aider la carrière de monsieur ce grand immense intervalle dans sa carrière. Le problème est indépendant des sexes. Lui aussi va se retrouver le bec à l'eau en cas de divorce, il va le perdre le salaire versé par sa femme. De grands avantages pour madame par contre: les repas préparés, les devoirs des enfants faits, la maison propre et un homme pour lui faire l'amour en plus. J'avoue que je n'aurais pas détesté ça avoir un conjoint à la maison! (si ce n'était pas contre mes principes évidemment, héhé!)

Très bon film en effet. Bouleversant parce que criant de vérité. Je connais aussi bien que toi le milieu des centres d'accueil, ma propre fille y a séjourné! Dans le cas de la petite dont tu t'occupais, probable qu'elle aurait été incapable de vivre dans une famille. Tu as pris la bonne décision, j'en suis persuadée, d'autant plus que tu n'étais pas seule là-dedans, tu avais ta propre fille à protéger.

Anonyme a dit...

Ce qui est triste là dedans, c'est de constater cette prise de position, sans aucune nuance, qui fait ressortir toute femme sans emploi extérieur rémunéré comme une assistée sociale, soit par le système soit par le mari.
Ce qui est trsite, c'est qu'en 2010, on puisse reconnaître à nos consoeurs le droit au recours à l'avortement ou pas comme étant l'exercice d'un libre arbitre mais que l'exercice du libre arbitre en ce qui concerne le fait de ne pas vouloir aller travailler à l'extérieur de la maison soit nettement moins bien perçu.
Ce qui est triste là dedans, c'est qu'on puisse lire sur des blogs des posts de femmes qui clament leur désir effrené de sexualité et récoltent des commantaires du type "vas y ma fille, t'as bien raison, on n'a qu'une vie, autant en profiter..." alors que d'autres qui clament leur désir effrené de rester au foyer pour élever leur progéniture doivent se justifier et ne récoltent que peu de commentaires du type "vas y ma fille, t'as bien raison, on n'a qu'une vie, autant en profiter...".
Ce qui est triste là dedans, et passablement déprimant, c'est que ces jugements de valeurs sont le fait d'autres femmes qui souffrent d'incompréhension totale, voire même qui dégoulinent de mépris. Peut-être qu'avant "d'éduquer" les hommes selon les principes féministes actuels, faudrait-il éduquer un certain nombre de femmes qui ont érigé le travail à l'extérieur de la maison comme un dogme. Et ça aussi, c'est bien triste.

Armande

lavie a dit...

bonjour!
Votre post m'a interpellé car je suis actuellement en congés parental de mon premier enfant!
le papa travaille et rapporte bien
nous ne sommes pas mariés
je reprends le mois prochain à 80% mon travail; qui est loin d'être palpitant...mais je le reprends pour justement ne pas être seulement une femme au foyer!
Non que je dénigre les femmes au foyer..mais à mon avis également, le temps est passé des femmes au foyer qui béneficaient de 50% des ressources du couple...les femmes qui veulent rester au foyer mais qui n'ont aucunes ressources ni biens...courent un risque majeur au vue des séparations qu'on dénombre!

Une femme libre a dit...

Valery, c'est vrai que j'avais pas mal tout dit dans mon billet d'épisode fictif. Je ne sais pas trop ce qui me prend de crucifier les femmes au foyer tout à coup. Des fois (souvent), je me laisse emporter par mon écriture. C'est elle qui mène. Je pense pourtant ce que j'ai écrit et je ne le renie pas. Mais il y a toujours une part qui me ramène à moi, à ma propre recherche identitaire. Je ne suis pas une femme au foyer et j'ai toujours travaillé pour faire vivre ma famille, mais je suis une jeune femme à la retraite qui s'interroge sur son statut actuel.

Une femme libre a dit...

Vous êtes la première à associer un mari à un boss dans votre commentaire, Gen, ce que je n'ai tout de même pas osé faire. Mais à bien y penser, oui, le mari a ici un statut d'employeur. Il paie sa femme en échange de services de gardiennage, de cuisinière et de services sexuels. Je n'étais pas allée jusque là, mais dans les faits, c'est ça. Il n'y a plus de relation vraiment égalitaire ici. L'un paie, l'autre offre ses services.

Pas si certaine qu'un mari soit plus fiable qu'un employeur. Ça dépend vraiment du mari et de l'employeur.

Une femme libre a dit...

Travailler ce n'est pas seulement pour le salaire, FC, c'est aussi pour la valorisation personnelle, pour le plaisir de servir la société et de se réaliser. Si la dame de votre histoire avait adoré son travail d'ergothérapeute, tout probable qu'elle l'aurait gardé.

Une femme libre a dit...

Une femme à la maison en bonne santé alors que ses enfants sont grands est bel et bien assistée, Armande, elle ne pourvoit pas elle-même à ses besoins. Si son mari est heureux des services qu'elle lui procure, c'est leur affaire, mais si le mari n'était pas là pour l'assister, elle devrait travailler ou recevoir de l'aide sociale (tiens, je n'y avais même pas pensé à l'aide sociale, c'est vrai, il y a aussi cette possibilité).

Qu'est-ce que l'avortement vient faire dans les commentaires sur ce billet, Armande? Hors-propos.

Et la sexualité effrénée, quel est le lien. Il y a probablement des femmes au foyer qui ont une "sexualité effrénée" (en fait, c'est quoi ça une sexualité effrénée?) tout autant que celles qui travaillent. Aucun rapport. On dirait que vous ne savez pas quoi dire, Armande. Vous mélangez tout.

Je ne veux pas éduquer les hommes et je n'ai jamais prétendu vouloir le faire.

Je donne mon opinion. Ce qui est triste, c'est que ça vous semble si ardu de donner la vôtre sans bifurquer vers l'avortement et la sexualité effrénée.

J'avais oublié que des groupes catholiques prônent encore aujourd'hui la place de la femme au foyer comme gardienne de la moralité et de la foi.

Une femme libre a dit...

On a la même idée, Lavie. Je suis persuadée que vous faites bien de protéger vos arrières. Pour ce qui est de votre travail qui n'est pas passsionnant par contre, je vous encourage fortement à trouver le moyen d'en changer.

Une femme libre a dit...

Et puis précisons que je trouve très bien super et bravo qu'un bébé puisse passer les premières années de sa vie avec ses parents. Tant mieux si on peut l'organiser sans trop nuire à la carrière de l'un ou de l'autre. Le congé parental peut être partagé, or, peu de couples profitent de cette option. Pourquoi?

Éléonore a dit...

"Passer sa vie au foyer, je vois ça comme un gaspillage de potentiel, de ressources, de créativité. Les femmes au foyer sont toujours fatiguées, c'est une de leurs caractéristiques, et plus souvent malades aussi. Même leur santé mentale est en péril."

J'aimerai bien connaitre ton parcours de vie pour que tu nous écrives aujourd'hui cette assertion. Savoir comment tu en es arrivée à de telles conclusions...

Les femmes au foyer sont plus fatiguées ???? Plus malades ???
Et plus grosse aussi...

Je ne lance pas de tomates, je m'interroge. Je ne me reconnais pas dans ton profil de la femme au foyer. Je ne suis ni moins créative, ni moins utile à la société, ni moins active intellectuellement ou socialement, ni moins en santé, ni plus fatiguée (sauf si j'ai eu des semaines de fou), ni plus grosse, etc, que les femmes de mon entourage qui travaillent... au contraire même...

Ma meilleure amie qui travaillent en comptabilité me raconte plutôt le carroussel des burn out à son travail, d'ailleurs elle-même est passée bien proche du deuxième et sortira sans doute bientôt en congé maladie à cause d'une autre maladie...

Sans compter ce qu'est la réalité des poupons de garderie, des enfants clé-au-cou, des ados sans support, ce côté là de la médaille aussi existe et si on en croit les pédiatres, pédo-psychiatres, psychologues scolaires, etc, c'est un problème important actuellement qui entraine son lot de maux et de détresse.

Je n'ai pas lu tous tes scénariis aujourd'hui, pas envie... J'ai lu l'autre cependant et je l'ai trouvé partial.

Tu as ta propre expérience de vie qui te mène à tes propres conclusions, j'ai la mienne qui me mène ailleurs. J'ai eu une mère professionnelle, toujours débordée, toujours à la course, toujours stressée. J'ai choisi de vivre autre chose, un choix qui comporte des bons et des mauvais côtés, les deux seuls en fait étant un revenu familial brut moins élevé et le deuxième étant... le regard des autres.

Pour ce qui est de ma propre situation financière, je suis co-propriétaire de notre maison, de notre voiture, de notre compte de banque, j'ai des réer et des placements etc, comme mon mari est devenu aussi le "propriétaire" de mes dettes d'étude. Je ne demande pas la charité à mon mari, nous décidons ensemble de nos choix financiers importants et je ne suis nullement obligée de lui rendre compte de mes dépenses quotidiennes, même si je le fais car nous nous intéressons à ce que vis l'autre.

Mes enfants ont tous fait du sport, ils ont voyagé, ce sont batit une belle estime de soi, ont toujours eu un excellent comportement en classe, ainsi que d'excellents résultats, ils ont laissé leur marque comme des enfants calmes, bien éduqués et fiable. À mes yeux ce leg à la société en vaut bien d'autres ;)

Bonne journée Femme libre
et bon cinéma.

Une femme libre a dit...

@Éléonore

Et vlan! La voilà la volée de tomates et bien lancée en plus, par quelqu'un qui sait écrire.

Quelqu'un qui est fière de ses choix, les assume et sait les défendre.

Anonyme a dit...

Mais, moi aussi, ma chère je donne une opinion. Mais différente de la vôtre... Les tomates, vous ne les vouliez pas vraiment, n'est-ce-pas ??
Et votre finale sur les groupes catholiques est extrêmement drôle dans la mesure où vous ne savez rien des idées que je peux défendre. En fait, je ne prône pas, tel que vous semblez le penser, le fait que la femme doit rester au foyer. Ce serait mal venu, je suis moi-même une salariée qui est retournée sur le marché du travail à plus de 40 ans alors que je me retrouvais dans un couple dysfonctionnel à qui il ne restait plus qu'à partager une tonne de dettes et deux enfants, sans un sou vaillant, sans REER et sans réseau de contacts pour m'aider. J'ai dû retourner sur le marché du travail la peur au ventre et j'ai galéré pour obtenir un poste temps plein avec un salaire acceptable. Et non, ce ne fut pas la meilleure époque de ma vie. Et pourtant, je ne regrette pas d'avoir été là pour voir grandir mes enfants. Parce que c'était important pour moi. Parce que c'était mon choix. Et parce que je ne crois pas qu'on devrait se donner le privilège de juger des choix d'autrui, quels qu'ils soient. Et je le dis en toute connaissance de cause puisque j'ai subi moi-même, en son temps, les commentaires désobligeants de membres féminins de ma propre famille qui n'ont jamais hésité à me faire savoir que j'étais sans ambition et sans avenir. Et ce, répété avec force vigueur jusqu'à ce que je le crois moi-même.
Alors, voyez-vous aujourd'hui, je ne me sens aucun droit de juger ni celles qui travaillent et laissent leurs enfants à la garderie ni celles qui décident de ne pas travailler et d'éduquer elles-mêmes leurs enfants. Il me semble que le respect des choix de vie des autres, pour autant qu'ils soient librement consentis, c'est un minimum non ??

Armande

PS - L'avortement et la sexualité effrenée n'avaient valeur que de comparatifs, mais vous l'aviez bien compris.

Re-PS - Énoncer qu'une femme fournit ses services sexuels en contrepartie de la contribution financière de son mari, c'est très limite.

Une femme libre a dit...

Armande,

oui, les tomates, je les voulais pour vrai, j'en suis même toute éclaboussée depuis votre dernier commentaire et celui d'Éléonore.

Pour ce qui est de votre premier p.s., non, je n'avais pas saisi, je croyais que vous associiez la lutte contre l'avortement et la sexualité effrénée aux femmes à la maison, donc à la droite religieuse.


Pour ce qui est de votre deuxième p.s. bon, j'avoue que c'était limite et que j'étais légèrement de mauvaise foi et de mauvais goût aussi.

Pour le reste, je ne vous connais pas, vous êtes anonyme et je ne connais de vous que ce que vous avez bien voulu me confier dans votre billet et je vous en remercie. Éléonore, au contraire, j'ai vraiment l'impression de la connaître car je lis son blogue depuis longtemps.

Votre opinion est bienvenue ici, Armande, soyez-en assurée. Je suis en fait heureuse de lire que vous avez vécu une situation difficile de retour au travail forcé mais que malgré ce fait, vous n'avez en aucun temps regretté d'avoir passé tant d'années à la maison. C'est intéressant.

Une femme libre a dit...

Il y a quand même un petit quelque chose qui me chicote dans votre commentaire, Éléonore. C'est cette équation que vous faites entre votre présence à temps plein à la maison et le fait d'avoir trois enfants qui ont une belle estime de soi et un bon comportement en classe ainsi que d'excellents résultats, des enfants calmes, bien éduqués et fiables. Bien des mères qui travaillent pourraient faire une description semblable de leurs enfants. Et des enfants problèmes, il y en a aussi dans des familles où la mère est à la maison. Peu de corrélation probante au niveau du résultat final ici. Le fait de rester à la maison ne fait pas magiquement une bonne mère d'une mère médiocre. Si vous aviez travaillé, les probabilités que vos enfants se soient tout aussi bien développé auraient été grandes, très grandes.

Solange a dit...

Je n'écrirai pas un long commentaire, mais j'endosse totalement ce qu'a dit Eléonore. Je déplore que plus ça change plus c'est pareil. Le droit de choisir de vivre la vie qu'on veut n'est pas donné à tout le monde.

Nanou La Terre a dit...

Je suis hors norme: j'ai élevé seule mon enfant, abandonné profession pendant deux ans pour être présente pour lui avec peu de revenus et me suis relevée les manches pour bâtir ma petite entreprise. J'ai repris le travail progressivement. Je me suis arrangée pour bâtir mon horaire comme je le voulais. Non négociable: mon fils partait le matin sans stress, j'étais là, et le soir, j'y étais aussi dès 3 hres 30. Je m'arrangeais pour terminer plus tôt. J'avais horreur du rythme de vie effrénée que vivaient les autres parents et je n'ai jamais entrée dans le moule. Peut-être suis-je ici hors contexte.
Ce que je veux dire, c'est qu'on est vraiment libre lorsqu'on ne dépend de personne. Et peu importe ce qui arrive et dans quel contexte, éduquer un enfant pour moi, ce n'est pas compter qui y perd et qui y gagne, c'est une question de choix et de bien-être.
J'ai vécu pendant deux ans avec 100 dollars pour terminer le mois lorsque tout était payé. Puis après? Je n'ai jamais manqué de rien et je pouvais voir grandir mon enfant. Je suis une anti-insécure...

Mongoose a dit...

Moi je suis d'accord avec toi. Dans la vie, tout le monde doit travailler. Pas seulement les hommes et les femmes, mais aussi les animaux, les amibes, meme les plantes se donnent du mal pour obtenir les ressources qu'il leur faut. Alors qu'il y ait des gens qui ne travaillent pas, je trouve ca absurde.

Madame Intello a dit...

Personnellement, je ne vois pas votre billet comme une insulte à la femme au foyer; mais plutôt au fait qu’un humain puisse dépendre d’un autre pour survivre.

Mais qu’en est-il de ces femmes provenant de la Génération X qui, en sortant de l’université, se sont retrouvées sans travail convenable et ont dû accepter un emploi à temps partiel bien en deçà de leurs capacités?

Et durant cette crise économique, combien de femmes (et d’hommes) ont perdu leur emploi et se sont retrouvées à la maison à s’occuper des enfants?

Un choix me direz-vous? Quel choix?

Il y a également celles qui se retrouvent monoparentales à la suite d’une perte d’emploi. Le conjoint ne pouvant trouver travail dans son domaine près de la résidence familiale, il n’a d’autre choix que de partir dans une autre ville, loin de la famille, pour y gagner un salaire convenable. Sans cet emploi, la famille aurait tout perdu.

La dépendance entre deux personnes n’est souvent pas un choix, mais une nécessité. Les contextes financier, sociologique et psychologique n’étant pas tous les mêmes pour tout le monde, il y a toujours eu (et il y aura toujours) des inégalités entre individus, qu’importe notre idéologie, car la perfection n’est pas de ce monde.

De plus, les femmes à la maison ne sont pas des paresseuses. Au contraire, leur générosité les amène à s’oublier et à s’impliquer dans des causes sociales bénévolement, ce qui augmente la richesse de notre société. En effet, elles sont membres de comités d’école, gardent les enfants du voisinage lors des congés pédagogiques, s’occupent des enfants de leurs amies professionnelles lorsque ceux-ci sont malades ou encore des membres de leur communauté vieillissante.

Pur bonheur a dit...

Le commentaire d'Éléonore me rejoint complètement. Mes enfants ont toujours été ma priorité . Durant leurs premières années , je leur ai donné le meilleur de moi-même et j'ai vu à leur éducation. Résultat?
Deux universitaires parfaits bilingues parlé/écrit , qui ont confiance en eux et qui vont réussir dans la vie. J'ai toujours été là pour eux. Je faisais de la tenue de livres de notre compagnie à la maison quelques heures par semaines le soir et plus tard, quand ils ont commencé l'école à temps plein, je suis retourné travaillé au commerce familial en tant que femme collaboratrice, que je suis toujours d'ailleurs. Nous avons vendu la compagnie il y a 10 ans mais il reste que nous avons encore des locations et la paperasse gouvernementale à gérer.
Les 10 années où j'ai bossé à temps plein furent très difficiles, parfois des journées de 12 heures, quatre enfants à la maison, les devoirs en arrivant (c'était très important pour moi), la lessive le soir, bref j'ai frôlé le burn-out à plusieurs occasions.
J'admire les femmes qui peuvent le faire. Comme j'admire les femmes qui se consacre complètement à leur famille. En fait, je suis incapable de critiquer aucune des deux, j'ai vécu les deux situations et je sais de quoi je parle. Le temps où mes enfants étaient petits, nos semaines étaient bien remplies. Cours de natation, de karaté, de peinture, etc. Pensez vous sincèrement qu'ils auraient pu faire autant de chose dans une garderie?
On ne met pas des enfants au monde pour les faire élever par les autres, encore plus si on en a les moyen. J'étais prête à bien des sacrifices pour le faire moi-même. Et je me considère bien récompensé aujourd'hui.
Justement, maintenant qu'on en parle. La semaine dernière, ma fille et la fille ainée de mon mari soupaient ensembles. Fille ainée, qui est enceinte de trois mois (et que j'ai connue à 18 mois) a passé le repas à vanter mes qualités de mère exceptionnelle. Elle se demandait si elle pourrait en faire autant avec son bébé à venir. J'ai été très touchée qu'elle en parle. Elle a maintenant 34 ans. Elle va sûrement être obligée de retourner sur le marché du travail après son congé de maternité. C'est ça qui l'inquiète. C'est finalement un choix déchirant pour plusieurs femmes , quoi qu'on en dise. J'aurais été incapable de laisser mon bébé à quiconque.

Une femme libre a dit...

Madame Intello, les femmes au foyer ont leur personnalité propre et dans le lot, il y a bel et bien des paresseuses. Si elles avaient un emploi rémunéré, elles seraient mises à la porte (à moins de faire partie d'un syndicat qui défend l'indéfendable).Elles ne font pas toutes du bénévolat, ne s'impliquent pas toutes dans plein de comités et certaines d'entre elles sont de mauvaises mères, tout comme c'est le cas de certaines mères qui travaillent. On connaît tous une voisine qui passe ses journées à crier après ses enfants. On connaît probablement une autre mère qui commence à crier en revenant du travail mais au moins c'est un peu moins long à endurer pour ses enfants.

C'est du cas par cas et les situations que vous décrivez le démontrent aussi, que chaque situation est unique.

Chantalou a dit...

Je suis une maman à la maison et qui participe beaucoup à la vie scolaire de mes filles. Je me considère très équilibrée et intelligente, je ne suis pas paresseuse du tout. De nos jours, c'est un choix, ce n'est pas imposé comme avant. De plus, si je me retrouvais demain sur le seuil de la porte , je me relèverais car j'ai de bonnes études et de grandes possibilités. Mon conjoint a toujours voyagé et je considérais qu'il était mieux qu'un de nous deux demeure à la maison pour veiller à ce que la petite vie de famille soit équilibrée. J'ai jamais eu honte de mes choix, au contraire, je suis très fière de ce que j'ai accompli. Je donne beaucoup de mon temps à ma communauté en faisant du bénévolat bref, je suis "active"!! Oui il y a des femmes malheureuses à la maison mais ce n'est pas mon cas... Chantalou xx

Madame Intello a dit...

Comme je l'ai dit dans mon premier paragraphe, je crois que votre billet traite plutôt de la dépendance à l'autre, du manque d'autonomie de certains et non pas spécifiquement de la femme (ou homme) au foyer.

Dans tous les cas, j'ai bien hâte de me trouver un emploi. J'aurai enfin plus de temps pour vous lire et commenter rapidement dès la sortie de vos billets. ;-)

Gen a dit...

J'aimerais ajouter un truc...

J'ai enseigné au secondaire. Des enfants à problèmes (de comportement ou d'apprentissage), j'en ai vu beaucoup. Des parents débordés, j'en ai vu plus encore.

Et j'ai remarqué une constante. Un enfant à problèmes avec un parent au foyer était, certes, un enfant en difficulté, mais c'était un enfant encouragé, encadré, outillé, orienté... un enfant dont on sentait qu'il allait s'en sortir.

À côté d'eux, j'ai vu beaucoup d'enfants à problèmes dont les deux parents étaient débordés de travail, dont la seule réponse à tout était d'engager des inconnus pour s'occuper des problèmes de leur enfant. Ces enfants-là, en plus d'affronter leurs propres difficultés devaient affronter le fait qu'ils étaient un fardeau pour leurs parents. Un échec dans leur vie parfaite et déjà si chargée.

Mes "cas désespérés", ceux dont on sait qu'ils n'arriveraient jamais à s'en sortir, ceux qu'on sentait sur le bord du décrochage, hé bien ceux-là appartenaient tous au groupe des "deux parents travailleurs".

C'est après l'avoir réalisé que j'ai abandonné l'enseignement. C'était trop prenant. Je veux des enfants. Je veux pouvoir être là s'ils ont des difficultés. Alors j'occupe un boulot nettement moins payant et moins stimulant. J'ai une maîtrise et je travaille comme secrétaire.

Pourquoi? Parce qu'une lettre à taper, ça peut rester sur le coin d'un bureau pendant deux jours. Une classe d'élèves, non.

Mais un enfant en difficulté non plus.

Une femme libre a dit...

@Gen
Et pourtant, un horaire de prof est bien plus compatible avec l'éducation d'enfants que celui de secrétaire. Je ne suis pas d'accord avec vous pour ce qui est des enfants problèmes qui viendraient de foyers où les deux parents travaillent. Aucune statistique ne le démontre. Il y a un taux de décrochage scolaire plus élevé en milieu défavorisé, mais ça a peu à voir avec le travail de la mère. En fait, les familles peu scolarisées avec les parents vivant de l'aide sociale, donc potentiellement disponibles, sont celles où il y a le plus de décrochage scolaire.

Une femme libre a dit...

Chantalou, vous n'avez pas à me convaincre ni à convaincre qui que ce soit que vous n'êtes pas paresseuse, que vous êtes heureuse à la maison et impliquée dans votre communauté, je le sais.

Gen a dit...

@Femme libre : Un horaire de prof est plus compatible avec l'éducation d'un enfant?!?

Heu... ben pas les horaires que j'ai connu. Oui, y'a 8 semaines de vacances l'été. Mais ça ne compense pas pour les semaines de 70 heures que je faisais le reste de l'année.

Est-ce que j'étais trop perfectionniste? Peut-être. Mais mon actuel 9 à 5 est beaucoup moins demandant.

Pour ce qui est du décrochage scolaire en milieu défavorisé, je suis d'accord, c'est une problématique qui n'est en rien liée avec la présence d'un parent au foyer.

Mais j'avais cru comprendre qu'on parlait ici de femmes éduquées qui choisissaient de rester au foyer...

Pur bonheur a dit...

Ma pauvre Gen ne t'attends pas à avoir le dernier mot ici...(rire).

Valéry a dit...

En tout cas moi je dirais qu'en bout de ligne, être à la maison ou travailler, c'est une question de choix personnel... Selon la personnalité, les besoins, souvent les imprévus de la vie aussi car ce n'est pas toujours un choix, que ce soit d'un côté ou de l'autre... Avec ses bons et ses mauvais côtés... Avec ses cas positifs et négatifs... Disons que pour ma part, après avoir goûté un peu au deux, j'ai préféré rester active professionnellement, surtout parce que j'aime mes enfants, mais juste ça ne me suffit pas... Moi... Ça peut être différent pour d'autres...

Par contre, de lire qu'en étant femme au travail mes enfants n'ont pas l'attention voulu et tout le tralala en cas de difficultés, disons que ça, ça me purge un peu... ;-) lol Surtout avec les ados!!! Mon expérience de mère me porte à croire qu'un ado, et bien oui on peut l'aider et le supporter dans ses difficultés scolaires jusqu'à un certain point mais bon, il y a un grand bout qui lui appartient aussi... :-o Vient un moment où il faut le ramener à lui, surtout quand on en a plusieurs, sinon on vire fou et ça ne donne rien de toute façon... :-S

Par expérience, je trouve que certains intervenants scolaires ont souvent la "jugette" facile de ce qu'un parent doit faire ou non pour leurs enfants... ;-) lol Je ne me mettrai pas à énumérer ici certaines situations que j'ai vécues avec certains de mes grands à une époque, mais disons que je parle par expérience... :-o lol Des fois on dirait qu'en-dehors de leurs méthodes, point de salut... lol

Gen a dit...

@Valéry : Parfaitement d'accord avec vous : y'en a qui ont le jugement facile dans le milieu scolaire.

Mais quand c'est le parent lui-même qui te dit que ni lui ni le conjoint n'ont le dix minutes par jour nécessaire pour encadrer un peu leur fils de secondaire 1...

Quand c'est le grand ado rebelle de 17 ans qui t'éclate en sanglots dans les bras...

Enfin, bref, y'a des parents qui sont des cas extrêmes. Cas que j'avais malheureusement la personnalité pour devenir. La grande majorité des parents, au foyer ou non, s'en tirent très bien.

@Pur Bonheur : Je n'espère pas obtenir le dernier mot, mais je n'ai pas fini de m'interroger. Je suis à l'âge de commencer ma famille et je ne sais pas si je serai une femme au foyer, une femme au travail ou quelque chose entre les deux...

Si ma carrière d'écrivain décole, peut-être aurais-je le meilleur des deux mondes, comme beaucoup de femme travailleuse autonome.

Sauf que quand on parle d'un risque de précarité économique, le travail autonome n'est pas nécessairement le remède. C'est plus facile de prendre le risque si le conjoint, lui, a un revenu stable... mais alors, on dépend encore de lui...

Petite Fadette a dit...

Bizarre comme tout s'est passé très facilement pour moi, comme si je devais absolument rester à la maison. De toute façon, je terminais à peine les études.

6 ans plus tard, mon retour au monde "réel" (lequel?) se fait les deux doigts dans le nez. Bon. L'image n'est pas très élégante, mais tout de même... Tout ça pour dire que cette pause, dans ma vie, était nécessaire.

Et puis mon Roméo est absolument jaloux de moi. Il aurait fait un excellent papa à la maison. Mais bon... c'est lui l'ingénieur, pas moi! :)

Ceci dit, votre propos est absolument (im)pertinent.

Fiou! Je garde mes tomates pour moi. Pour l'instant! :p

Mayieve a dit...

Pas de tomates et celles qui vous en jetterons le feront seulement parce qu'elles s'y reconnaîtront.

Ma mère est restée au foyer jusqu'à 37 ans. C'est à cet âge qu'elle a eût une épiphanie et a décidé d'aller étudier en droit. Elle était alors enceinte de sa dernière, mais a décidé de foncer pareille. Accomplissement de soi, indépendance, bien-être, nouvelles expériences, etc. C'est comme ça qu'elle nous a élevé, mes sœurs et moi. Elle nous rappelle toujours de ne pas dépendre complètement de notre mari, car elle voit beaucoup trop d'histoires d'horreur de ce genre au travail.

En choisissant d'être femme au foyer qui se fait vivre pendant 10-20 ans, on prend d'énormes risques. La plupart de ces couples se terminent en adultère ou en divorce. Un couple doit avoir la possibilité de partager des expériences communes, sinon ils deviendront tranquillement des étrangers qui partagent la même demeure. Un avocat et une femme au foyer n'ont vraiment pas les même préoccupations quotidiennes! Un autre exemple: La plupart des gens choisissent un partenaire ayant le même niveau de scolarité sans même s'en rendre compte. Une bachelière n'a pas beaucoup en commun avec un homme qui n'a pas terminé son secondaire. Ça me semble tellement évident que je ne comprends pas pourquoi ces femmes sont si surprises lorsque leurs maris leur annonce qu'ils les quittent!

Bémol: Être féministe n'est pas de choisir le plus masculin des métiers afin de se prouver aux autres. C'est de faire un choix librement et certaines femmes choisissent de rester à la maison.

La Mère Michèle a dit...

Je travaillais avant, j'étudiais aussi. Ah, je fais très certainement partie de celles qui sont trop éduquées... !

Je travaillerai après. Je ne vais pas fixer mes quatre murs tout le reste de ma vie.

Mais pour l'instant, je vis exactement ce que je veux vivre, pour les raisons qui m'appartiennent. Oui, celà a à voir avec la qualité de vie de mes enfants, de ma famille. Mais c'est aussi une passion que je dois assouvir, une envie profonde.

À partir de là, les histoires de prisons me glissent sur le dos comme celui d'un canard.

Ce qui est important c'est le bonheur. À court comme à long terme. Un emploi, ça se perd, l'intérêt peut s'user, le boss changer, les conditions aussi, l'envie de faire autre chose. Il n'y a rien de certain dans l'emploi non plus.

La vie appartient à ceux qui se connaissent, qui s'estiment assez pour s'écouter et écouter leurs valeurs profondes, toutes personnelles, et respectant les motivations d'autrui ainsi que les réalités autres.

Je suis un peu curieuse, ceci dit sans malice, de savoir pouquoi vous lisez des blogs de maman au foyer ;-)

Une femme libre a dit...

Je fais une nette distinction entre la personne et son statut, La mère Michèle. Je peux penser qu'une femme éduquée et intelligente perd son temps à rester vingt ans à la maison, elle fait un choix risqué que je ne ferais pas, mais étant majeure et vaccinée, elle est évidemment libre de le faire ce choix et ça ne va pas la rendre moins intéressante à lire à mes yeux. La qualité de l'écriture prime, pas le statut et l'occupation. Je peux tout à fait aimer quelqu'un qui fait des choix différents des miens. Voyons donc! Sinon, là, je ferais preuve d'étroitesse d'esprit. Je fais du sport, est-ce que je vais cesser de fréquenter mon amie qui n'en fait pas? On ne peut pas être d'accord sur tout dans la vie, mais on a le droit de dire ce qu'on pense. À partir de là, les gens font bien ce qu'ils veulent.

Une femme libre a dit...

Mayieve, si votre mère l'a fait et a réussi, c'est donc que c'est possible et faisable! La vie est longue maintenant, on peut vivre plusieurs styles de vie et changer de carrière en chemin.

Qu'êtes-vous donc en train de faire les deux doigts dans le nez, Petite Fadette? Il y a du mystère dans l'air. Vous m'intriguez.

La Mère Michèle a dit...

Je ne m'interrogeais pas sur votre ouverture d'esprit. Seulement, comme vous le dites vous-même, vous vous plaisez ces temps-ci à "crucifier les mères au foyer", ce qui me semble contradictoire avec une envie de les lire.

Une curiosité, sans doute ;o)

Vingt ans? Misère, c'est long ça! Le dernier enfant est autonome depuis longtemps!!!

Jane a dit...

Ok j'ai pas tout lu l'article. Peut-être que j'aurais dut mais je veux juste te dire femme libre, que malgré le ton drastique du billet, je comprends à peu près ce que vous dites. J'ai l'impression que c'est pas représentatif de la société mais plus de quelques exceptions.
Je ne connais pas vos références comme par exemple sur le fait qu'elles sont plus fatigués? Je vois beaucoup de mamans aux parcs avec leurs enfants, dans des activités comme la piscine, le yoga, etc Ou bien qu'elles sont moins créatives? Moi une femme qui trouve toute la semaine un menu varié, qui s'occupe des enfants mieux qu'une éducatrice, qui fait des bricos, comme plusieurs mamans sur la blogo, je trouve ça créatif.
Entk, je ne m'étendrai pas sur le sujet, consciente que je n'ai pas toute lu.
Mais tout ça pour dire qu'il ne faut pas simplement généraliser en voyant QUE les points négatifs.
Bon mercredi!