dimanche 30 octobre 2011

Dimanche, doux dimanche

Une vieille amie virtuelle (vieille parce qu'on se lit depuis longtemps mais bien jeune en âge) me demande si je vais mieux. Mieux? Je vais bien, extrêmement bien même et de me rappeler tout d'un coup que dans un précédent billet sans pudeur, je livrais que je me cache dans les cabinets pour pleurer. Heureusement et bien heureusement, mes larmes ont une fin rapide et aujourd'hui me voilà pleine d'enthousiasme. Pour plusieurs raisons et puis pas besoin de raisons tant que ça, c'était une merveilleuse journée d'automne, j'étais avec ma famille, ma complexe famille, pas toujours facile, la famille, mais je les aime, à la folie et même en colère avec eux, je les aime toujours. Petit-fils frétillant lors de notre brunch au restaurant, j'offre d'aller prendre une marche avec lui pour laisser le reste des convives manger tranquilles. Et puis pour en profiter aussi du petit coeur, je ne me sacrifiais pas du tout. Enthousiaste, il me prend la main. On va un peu dehors et puis on entre dans le petit centre d'achats. Petit cheval et petite auto à un dollar qui vont bouger si on les paie, petit-fils qui hésite. La grand-mère monte sur la bête et prend petit-fils à califourchons avec elle, il rit tout d'abord petit-fils, et puis la grand-mère sort une pièce et la met dans la fente. Le faux cheval s'agite en tous sens, petit -fils n'apprécie pas du tout, loin  de rire il crie "arrête" totalement paniqué. Ça ne s'arrête pas comme on veut, ces bêtes sauvages, petit-fils, si grand-maman essaie de descendre de l'animal en marche, elle risque fort de t'échapper. Alors, on reste là, il crie, je chante et on se retrouve avec des admirateurs qui ne savent plus trop s'ils doivent rire ou nous secourir! Et en plus, ces petits tours à un dollar qui durent trop peu longtemps dans mon souvenir, ben, celui-là n'en finit plus. Bonne humeur, jolicoeur. Petit-fils en pleurs et sa grand-mêre souriante mais un peu sidérée par l'expérience imprévue descendent dignement de leur baudrier de centre d'achats. On ne m'y reprendra plus, pense la grand-mère qui console son petit coeur, la prunelle de ses yeux. L'enfant sait très bien comment se consoler lui-même et se dirige vers les distributrices à bonbons. "Sous, sous" dit-il très clairement à la mère-grand, lui qui a si peu de langage intelligible. "Noon, onh! Grand-maman n'en a pas de sous, petit-coeur, viens, on va aller voir les fleurs." Et petit-fils se met à courir, courir et courir encore. Bientôt, la mère-grand ne le voit plus. Elle panique la mère-grand et se rappelant subitement qu'elle n'a que cinquante-huit ans, elle se précipite! Heureusement, une autre dame utile avait déjà arrêté petit garçon dans sa course folle. Il pleurait, surpris. Merci, madame, que je lui dis. Et toi, petit-fils, non, non, non, il ne faut pas partir comme ça. C'est dangereux. Tu dois attendre grand-maman. Petit-fils n'aime pas les non, il ne les supporte pas, il me fait alors un regard assassin et se jette sur le sol en hurlant comme un damné. Des cris stridents. Hum! Je le prends par la main, le redresse sur ses pattes et lui dis "Ça ne marche pas les crises avec grand-maman, tu arrêtes tout de suite."  On dirait que le l'ai pétrifié. il se tait instantanément, en état de choc. Je le traîne par la main, il suit. Et puis, il semble revenir à lui et se met à sangloter en appelant  "Maman, maman, maman...." et voilà que la maman en question, ma fille, apparaît au même moment, comme une ange salvatrice. Non, ne le console surtout pas. Mais il s'est passé quoi? s'exclame-t-elle, l'instinc maternel axacerbé. Je lui explique et là, je la vois, partagée, mais comme elle est à bout de ses crises nombreuses et sans fin, elle se rallie pas mal à ma position, lui donne la main mais sans prendre sa part. Il finit pas arrêter de pleurer, on conduit ma chère maman chez elle, le petit retrouve sa bonne humeur, il peut être si charmant, le petit bonjour qui nous fait fondre. Elle nous laisse chez nous, Dix-sept ans et moi, on lui laisse le char et elle ira conduire petite merveille chez son papa, elle travaille ce dimanche, dit-elle. Est-ce que je la crois? Non, mais aucune importance. On fait des folies Dix-sept ans et moi et on se fignole un bon souper et la vie est belle. Fille me parle de sa future boutique de fleurs et on trippe. Si je vais bien? Oui!

18 commentaires:

Lud. a dit...

A-t-il les humeurs de sa maman?? On dirait bien qu'il y a un peu de génétique, ici. Heureusement, vous savez vous y prendre, non?! ;)

Une femme libre a dit...

Héhé! Deux colériques ensemble,en effet!

unautreprof a dit...

J'ai bien ri avec cette histoire de cheval.
Il y a des ces moments...

Vous savez que je ne suis pas vieille, mais oh! déjà, les cheveux blancs se multiplient. J'en reste moi-même surprise.

C'est ce que je préfère de la vie, ces passages de la tristesse à la joie. Bonjour tristesse ne dure pas longtemps, heureusement.

Le factotum a dit...

Merveilleux dimanche comme je les aime!
Ah, les petits-enfants, tout plein de surprises inattendues et de réactions spontanées.
Mais, on les aime tant!
On la garde en forme la mamie!

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre.

Je me suis laissé prendre dans ce tourbillon...Et comme toi, j'en suis sorti...
Titre : petit loup et mère-grand...
Bonne journée.
Je t'embrasse.

Une femme libre a dit...

Unautreprof, c'est surprenant, cette histoire de cheveux blancs et c'est vrai que ça a davantage à voir avec l'hérédité qu'avec l'âge en tant que tel. J'ai des amies qui les ont eus tout blancs dans la trentaine et moi, j'en ai peu de blancs encore. C'est la mode, les cheveux blancs, en Californie, des jeunes femmes se font teindre de cette couleur! ;o)

"Bonjour Tristesse" de Françoise Sagan, mausus que ça m'avait marqué ce livre. Je l'avais lu à l'adolescence.

Une femme libre a dit...

Le factotum, vos petits-enfants sont déjà grands. Autres âges, autres plaisirs. Les avez-vous déjà emmenés dans le Grand Nord? Un voyage avec grand-papa, un à la fois, me semble qu'ils s'en rappeleraient toute leur vie. J'aimerais ça voyager avec Petit-fils, éventuellement. Quand ses crises seront finies, héhé!

Une femme libre a dit...

Herbert, oui Petit-loup et Mère-grand, c'est tout à fait ça! ;o)

Abige Muscas a dit...

J'ai retenu surtout trois mots à la fin... "future boutique de fleurs", voilà des mots que j'aime à lire quand ils viennent de Dix-Sept Ans!

Une femme libre a dit...

Se visualiser avec un avenir serait un pilier de l'estime de soi et de la santé mentale, Abige Muscas! C'est certain que ce stage (que je redoutais pourtant)offre enfin de l'espoir! ;o)

Solange a dit...

J'aurais bien aimé vous voir sur le cheval avec petit-fils, une scène assez cocasse.

Une femme libre a dit...

Solange, en effet! ;o)

unautreprof a dit...

J'ai adoré ce livre adolescente aussi. S'en est suivi la totale Sagan.

Une femme libre a dit...

Il paraît que c'était une femme exécrable. Faudrait qu'on lise sa biographie, Unautreprof!

Anonyme a dit...

Crime je suis morte de rire à imaginer la scène sur le cheval... :-D lol Des fois ce qu'ils peuvent nous faire vivre les enfants... ;-) lol

Valéry

Une femme libre a dit...

Il est le fun mon petit-fils. Je le revois vendredi!

Mijo a dit...

Un grand plaisir de revenir ici, j'étais partie en Galice (Espagne).


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Lecture : Bouh, j'ai commencé 5 livres que j'ai détesté, je les ai laissés en plan. C'est rare que je cale sur autant de bouquin à la suite.
Egalement, je lis au ralenti en ce moment. Je dors enfin !!

45/52 - Winkie de Clifford Chase.

unautreprof a dit...

Je l'ai lue sa biographie, du moins, une de celles publiées : Sagan à toute allure. J'ai bien aimé.
En fait, elle me semblait plutôt irresponsable, mais pas exécrable.
Une des biographies a pour titre «Un charmant petit monstre». Un jour, je la lirai.