jeudi 10 novembre 2011

Rejet

Je croyais que les protestataires d'Occupons Montréal étaient pour la justice sociale, pour le respect et l'aide aux démunis, pour l'inclusion des 99% des habitants de la terre qui se partagent la plus petite part du gâteau. Je me trompais. Ce n'est pas un mouvement inclusif ni généreux non plus. Non, des représentants du groupe de Montréal qui occupe le Square Victoria sont allés rencontrer officiellement le service de police, celui des incendies et des membres du cabinet du maire Tremblay.


...les occupants ont profité de la rencontre pour demander l'aide de la ville afin de gérer la présence de plus en plus importante de sans-abri, toxicomanes et gens atteints de troubles mentaux attirés par la nourriture gratuite et les vêtements chauds distribués.
(La Presse, mercredi 9 novembre 2011, page A5)

On dirait des jeunes qui quittent leur banlieue cossue pour aller protester contre les banques dans des campements de fortune tout en ignorant qu'au centre-ville, il y a des sans-abris qui étaient là bien avant eux. Ces gens les dérangent et ils voudraient qu'on les aide à s'en débarrasser? On croirait rêver...

19 commentaires:

Anonyme a dit...

Et ben!!! :-S

Valéry

Joëlle Lemire a dit...

Les gens atteints de troubles mentaux ne devraient même pas être dans la rue. Ni les alcooliques, ni personne d'ailleurs... On désinstitutionnalise des gens atteints de maladies mentales sans suivi approprié. On laisse nos malades mourrir de froid et de faim...

Joëlle Lemire a dit...

En fait, moi j'ai trouvé bien que le groupe lance un petit rappel à l'ordre.

herbert a dit...

Oui, Femme libre, on rêve...
Mais quel rêve...
Bonne journée.
Merci pour tout
Je t'embrasse.

Gen a dit...

Attention : ils ont dit "de l'aide pour les gérer", pas pour s'en débarrasser.

Un polytoxicomane mentalement instable en crise, ça se gère pas avec des bonnes intentions.

D'ailleurs, la dernière fois que les policiers ont essayé d'en gérer un, y'a eu deux morts!

Une femme libre a dit...

@Joëlle Lemire
Un rappel à l'ordre? J'ai plutôt pensé qu'ils voulaient que la ville les débarrasse des malades qui dérangent leur protestation.

Que faites-vous de la liberté d'action? Les protestataires ont le droit de camper en plein centre-ville et les itinérants, eux, n'en auraient pas le droit? Il faudrait les enfermer? Liberté pour les beaux et jeunes et enfermement pour les laids et malades?

Évidemment, des guenillous qui sentent l'alcool,c'est moins esthétiques pour les médias. Et puis, ils n'ont pas droit à la nourriture gratuite et aux vêtements chauds,ceux-là?, alors que ce sont les seuls qui n'ont pas de maison pour vrai. Les autres, ils campent, mais quand ils en auront assez, ils retourneront douillettement chez papa-maman.

Une femme libre a dit...

Gen, tout est question d'interprétation, ils se sont bel et bien plaint que les itinérants étaient attirés par la nourriture gratuite et par les vêtements chauds, ce qui laisse clairement entendre qu'ils considèrent que ces gens-là n'y ont pas droit.

Une femme libre a dit...

J'habite pas trop loin de ce quartier de protestation, voyez-vous et les itinérants, ils font partie de ma vie. Je savais qu'il y en avait en déménageant au centre-ville. Ils viennent pisser dans nos fenêtres, si vous voulez tout savoir. Mais je me suis toujours dit qu'ils avaient le droit d'être là, même bien saôuls. Si pas contente, c'est à moi de partir, pas à eux, ils étaient là avant moi et puis ce sont des êtres humains et comme tout être humain, ils ont droit au respect. Je les connais ceux qui couchent dans notre parking et on se salue.

C'est tout à fait normal qu'ils aillent chercher de la nourriture gratuite, misère! On veut gérer ça comment? En ne leur en donnant pas?

Une femme libre a dit...

Herbert, le rêve tourne au cauchemar! Bises.

Une femme libre a dit...

Ceci dit, je le sais bien que les itinérants toxicomanes alcooliques et souffrant de maladie mentale sont une plaie béante dans la structure sociale, un symptôme, une douleur. Oui, ça nous fait mal de les regarder, de les savoir là, symboles de notre incapacité à aider les plus démunis. Pas joli, joli.

Mais la solution, ce n'est certainement pas d'aller les pelleter dans la cour du voisin.

Ces sans-abris misérables, ils pourraient être votre père, votre frère, votre enfant. Ils pourraient être vous.

Joëlle Lemire a dit...

"ça nous fait mal de les regarder, de les savoir là, symboles de notre incapacité à aider les plus démunis."

Tu exprimes exactement le sentiment qui me traverse. Je suis d'accord que les sans-abri qui ont choisi un mode de vie nomade et qui s'assument, méritent qu'on les respecte dans leur choix. Mais je doute que ce soit le cas pour la plupart d'entre eux... On ne pourrait pas créer davantage de refuges, avec aide et encadrement pour les nécéssiteux?

Un beau projet d'espoir, qui va encore plus loin!
http://www.sans-abri.com/accueil.html

Gen a dit...

Relisez encore. Ils disent qu'ils veulent de l'aide pour gérer les itinérants attirés par la nourriture gratuite et les vêtements chauds.

Pas qu'ils n'en veulent pas. Pas qu'ils ne veulent pas les servir. Non, ils veulent qu'on les aide à les gérer. Qu'on les dirige au bons endroits. Pas qu'on les fasse fuir.

katmandou a dit...

Moi j'avais compris l'article dans le même sens que Gen. J'avais compris que les indignés voulaient qu'on les aide à aider les sans-abris, les toxicomanes parce qu'ils ne sont pas intervenants et qu'ils ne veulent pas qu'il y ait des des incidents malheureux ou des décès dans le campement.

Une femme libre a dit...

Bon ben coudons, Gen, Katmandou, peut-être bien que j'ai mal compris le texte, et si c'est le cas, je m'excuse d'avoir tiré des conclusions qui seraient fausses...

Mais je relis et je persiste à trouver que ce n'est pas clair ce qu'ils veulent dire. En fait, c'est le texte du journaliste Pierre-André Normandin qui n'est pas clair (pour moi en tout cas!)

Une femme libre a dit...

Joëlle, un gros dossier que celui des itinérants de Montréal. Je lis à la page 6 du journal "24h" d'aujourd'hui que leur population ne cesse d'augmenter et que déjà,"d'après des statistiques fédérales compilées en 2006,il y aurait près de 30000 SDF à Montréal, ce qui est plus que la population totale de la ville de Beloeil."

Solange a dit...

30 000 sdf. c'est sûr que le Québec est une terre d'acceuil il en vient des autres provinces qui ne veulent pas d'eux. C'est un problème qui n'est pas prêt d'être réglé, malgré la bonne volonté.

Une femme libre a dit...

Solange, en effet! Il faudrait une intervention massive.

Joëlle Lemire a dit...

30 000???

Je ne suis pas fière de ça...

Pur bonheur a dit...

Mon frère qui souffrait de schizophrénie n'a jamais dormi dans la rue. Il préférait crever de faim que de geler dehors. Remarquez que ce n'est guère mieux. Il habitait des maisons de chambres minables, parfois de piqueries, lui qui ne prenait aucune drogues. Trente milles sans domiciles fixes , ça n'a aucun sens , c'est un problème de société, ils sont malades. Ce midi-même je dînais avec un ami qui me disais 'non mais faut-il être sans coeur pour aller quêter au lieu de se trouver une job' ! Voyez! Quel pourcentage de gens pensent ainsi??