mardi 14 avril 2015

Ma fille, New-York, camp de jour

Ma fille a des amis qui vont à New-York, dont la chère amie de sa classe chez qui elle va résider pendant mon voyage. Je lui dis de s'informer, que si le prix est raisonnable, elle pourrait peut-être y aller. Elle me texte les dates (pendant la nuit!) et je vois ce matin que la date de sa comparution en cour pour Joblo est là-dedans. Le lui dit (elle est debout depuis six heures, ce matin, étrange... ), me réplique qu'elle n'est pas obligée d'aller en cour, que c'est ce que je lui ai dit (hein? jamais dit ça... juste dit qu'elle ne passerait pas devant le juge, que c'est lui qui est jugé, pas elle), ne veut plus y aller à la cour. Je suis tannée, j'éclate, faut que tu y ailles!!! 

Ce matin, elle me fatigue. Autant j'ai envie de la consoler, de la prendre dans mes bras (elle ne me laisserait pas faire), autant je suis tannée de ses problèmes. Tannée. J'ai le droit. Me fait du bien de faire une crise ici devant mon ordi, crise qui ne fait de mal à personne. 

Parce que je serai calme et gentille avec elle, vous le savez bien. Je lui offre à déjeuner, elle refuse. Je lui offre de faire son lunch, elle refuse aussi. A mal au coeur et à la tête. Je suis inquiète et ça ne sert à rien de s'inquiéter, ne rend service à personne. Laisser aller. 

Elle est en sécurité, elle s'en est sortie mais il y a et aura séquelles. On ne passe pas de la peur à l'amour plein de fois dans la même journée pendant des mois sans qu'il y ait des traces. Pas de nouvelles du clsc, pas de papiers de cour non plus d'arrivés. On se sent seules et abandonnées. Du moins, moi, je me sens comme ça. Elle aussi je suppose. Je ne sais pas trop. Elle ne me parle plus et est très distante. Comme si je l'énervais. Alors, je la laisse tranquille. Je ne sais plus trop sur quel pied danser. 

Finalement, mon autre fille a inscrit son fils au camp de jour près de chez nous. Elle voulait l'inscrire six semaines. J'ai dit que je m'en occupais quatre. Elle me l'emmènera à sept heures le matin et je le conduirai (à pied, c'est à côté), au camp à neuf heures trente et ensuite, j'irai le chercher à quinze heures trente, quatorze heures trente le vendredi. Le jeudi soir, il couchera chez moi. C'est bien et correct, je pense. Je l'avais offert. 

11 commentaires:

S@hée a dit...

Enfin, te voilà humaine ;)
Tu en as marre, c'est difficile... tu as le droit de nous le dire.
Et on et là pour t'écouter.

Primordial qu'elle aille en cour. Sinon il va s'en sortir. Beaucoup de dénonciations sont faites, mais les gars s'en sortent toujours parce que leurs victimes ne se présentent pas en cour.

Dur de trouver l'équilibre entre la gâter et la laisser faire des crises de princesse :-s

Une femme libre a dit...

En fait, c'est une première comparution. Il est poursuivi par le procureur de la couronne, pas par ma fille. Ma fille sera rencontrée une heure avant la comparution du type,dans le bureau de la travailleuse sociale de la cour et en compagnie du procureur. Rien que du monde de son bord. On vérifiera alors si le Joblo a bien suivi les ordres de la cour, de ne pas la contacter etc et on verra avec elle si elle veut le poursuivre. Alors, il y a trois possibilités, soit elle retourne avec lui (tout tombe alors), soit elle dit qu'elle veut la paix et ça se termine là mais il est toujours obligé de ne pas la contacter pendant un an, soit elle le poursuit en cour. La troisième solution est moins évidente qu'il ne paraît, me disait la t.s. de la cour. En effet, c'est la parole de ma fille contre la sienne. Il n'y a pas vraiment de preuves et comme dans notre système de justice un accusé est innocent tant qu'on ne peut pas prouver sa culpabiité, il est probable qu'il serait acquitté. "Ce n'est pas ça qu'on veut, m'a dit la t.s. J'ai vu trop d'hommes triomphants faire un finger en souriant à leur victime en sortant libres comme l'air de la cour." Mais tout cela sera discuté lors de cette journée où il est évidemment super important que ma fille se présente.

Une femme libre a dit...

Si ma fille avait été secourue par la police ensanglantée, des dents et de côtes brisées, là, il y aurait des preuves évidentes.

S@hée a dit...

Tellement logique comme système :(

Nanou La Terre a dit...

Sarah-Émilie,
t'as pas idée comment notre bout système de justice est pourri... J'en sais quelque chose...
Femme-Libre, je soupçonne Joblo de l'avoir contacté...Lorsqu'elle est distante avec toi, c'est qu'elle lui parle ou le voit...

S@hée a dit...

Pour petit-fils, c'est raisonnable. Je sais comment tu aimes avoir du temps avec lui, aussi :)

Gen a dit...

Je suis toujours en faveur du système qui préfère libérer trois coupables que de ruiner la vie d'un seul innocent.

Cela dit, dans ce cas-ci ce qui améliorerait le système sans mettre en danger les innocents, ce serait la possibilité d'obtenir (comme c'est le cas aux États-Unis) une ordonnance de restriction (restraining order) à vie sur la foi d'une simple plainte. Ainsi votre fille n'aurait plus jamais à se soucier de son ex.

... Et après 2 ou 3 ordonnances de restriction, la police se mettrait à tenir Joblo à l'œil.

Une femme libre a dit...

Les filles,

Je fais un billet sur le système de justice.

S@hée a dit...

Gen, Indeed.

C'est juste plate qu'on doive attendre qu'il y a drame sanglant pour intervenir.

C'est comme le gars qui est pris à mettre du GHB dans les verres des femmes. On ne peut rien contre lui. Il faudra attendre qu'il en viole réellement une (ou plusieurs, jusqu'à ce qu'il se fasse prendre) pour l'arrêter.

Gen a dit...

Non, cette histoire avec le GHB n'est pas vraie. Le gars peut être accusé d'intoxication volontaire d'autrui (parce que le GHB, on parle juste de lui en tant que drogue de viol, mais certaines personnes peuvent y réagir violemment). C'est pas une grosse peine, mais c'est quand même passible de prison.

S@hée a dit...

Cool. Merci de l information.