mardi 29 septembre 2015

Le japonais

Je fonctionne en saisissant les occasions et souvent, les initiatives de dernière minute sont celles qui me rapportent le plus. En éducation, j'étais comme ça et ma mère aussi. "Catch them being good" disent les Anglais. C'est simple comme tout. Ce qui t'énerve chez l'enfant ou l'adulte, tu ne le vois pas volontairement, aucune remarque, rien. Le doigt dans le nez, l'assiette sale qui traîne, le retard, tout est passé sous silence. Et puis voilà que le petit ne s'est PAS mis le doigt dans le nez pendant une heure, Wow! Tu es tellement beau/belle quand on voit ton joli nez! et l'ado a ramassé une fois son assiette! Wow! Tellement agréable de rentrer quand aucune vaisselle ne traîne! Et l'amie est à l'heure une fois en dix ans, Wow! J'aime tellement ça quand tu es là et je n'ai pas à t'attendre, c'est super! 

Ça marche bien mieux que des reproches et des remontrances. 

Ou bien pour le "non", ma mère et moi on fonctionnait pareil aussi. Quand un enfant demandait quelque chose, on se demandait pourquoi  bien on dirait non. Parce que c'était farfelu? Parce que c'était dérangeant? On disait oui. On a aussi des enfants pour nous sortir de notre zone de confort. Parce que c'était dangereux? On disait non. Parce que l'enfant n'avait pas mérité ce qu'il demandait? Si ça ne coûtait rien, qui étions-nous nous vraiment pour décider des mérites de quelqu'un d'autre. On disait oui en général. Il y a eu beaucoup plus de oui que de non dans l'éducation que j'ai reçue et donnée. 

Ce long préambule nous mène à mon cours de japonais. Oui, oui, un cours de japonais! J'en ai entendu parler vendredi, par un de nos futurs grimpeurs de mon club de marche qui habite dans le coin. Je me suis inscrite à quatre heures hier et le cours commençait à six heures et quart. Pourquoi? Premièrement pour pratiquer ma mémoire. Rien de mieux qu'une langue vraiment étrangère pour ça! Ensuite, oui, éventuellement je voudrais bien visiter le Japon. Aucune idée quand mais j'aimerais y aller un jour. 

Ce cours est un vrai de vrai défi. Considérable même. Premièrement, on est trois personnes seulement à n'être jamais allées au Japon et une d'entre nous y va en décembre! Ensuite, sept des neuf  élèves sont des faux débutants et ont déjà de bonnes bases. Tertio, ils sont jeunes et vont à McGill, misère! Alors, je suis pas mal perdue ce qui est normal, les autres le seraient aussi s'ils ne savaient rien de rien de la langue pour vrai. 

Je vais devoir galérer. Ou m'amuser! Ils sont pas mal sérieux sauf un et on s'est rapidement spottés. Un jeune Noir drôle et intelligent qui ne sait rien de la langue non plus mais un petit vite! Elle nous a demandé nos loisirs, tout le monde a été sérieux et moi aussi avec mon yoga, mais lui il a répondu boire du saké! Bref, on est assis ensemble et on trichait ensemble avec son dictionnaire pour trouver les réponses aux exercices écrits. 

Enseignement très traditionnel. Elle parle et on répète. Faut faire avec. Je ne sais pas si c'est la culture ou bien si elle est tout simplement une mauvaise enseignante. Pas envie de juger. Tolérance. Tolérance envers moi aussi. Je suis très performante moi et j'ai toujours été première de classe. Ça ne sera pas le cas cette fois. Bien que je veuille déjà aller en bibliothèque pour me chercher une méthode d'apprentissage du japonais pour progresser entre les cours.  Un petit misérable cours de deux heures par semaine avec vitesse d'apprentissage grand V, il vaudrait mieux que je pratique entre les cours! Et ça donnera un bon exemple à ma plus jeune, à qui je conseille d'étudier un peu chaque jour. 

15 commentaires:

Pur bonheur a dit...

Wow! quelle belle initiative. Comme tu dis, tu vas sortir de ta zone de confort! T'es pas mal bonne!

Pierre Forest a dit...

Apprendre le japonais. Quelle idée intéressante. Et même si tu dis que tu ne seras pas compétitive dans ce cours-là, j'ai comme des doutes. Il y a des comportements qui sont tellement ancrés en nous qu'on ne les contourne pas aussi facilement.

Nanou La Terre a dit...

Wow! Bonne idée! Et je trouve ça tellement beau à entendre le japonais. Je trouve que c'est une langue distinguée.

Une femme libre a dit...

Pur Bonheur,
Bonne de m'être inscrite certainement mais bonne en japonais? Pas trop certaine! ;o)

Une femme libre a dit...

Pierre Forest,
Tu as donc raison. Je suis en train de me chercher plein de moyens pour ratrapper les autres et je vais travailler fort pour, ça c'est certain! Mais le défi est de taille vraiment. La fille à côté de moi qui a passé un mois au Japon le parle déjà. Pourquoi elle ne s'inscrit pas au cours plus avancé, coudons! Il y en a un en plus, un niveau 2. Je sens que je vais rester plusieurs sessions au niveau un. Pas grave, j'essaie de m'en convaincre.

Une femme libre a dit...

Nanou, `
Le pays, les habitants, la nourriture, la langue, tout ce qui est japonais est distingué et raffiné. Plein de paradoxe pourtant, la violence, la sexualité vraiment curieuse ou absente, les mangas. Fascinant tout ça.

Éphémère a dit...

Konnichiwa :)

J'avais commencé à apprendre cette langue au début de ma vingtaine, quand j'étais à fond dans les animés. Une amie m'apprenait. Elle est surdouée. J'ai arrêtée, mais je connais quelques mots. C'est une si jolie langue, je trouve. Je suis certaine que vous allez trouver le moyen de vous débrouiller ! Je trouve que c'est une très bonne idée !

Oyasumi Nasai !

Une femme libre a dit...

Oh! Tu as étudié le japonais Éphémère! ;o) C'est vrai que c'est une jolie langue.

Solange a dit...

C'est tout un défi, et les occasions de pratiquer sont plutôt rares.

Gen a dit...

Anata wa nihongo o benkyô dekimasu ka? Subarashi!

(Vous étudiez le japonais? Merveilleux!)

Les "surdoués" du cours se sont peut-être inscrits simplement pour ne pas perdre ce qu'ils ont appris. Parce qu'une langue qu'on maîtrise peut et qu'on ne pratique pas, ça s'oublie vraiment vite!!! J'ai fait trois ans de japonais durant mon bac. À la fin, je pouvais tenir une conversation simple et lire un texte facile (genre livre pour enfant) dans les graphies hiragana/katakana (les syllabaires) et kanji (les idéogrammes). Et là il m'en reste à peine quelques mots, pis je ne lis bien que le rômaji (la graphie avec nos lettres). En fait, il a fallu que je me creuse la tête un bon dix minutes avant de retrouver le mot pour "étudier"!

Une chose est sûre : oui, ça devrait vous faire travailler la mémoire! :)

Une femme libre a dit...

Solange,
Oui, tout un défi. Je me casse la tête pour apprendre quelques mots et je les oublie à mesure! ;o) Mais je ne lâcherai pas. Je vais au moins toffer les dix cours et après on verra. C'est pas long une session dans ces écoles.

Une femme libre a dit...

Gen,
Je m'en doutais bien que tu avais étudié le japonais,Gen. Ça semble perdu quand on ne pratique pas mais quand tu iras au Japon, ça devrait te revenir. C'est ce qui est arrivé pour l'espagnol lors de mon voyage à Cuba.

Mais c'est beaucoup plus difficile le japonais parce qu'on est totalement dans l'étrangeté. Rien à quoi se raccrocher. Tout un exercice pour la mémoire en effet! Intense!

mijo a dit...

Tu vas rire, mon amie qui est allée pour la 1ère fois à l'opéra est une fan de la culture japonaise. Elle y est allée l'an dernier trois semaines en famille l'an dernier. Ces photos étaient magnifiques.

Une femme libre a dit...

Mijo,

Mais je ne ris pas du tout. Je veux absolument la rencontrer! Allez, donne-lui mon adresse courriel. Merci.

mijo a dit...

C'est fait, je viens de lui donner.