vendredi 16 octobre 2015

Les hiraganas

Je n'y arrive pas. Même ceux que je fais depuis le début, les équivalents de a e i o u, je les mélangeais ce matin. J'en ai juste trop dans la tête. La méthode préconisée, c'est de les écrire, j'en ai des pages et des pages. Je suis obsédée. Je me réveille tôt pour en écrire. Je ne vais plus au cinéma, ma vie, c'est yoga et hiraganas. Je suis frustrée car je sais que mes jeunes collègues-étudiants vont tous les savoir lundi et à partir de lundi, la prof ne va plus écrire qu'en hiraganas au tableau. Je vais être encore plus perdue si je ne peux pas les lire! Je ne lâche pas (pas encore!), j'avais juste besoin de venir me plaindre. C'est fait! J'y retourne. 

11 commentaires:

Une femme libre a dit...

Me semble qu'une semaine pour tous les apprendre, c'est exagéré! Mais j'ai été la seule à me plaindre quand la prof a demandé ça au dernier cours. En réalité, les autres ont l'air à en connaître déjà pas mal car ils ont une base et même plus! Mais là, je vais arrêter de me comparer et de me plaindre de mon sort. Peut-être aussi que j'ai raison et que ce n'est pas sain et normal et favorable que d'étudier en tant que débutante dans une classe de faux-débutants. Abandonner, c'est peut-être sauver ma peau et ma santé mentale. En plus que je ne semble pas douée, faut admettre ça aussi. La claque au visage, ce cours! Tiens, j'aurais dû me mettre moi au centre de mes intentions de méditation hier. J'avais choisi ma mère.

Juste moi a dit...

Abandonner, ce n'est pas un échec - c'est un choix ! Peut être refaire le tout, à votre rythme, avec un bon livre ou un site web et, dans quelques temps, reprendre un cours quand vous vous sentirez prête.

Gen a dit...

Euh... dites, si elle les écrit au tableau et les prononce, vous allez continuer à les pratiquer, non? C'est sûr qu'une semaine pour apprendre le syllabaire complet, c'est court, mais c'est surtout pour vous le mettre en tête.

Vous voyez, 10 ans après avoir fini de pratiquer, il y a des signes dont je ne me souviens plus vraiment, mais d'autres (les plus courants dans le vocabulaire de base) sont encore très nets dans mon esprit.

Donc : respirez, relaxez, donnez-vous une journée de break pour permettre à votre cerveau de décanter la matière. Allez au cours, vous verrez comment ça se passe.

Si vous ne comprenez rien de rien, n'apprenez rien et n'avez aucun plaisir, ce sera le moment de lâcher.

Et, soit dit en passant, je suis parfaitement bilingue français/ anglais, je peux lire le latin, déchiffrer le grec ancien... et rien ne m'a semblé aussi dur que d'apprendre le japonais.

Donc on relativise la claque svp!

La prochaine fois, essayez d'apprendre une langue facile, genre le russe! :p

Une femme libre a dit...

Juste moi,
Non, je n'en suis pas encore à l'abandon, j'avais juste besoin de me plaindre! ;o) Quand je songe à abandonner, je ne me sens pas fière de moi. Si je le faisais, ce serait par orgueil. Il faut que j'accepte d'être la poche du groupe, voilà tout! C'est nouveau dans mon répertoire d'expériences, mais ça se fait.

Une femme libre a dit...

Juste moi,
Et les livres et les vidéos d'apprentissage du japonais, il y en a tout plein. Pas les ressources qui manquent! Je m'en sers déjà mais même avec tout ce matériel, c'est heavy.

Une femme libre a dit...

Gen,

Ça me fait plaisir que tu aies trouvé ça difficile, je ne peux le cacher!! ;o)

Je me sens seule dans mon monde quand je regarde des vidéos de jeunes qui ont passé à travers les hiraganas en une semaine (une fille dit qu'elle les a tous appris en deux jours!!), car oui, je regarde plein de youtube sur comment apprendre le japonais! Au cas où quelqu'un aurait trouvé une recette miracle, eheh!

La prof a bel et bien dit qu'il y aurait un examen sur tous les hiraganas lundi prochain. J'ai alors protesté et elle a souri. Personne d'autre n'a dit quoi que ce soit. Et ma jeune architecte ultra-performante a dit à son amie (celle qui a passé quatre mois au Japon et qui parle couramment -bon, je ne sais pas si c'est couramment, je ne comprends rien, mais elle discute avec la prof- le japonais) qu'elle passerait toutes ses soirées à étudier pour l'examen. Je suis avec du monde performant! C'est bien, ça me pousse. Ça me rend folle aussi.

En fait, j'ai l'impression de ralentir la classe. Je ne me suis pas fait grand amis à part mon voisin de chaise. Je suis comme une alien. La vieille mémé qui ne comprend rien. Mais c'est également prétentieux de penser que je ralentisse quoi que ce soit, vu que la prof ne se préoccupe aucunement de moi, ni des autres élèves d'ailleurs. Il n'y a aucune vérification de la compréhension. Elle donne la matière, point.

C'est vraiment dommage, car à neuf élèves, c'est une chance inouïe de progresser. Un vraiment petit groupe. J'aurais été ravie d'avoir une si petite classe quand j'enseignais.

En fait, j'apprends aussi sur la culture japonaise en voyant la prof aller et merci bien de m'avoir expliqué leur pédagogie ou plutÔt son absence. C'est une leçon en soi.

C'est pas au Japon qu'il y a un taux élevé de suicides chez les étudiants?

Gen a dit...

Vous verrez à l'examen alors combien vous en avez réellement retenu. (Mais connaissant les méthodes des profs de japonais, je m'attends à ce que l'examen présente la charte des hiraganas exactement comme celle que vous devez étudier... je peux me tromper, mais ça m'étonnerait que ce soit déjà des mots).

Et c'est sûr que si vous êtes la plus vieille du groupe, la plasticité de votre cerveau joue contre vous. Cela dit, si la prof ne ralentis pas le rythme pour vous, pourquoi vous sentiriez-vous mal? Apprenez ce que vous pouvez, ça sera plus facile la prochaine fois (et vous donnerez des complexes à d'autres vrais débutants! ;)

Est-ce que votre prof est japonaise? Si oui, quel est son nom?

Et oui, le Japon est le champion du suicide toute catégorie... sauf pour les aînés. Il semble que, au Japon, si on a survécu à l'enfance, l'adolescence et l'âge adulte sans se suicider, on peut profiter de la vieillesse avec sérénité. Et longtemps : ils sont aussi les champions de l'espérance de vie (faut dire qu'ils se débarrassent du "bois mort" en cours de route...)

Plusieurs raisons expliquent le haut taux de suicide et beaucoup de gens blâment le stress de performance omniprésent, mais il ne faut pas oublier que, contrairement aux cultures judéo-chrétiennes occidentales, la culture japonaise n'a jamais vu le suicide comme une faiblesse ou une lâcheté. Alors cette "solution" a un potentiel de séduction qu'elle n'a pas chez nous.

Une femme libre a dit...

Oui, c'est vrai, ton premier livre commence par un suicide mais c'était tout de même à une autre époque.

Elle s'appelle madame Atsuko et elle est japonaise mais on ne sait pas grand chose de plus sur elle. Elle parle surtout en japonais dans la classe et quelquefois en anglais. Aucun mot de français.

Je pense que les Japonais mangent très bien et ça peut jouer sur leur longévité.

Je continue à écrire mes hiraganas. Mais comme j'ai vécu un autre drame aujourd'hui (même pas prête à en parler dans mon blogue encore), tout est devenu pas mal relatif. En fait, c'est bien que je les ai, les hiraganas, pour m'empêcher de me concentrer sur l'autre truc dérangeant.

unautreprof a dit...

Tu sais, pour certains, apprendre leur propre langue est aussi difficile que pour toi ça l'est d'apprendre le Japonais...
Moi aussi j'ai eu de la facilité a l'école et ca me ferait de quoi.

Une femme libre a dit...

Un autre prof,
J'ai des apprentissages à faire là-dedans, j'en suis persuadée. L'humilité, comme je le disais et prendre ma place aussi. Je ne suis pas comme le reste du groupe mais je fais partie de cette classe et je vais m'affirmer et rester là. J'ai le droit!

unautreprof a dit...

Oui!