mercredi 16 décembre 2015

Bénévolat-bébés

Hier, c'était le dîner de Noël de mon organisme de bénévolat. Dès que je me suis pointée au restaurant, je n'ai rien eu à dire, on m'a demandé "C'est pour le groupe de Grand-mères?" Je dois faire mon âge, eheh! 

On nous avait mises dans un petit salon particulier, charmant! Ce restaurant ressemble à une maison et le repas était bon. Vin rouge, vin blanc, les bouteilles étaient sur la table. Je ne connaissais que la directrice de l'organisme. On a fait un tour de table et je me suis efforcée de retenir les noms. Bien du travail pour moi qui ai des problèmes de mémoire. Mais je suis bien mieux qu'avant, je fais beaucoup d'efforts et ça porte fruit.

Des femmes de tout âge, dans la documentation de Grand-mères Caresses, on parle de femmes de plus de quarante ans. Foutaise! m'a dit la responsable. Elle prend même des étudiantes qui doivent faire du bénévolat dans leur curriculum et qui aiment les bébés. C'est du cas par cas. 

En face de moi, il y avait deux femmes qui portaient le même prénom et qui étaient visiblement très âgées. Franchement, je leur aurais donné plus de quatre-vingt ans. Je me demandais si elles arrivaient à prendre les poupons. C'était avant de leur parler! En fait, celle qui était en face de moi était la trésorière de l'organisme et c'est elle qui a payé le restaurant pour nous toutes. Et l'autre s'occupait de trois familles et était bénévole depuis quinze ans! Des femmes cultivées et super intéressantes. Adieu les préjugés! J'ai eu honte. 

Dans mon cas, ma famille est à faible revenus mais il y a le contraire aussi! Une bénévole a été invitée au Maroc en vacances avec la famille qu'elle visitait, tous frais payés et ce n'était pas pour garder les enfants, ils avaient une bonne là-bas. Elle s'en est occupé évidemment, quand ça lui tentait. Parce que oui, elle a accepté l'invitation! On a le droit, nous a dit la responsable. 

Et il y en a une qui a les clés de la maison et qui va chercher les bébés (des jumeaux) à la garderie. 

Une autre va régulièrement au restaurant avec la famille le dimanche. Ils viennent la chercher et paient son repas. C'est une autre dame âgée qui ne m'était pas trop sympathique au départ, elle parlait fort, se plaignait du repas, je la trouvais bien fatigante. Mais en écoutant ses histoires, j'ai compris que la famille l'appréciait autant. Elle est candide, ricaneuse et nous racontait les activités qu'elle faisait avec ses bébés (des triplés!) et c'était plein de fraîcheur et d'imagination. Quand la maman veut sortir avec les triplés la semaine, elle l'appelle et elle se déplace pour l'accompagner et l'aider. Elle est carrément devenue la grand-mère pour vrai! La veille, elles avaient passé l'après-midi à magasiner. Elle ne calcule pas son temps. Elle est bénévole depuis longtemps elle aussi et ricaneuse à souhait! 

Il y en avait des plus jeunes aussi, une, deux, trois et moi (mais oui, je fais partie des "jeunes" qui étaient là!). 

Ma famille à moi? Bon, c'est pas ma famille mais j'ai remarqué que toutes les bénévoles parlent comme ça, "mon bébé", "le plus petit de mes jumeaux", on les fait siens rapidement ces enfants-là! ;o) 

Alors, la famille que je visite, comment va-t-elle? Bien. 

La maman aime beaucoup critiquer un peu tout le monde, ce qui veut très certainement dire qu'elle me critique moi aussi. Alors, je la laisse dire sans rien ajouter. La belle-maman était allée se faire coiffer dans une école de coiffure, alors on était seules la maman et moi et les bébés dormaient à poings fermés, un sur le divan et l'autre dans une espèce de transat. Elle a évidemment parlé contre la belle-mère, bon, là, je dis quelque chose, je prends toujours la défense de la belle-maman que j'aime beaucoup. Elle m'a dit que sa belle-mère a essayé de tuer ses enfants. Hein! Quoi? Faut pas charrier quand même! Oui, oui, elle a fait ça, elle a laissé ses bouteilles de médicament sur la table de la cuisine et est allée se coucher. Le matin, quand la mère s'est levée, elle a trouvé la petite de deux ans avec les médicaments dans la bouche. Il y en avait partout, sur la table et le plancher, tous mouillés. La petite les avait sucés et recrachés. Info Santé et puis le centre anti-poison. Panique totale dans la demeure. La grand-mère a ramassé tous les médicaments mouillés et les a bien comptés et il n'en manquait pas, la petite les avait tous recrachés. Ouf! Il a fallu quand même surveiller les signes d'intoxication parce qu'elle les avait tout de même mis en bouche. 

Oui, c'est une erreur grave que de laisser des médicaments à la portée de jeunes enfants, mais de là à la traiter de meurtrière en puissance? Non! 

Heureusement, elle a dû cesser d'en parler parce que Belle-maman est revenue de son rendez-vous avec une belle tête et une belle coiffure. Je me suis exclamée positivement et sa bru lui a dit qu'elle aimait bien mieux la couleur qu'elle avait avant. 

Elle s'est plainte aussi de la dame envoyée par le clsc qui vient trois heures par semaine (comme moi!) et "ne fait pas grand chose". La maman préférerait avoir une autre Grand-mère Caresses au lieu de la dame du clsc et elle va le demander. De toutes façon, la dame du clsc ne viendra plus, les petits ont eu trois mois, c'est fini en janvier. 

Ma lune de miel est-elle terminée avec cette maman? Pas du tout, au contraire. Je l'aime beaucoup. Elle a des défauts, j'en ai aussi. On s'apprivoise de plus en plus. Moi, je ne m'avance pas trop, je laisse l'initiative à la mère et la dernière fois, elle a donné le bain à un des jumeaux et m'a demandé de baigner l'autre. Elle me fait donc de plus en plus confiance. 

Elle ne m'a pas encore laissée seule avec les poupons, mais je sens que ça s'en vient. Belle-maman retourne en France le lendemain de Noël et ça va être difficile pour la mère, elle l'a d'ailleurs exprimé. Elle a beau se plaindre de sa belle-mère, elle peut sortir quand elle est là et c'est aussi belle-maman qui va conduire et chercher les deux autres enfants à la garderie. Le papa? Il n'était pas là. Je pense qu'il est retourné travailler et comme il est camionneur, il part plusieurs jours à la fois et la mère est seule avec les quatre petits de moins de cinq ans, dans ce très minuscule appartement. Tellement minuscule que quand quelqu'un veut aller à la salle de bain et que nous sommes assises à trois dans les trois chaises de la petite table de cuisine (impossible de mettre plus de chaises!), il faut que la personne qui a la chaise en face des toilettes se lève et enlève sa chaise pour permettre d'ouvrir la porte des cabinets! 

6 commentaires:

Tiffany a dit...

C'est vraiment génial ce bénévolat que vous faites avec les bébés. En devenant mère, j'ai réalisé que j'étais bien chanceuse et bien entourée. Chanceuse d'être choyée par la vie, d'être éduquée, de ne pas manquer d'argent, d'avoir un bébé en santé, un amoureux présent qui est un formidable papa, des grands-parents gaga qui font la route depuis Montréal aller-retour presque toute les semaines pour voir ma puce. Ce n'est pas donné à tout le monde, et je trouve ça formidable que ce genre de ressources existe. Car je vois combien d'amour un bébé peut apporter. Ca sème la joie autour de soi.

Une femme libre a dit...

En effet, un bébé en santé quand les parents sont bien entourés, ça apporte beaucoup de bonheur. Il y a cependant des familles vraiment isolées, particulièrement les immigrants qui ont laissé leur famille dans leur pays d'origine ou les mamans dont la mère est décédée ou absente, qui ont bien besoin du genre de bénévolat que nous faisons à Grand-mêres caresses. Et évidemment, les parents de jumeaux, triplés ou enfant malade, qui eux, même avec de l'aide familiale présente, ont toujours besoin de bras supplémentaires!

Je suis bien contente que ça se passe si bien pour vous! ;o)

Une femme libre a dit...

Et ce qui est également magnifique dans mon bénévolat, c'est que ça répond aussi parfaitement au désir de la bénévole de materner et d'être utile. Un donnant-donnant fantastique!

Pur bonheur a dit...

Oui, ça doit être très valorisant d'aider une maman surchargée, en plus d'avoir un poupon à s'occuper. (des poupons dans ton cas! ).
Ma fille part travailler le coeur très léger les jours où j'en prend soin. Elle sait qu'il sera cajolé et embrassé et qu'on l'adore.

Une femme libre a dit...

Oui, c'est un bénévolat valorisant qui me convient tout à fait!

Pour toi aussi, c'est valorisant de t'occuper de ton petit-fils, juste assez, pas trop non plus, d'autant plus que tout va si bien quand il est chez vous! Ça rend service aux parents, ça crée des liens intergénérationnels et ça vous remplit de bonheur, que demander de plus? Et en plus, vous êtes deux pour vous en occuper, l'idéal!

Pur bonheur a dit...

Oh oui! Mon mari m'avait promis de m'aider, il voulait tellement qu'on le garde. Et effectivement, l'avant-midi c'est plutôt lui qui s'en occupe, le temps que je fasse mes affaires. L'après-midi il fait une bonne sieste, et le papa vient le chercher deux heures après. C'est donc pas si pire. C'est un colleux, il aime être dans les bras. Et comme tu dis, on tisse des liens pour le futur. Ça n'a pas de prix.