lundi 12 novembre 2007

Le plaisir ou son absence

Encre, qui a intitulé son blogue Plaisirs est surprise que je ne semble pas en éprouver tant que ça en faisant du yoga. Rien qui s'apparente à l'extase. Masochiste Une femme libre? Un peu, oui. Mais tout n'est pas toujours simple et tranché au couteau. J'aime et j'ai du plaisir ou bien je n'aime pas et je n'ai pas de plaisir. Probablement que je ne trouve pas de plaisir dans la facilité et que je découvre le plaisir de la constance et de l'effort. Le plaisir du dépassement de soi. Le courage de passer outre à sa paresse, à ses envies de se lover dans un fauteuil avec un verre de vin pour sortir dans le froid et faire une heure de métro son tapis de yoga à la main. Bon, là, on est passé du plaisir au courage, vous aurez remarqué. Mais il y a un certain plaisir à se découvrir courageuse et à se tenir au rendez-vous et à l'engagement pris par soi-même.

Je fais du yoga depuis quatre ans, au début une fois par semaine, ensuite davantage et puis intensivement tous les jours depuis le printemps dernier. Depuis septembre, je fais une formation de professeur qui encadre davantage ma démarche. Je sens que je change, subtilement et parfois dramatiquement. Je suis forte, calme, assurée. Le yoga comme voie de transformation personnelle, c'est ce que je vis. Et comme toute transformation profonde, ce n'est pas facile et pas toujours accompagné de plaisir.

La vie est difficile. Ainsi commençait le livre de Scott Peck "Le chemin le moins fréquenté." Une phrase choc, une vérité incontournable, la vie est difficile. Je suis en plein là-dedans, j'affronte la difficulté de la vie au lieu de fuir. Je me crée des contraintes, je les surmonte et je suis fière de moi et dans cette fierté, il y en a du plaisir.


Il m'arrive aussi d'en avoir tout à fait ras-le-bol du yoga et de la discipline et c'est le cas ce soir. Demain sera un autre jour. En attendant, je trouve ce billet tout à fait ridicule. On dirait que j'essaie de me convaincre moi-même et c'est pas mal ça aussi.

On court tous un peu après quelque chose, le bonheur, l'amour, le sens de la vie. Je ne fais pas exception. Je suis extraordinairement ordinaire. Le yoga permet d'arrêter de courir un peu tout en ayant l'impression d'aller quelque part. Réalité ou illusion?

4 commentaires:

Encre a dit...

Quel beau texte, femme libre! Merci pour cet éclairant billet.
Ce qui m’étonnait, dans une de vos réponses aux commentaires du billet précédent, c’est que la volonté de se dépasser semblait se substituer à l’amour et au plaisir.
Je suis prête à souffrir pour me dépasser si je suis passionnée par quelque chose. Et au bout du compte, j’en ressentirai des satisfactions intenses (plaisirs). S’il n’y a ni amour, ni fascination au départ, ni de joies au bout du compte, ce que je fais n’a tout simplement pas de sens pour moi. Mais je comprends mieux que ce n’est pas ce que vous vouliez dire.
L'ascèse pour elle-même, ça me rebute vraiment. Mais l'ascène qui n'est qu'un chemin qui vous mène vers des plaisirs intenses qu'on a gagnés de haute lutte, c'est autre chose.

Anonyme a dit...

très beau texte en effet, et je soulignerais même "je suis extraordinairement ordinaire", finalement c'est le credo que je vais adopter... j'en ai bien besoin...

Une femme libre a dit...

On a tous besoin d'un credo dans notre vie à un moment donné!

Bienvenue sur mon blogue, delaroze!

Une femme libre a dit...

@Encre

"Le saint et l'artiste, sont amenés, l'un comme l'autre, après les tentations et les luttes, à se faire une vie d'ascèse."(Maurois)