jeudi 13 décembre 2007

La distance

On a le droit d'être heureuse même quand nos enfants ne le sont pas. J'ai eu à faire une thérapie pour apprendre ça. En fait, la thérapie ne devait pas être pour moi. J'allais voir une psychologue spécialisée en troubles de l'attachement pour parler des difficultés importantes de ma grande fille. Elle m'a appris que l'amour ne règle pas tout et que non, nous ne sommes pas responsables de tout ce qui arrive à nos enfants. L'enfant a une responsabilité dans son comportement et dans les choix qu'il fait. Évidemment, le fait d'avoir été adoptée à quatre ans et demi et d'avoir vécu ses premières années dans la misère, l'abus et la violence explique en partie que l'enfant fasse des choix malheureux et qui lui nuisent.

Mais ça n'explique pas tout. Des enfants aimés depuis leur naissance se retrouvent en centre d'accueil à l'adolescence. Ce n'est pas la majorité mais j'en ai rencontré, des parents très présents, affectueux, impliqués et qui se retrouvaient dévastés en cour devant un jeune qui avait volé, violenté, fait du trafic de drogue. Personne n'est à l'abri de ça. Même vous qui tenez votre petit chéri sur vos genoux en me lisant.

En quoi être soi-même dépressive et envahie par les troubles d'un enfant, surtout l'enfant devenu une personne adulte, va aider cet enfant? Au contraire, l'équilibre, la confiance en soi et la joie de vivre permettront peut-être de pouvoir l'aider dans son cheminement si il/elle décide de s'en sortir. On ne peut pas vouloir pour l'autre. Une autre chose que j'ai apprise douloureusement.

Dans les cas de violence conjugale, oui, il faut signaler l'abus. Et ça a déjà été fait. Ma fille a été arrêtée pour violence conjugale. Eh oui! ça arrive aussi que les femmes soient les agresseures. Elle s'en est bien tirée avec des travaux communautaires comme peine. Le fait que son conjoint ait retiré sa plainte et soit allé témoigner en sa faveur en cour a beaucoup aidé. Elle est retournée par la suite avec lui avec la permission de la cour mais est toujours en probation. La situation n'est cependant pas harmonieuse, c'est le moins que l'on puisse dire. Une problématique fort complexe.

Je prends donc mes distances émotives et je retombe sur mes pattes. Plus facile à écrire qu'à faire cependant mais je vais y arriver.

2 commentaires:

Encre a dit...

C'est probablement la meilleure chose à faire si vous voulez avoir la force de l'aider, mais comme ce doit être difficile! Courage, Femme libre! (je sais que ça aussi, c'est plus facile à écrire qu'à faire)

Une femme libre a dit...

Je suis allée au yoga et je me sens mieux. Et puis, je lui parle régulièrement. Même que je la dérange et qu'elle ma l'a dit ce soir! J'aime mieux ça en fait. C'est une adulte et elle doit faire sa vie d'adulte, malgré que ce soit bien plus difficile pour elle que pour une autre. Merci de votre commentaire, Encre.