mardi 22 avril 2008

Confidences

Je trouve ça magnifique ce que vous m'écrivez sur la vie de couple et j'y pensais en râtelant mes feuilles sur cet immense terrain que je suis en train d'abhorrer malgré mon désir de zénitude et d'accomplissement dans les tâches triviales que la vie met sur notre chemin ou plutôt celles que l'on met soi-même sur son chemin en ne sachant pas prendre de décisions qui auraient pour conséquence de nous les épargner. Des phrases plus courtes, ai-je conseillé à ma fille qui fait sa mise à niveau en français au cégep. Fais ce que je dis, pas ce que je fais, ma chérie.

Magnifique donc vos vies de couple qui ont l'air de couler de source malgré les efforts, le projet et l'eau dans son vin. Pourquoi alors ne vous envie-je pas? Probablement parce que le vin je l'aime pur, corsé, le café aussi d'ailleurs, j'aime le sang qui coule dans les veines, vous aussi allez-vous me dire et peut-être bien que je m'égare en effet et que je ne sais pas de quoi je parle et je ne sais pas de quoi je parle vraiment vu que la vie de couple quotidienne, je l'ai vécue brièvement dans la vingtaine. J'en ai pourtant de bons souvenirs. Un petit bureau qui m'appartenait et que je pouvais arranger à ma guise. Le reste de l'appartement bien mis pour la visite. Et la baise si fréquente et accessible. On avait vingt ans. Et manger ensemble. Plaisant ça. Et puis, on s'aimait. Beaucoup à part ça. Mais même dans ce temps-là, on avait lu "Le mariage open" qui était à la mode et on se laissait libres. Pas de condom, je prenais la pilule et le sida n'avait pas encore été inventé. Les bières sur le petit balcon du petit quartier défavorisé que nous étions heureux d'habiter. Trente ans plus tard, tout devient édulcoré. Plus aucun mauvais souvenir.

Et pourtant, en cherchant bien... Ce plaisir qu'il avait à me terroriser en conduisant comme un malade quand il était fâché après moi. Ces sautes d'humeur inexpliquées qui me laissaient un peu sur le qui-vive. Ouf! Une bonne journée, on relaxe. Il est nerveux aujourd'hui, je vais sortir ou me tenir bien tranquille. Et puis, un bon moment ensemble et tout était oublié.

J'avais vingt-sept ans quand on s'est séparés. La vie de couple au quotidien, je l'ai connue encore dans la trentaine, avec un conjoint qui m'a dompé ses deux enfants pour s'en sauver. Je les lui ai rendus au bout d'un an de monoparentalité et nous sommes devenus un couple hors du quotidien pendant un autre seize ans, chacun chez nous avec nos enfants respectifs pour nous retrouver régulièrement ensemble en famille ou en amoureux. Une formule qui nous convenait très bien.

5 commentaires:

Pur bonheur a dit...

Le conjoint t'a dompé ses deux enfants ou 'vos' deux enfants? Je ne saisis pas trop bien là! (Sinon comment se fait-il que tu te retrouves avec les enfants d'un autre couple durant un an?! )

Une femme libre a dit...

Moi j'avais un fils en garde partagée de six ans et lui avait deux enfants de six et huit ans à temps plein. Il est retourné aux études en génie à trente-cinq ans et je lui voue une grande admiration pour cet acte de courage. Mais comme il sortait énormémement en plus, il n'était tout simplement jamais là et je me suis retrouvée monoparentale avec les trois enfants! Que j'aime beaucoup, ne te méprends pas, sa fille de bientôt trente ans est ma locataire et on en prend bien soin et elle fait toujours partie de la famille.

Pur bonheur a dit...

IL a eu bien de la chance de t'avoir sur son parcours! On s'attache beaucoup aux enfants de l'autre. Quand j'ai rencontré mon mari il avait deux enfants de 3 et 1 ans et je me suis occupée d'eux comme une petite mère de 21 ans et je me disais que si jamais on se séparait, je demanderais la garde partagée avec la mère! Le juge avait ordonné un week-end sur deux et deux semaines l'été de droit de visite. Finalement on le prenant tous les weeks-end, tous les congés, l'été au complet. Elle avait besoin de souffler son ex , elle n'était pas forte psychologiquement, un peu dépressive même si c'est elle qui avait décidé de partir. J'ai essayé de l'aider de mon mieux. Nous avons toujours eu de très bonnes relations.

Une femme libre a dit...

Bien sûr que l'on s'attache! Mes enfants d'accueil aussi, je m'attachais beaucoup. Ceux-là par contre, on en a rarement des nouvelles car la période du placement étant une période troublée dans leur famille, les parents bio veulent le plus souvent oublier qu'ils ont dû placer leurs enfants ou qu'on leur a enlevé.

Mathieu a dit...

Vive la vie!