jeudi 24 avril 2008

Le sport par la peur

Pierre F. , constatant la satisfaction que m'apporte l'activité physique, se demande si je suis une sportive dans l'âme et si j'ai toujours été sportive. Héhé! Une sportive dans l'âme, on ne peut être plus loin de la vérité, c'est bien nouveau pour moi cet engouement pour les activités physiques et si je m'y suis mise, c'est la peur qui m'a motivée. La peur de la maladie hé oui!

Avant, j'étais bien trop occupée autrement pour même songer à faire du sport, et puis je n'en avais pas le goût non plus et je n'y connaissais strictement rien. Travail à temps plein, enfants nombreux, fils bio, filles adoptées, enfants d'accueil, réunions d'associations de parents adoptants, des centres jeunesse, rendez-vous multiples chez les spécialistes pour les troubles divers des enfants, une maison à entretenir (j'avais cependant une femme de ménage), des repas à faire et même un cours par session à l'université. Ma grande détente: mon chum. Les hommes ont toujours été étroitement associés au plaisir, c'est pour cela que je les aime tant. Pas de spectacles, pas de ciné, pas de sports, pas de temps et pourtant une période très heureuse de ma vie, on me voit épanouie et souriante sur les photos.

Et puis mon père meurt à 72 ans, cancer du pancréas et complications de son diabète. L'hôpital me téléphone car ils contactent les enfants de diabétiques de type 2 pour une recherche sur l'hérédité et un nouveau médicament. Je décide d'y aller car je juge important de faire ma part pour l'avancement de la médecine. Choc! Je suis pré-diabétique (intolérante au glucose), taux de cholestérol élevé et le reste à l'avenant. Panique! Que puis-je faire pour éviter la maladie qui me guette? Diète et exercice, me dit le doc. Ils ont un médicament à l'étude aussi, je décide de faire partie du protocole de recherches.

Je m'inscris immédiatement à Cardio Plein air, un club de marche et d'exercices en plein air. Pénibles mes premiers cours avec eux! La première année, j'ai détesté cordialement. La deuxième, je me suis mise à aimer ça. Ensuite, il y a eu le yoga, d'abord un petit cours au sous-sol de l'église et puis maintenant une passion. Entre ça, des cours d'aquaforme et d'aquajogging et voilà que je décide enfin cette année d'apprendre à nager. Alors, mon intérêt actuel pour le sport a été motivé par la peur, Pierre F. et je suis bien heureuse d'avoir introduit ce nouveau plaisir dans ma vie. Quant à ma santé, elle en a beaucoup bénéficié. Aux derniers tests, tout était beau et normal. Le poids n'est pas parfait, mais je continue à travailler là-dessus. Je ne peux plus lâcher maintenant!

7 commentaires:

En direct des îles a dit...

À l'exception du diagnostic du médecin, je suis moi aussi venue au sport par la peur: disons que ma médecin de famille a su me motiver. Quelques années plus tard, je ne regrette pas d'avoir arrêté de fumer et de consacrer du temps à l'activité physique.
J'ai même surpassé ma peur de l'eau, appris à nager et... passé mes certifications de plongée sous-marine.
Comme quoi on change avec le temps!

Une femme libre a dit...

On change .... pour le mieux! Magnifique et bien encourageant.

Anonyme a dit...

Bonjour FemmeLibre,

Merci pour les explications. Au fond, la peur a toujours été un puissant motivateur. Les changements drastiques dans une vie sont généralement précédés d'un choc, d'une prise de conscience brutale qui agit comme catalyseur. Grand bien vous en fasse, puisque finalement vous êtes probablement plus en forme maintenant que vous ne l'avez été depuis vos 20 ans.

Lud. a dit...

c'est excellent, femme libre... pour ma part, ce sont mes profs d'éduc au cégep qui ont réussit à me changer... je trouve qu'on devrait avoir ces cours «prise conscience» bien plus tôt, au secondaire... un mode de vie sain qu'on aime, ça prend du temps à intégrer! Pourtant, assez rapidement on en retire les bénéfices: il suffit de trouver LA façon de bouger qu'on aime et qui nous rend heureux!

Une femme libre a dit...

Peut-être pas en meilleure forme qu'à vingt ans, Pierre mais en bien meilleure forme qu'à quarante par exemple!

Il est évidemment préférable de connaître les joies de l'activité physique dès la jeunesse car on peut en profiter plus longtemps, Lud!

Mathieu a dit...

Pour moi, à 12 ans, je pesais 140 lbs a 4 pieds 10.

Puis, j'ai mis pied sur un vélo et j'ai découvert la nature. Et je donnais des coups de pieds dans mon salon.

Le reste, c'est de l'histoire. J'adore la nature. Je n'ai pas vraiment le sport, je crois. J'adore la nature. Faire du vélo en nature, grimper sur les roches et entendre ma blonde dire :"aye, fait attention là!!!" à toutes les 3 minutes pour absolument rien. Grimper dans un arbre juste pour le plaisir d'y monter et d'être en haut. Monter une montagne juste pour en voir la vue d'en haut et toujours me rendre compte que je veux rester plus longtemps que les autres en haut.

Je suis foncièrement solitaire dans le sport. Je m'y retrouve avec mes propres qualités/défauts, sans avoir à tenir compte des autres. Le sport, où je suis complètement égoïste, me permet d'être gentil avec les gens. Si je n'avais pas ces moments d'évasion, je serais sûrement très maussade et vidé d'énergie.

Je veux courir, sauter et grimper. Jusqu'à mes 120ans.

:D

Une femme libre a dit...

Pour moi aussi, le sport est plutôt individuel mais j'aime l'individuel dans le groupe! J'aime l'énergie dégagée par l'union des efforts de mes compagnons de yoga, j'aime discuter un peu en espagnol après quelques longueurs de natation.