mardi 22 avril 2008

La terre

Jour de la Terre les deux mains dans la terre. C'est aujourd'hui que ça se passe le ménage du jardin maintenant que la presque totalité de la neige a fondu. Je dis bien presque car il y a un tout petit banc de neige récalcitrant qui nous nargue encore. J'ai déjà adoré ce moment précieux où je planifiais les plantations à venir, je coupais ce qui dépasse et j'admirais ce qui pousse. Beaucoup moins cette année. Impression de temps perdu. Je préférerais être ailleurs, faire du yoga, converser avec un jeune homme, courir dans le parc, nager dans la piscine. En parlant piscine, j'adore le cours de natation. Dur mais efficace. Bon pour le moral et les muscles. En plus, j'ai des amies, je pratique l'espagnol et le professeur est super mais ça je vous l'avais dit.

Le grand terrain à entretenir m'emmerde donc. Oups! Rare chez moi ce vocabulaire. Ma nouvelle idée, c'est de vendre la maison et de me reloger après. Je n'aurais alors plus le choix. Si j'ai deux filles à domicile, on se prend un trois chambres, c'est tout. On trouvera bien.

C'est quoi la devise donc, changer ce qu'on peut changer et s'accomoder du reste? Je vais être zen comme dans mon livre sur Le zen des petits riens.

Me concentrer sur la tâche patiemment, amoureusement en n'oubliant aucun détail. Prendre mon temps pour que ce soit bien fait. Le plaisir dans les petites tâches qui de futiles prennent le sens que mon intention leur donne et deviennent signifiantes. Je connais la philosophie mais ma technique n'est pas tout à fait au point. Comme en natation, comme en yoga, cent fois sur le métier, la pratique, la pratique, il n'y a que ça.

Et ça me permettra d'oublier un moment ma grande fille que j'ai vue vendredi, qui a des tendances anorexiques de plus en plus marquées, qui fait une dépression et que j'ai conduite chez le médecin directement après notre repas au restaurant où, la larme à l'oeil et l'air épuisée, elle n'avait pas touché à son assiette. Je lui demande si elle a envie de mourir, elle me dit que oui mais qu'elle ne passera pas à l'acte. Aujourd'hui, elle ne répond pas à mes appels. C'est arrivé souvent avant mais là je n'aime pas ça du tout. Accepter ce qu'on ne peut changer, c'est ça?

3 commentaires:

Lud. a dit...

non, ce n'est pas ça!!! vite,vite,il faut lui transmettre votre goût de la vie. C'est tout ce qui pourra l'en sortir, avec l'aide d'un spécialiste, bien sûr...

Annette a dit...

Courage à ta fille. Toutes mes pensées l'accompagnent.

Une femme libre a dit...

Rassurez-vous (un peu du moins) Lud et Annette, je m'occupe du mieux que je peux du cas de ma fille. C'est une adulte voyez-vous et elle a tout à fait le droit de ne pas m'ouvrir sa porte. Mais il y a une bonne nouvelle, elle a accepté de voir une psychologue (à mes frais) et nous y allons vendredi. Cependant, je la connais bien et je ne saute pas de joie. Possible que vendredi, elle ne veuille plus y aller, possible aussi qu'elle y aille et ne veuille plus y retourner. Mais il y a un pas de fait dans le bon sens. Elle prend des antidépresseurs depuis vendredi passé, ce qui devrait aussi aider. Un jour à la fois. C'est toute une petite enfance d'abus qui l'a marquée. Je l'ai adoptèe à quatre ans et demi celle-là et elle a connu des atrocités dans ses premières années de vie. Elle en a raconté et il y a aussi tout ce dont elle ne se rappelle pas. Cette enfant m'a appris que l'amour ne peut pas tout. Il y a des blessures qui sont irréparables. Il faut vivre avec.