samedi 26 avril 2008

Le rejet.

On s'est rencontrés par réseaucontact. Il y avait un perroquet sur sa fiche, sur son épaule peut-être ou sur un perchoir près de lui, une casquette, ce qui laisse souvent présager un homme chauve. Il va se reconnaître s'il lit encore mon blogue. Je lui en avais donné l'adresse quand on a pris définitivement congé.

On se rencontre au Commensal. Rencontre banale, pas percutante, mais agréable. Homme intelligent, plutôt séduisant, mon âge, déprimé, grand mais les épaules arrondies de celui qui n'est pas bien dans sa peau. Discours intelligent, sincérité. On se revoit. Cette fois, pour des raisons imprécises et mystérieuses (mais les raisons du désir sont souvent mystérieuses et imprécises), je flashe sur lui et je commence à me monter des scénarios surtout érotiques. Des scènes de lit. Mon imagination fertile alimente le tout. On se revoit encore. Il a laissé son emploi, en cherche un autre. Un récent séparé pas habitué à vivre seul. On va voir des spectacles dans les maisons de la culture.

Sa proximité me brûle. Une fois, dans un spectacle de jazz, son bras contre le mien, je regarde son profil et ses épaules puissantes en écoutant la musique sensuelle et le désir me submerge. Je ne me rappelle pas trop ce qui a suivi, soit je l'ai touché, soit je me suis rapprochée, ce dont je me rappelle fortement par contre, c'est qu'il a reculé. Honte et douleur. Rejet.

On en a parlé. On avait des billets pour un spectacle de Plume. Je ne voulais plus y aller. Il a eu la grande gentillesse de trouver un autre billet pour que je puisse y aller avec une amie. C'était au Spectrum alors on se plaçait où on voulait. On ne s'est pas vus. Bien. Je l'ai revu un an plus tard pour savoir comment il allait. Il était amoureux d'une Française rencontrée par Meetic. La rencontre a été agréable. Je lui ai donné l'adresse de mon blogue pour qu'il ait des nouvelles de moi s'il en voulait. Et ça a fini là.

10 commentaires:

Mamzell_McJ a dit...

s'appelait-il Christian par hasard ?

Anonyme a dit...

Bonjour FemmeLibre,

Ahh, le rejet...il a conditionné toute mon adolescence et ma vie de jeune adulte. Quand j'avais 7 ans, je suis tombé éperdument amoureux d'une blondinette aux yeux bleus, très jolie et très en demande. Jusqu'à ce moment de ma courte vie, tout m'avait assez bien réussit, du moins c'est le souvenir que j'en ai. Je n'imaginais tout simplement pas qu'elle puisse ne pas avoir la même ferveur face à moi et ce fut ma première et douloureuse expérience avec le rejet. En cherchant à comprendre les raisons de cet "échec", j'en était arrivé à la conclusion que les "premiers de classe" n'avaient pas vraiment la cote auprès des filles. Ceux qui avaient du succès appartenaient soit à la catégorie des sportifs accomplis, soit à la catégorie des rebelles. Des héros, chacun à leur manière...

N'étant pas très sportif, je m'était donc rabattu sur le style rebelle, de simili-toffe, m'entourant alors d'autres jeunes plus ou moins fréquentables et consacrant la semaine à refaire mes énergies pour la prochaine virée du weekend. Et ça m'a permis d'expérimenter pas mal avec les filles et jeunes femmes de l'époque. Un curieux détour de la vie m'a ramené sur une route plus conventionnelle, vers 21 ans et au fond je me trouve chanceux, parce que plusieurs de mes anciens "copains" ont eu des parcours plus difficiles avec la justice, la drogue ou l'alcool.

Vu d'aujourd'hui, c'est fou de me dire que l'élément déclencheur de cette période trouble a été le rejet d'une jolie blondinette aux yeux bleu. Je m'amuse parfois à imaginer ce qu'aurait pu être mon parcours si elle m'avait dit oui. :)

Une femme libre a dit...

@Juliette
Non.

@Pierre f.
Le rejet fait partie des tentatives de relations amoureuses. Mais c'est dur à vivre. Vous n'auriez pas expérimenté la vie de bum sans cette petite blonde. Un corde de plus à votre arc!

Anonyme a dit...

Je pense que tous autant que nous sommes, nous acceptons très mal le fait que notre désir ne soit pas partagé...c'est comme une giffle qui nous remet les idées en place. On se pose plein de questions et le plus idiot c'est qu'on s'accroche comme si on pouvait y changer quelque chose avec l'espoir de gagner la bataille. Mais c'est souvent perdu d'avance... quoique, j'ai connu des personnes qui ont gagné la seconde bataille. Certains on besoin que l'on insiste un peu, qu'on les moleste...

Une femme libre a dit...

Il y a des hommes timides, vous avez raison, Christine et tant qu'il y a de l'espoir... mais dans ce cas-ci, le rejet était clair et net. Le monsieur voulait une amie pour tromper sa solitude, pour l'accompagner aux spectacles, mais il n'était aucunement attiré physiquement par moi et en y pensant bien, c'est probablement pour ça que j'étais la compagne idéale. Frais divorcé après une longue union malheureuse, dépressif, sans emploi, la dernière chose dont il avait besoin aurait été une relation amoureuse.

Une gifle, le rejet? Oui, c'est tout à fait ça! Et encore plus en vieillissant, quand on doute de plus en plus de notre apparence.

Lud. a dit...

une autre histoire éphémère...
à quand la prochaine?

Une femme libre a dit...

Mes histoires sont toutes éphémères depuis six ans, depuis ma séparation en fait. En bonne partie parce que je le veux comme ça. Bon, un rejet,là, je m'en serais passé cependant! ;o)

Mathieu a dit...

Touchant


J'ai vécu le rejet deux fois dans ma vie. Les deux fois de la même façon. La deuxième fois, j'ai compris. Reste à voir si je me rapellerai la leçon la prochaine fois (si prochaine fois il y aura)

Mais malgré le rejet, mon Dieu que le sexe était bon!!! Le deuxième rejet, je me rapelle avoir entendu;

Oh Mon DIIIIIIIEUUUUUUUUUUUUUUUU

Suivi par des pleurs. Des pleurs qui m'ont fait comprendre la cassure vécue avant qui ne sera réparée que dans une vingtaine d'année et que j'ai eu la mauvaise idée de me persuader de colmater. Leçon apprise.

Je trouve sympa d'avoir vos idées sur cette page web, femmelibre. Pour moi, l'amitié avec une femme, ce n'est pas possible. Ça à toujours viré sur le sexe. Tôt ou tard. Ou la jalousie, ou ... qu'importe. Peut-être était-ce à cause de l'âge. Je me ré-essaierai un jour, si l'occasion se présente. J'ampute les occasions avant qu'elles se présentent, en fait.

Bon,

Bonne journée!

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

Tu sais, quelqu'un pas bien dans sa peau, à la longue ce n'aurait donné que des ennuis, je sais de quoi je parle, par expérience.

Alors, n'aie pas trop des regrets!

Sinon, il fait être prét à oui et à non, comme je suis quand je demande les gens "puis-je prendre une photo de vous?" cela ne marche pas à tous les coups. Même si ce n'est pas facile à ne pas prendre personnellement. Le prochain, se comportera autrement, le prochaine, c'est toi qui ne serait pas attiré, il y en aura heureusement, toujours un autre.

Une femme libre a dit...

L'amitié avec une femme tourne au sexe, Mathieu? Souvent, oui. Il y a cependant certaines barrières qui sont infranchissables. Pour moi, un homme marié qui me dit vouloir mon amitié va avoir mon amitié et sans ambigüité. On peut se rencontrer s'il insiste mais la relation va demeurer platonique (parfois à mon plus grand regret! ;o) mais je ne le lui dirai pas!). Même chose pour un homme vraiment plus jeune. Vous avez exactement l'âge de mon fils, alors... aucun danger évidemment. Il y a des enseignements à tirer de l'amitié platonique avec une personne du sexe opposé. Une autre source: les anciens amoureux, une fois la passion éteinte et que l'on soit passé à autre chose ou à une autre personne. On se connaît bien et on peut s'apporter beaucoup. Des anciens amoureux devenus des amis, j'en ai.

Julie, je suis bien d'accord que les gens mal dans leur peau puissent nous apporter des ennuis. Ça m'a pris bien du temps pour l'apprendre car avant ces gens attiraient ma pulsion de "sauveuse". Mais ce trip est fini. Je recherche maintenant un homme bien dans sa peau et je ne trouve pas! héhé! Ou bien quand je trouve, ils sont trop jeunes,amoureux ailleurs, encore en couple ou pas intéressés. C'est la vie et je vous cite "il y en aura heureusement, toujours un autre." Belle philosophie positive, j'aime!