dimanche 27 avril 2008

Treize ans

Pas de Vieux-Montréal hier finalement. Une chicane avec Treize ans. Je lui avais demandé de râteler la cour et de remplir un grand sac orange avec les débris de l'hiver. Pendant ce temps, je m'occupais du lavage et de d'autres tâches domestiques. Quand elle aurait terminé, on partirait. Simple, non? Pour vous et pour moi, mais pas pour elle, ça a l'air.

Elle procrastinait, accablée. Me demandait constamment d'aller l'aider, comme si la tâche était vraiment au-dessus de ses forces. Jeudi, sa prof m'avait appelée pour me dire qu'elle ne progressait pas en cours privés, mais aussi qu'elle était très passive en classe et qu'il fallait constamment lui rappeler de se mettre à la tâche, ce qu'elle faisait sans enthousiasme. Mon amie P, qui a recommencé à lui donner des cours d'anglais, s'est aussi plaint du manque d'enthousiasme et de la passivité de la demoiselle. Et là, je voyais le même phénomène sous mes yeux. Fille qui coupe un petit bout de bois bien lentement, ouvre le sac tout aussi lentement et met son petit bout de bois dedans en soupirant et en me criant de venir l'aider.

Je sors et je lui dis que si elle a la même attitude en classe, normal que les professeurs se plaignent. C'est un tout petit travail que je lui avais donné, un travail qui n'a rien à voir avec ses troubles d'apprentissage et voilà qu'à cause de son attitude, il n'est pas fait encore malgré qu'elle soit dehors depuis une heure. Bref, je la chicane.

Mademoiselle rentre en trombe dans la maison et part par la porte d'en avant. Elle reviendra peu après pour prendre sa carte de métro, son cellulaire et son portefeuille et quitter de nouveau. J'essaie bien un peu de la retenir pour discuter et puis je la laisse faire. Elle m'appelle du métro, me dit qu'elle va s'y promener. Je lui demande à quelle station elle s'en va et lui demande de m'appeler quand elle y sera. Je ne suis pas vraiment inquiète. Tellement pas en fait que je vais faire des courses. Au retour, elle m'a laissé un message disant qu'elle revenait. Son sac l'attendait toujours dans la cour. Je suis restée ferme là-dessus. Elle l'a rempli.

On n'a pas trop discuté de la situation, les circonstances ne s'y prêtant pas. Je ne suis pas certaine de l'attitude à prendre. J'ai énormément d'empathie pour elle, trop peut-être. Je la surprotège, vous croyez?

Ce qui est bien, c'est qu'elle a deux camps de vacances cet été, dans des milieux normaux. Vingt-cinq jours loin de la maison. Ça va nous faire du bien à toutes les deux.

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour FemmeLibre,

Ma plus jeune est une fille "d'équipe". Elle aime la dynamique de groupe, en fait elle aime cette dynamique plus que toute autre chose. Ce qui l'allume, ce c'est pas de "faire quelquechose", mais de "faire quelquechose AVEC x". Si elle doit exécuter une tâche et que c'est présenté comme une "tâche avec x", c'est beaucoup plus facile d'avoir sa collaboration. Qui sait, peut-être que votre 13 ans est du même tempéramment.

Ça me rappelle quand les enfants étaient tout petits et qu'ils rechignaient quand on leur demandait d'aller s'habiller, mais qui collaboraient naturellement quand on leur demandait: "Veux-tu mettre ton chandail rouge ou ton chandail bleu?".

Une femme libre a dit...

Oui, ma fille est comme ça aussi. En fait, si j'avais répondu à sa demande et si j'étais allée travailler avec elle, il n'y en aurait pas eu de problème. Mais j'ai voulu la confronter un peu, étant donné les commentaires que j'avais eus pendant la semaine sur sa passivité et sa réticence à se mettre à la tâche. À l'école et au travail aussi, il est nécessaire de savoir se mettre en branle tout seul. Pas facile de trouver le juste milieu pour élever un enfant. Aucune certitude absolue. Des essais-erreurs et parfois des bons coups. Je pense cependant que la douceur et la patience finissent par porter fruit et que ma Treize ans réagit mal aux ultimatums. Ma crainte, c'est de la gâter et de la surprotéger. Alors, les prochaines tâches seront partagées, oui, en la laissant tranquillement se débrouiller seule quand ce sera le temps. Mais prochaines tâches,il y aura.

Une femme libre a dit...

Pierre f., vous lirez Corto qui nous répond sur le billet "Le couple comme projet de vie."

Mathieu a dit...

J'abonde avec Pierre.
Besoin d'un partenaire.

Je n'ai pas de conseil à donner sur cette situation et vais donc me taire , observer et souhaiter fort pour le meilleur dénouement.

Anonyme a dit...

Pas facile à cet âge. Notre logique n'est pas d'une grande utilité dans ce genre de situation.

Je pense que vous agissez très bien, c'est-à-dire au meilleur de vos capacités (et des nôtres). Ces efforts ne seront pas vains car malgré tout, 13 ans a surtout besoin de savoir que quelqu'un veille sur elle, que quelqu'un tient à elle. Il faut juste ne pas trop s'attendre à une marque d'appréciation, dans dix ans peut-être... et encore. C'est la vie!

Accent Grave

Anonyme a dit...

Désintérêt, passivité...serait-ce la crise d'adolescence qui commence? Oh chanceuse..

Une femme libre a dit...

Oui, au meilleur de mes capacités, Accent grave. Mettons qu'on a affaire ici à la situation parfaite où j'aimerais qu'il y ait aussi un père présent et aimant
dans le décor.

L'adolescence,elle a les deux pieds dedans, mayieve. Elle aura quatorze ans dans quelques jours. J'ai déjà survécu à trois adolescences, je devrais passer à travers celle-là aussi!