mercredi 3 septembre 2008

L'école

J'ai gardé Quatorze ans à la maison aujourd'hui. Le mercredi, ils finissent l'école à midi. Elle est dans un programme spécial axé sur l'emploi. Concrètement, ça veut dire pas de devoirs, pas d'examens et peu de matériel académique. On y travaille avec du concret. Le mercredi, ils sont initiés aux tâches de la cafétéria. J'ai bien de la misère avec ça. Catégoriser des enfants si jeunes et décider déjà qu'ils ne le feront jamais leur secondaire ni même leur primaire et qu'on ne travaille plus là-dessus alors que ces enfants ont tous des problèmes d'apprentissage graves mais sont aussi tous intelligents, car c'est un critère d'admission pour cette école spécialisée d'être d'intelligence normale.

J'ai parlé de mon désarroi à la directrice l'an passé. J'ai été mal reçue. Les autres parents insatisfaits du programme ont retiré leurs enfants de l'école pour les inscrire dans des classes spéciales au public, moi, je l'ai laissée là après consultation auprès de l'enfant elle-même (le plus important!) mais aussi du pédiatre et de la psychologue. Cette école est un milieu connu, les enfants ont des problèmes d'apprentissage mais pas de problèmes de comportement, les classes sont petites, le milieu protégé (ce qui est à la fois un avantage mais aussi un inconvénient, je l'admets). Alors, on la laisse là mais on pallie aux déficiences académiques. Fillette a donc une tutrice en anglais, un tuteur en mathématiques et puis moi, je fais le français. Et c'est là que le bât blesse. Se faire enseigner par sa mère, ce n'est vraiment pas évident. On n'avait pas prévu d'avance qu'elle resterait ici ce matin, mais comme elle avait mal au ventre et qu'elle a proposé de rester pour travailler avec moi, je me suis dit que ce serait bien d'essayer.

Pas facile, pas facile! On s'y est mises tôt ce matin, après le déjeuner. Un peu de Taptouche pour apprendre le doigté et puis on a travaillé les participes passés. Les premières quinze minutes se passent bien et puis, elle s'écrase, littéralement, affalée sur le bureau.

Elle veut travailler, je vous raconte la suite plus tard, souhaitez-moi bonne chance.

12 commentaires:

Karla a dit...

Prends courage!La patience est quelque chose qui s'acquiert et non d'acquis!!!

herbert a dit...

Oh! oui, je te souhaite bonne chance et à 1' ans aussi.
A plus et courage . tard

Claudine a dit...

Tu es très bonne... Toutes les 2, vous l'êtes... Lâchez pas.

unautreprof a dit...

Oh, je trouve aussi particulier ce programme si tôt à 14 ans. Il y en a dans ma cs des semblables, mais les élèves ont un an de plus (ce qui compte tout de même).

Je suis surprise d'apprendre cela de cette école.

Comme vous dites, le fait que ce soit un milieu très protégé est un avantage et un inconvénient.

C'est tellement contingenté qu'ils peuvent se permettre de recevoir des parents comme ils vont ont reçue.

Anonyme a dit...

D'expérience, je peux te dire que c'est difficile de faire l'école
à la maison, même s'il s'agit de notre formation :)

Solange a dit...

Je te souhaite bonne chance, je suis certaine que tu vas en venir à bout.

Caro et cie a dit...

Les parcours différenciés peuvent aider les jeunes en difficulté d'apprentissage à terminer leur secondaire avec un diplôme les rendant aptes à l'emploi!

C'est bien.. Si ça peut contrer le découragement, la démotivation....

A-t-elle plus de 2 ans de retard académique? (vous n'êtes pas obligée de répondre..)

Caro et cie a dit...

Allez zieuter les CFER.... Une autre façon d'initier les jeunes au travail.. à leur donner les outils, les compétences pour réussir...

Encre a dit...

Je suis également surprise qu'on oriente les enfants vers une la spécialisation si tôt.

Bon courage à vous deux. Il faut trouver une source de motivation durable (à long ou moyen terme), ce qui est plus facile à écrire qu'à faire.

Vous devez composer avec la dyslexie de votre fille, ce qui est tout un défi. Les meilleurs instruments pédagogiques ne sont rien sans la motivation - c'est ce qu'il faut trouver d'abord et avant tout. Bonne chance.

Une femme libre a dit...

J'ai enseigné plus de 25 ans, Karla et j'étais reconnue pour ma patience! Mais quand c'est son propre enfant, il y a des enjeux émotifs qui viennent brouiller les cartes.

Finalement, ça ne s'est pas si mal passé, Herbert. On a couru autour du lac (et on y a même rencontré un exhibitionniste que j'ai engueulé, non mais, se masturber en public à dix heures du matin!) et ensuite, tout allait bien mieux.

On est bonnes et on ne va pas lâcher, merci Claudine!

Un autre prof, auparavant, l'école en question ne prenait que des enfants qui avaient un retard scolaire "raisonnable", + ou - deux ans car son but est de faire compléter le secondaire à des élèves en difficulté graves d'apprentissage. Maintenant, ils ont cette clase spéciale pour les enfants qui ont de grands retards et la philosophie y est différente. Ces enfants sont carrément à part des autres. Le hic, c'est qu'ils y entrent à treize ans et je trouve ça beaucoup trop jeune pour démissionner de l'académique.

Difficile, Circé, j'en suis persuadée et ce n'est pas un véritable choix. Je paie déjà deux tuteurs, un en math et une en anglais, mes finances ont une limite quand même. C'est pour des raisons financières uniquement que je m'improvies tutrice de français pour ma fille. J'ai évidemment les compétences mais les enjeux émotifs sont très forts.

J'en viendrai bien à bout d'une façon ou d'une autre, Solange (rires).

Oui, elle a bien plus de deux ans de retard, Caro. Bien que je ne sache plus où elle en est. Depuis qu'elle est entrée dans ce programme à treize ans, il n'y a plus d'examen et plus de bulletin. En fait, il y en a un bulletin mais il concerne les habiletés au travail. C'est quoi ça les CFER? Je cherche et on me parle de récupération.

Ma fille ne veut plus rester dans cette classe, Encre. Elle dit ne pas se sentir une vraie étudiante et elle déteste vraiment le travail de cafétéria et ne veut pas faire ça dans la vie. Alors, c'est une grosse motivation pour travailler fort. Mais la poulette a toujours travaillé fort pour peu de résultats. Cependant, l'espoir est toujours là (de mon bord en tout cas!). Les troubles d'apprentissage, c'est permanent, on s'entend, il faut trouver le moyen de les contourner pour arriver à un résultat. Si jamais elle arrivait à faire un secondaire 3, je sauterais au plafond car les portes des métiers s'ouvriraient à elle. Mais on est bien loin de là. Un jour à la fois.

Mathieu a dit...

Bonne chance!

Karla a dit...

J'en doute pas! Mais j'ai fait l'aide aux devoirs avec des enfants en difficultés d'apprentissage et j'ai beaucoup aime ca! PAS une fois ou j'ai eue de la difficulté avec eux. Faut croire que ca clic! C'est pour ca qu'il a beaucoup de personne qui me voyais enseignante mais je n'ai pas ce feu brulant. Mon feu a moi est d'aider. Je vais m'orienter en psychoéducation à la place. Comme ca, mon role d'enseignant ne sera pas une frustration dans le role que je veux prendre avec eux. Et puis, en toute franchise, l'enseignement est rendue ardue aujoud'hui. Vous les "élever" meme! C'est ca qui me tannerait à la longue je crois. Je suis maman de 4 enfants, je n'en veux pas 30 de plus!!!