mardi 12 mai 2009

Le docteur

Vu le beau docteur du CHUM, celui qui a tant de charme, qui est si directif, qui est bien à mon goût. Il m'a félicitée pour ma perte de poids. "Vous êtes resplendissante. Qu'est-ce qui se passe?" Et moi de lui raconter, pas comme à un doc, comme à un vieil ami. J'étais la dernière patiente et je le savais et il le savait. "Vous êtes mon dessert", m'avait-il dit galamment. Et là, il se met à me parler de lui, de son amour de la ville, de son déménagement qui précédait de peu le mien. On parle du bonheur, on est incroyablement joyeux. Et proches. Étrange rencontre. Je pense que mon énergie actuelle déborde partout et laisse des traces heureuses au passage. Magnifique!

11 commentaires:

Lud. a dit...

J'en veux un doc aussi sympathique! La mienne est bête comme un pied. Et je ne veux pas que ce soit elle qui mette mes enfants au monde.

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre .
Tout est parfait : le moral, le physique et l'imagination.
J'en suis heureux.
Bonne journée.
Jet'embrasse.

mayieve a dit...

Tout est en équilibre, bravo :)

Édouard a dit...

14 ans de vie commune avec une docteure; 14 ans à côtoyer des médecins, généralistes ou spécialistes. J'ai vu l'envers du décor. Laissez-moi vous raconter un peu.

Être médecin, c'est être confronté tous les jours à la misère humaine. La misère humaine, ce n'est pas la maladie, non. La misère humaine, c'est la femme battue, que ce soit par son conjoint ou sa fille de 19 ans. C'est la femme qui ne sait pas lire une prescription. C'est le drogué qui vous menace de mort si vous ne lui prescrivez pas son opiacé pour son "mal de dos". C'est la jeune fille qui a été violée par un policier dans un cabine téléphonique le long de la piste cyclable. C'est la mère hystérique qui vous traîte d'incompétente mal-baisée parce que vous ne mettez pas le bras cassé de son garçon de sept ans dans le plâtre, là, tout de suite, avant même d'avoir reçu les résultats de la radiographie. C'est subir l'intimidation des policiers qui veulent absolument récolter des preuves contre un individu soupçonné d'ivresse au volant, même si c'est illégal de transmettre ces informations. C'est voir un bébé de 4 ans mourir parce qu'il s'est vomit dans les bronches. C'est le monsieur de 59 ans qui, frustré d'attendre son tour, décide de très dignement chier sur le plancher de son cubicule. C'est de voir un dame de 35 ans mourir après son troisième accouchement, qui s'est magnifiquement bien déroulé, mourir suite à une violente infection de la bactérie mangeuse de chair. C'est annoncer trois fois à des parents, pour cause de famille reconstituée, que leurs enfants de 7 et 12 ans sont décédés dans l'incendie de la maison. C'est, suite à une bousculade, se piquer avec l'aiguille qu'on a utilisée pour tranquiliser un toxicomane. C'est apprendre qu'un spécialiste de l'hôpital où vous travaillez a tué ses deux enfants et que la mère de ses enfants est votre principale collègue de travail.

Et puis un jour arrive dans votre cabinet quelqu'un de "normal"; quelqu'un capable de tenir une conversation sensée; quelqu'un qui a à coeur sa santé; quelqu'un capable de raisonner, de réfléchir, de temporiser, de comprendre, de faire preuve d'empathie. Cette personne, c'est le rayon de soleil du médecin dans cette vie constamment assombrie par le smog de l'insondable misère humaine à laquelle il ou elle est exposé(e) tous les jours.

Voilà comment un médecin s'attache à nous. Essayez; vous verrez.

Méli a dit...

C'est plaisant des rencontres comme celle-là, et votre témoignage Édouard me touche beaucoup... c'est vrai que ça ne doit pas être facile d'être médecin à cause de tout ce que vous racontez...

Lud. a dit...

Édouard, Merci pour cet apport enrichissant. Votre commentaire est pertinent, intéressant et touchant aussi. Toujours bon de s'intéresser au revers de la médaille.

Solange a dit...

Edouard a raison ce doit être reposant de voir entré quelqu'un en santé et heureuse.Et je suis bien contente pour vous.

Pur bonheur a dit...

Merci Edouard pour votre témoignage. Je ne m'étais jamais arrêter à tout ça, les patients 'sans allure'.
J'ai la même doc depuis 30 ans et elle semble toujours très contente de me voir et là, je réalise que ça doit être mon attitude. Quand elle me demande comment je vais, je lui réponds avec le sourire 'que ça va bien'! Ensuite on parle de mes petits bobos.
Seigneur, je plains vraiment les médecins qui doivent gérer tout ça...

Grande-Dame a dit...

Ouf!

Une femme libre a dit...

Il n'est pas "sympathique" habituellement,Lud. Droit au but, il martèle les conseils, insiste, exige. Dans ces directives, je vois beaucoup d'amour pour ses patients. Le diabète est une maladie causée en grande partie par les mauvaises habitudes de vie. Il s'attaque aux causes directement et traite les gens en adultes. Mais mardi, c'était différent. Il était personnellement accessible.

Tout est parfait, oui, Herbert! ;o)

N'est-ce-pas, Mayieve?

Quel témoignage percutant et intéressant, Édouard! Ouf! comme dit Grande Dame. Je suis sans mots. Vous nous faites comprendre bien des choses de l'intérieur. Merci!

La vie de médecin fascine, Méli. Pas pour rien que les émissions de télé les plus populaires se passent dans un hôpital.

Je remercie Édouard avec vous, Lud.

Merci Solange.

La même doc depuis trente ans? Vous êtes chanceuse, Pur Bonheur. On parlait justement ce matin de la pénurie actuelle de médecins de famille à l'émission de Christiane Charette. Monsieur Relation aussi en a un excellent qui le suit attentivement depuis plusieurs années.

Ouf! en effet Grande Dame!

Mijo a dit...

Vous irradiez jusqu'ici.

(Et j'aimerais bien que vos rayons de bonheur me fassent fondre les trois derniers kg qui s'accrochent. Mais ça, il n'en tient qu'à moi).