mardi 10 août 2010

Violence et impuissance

Deux événements qui me font grincer des dents et me sentir bien impuissante. Hier, en m'en allant en voiture au Costco, il y a une voiture de police stationnée les portes ouvertes du côté du trottoir. Je vois un corps sous la voiture en passant. Je pense que le policier est en train de réparer quelque chose qui ne marche pas en-dessous. Et puis là, à la lumière, j'entends une voix suppliante "Aidez-moi. Il m'écrase la tête sur le trottoir. Il m'écraaase." Il y a donc un homme, qui est maintenu au sol par un ou des policiers. Je ne vois plus, je suis à la lumière. Heureusement, il y a une femme et un homme à bicyclette qui regardent le tout intensément, arrêtés. Je voudrais aider, faire quelque chose. La lumière passe au vert, je dois continuer, je suis en plein centre-ville. Et si c'était de la violence policière pour vrai? Caché, comme ça, le policier pouvait bien faire n'importe quoi. J'espère que les deux cyclistes vont rester là et intervenir si besoin est. Vraiment, moi, j'interviendrais, même au risque de me faire arrêter moi-même. Je pense que la majorité des policiers font bien leur travail, mais il y en a qui sont là à cause de la puissance, de la domination que ça leur donne. Ceux-là, il faudrait les éliminer. Il y a aussi tous les gens qui souffrent de maladie mentale, qui ne méritent pas d'être maltraités pour autant, même si leur comportement est socialement inacceptable.

Et puis, ce matin, au retour du gym. J'entends hurler sur la rue. Un homme, qui pousse une poussette, qui crie à tue-tête des bêtises à sa conjointe. Des horreurs! Elle, toute jeune, ne dit mot, et le suit. Je peux faire quoi moi là? Je surveille du balcon au cas où il la frappe, le téléphone à la main pour appeler les flics. Mausus! Ils tournent le coin et j'entends encore l'homme hurler après la pauvre silencieuse. Quelle vie pour le bébé. Je pouvais faire quoi concrètement?

22 commentaires:

Josie a dit...

C'est malheureux, mais on ne peut pas faire grand chose. Peut-être donner le numéro d'un centre d'aide en cachette à la jeune mère?

Peut-être que la personne étendue par terre est un salopard qui joue les princesses en détresse, aussi. Des crottés, il y en a partout. Et quand on ne connait pas toute l'histoire, on ne peut pas juger... même si, j'en conviens, c'est vraiment difficile!

Éléonore a dit...

Comme je te comprends je déteste moi-même cette impuissance. Et il faut prend également soin de soi-même car si la bagarre éclate ont peu avoir nous-même des coups.

J'avoue que savoir quoi faire n'est pas évident.

Un jour d'été j'ai déjà croisé un petit couple de 15-16 ans, la fille assise dans les marches de ciment d'une école primaire, le gars qui lui gueulait après, elle qui se courbait. Je me suis approchée et j'ai demandé si tout allait bien, la fille a répondu que oui, le gars m'a envoyé chier vulgairement. Je ne pouvais rien faire de plus même si la situation n'était pas nette du tout.

Mongoose a dit...

La violence policiere en general il y a une bonne raison. Quand ils ont arrete mon ex il lui ont frappe la tete contre le sol en beton, un lui a mis un doigt dans l'oeil, un autre a failli sortir son taser... Il faut dire qu'il venait d'essayer d'en tuer un et qu'il n'arretait pas de se debattre. Et je le sais, parce que j'ai tout vu de mes propres yeux. Si tu cooperes gentiment avec la police, tout ce passe bien; tu te bats, tu vas passer un mauvais quart d'heure. Morale: cooperer avec la police. Les medias leurs donnent une mauvaise reputation mais je n'ai jamais connu un mauvais cop qui soit violent gratuitement.

Une femme libre a dit...

Mongoose, j'adore vos photos, celles sur Le blog écrémé. Vraiment impressionnantes. Pas souvent l'occasion d'en voir pour vrai moi, des ours et des bisons!

Oups, votre ex a passé un mauvais quart d'heure aux mains des policiers. Je le sais qu'il faut demeurer gentil, coopérant et docile, mais une personne qui a des problèmes psychiatriques ne se contrôle pas nécessairement comme il faudrait. Les policiers sont-ils formés pour ce genre de clientèle?

Josie, non, en effet, pour la jeune femme, de mon balcon, je ne pouvais rien faire. Si j'avais marché à côté, par contre, j'aurais fait comme Éléonore et je lui aurais demandé si elle avait besoin d'aide.

En effet, pour le gars étendu par terre, on ne sait pas toute l'histoire.

Évidemment, il faut se protéger soi-même, Éléonore. Je pense que je vais faire du bénévolat pour combattre la violence. J'y songe sérieusement. On ne sait pas toujours quoi faire mais je pense qu'il ne faut pas rester indifférent.

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre.
Eh bien, le dire.Comme tu le fais.
Beaucoup sont confrontés à l'impuissace devant la violence, ne se trouvant pas dans des conditions favorables pour intervenir.
Mais il y a tant d'actes "hérïques" aussi..
Bonne journée.
Je t'embrasse.

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit...

C'est vrai qu'il faut connaitre tout le contexte de la scène policière pour avoir une idée précise des faits. La violence est humaine, je veux dire qu'elle est dans l'homme, for heureusement, contenue dans la grande majorité des humains. La violence institutionnelle existe aussi, armée, police, avec ses excès, bien souvent soutenus ou camouflés. C'est pourquoi on ne peut pas dire que tout est blanc ou noir. En France, le problème est le même et certaines scènes d'arrestation sont maintenant mises en scène et télévisées. N'est-ce- pas là, aussi, une sorte de violence e que nous devons subir ?

Je découvre ton blog grâce à Herbert et j'y trouve beaucoup de choses intéressantes.
Très amicalement,

Roger

Mayieve a dit...

Je crois que ça nous arrive tous. À moins de connaître tous les faits, tu ne peux pas t'en mêler. Tu risques de te mettre dans le trouble.

Je ne crois pas que c'était de la violence policière...la police ici fait bien son travail et est plutôt "douce" comparativement aux États-Unis.

Gen a dit...

Non, dans les deux situations, vous ne pouviez pas intervenir.

Si vous aviez été proche du couple, oui, vous auriez pu dire quelques mots à la jeune femme, lui demander si tout allait bien... mais des fois c'est seulement jeter de l'huile sur le feu.

La meilleure façon de faire diminuer la violence ambiante, c'est d'apprendre à désamorcer les situations violentes dans lesquelles vous êtes directement impliquée... et d'espérer que dans celles où vous n'avez rien à dire, quelqu'un d'autre pourra s'en charger.

Michèle a dit...

Une fois, j'étais en camping. Nos voisins, un couple dans la vingtaine, elle, blonde comme le blé, un peu ronde et belle comme le jour, lui, un bum crasseux et poilu. Pendant 3 jours, je l'ai entendu l'insulter. Du genre "S'tie, tu manges tout le temps toé, faut toujours tu te mettes kechose dans yeule". "Tanqu'à dire des niaiseries, fame donc ta criss de yeule". Elle placide, ne répondait jamais.

J'avais envie d'aller la secouer, de lui hurler qu'elle méritait mieux, qu'elle pouvait avoir un chum qui lui dise combien elle était belle et qui la regarderait manger avec satisfaction.

Mais on ne peut pas. Par contre, c'est le genre de discussion que nous avons à table. Au lieu de faire la morale, on raconte à nos ados ce genre d'histoire, on insiste sur le fait que c'est tellement inacceptable de parler ainsi, de se laisser traiter ainsi. Et on donne l'exemple. On ne peut pas changer le monde, mais on peut, chez nous, dans nos cocons, éduquer.

Juste moi a dit...

C'est une bonne question : où commence notre responsabilité civile. Me souviens m'être interposé dans ce genre de "violence de couple". La plus déchaînée, à mon endroit, fut la jeune femme. Le gars, lui, s'est contenté de me regarder avec un air qui disait "tu vois ben, elle en redemande" (je sais, j'interprète et j'imagine ...). Les seules fois où je m'oblige à dire quelque chose c'est lorsqu'un jeune enfant est la cible : je me dis qu'il faut bien qu'une grande personne parle pour lui ... Mais il faut être prêt à se faire engueuler ... espérant que le message passera pareil.

Nanou La Terre a dit...

Femme Libre,
des policiers qui font bien leur travail, j'en ai croisés plus qu'un... Par contre, j'ai eu l'expérience à 3 reprises de policiers m'encourageant à ne pas porter plainte (violence, et autre...). Ce sera sans doute un sujet chaud de billet...

Oui Femme Libre, de la violence policière, il y en a. Tu n'étais pas assez bien placée pour être certaine de ce que tu entendais, malheureusement, mais les autres à bicyclette, oui... Espérons qu'ils ne sont pas demeurés muets...


"Il y a aussi tous les gens qui souffrent de maladie mentale, qui ne méritent pas d'être maltraités pour autant, même si leur comportement est socialement inacceptable." merci d'en parler. Lorsque je lisais ton billet, j'ai tout de suite pensé à mon fils qui, plus d'une fois s'est fait menotté.
Ça m'a brisé le coeur, chaque fois...

Pour le petit couple,comme je comprends ton malaise... Tu as eu un bon réflexe. Prendre le téléphone, être aux aguets. Ce sont sans doute des gens de ton quartier.Je crois que je les aurais suivi discrètement pour voir où ils habitent. Mais peut-être ont-ils pris le métro, on ne sait pas. Que peut-on faire de plus...

Ce qui m'attriste, c'est le silence de la jeune maman devant toute cette violence.Elle a peur, de toute évidence. Et, oui, pauvre petit bébé. Envoyons de belles pensées afin qu'elle se réveille au plus tôt et qu'elle quitte cet animal...
La violence verbale, psychologique et physique: tolérance zéro pour moi.

Une femme libre a dit...

Bien sûr, Herbert, il y a aussi beaucoup de beau et de bon et c'est là-dessus que je vais me concentrer. Meilleur pour mon moral.

Bienvenue Le chemin des grands jardins! Oui, le monde entier à vu ces photos de policiers français qui traînent une femme africaine avec son bébé qui a la peau râpée contre le ciment. Assez horrible! Les photos sont-elles truquées comme certains le prétendent?

La police fait bien son travail en général, Mayieve, je suis d'accord, mais il peut aussi y avoir des dérapages. Il faut être vigilant.

Gen, oui, je ne pouvais rien faire de concret, mais encore? Certains s'en seraient mêlé. Ne pas être indifférent, à tout le moins, c'est déjà ça.

Michèle, c'est certain que c'est au niveau de l'éducation que nous pouvons avoir le plus d'influence. Redire à nos filles que personne n'a le droit de les déprécier, en aucune circonstance. Je pense que j'ai travaillé fort là-dessus. Et la même chose à nos fils, évidemment. Respect, respect, respect! Respecter les autres et se faire respecter. La violence, ça a quelque chose à voir avec le manque d'estime de soi. Écraser le plus faible pour se remonter soi-même. C'est laid.

Une femme libre a dit...

C'est certain qu'il faut défendre l'enfant, Juste moi, et c'est de notre responsabilité de le faire. Il faut un village pour élever un enfant. Quand il s'agit d'un adulte qui ne semble pas vouloir se sortir de sa misère, c'est plus difficile de s'en mêler. De quel droit le ferait-on?

Je ne suis pas certaine de ce qui se passait avec l'auto de police, Nanou. Espérons pour le mieux.

Mongoose a dit...

Pour les malades mentaux, et c'est justement le cas de mon ex, il existe une formation (en anglais ça s'appelle "non-violent crisis intervention"), mais c'est lui qui a attaqué les cops, eux essayaient justement de le calmer. Quand t'as un fou en plein "excited delirium" qui t'agresse et essaye te t'étrangler et que même à deux contre un t'as faillis te faire tuer, l'aspect "pauvre petit malade mental, il a juste besoin d'aide" pâlit beaucoup. Pourtant les cops n'ont pas du tout perdu leur sang-froid. C'était d'ailleurs très intéressant d'écouter ce combat, l'ex hurlait comme une banshee, les cops étaient très calmes et polis, mais ils ont quand même fait ce qu'ils ont eu à faire. Et bien qu'on croie très souvent que les malades mentaux ne sont pas responsables car ils ne peuvent pas se contrôler, c'est faux pour la plupart d'entre nous. Moi je suis bipolaire, personne ne s'en rend compte autour de moi. L'ex, qui a plus de diagnostiques qu'on a d'acronymes pour les décrire, après sa rencontre avec les cops et 30 jours de prison, il a appris à se tenir. Dès qu'il se mettait à hausser la voix je lui disais juste "ne commence pas", même pas fort, et hop, il se calmait ou il s'en allait. S'il s'en prenait à moi auparavant, et s'il s'en est pris aux cops, c'est parce qu'il croyait gagner. Une fois qu'il s'est rendu compte qu'il allait perdre, il a très bien su se contrôler. Comme on nous apprend à nous autres survivantes de violence domestique, les gars comme ça ne sont pas "out of control"; au contraire, il le font exprès pour contrôler la situation.

Quant à ton idée de combattre la violence par le bénévolat, c'est bien, mais il faudra peut-être un peu changer ton mode de pensée. Je ne connais pas toute l'histoire de ta vie mais je n'ai pas l'impression que tu sois toi-même une survivante. Enfin je me trompe peut-être. Mais je trouve qu'entre nous autres qui y sommes passées, c'est comme une société secrète, on sait des choses que les autres ne peuvent pas imaginer. J'avais moi-même fait du bénévolat dans un foyer de femmes battues quand j'étais jeune, avant justement d'être moi-même une survivante... Je pensais tout comprendre, et j'avais tort. Enfin bonne chance, et merci de penser à nous aider!

Chantalou a dit...

Moi aussi je pense comme toi, les policiers sont en général gentils(mon papa en était un alors ...) mais il y en a toujours un pour nous faire penser le contraire!!Quant à cet homme qui crie après sa femme, il mériterait de se faire "flusher" (je m'excuse d`être si directe). Du monde violent et bizarre, il y en aura toujours, c'est dommage!! Chantalou xx p.s. Merci de m'avoir expliqué ton prochain voyage en Chine, il semble si intéressant!!

Petite Fadette a dit...

Leur envoyer un gros bouquet de lumière. À lui comme à elle. En général, ça fonctionne.

Costo? Vous connaissez Costco, vous, zen et grano que vous êtes?

Une femme libre a dit...

Mongoose, non, je ne suis pas une survivante en effet. J'ai eu une belle enfance et je n'ai jamais subi de violence ni conjugale ni autre. Mes filles sont des survivantes. Elles ont connu les privations et l'orphelinat. Il y en a une (celle qui a été adoptée à quatre ans et trois mois) qui a un diagnostic de bipolarité. C'est bien de m'expliquer qu'une personne qui a une maladie mentale peut contrôler son comportement même en crise. Pour avoir vu des crises, j'avoue que je n'avais vraiment pas cette impression!

Une femme libre a dit...

Il y a de tout dans tous les corps de métier, Chantalou. C'est certain que quand il s'agit de notre papa, on doit avoir un certain préjugé favorable! ;o)

Costco est très zen, Petite Fadette. De longues allées sans fin pour méditer à son goût et puis mes pantalons de yoga, mes tshirts de yoga, mes petites culottes de yoga et mon tapis de yoga viennent de là! J'y achète mon quinoa (bio!) et mon café équitable.

Mongoose a dit...

Je crois que de se contrôler ou non, c'est en partie la personnalité, et en partie un choix. Il y a des malades mentaux qui se contrôlent très bien, et des non-malades mentaux qui ne se contrôlent pas du tout. S'il est profitable d'avoir des crises spectaculaires, de pleurer, hurler, attaquer les gens, pourquoi ne pas le faire? Mais si ce système ne marche pas, on finit par apprendre à se comporter autrement. A part bien sûr les schizophrènes et autres désordres psychotiques, où la perception du monde réel est perdue. Là, tout peut arriver.

Une femme libre a dit...

Tiens c'est tellement vrai ça qu'il y a des non-malades mentaux qui ne se contrôlent pas du tout! Bien de le rappeler!

Petite Fadette a dit...

Hein? De kossé? Du quinoa bio chez Costco? En tout cas pas à Chicoutimi! Des tapis de yoga chez Costco? Décidément! Je déménage! (Mensonge!)

Avez-vous vu et acheté les pantalons de yoga à 9$ le paquet de deux? Un gris, l'autre noir. Un amour de pantalon.

Une femme libre a dit...

@Fadette
Je pensais que tous les costco vendaient la même chose. Ben oui, du super quinoa bio. Les pantalons de yoga, j'en ai plusieurs sortes mais oui,j'en ai qui venaient en paquets de 2, en effet et ils sont très confortables.