Je suis tannée de lire dans certains blogues de futurs parents adoptants qu'adopter et enfanter, c'est pareil, sauf qu'il faut attendre plus longtemps quand on adopte. C'est pas vrai.
Ceux qui ont des enfants ont peut-être entendu un parent moron dans un centre d'achats s'adresser à son petit de deux ou trois ans qui ne voulait pas suivre, en lui disant bêtement "Si tu ne t'en viens pas, je m'en vais et tu vas rester tout seul," bien niaiseux à dire, évidemment. Mais imaginez un instant que ça arrive pour vrai. Nos enfants adoptés, eux, ont connu l'abandon, le parent qui ne revient plus, l'orphelinat, les bras étrangers, les soins anonymes. Pendant un temps plus ou moins long, pendant des années parfois. Plus le temps sans famille est long, plus les dommages sont grands.
Parfois, ils ne réussissent jamais à s'attacher, leur capacité à ce niveau a été anéantie. Ils ont compris qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes s'ils avaient faim, ou froid. Quand c'est un trouble diagnostiqué, c'est devenu irréversible. Un handicap invisible. Les parents reçoivent un bel enfant tout à fait charmant, souriant, qui évite un peu le regard mais qui sait charmer. Il leur tend tout de suite les bras et les appelle maman et papa le premier jour.
Six mois plus tard, le petit est tout aussi charmant et vous tendra les bras à vous aussi si vous visitez mais les parents, eux, ont l'air hagard, perdus, épuisés. Ils sont "cassants" avec l'enfant, comme exaspérés et vous avez l'impression qu'ils ne l'aiment pas. Ce que confirme le comportement de l'enfant qui s'accroche à vous et voudrait bien quitter avec vous. On le comprend le pauvre, les autres enfants du couple l'évitent, ne jouent pas avec. Vous vous demandez pourquoi vos amis ont adopté ce bel enfant qui semble si malheureux chez eux et si heureux dans vos bras. Et ils se plaignent de lui pour des niaiseries en plus. Non, ce pauvre enfant n'est pas aimé, c'est clair pour vous. Vous quittez inquiet et déçu de vos amis qui semblaient de si bons parents avec leurs enfants biologiques. Et puis, plus de nouvelles. Vos amis, que vous voyiez régulièrement, sont toujours occupés quand vous appelez et les appels eux-mêmes sont brefs, alors que vous aimiez jaser longuement avant.
Les parents dont les adoptions ne marchent pas s'isolent. C'est donc rare que vous en entendiez parler publiquement. Ils ne tiennent pas de blogue et se sentent profondément coupables de ce qui leur arrive. Cet enfant tellement désiré, tellement aimé avant de le rencontrer, dont ils rêvaient, qu'ils incluaient dans leurs projets, leurs achats, leur aménagement, leurs vacances, cet enfant, ils ne sont plus certains d'arriver à le supporter. Pourtant, il le faut, ils sont pris avec et pour la vie. En fait, ils rêvent maintenant qu'il lui arrive un accident, dont ils ne seraient aucunement responsables, un petit accident mortel et leur vie reprendrait comme avant. Elle était heureuse leur vie avant. Ils ne se levaient pas avec cette boule permanente dans l'estomac, ce sentiment envahissant de leur incompétence, ce contrôle intensif de leurs impulsions agressives envers ce pauvre enfant qui a tant souffert mais qui sait si bien aller les chercher, dans leurs faiblesses, leurs blessures. Cet enfant qui fait ressortir le plus mauvais en eux.
Ces parents existent, j'en connais, j'en ai déjà été un.
Je m'en suis sortie, mais il a fallu beaucoup d'aide. J'ai dû faire des choix déchirants, protéger ma famille et mes autres enfants et ma santé mentale aussi, qui en a pris un coup.
Je souhaite que mon billet soit lu par les parents adoptants en attente pour faire le contrepoids à tout ce rose bonbon de tant de blogues de parents adoptants. Je ne nie pas que ce puisse dans certains cas être facile, valorisant et rempli de bonheur d'adopter. Mais ceux pour qui ce n'est pas le cas, ceux qui souffrent l'expriment rarement. Et cette personne-là, ce pourrait être vous. Vous n'êtes pas seul et il y a de l'aide disponible. Ce serait bien de la trouver avant que l'enfant n'arrive, juste au cas où...
Lisez sur les troubles de l'attachement, vous saurez les reconnaître.
24 commentaires:
C'est super important d'en parler. J'ai une collègue de travail qui a adopté un jeune à l'âge de 5 ans et encore aujourd'hui, à 15 ans, il a de la difficulté avec l'attachement. Gros gros sujet. Merci d'en parler ...
Tu as entièrement raison une femme libre! J'ai su qu'un couple d'adoptants près de chez nous vit avec ce problème. Cet enfant tant désiré leur fait la vie dure... Ce petit garçon "inséré" entre les 2 autres enfants bios, est agressif.Il mord, frappe et dit des choses blessantes à ses parents et frères. J'ai entendu dire que ce couple ne sait plus trop quoi faire, d'autant plus qu'il vit en région éloignée donc plus difficile d'obtenir de l'aide...Je crois qu'à quelque part on été chanceux, nos 2 petites filles semblent heureuses parmi nous. Je suis certaine que de vivre des difficultés avec les liens d'attachement doit être très pénible pour la famille au complet. J'espère que ces familles qui vivent ce problème pourront voir ton billet, il est très bien écrit. Merci à toi et bonne journée, Chantalou xx
Très beau billet, sur une réalité dont on parle peu.
Par contre, je ne suis pas d'accord pour l'exemple donné du parent qui dit à l'enfant "si t'arrête pas, je te laisse ici". Il y a des enfants très difficiles à contrôler dans des lieux publics (qui se sauvent, se cachent, etc) et leur faire une peur en environnement contrôlé (avec un complice qui surveille) est souvent un excellent remède.
Ma mère m'a fait le coup une fois et n'a plus jamais eu à me dire de rester près d'elle!!!
Ah fichtre... Je suis une maman moronne qui s'ignorait!!! :-D J'ai déjà plusieurs fois dit à mes enfants récalcitrants qui me faisaient des misères en ne m'écoutant pas et se poussaient partout que je m'en allais et que s'ils ne me suivaient pas, ils n'auraient qu'à rester seuls!!! :-o Hooooooonnnn!!! :-o Vite! Vite! Appelez une psy ou la DPJ je suis vraiment une mauvaise mère!!! :-o lol Et ils en seront traumatisés à vie... ;-) lol Bon je me rassure un peu, les plus grands ont l'air de s'en être sortis quand même donc ça devrait aller aussi avec les petits... ;-) lol Fiou!!! :-o lol
Bon petit clin d'oeil Femme libre... ;-) lol Je vous aime bien et j'adore vos écrits qui font souvent réfléchir et emmènent des débats intéressants, mais je vous trouve tout de même parfois très dure dans vos jugements parentaux... ;-) lol Et pour des trucs banals... ;-) C'est bien beau les livres de psychologie infantile et les trucs de maman de Caillou, mais dans la vraie vie, ça ne marche pas tout le temps... ;-) lol
Celà dit, j'ai beaucoup d'admiration pour la patience et l'abnégation dont vous avez fait preuve avec votre grande fille!!! :-o Et ce, depuis toujours... :-) Force est d'admettre que je n'aurais pas pu en faire autant!!! :-o Ça vous tenterait de faire du bénévolat à aider ces parents isolés et à bout de ressources??? :-) Genre partir un OSBL ou des groupes d'entraide et de discussion??? Me semble que vous seriez vraiment très bonne là-dedans, ayant vous-même déjà vécu tout ça...
Valery, je sens qu'on va se chicaner comme dans le bon vieux temps! héhé! Et cette fois, Gen est incluse dans la chicane!
Dire à son enfant q'on va l'abandonner, c'est moron, je n'en démords pas. C'est comme lui dire qu'on va lui arracher la tête (oui, oui, j'ai entendu une belle maman bien mise dire ça à sa petite fille au Carrefour Angrignon!), ce sont dans les deux cas des images violentes qu'on ne mettra pas à exécution mais qui font souffrir l'enfant. On ne menace jamais un enfant de l'abandonner, point, c'est sa peur la plus grande et on ne joue pas là-dedans. C'est cruel. Il y a d'autres moyens de se faire écouter par un enfant que par des menaces qui l'insécurisent.
Lumineux. Vous commencez à produire de superbes billets d'opinion, Femme libre.
Dans l'autre angle, je vous demande (c'est vous l'experte, moi je n'ai que des fils biologiques). La façon de se sentir obligé(e) n'est-elle pas vouée à fluctuer. Moi, je me jette dans le feu pour mes babis. Je leur donne tout. Je les lange dans mes tripes pantelantes...
Mais un "autre" enfant, hmm... pas certain que j'en ferais autant... insidieusement... Le distinguo doit bien se faire sentir et peser de son poids à terme, non?
L'autre questions c'est: qu'en est-il des parents qui n'ont QUE des enfants adoptés? Ne seraient-ils pas moins à risque de subir le hiatus que vous décrivez, du fait que la parentalité folle et ardente à la Ysengrimus leur est pour toujours inconnue?
Paul Laurendeau
Il en aura toute sa vie des troubles d'attachement, Sylvie. Aux États-Unis, ils ont des thérapies chères et très intrusives, style maintenir l'enfant de force dans les bras de son parent pendant des heures, enveloppé dans une couverture ou un tapis. L'enfant crie, se débat, mais on veut l'amener à se détendre (épuisé!) et à faire confiance. Il y a un enfant qui en est mort. Il criait qu'il ne pouvasit pas respirer, mais le thérapeute soutenait que c'était de la manipulation et de le serrer plus fort. À un moment donné, il ne bougeait plus, mort. Ces thérapies donneraient des résultats. Mais ici, au Québec, on ne les utilise pas et moi je suis contre aussi. Il y a des limites à ce qu'on peut faire endurer à quelqu'un pour le "guérir".
Ils devraient contacter l'organisme Pétales, spécialisé en troubles de l'attachement, Chantalou. Et puis, ce n'est peut-être pas des troubles de l'attachement non plus, ça peut être bien des choses. Certains enfants ont une période d'adaptation plus longue. Mais chercher de l'aide, oui, en frappant à toutes les portes, il le faut. Ne pas rester isolés surtout!
Ysengrimus, j'ai adopté trois fois et j'ai un fils bio en plus. Au niveau de l'amour, de la tripatude, du je me jetterais devant un camion pour te sauver la vie, c'est absolument, totalement et entièrement la même chose. Vraiment. Et pour ma fille en troubles graves de l'attachement qui se sont transformés en troubles bipolaires je me jetterais aussi devant le camion et sans réfléchir une seconde à part ça. Ce n'est pas que l'enfant ne soit pas de mon ventre le problème pas du tout aucunement. Non. Les troubles de l'attachement, ça peut même arriver chez un enfant biologique, un enfant qui serait très malade par exemple et qui devrait passer beaucoup de temps à l'hôpital dans ses premières années et vivre des traitements douloureux à répétition. Il pourrait percevoir les adultes comme des dispensateurs de douleur et se fermer à l'attachement.
Au risque de cultiver la redite: vous avez du mérite. Ne le trivialisez pas en le prenant pour une évidence, simplement parce qu'il engage votre nature. Les parents Lambda (dont moi) n'ont pas nécessairement cette amplitude de vues et cette maturité naturelle que vous nous faites découvrir et qui nous grandit tous.
P.L.
J'ai connu 2 collègues aux prises avec ce trouble de l'attachement de leur fille adoptée. Leur vie épuisante, éreintante, sans répit, sans aide.
Moi qui pense un jour adopter (avant la quarantaine, mettons) je connais les risques et si je fais ce choix, c'est en étant consciente, informée et je ferai tout pour être entourée.
Un de mes élèves est adopté et il a un bon attachement à ses parents, en apparence, mais en même temps, avec l'adolescence qui arrive, on voit des signes d'un certain trouble de l'attachement resurgir. La maman est bien triste et inquiète. En même temps, sur la carte que le coco a écrite à ses parents pour Noel, il était inscrit simplement : «merci de m'avoir choisi.»
:)
Autre chose : j'ai vu l'autre jour un petit garçon d'environ 2 ans suivre sa mère en courant, qui elle, partait sans lui, en larmes et en criant . Déchirant. Je comprends qu'un parent pense bien faire de cette façon, mais je ne suis pas d'accord non plus avec le geste.
Et bien moi je suis moronne alors et je n'en ressens aucun espèce de remord ou quoi que ce soit... ;-) lol D'ailleurs avec mes grands, quand on reparle de certaines de leurs espiègleries qui ont emmené à ce genre de situation quand ils étaient petits, on en rie de bon coeur... ;-) lol C'est vraiment charrié de dire que ça les a insécurisé ou traumatisé, je pense plutôt qu'ils ont compris qu'à force de chercher ma limite, ils ont parfois fini par la trouver... ;-) lol
C'est ça qui m'énerve avec les "ogues" en tout genres quand il est question d'éducation des enfants, ils semblent incapables de nuance... ;-) lol De toute façon, il est évident que je n'allais bien loin et que je surveillais... Et puis hooooon!!! Encore pire!!! Les fois où ça n'a pas marché, et bien je suis passée à la vitesse supérieure... Genre, je vais te chercher, je t'attrape par le bras, et pas doucement, et "Enwoye à maison!!!" :-D lol
Il va s'en dire qu'avant d'arriver là, en tant que parent, on essaie tout le reste... Les autres solutions pour faire écouter comme vous dites, c'était les plans A, B, C et même D... :-D lol Mais bon, quand les encouragements, les demandes répétées tranquillement, les menaces de sanctions, les tentatives de diversions, les supplications et tout le reste n'ont pas marché, et bien il y a des moments ou t'as le choix entre les solutions de dernier recours et te faire niaiser par une petit récalcitrant qui teste tes limites en se foutant de ta gueule... ;-) lol Tout en essayant de garder un oeil sur les autres qui eux, sont sages et écoutent bien et qui se retrouvent punis par les agissements du fautif... :-) lol
Mais bon, ce qui est bien avec moi, c'est que j'ai toujours eu une bonne capacité à me foutre du jugement des autres par rapport à mes enfants ou autres situations de ma vie... :-D De toute façon, peu importe ce que tu fais, il y en aura toujours pour te juger et t'envoyer des vacheries et ça, je l'ai compris depuis longtemps... :-D lol Si ton enfant fait le bacon à terre au centre d'achat et tu le laisses faire, la moitié vont te juger en soupirant parce que tu n'interviens pas et que "tu te laisses mener par le bout du nez"... :-D Si tu interviens et le prend à bras le corps pour l'emmener, et bien l'autre moitié te jugent... :-D lol Finalement, tu ne gagnes jamais mais le pire, c'est que tous ces gens ne feraient pas mieux que toi... :-D
Je pense en bout de ligne que ce que les enfants retiennent de nous, c'est la "globalité" de ce qu'on a fait pour eux et qu'on a essayé de leur inculquer... :-) Si en général, on est aimants et supportants, ils auront confiance en eux et seront sécures, même si de temps à autre, on s'est éloignés pour ne pas se laisser manipuler... :-) Car ce n'est pas d'abandon qu'il s'agit... Mais bien de désaccord envers un comportement... :-) En tout cas mon expérience avec les miens tend à me prouver que j'ai raison... ;-) lol
Ysengrimus, je ne crois pas au mérite des parents, naturels ou adoptants. La motivation première, c'est le désir d'avoir des enfants dans nos vies et il n'y a pas d'altruisme là-dedans.
Unautreprof, il faut avoir vécu le phénomène de près pour constater à quel point un enfant en trouble de l'attachement peut faire des dommages. Il sépare les couples, rend ses parents nerveux, épuisés hagards. Certains prennent cinquante livres, d'autres sont maigres comme des échalottes et tous deviennent insomniaques. "Regardez-vous, me disait ma psychologue, vous êtes angoissée, en mauvaise santé, toute croche. Regardez votre fille maintenant. Elle dort bien, mange bien et pourvoit elle-même à ses besoins. Elle n'a pas besoin de vous. Au contraire, le milieu familial lui nuit. Vous allez tous y passer si vous continuez. Il faut vous protéger maintenant et la protéger d'elle-même dans un milieu neutre." J'ai suivi ses conseils.
Valery, il est des points sur lesquels nous ne sommes pas d'accord et c'est bien correct. Ce avec quoi je suis d'accord par contre, c'est que l'éducation d'un enfant est un ensemble, une "globalité" et que c'est cette globalité que les enfants retiennent. Très juste.
Et oui et chacun de nous fait de son mieux, avec son bagage personnel, ses forces et ses limites, ses bonnes et ses mauvaises journées, sa réalité personnelle... :-) Et on est humains et non, les enfants ne sont pas toujours faciles et n'ont pas toujours raison... Et non, on ne peut pas toujours être d'accord avec un type de comportement qu'adopte un autre parent envers son enfant... mais de là à le traiter de moron... ;-) lol Et puis comme je disais, il faut faire la différence entre faire sentir à un enfant qu'on le rejète et l'abandonne et lui faire sentir qu'on désaprouve son comportement...
Être parent est sans doute une vocation... :-) lol Qu'ils viennent de notre ventre ou non, comme vous le faites remarquer, c'est le désir d'enfants qui nous emmène dans cette voie... C'est un appel très fort des tripes et ça n'a rien avec le rationnel... :-) Du coup, à partir du moment où on s'engage là-dedans, enfants naturels ou adoptifs, on sait fort bien qu'on va passer par des hauts et des bas... Qu'ils vont nous faire vivre les plus grands joies et nous rendre fous de joie et de fierté parfois... Et qu'à d'autres moments, ils iront faire ressortir ce qu'on a de plus mauvais en nous comme sentiments... :-o lol
Certains enfants sont plus faciles... D'autres ont des manques et des caractères plus difficiles... :-( Ça ne doit pas être évident de vivre avec une enfant avec un problème d'attachement... :-( On doit se sentir bien démuni et très coupable d'avoir envie d'un "accident"... :-S Ça doit être terriblement demandant émotionnellement et nous emmener à un requestionnement constant sur nos compétences en tant que parent... :-S J'ai eu un fils qui avait un trouble déficitaire de l'attention et limite hyperactif et je vous jure qu'il y a des bouts où, à force de lui répéter les mêmes trucs et de le voir frapper les autres et avoir d'autres comportements impulsifs du genre et réfléchir après et tout le tralala, je l'aurais mis à la poubelle!!! :-o Je ne pouvais pas croire qu'il fût si étourdi!!! :-S
Ma cousine a adopté deux petites chinoises et on dirait que depuis tout va mal. Je ne la fréquente pas du tout, mais ma mère voit son frère souvent et me raconte tout. Ma cousine est malade depuis. Elle a la maladie du Crohn. Elle a une belle job, mais est au bout du rouleau. Ma tante est obligée d'aller passer plusieurs jours par semaine chez elle pour lui donner un coup de main. Je ne savais pas quel était le problème mais à vous lire, je pense que ça pourrait ressembler à ça!
Pour les parents qui manquent de cervelle j'en ai vu un durant mes vacances. Dans la salle à manger, petite famille de quatre. La mère et sa fille s'en vont au buffet. Le père et son autre petite d'environ 3 ans restent à la table. Elle a une belle assiette de fruits devant elle mais ne mange rien. Elle ne fait que balancer ses pieds. Alors il commence le discours le plus stupide jamais entendu venant d'un père:
-Commence à manger. Je t'avertis, si tu ne manges pas le contenu de ton assiette, je me lève, je fou le camp, et TU-NE-ME-REVERRA-PLUS-JAMAIS-DE-TA-VIE . Tu comprend ce que je viens de te dire, hein???
Aussitôt la mère revenue, il n'a plus dit mots.
Je l'ai trouvé PATHÉTIQUE.
Je trouve ça bien que tu en parles ouvertement. Je n'ai jamais été très folle de l'adoption, dans le cas ou mon mari et moi ne pourrions pas concevoir. Je pense que la plupart des gens, lorsqu'ils parlent d'adoption, ils sous-entend une "surrogate mother" (désolée, je ne trouve pas l'équivalent français. Tu pourras m'aider là-dessus.) Dans ce cas, je crois que les chances de "réussite" sont plus élevées.
Surrogate mother = mère porteuse.
Pur Bonheur, si la mère a la maladie de Crohn, c'est déjà assez heavy comme ça. C'est très débilitant et avec une famille et un job en plus, normal qu'elle soit au bout du rouleau. La plupart des adoptions se déroulent bien. Il faut des capacités parentales au-dessus de la moyenne, parce que les enfants arrivent avec des enjeux plus grands que la plupart des enfants faits maison, mais pas tout le temps non plus! Ne pas oublier que les parents adoptifs sont évalués par une travailleuse sociale ou bien par un psychologue, qu'il y a des rencontres, qu'on visite leur maison, que leur compte en banque est inspecté. Enfante qui veut et peut, mais pour adopter, c'est un parcours du combattant. Maintenant, il y a des cours pour parents adoptants en plus et des intervenants formés pour aider.
Mayieve, ce n'est pas pour tout le monde l'adoption, certainement pas. Certains parents sont de très bons parents pour leurs enfants à eux, issus de leur corps, mais n'ont aucune envie d'accueillir un enfant d'ailleurs et c'est très bien comme ça. On ne manque pas de parents adoptifs au Québec et en fait, il y a plein de petits Québécois à adopter, si on passe par la banque mixte. Un autre beau sujet la banque mixte. J'en ai déjà fait partie.
Les mères porteuses, non, vraiment, quand je parle d'adoption, je ne pense pas aux mères porteuses. Inséminée avec le sperme du père, la mère porteuse? Ce n'est plus vraiment de l'adoption. Il y a quelque chose qui me dérange là-dedans. Payer une femme pauvre pour qu'elle porte mon enfant. Cette femme le ferait-elle gratuitement pour le plaisir? Ben voyons donc! Quiconque a vécu une grossesse, avec son lot de joies, mais aussi de contraintes et de grands bouleversements, a bien de la misère à croire ça. Il n'y a rien de banal à porter un autre corps dans son propre corps.
Et les chances de réussite en adoption sont très élevées. Les statistiques le démontrent. La majorité des enfants adoptés se développent bien, s'adaptent à leur famille et sont des atouts pour la société. Il y a bien quelques difficultés supplémentaires, des troubles d'apprentissage plus fréquents et quelquefois, un syndrôme d'alcoolisation foetale ou bien des troubles de l'attachement, mais ce n'est pas le cas de la majorité. Il y a des risques également à enfanter. L'enfant bio peut naître avec un handicap.
Ysengrimus, merci pour la traduction.
(Je mets mon message entre parenthèse car il n'a rien à voir avec le débat, je voulais juste vous souhaiter de joyeuses fêtes de Noël).
Et ce sentiment... est-il le privilège de parents adoptifs parce que l'autre jour en écoutant les premières émissions de "La Galère" sur Tou.tv j'ai entendu cette petite phrase "On peux-tu avorter d'un enfant de 4 ans"? Ça m'a rejoint. J'ai compris que je ne pourrais avorter d'un enfant de 17 ans. Deux semaines de congés appréciés... Il est chez son moron de père
Les sentiments maternels varient d'un jour à l'autre, chère FC. C'est certain qu'un grand ado, ce n'est pas toujours la joie pour la mère. Il faut s'accrocher aux bons moments et faire en sorte qu'il y en ait de temps en temps. Sortir de la routine. Pourquoi ne pas l'inviter pour un brunch informel, juste vous et lui, pendant qu'il est chez son père. Vous allez le chercher, vous l'emmenez dans un restau sympa et vous jasez de tout et de rien, pas de vos conflits là, surtout pas. Non. De sa vie, de ses buts, de ses intérêts. Les fois où j'ai fait ça, j'ai toujours découvert des facettes de mes enfants que j'ignorais. On les connaît peu nos enfants finalement quand ils deviennent adolescents. Il peut être bon et agréable de les découvrir. Il faut miser là-dessus: les bons moments ensemble. Je le sais moi que vous l'aimez, je le sais comme vous réagissiez en tigresse quand son père l'attaquait, comme vous le compreniez dans ses fragilités qui sont un peu les vôtres. Si c'est si difficile, c'est aussi parce que c'est celui qui vous ressemble le plus.
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