Raphaël Ader, Regardez dans la fêlure Éditions Léo Scheer, 2010, 146 pages
Vous m'aviez dit d'abandonner les livres qui ne m'intéressaient pas, Daniel Pennac me l'avait dit aussi, mais il aura fallu Christiane Charette pour que j'écoute enfin. J'ai donc laissé en plan le livre qui précède Regardez dans la fêlure et j'ai bien fait. Je me suis dit que vu que j'aimais tant lire les blogues, vu que je me complaisais dans leur simplicité, leur quotidienneté, leur trivialité, leur spontanéité, un livre tiré d'un blogue allait me convenir. J'avais lu avec plaisir la Mère indigne et le chauffeur de taxi aussi quand ils avaient été publiés sur papier. Cette fois, c'est un blogue français qui est édité, celui d'un homme de 36 ans, franchement névrosé, ce qui le rend fort sympathique en partant. Il n'arrive pas à bander avec une femme ou bien s'il bande, il n'arrive pas à jouir et pourtant dans son intimité à lui, il bande à fond. On a droit à sa vie la plus intime, à ses angoisses, ses maux de ventre, sa constipation chronique qui le fait tant souffrir. Parfois, il nous quitte pour aller aux toilettes mais on aura un compte-rendu au retour. Il souffre ouvertement, moralement, sympathiquement. Il est tout sauf ennuyant. Et c'est bien écrit, style blogue, court, percutant, simple, efficace. Il s'analyse constamment, voit un psy, prend des médicaments. Sa famille aimée est dysfonctionnelle, père avec maladie mentale, mère alcoolique, soeur fuckée on ne sait pas trop pourquoi. Peu importe, il les aime malgré sa peur de leur ressembler. Il habite Paris et ne se verrait pas ailleurs.
Est-ce que je recommande? Oui, c'est bien écrit, intéressant même si finalement, il ne se passe rien du tout. "Que raconter quand sa vie est vide,en suspens, quand on attend encore, au seuil de la maturité, qu'elle commence? Tout. La vie elle-même, à bout portant, dans sa misère et sa grandeur irréductible."
10 commentaires:
Dites donc, à lire votre résumé, je devrais peut-être publier mes niaiseries de célibataire qui se pose 1000 questions... qui sait !
Nah !
Je pense que tout est dans la qualité de l'écriture, Chemise Rouge. Un blogue mal écrit ne marchera pas ni sur l'internet ni dans un livre. Essayez-vous! Vous aviez des ingrédients gagnants.
Le vôtre était bien écrit, je vous l'ai souligné plusieurs fois.
À vous lire, comme on a le goût de le lire aussi ce livre-blogue où il ne se passe rien :-)
Moi, j'avance pas vite dans l'autobio de Benoîte Groult. J'en suis à la période jeune adulte. Très très intéressant de lire le contexte familial de cette féministe au prénom si masculin et dont la mère était une dessinatrice de mode très exentrique, libre, ayant eu amants et amantes tout au long de sa vie..Benoîte a donc développé un immense complexe vis-à vis de cette magnifique femme adulée qui voyait sa jeune fille comme un vilain petit canard :-)
À suivre
Je trouve encore difficile - surtout pour l'orgueil - d'abandonner un livre en cours de route. C'est comme si le livre pénible «gagnait»!
Pour ma part, j'ai terminé "l'Os manquant" de Kathy Reichs. J'aime toujours ses livres. Ils se lisent bien. Jamais compliqués à suivre. Jamais de descriptions trop morbides. Et je m'amuse à lire ses remarques sur Montréal, l'hiver, le stationnement...
Aujourd'hui, je suis passée à "Les anges de la nuit" de John Connelly.
Je ne lis pas vite, mais au moins avec votre défi, je lis. Ce que je fais rarement (et souvent avec regrets) à cette période de l'année.
Bon samedi,
TS
En effet c'est l'écriture qui rend le livre intéressant pas forcément l'histoire.
Je vais suivre votre conseil et mettre de côté, "De la terre à la lune" de Jules Verne, que je lisais avec beaucoup de difficulté. C'est le deuxième roman de cet auteur que je lis et je peux maintenant définitvement dire que je n'aime pas du tout son style, ses sujets, ses descriptions scientifiques sans fin! Mais je ne m'avoue pas vaincue, je ne le laisse pas loin au cas où... Après Marie-Antoinette et L'odeur du café, je vais lire Le premier jour de Marc Lévy, pas mal plus agréable comme lecture que Jules Verne :) du moins pour moi!
5/52 - Trailerpark de Russell Banks.
Près d'un lac dans un coin assez désolé du nord du New Hampshire, 12 mobil-homes.
En 12 mobil-homes et 13 chroniques, Russell Banks nous décrit la vie de chacun de ces esquintés de la vie nous est peinte.
J'aime Russell Banks, je recommande ce livre.
D'ailleurs, je vais relire un autre de cet auteur "Affliction".
Si vous n'aimez plus (j'ai lu ça dans votre blogue), on flushe, on flushe, Aude!
Vertelime, un livre plate ne mérite pas qu'on le lise, nah! Et bienvenue chez moi.
C'est ça qu'on veut, s'encourager à lire, Travailleuse sociale. Ce qui me fait penser que je devrais me grouiller un peu... et làcher le saudit ordi.
Absolument, un écrivain doué peut rendre des banalités passionnantes, Solange.
Bon, c'est bien, on flushe, Camille. C'est ma nouvelle philosophie, héhé!
Mijo, je suis absolument certaine que j'aimerais ça. Noté et souligné.
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