jeudi 11 septembre 2014

L'autobus

Nous prenons l'autobus de la ville pour aller à l'école de Petit-fils. Toujours bondé. Surtout des étudiants de l'université de Montréal. On fait toujours le trajet debout. Normal, je ne suis ni âgée ni handicapée ni enceinte et Petit-fils est capable de se tenir au poteau.

Mais voilà qu'au retour, dans un autobus encore plus bondé qu'à l'aller, j'ai le bonheur d'être debout devant une place qui se libère et je profite en souriant de ce banc qui est, je l'avoue, tout à fait bienvenu. Une femme et un enfant entrent. Je ne les vois pas, il y a trop de monde, mais j'entends à la voix de la mère et surtout celle de la petite, qu'il doit s'agir d'une enfant de deux ou trois ans. Impossible de les prendre dans les bras à cet âge-là tout en se tenant soi-même au poteau. La mère, inquiète, lui somme de bien se tenir. Autour de moi ,des étudiants, que des étudiants. Bon, c'est assez, je me lève et je précise aux vautours qui voudraient occuper mon siège, que je me lève pour la mère et l'enfant, en avant là-bas. Je crie à la dame (elle est loin) de venir s'assoir tout en protégeant mon butin de siège. Quand elle se dirige vers moi, je constate alors qu'elle n'a pas un enfant mais bien deux tout-petits avec elle. Comment les étudiants qui sont assis devant cette petite famille ont-ils bien pu faire pour le rester, assis? Ça me dépasse totalement! Non, mais, c'est ça la génération de l'enfant-roi?

La mère assoit les deux petites sur le banc, me remercie et explique à ses enfants que parfois "older people are more generous than young one", euh... older people, c'était moi, je crois bien eheh!

En tout cas, Petit-fils, il va le savoir, lui, qu'il faut céder sa place. Je lui explique la vignette à chaque trajet, à voix haute, pour que les étudiants profitent eux-aussi de l'explication!

Ceci dit, il faut faire attention de ne pas généraliser. Je viens de prendre un café avec une amie du yoga, car le cours a été annulé, elle prend souvent le métro et se fait tout aussi souvent offrir un siège. Pas souvent par des gens blancs par contre, les étrangers et plus particulièrement les femmes voilées lui en offrent un. Elle refuse parce qu'elle considère qu'elle peut tout à fait rester debout, mais elle apprécie la gentillesse. Est-ce que son fils à elle fait la même chose et offre sa place? Elle espère que oui et va s'en informer.

17 commentaires:

Une femme libre a dit...

Tiens, je viens d'écrire que les gens non-blancs sont des étrangers! À ce compte-là, mes québécoises de filles seraient des étrangères et mon petit-fils aussi tant qu'à faire. Faut nuancer, toujours.

Gen a dit...

Je n'ai pas compté le nombre de fois où, visiblement enceinte et épuisée, j'ai presque dû éjecter des gens manu militari des places pourtant réservées aux personnes à mobilité réduite dans le métro!

Dans l'ordre, les gens qui m'ont le plus souvent cédé une place étaient : des femmes voilées (vraiment très prévenantes ces jeunes dames), des femmes dans la jeune quarantaine (je soupçonne que c'étaient des mamans qui se souvenaient de la fatigue de la grossesse), des étudiantes, des étudiants.

Le passager qui ne cédait JAMAIS sa place, à moins que je lui tape à répétition sur l'épaule? L'homme blanc dans la quarantaine.

Pour ce qui est des étudiants, j'ai remarqué un phénomène : c'est pas qu'ils ne veulent pas céder leur place, c'est qu'ils semblent tous se dire que le gars/la fille à côté d'eux pourrait le faire aussi...

Une femme libre a dit...

Ouais, les étudiants sont tous sur leur cell alors ils ne voient pas ce qui les entoure ou choisissent de ne pas voir! ;o)

Mais ces généralisations (que j'ai initiées, je sais, je sais!) sont dangereuses et un jeune vient de les faire mentir drette là cet après-midi.

J'ai eu à reprendre l'autobus pour aller inscrire Petit-fils à un cours de natation. Pas de place assise cette fois encore mais j'étais la seule personne debout. Un charmant jeune homme blond m'a offert chaleureusement sa place. Genre très jeune du secondaire. Je l'ai remercié et j'ai accepté. Me semble que c'était la moindre des choses que j'accepte son offre pour l'encourager à récidiver avec des plus vieux ou plus vieilles, car moi, vraiment, je pouvais facilement me tenir debout! Ça m'a d'ailleurs fait tout drôle d'être identifiée déjà à soixante ans comme une "personne âgée".

Des fois, pour les femmes enceintes, c'est pas toujours évident de savoir avec précision si la jeune femme est un peu grosse ou bien si elle est enceinte pour vrai. Cette ambiguité ne se pose évidemment plus en fin de grossesse!

Tu faisais bien de les éjecter en tout cas! ;o)

Pur bonheur a dit...

J'ai beaucoup pris le métro à Paris et faut croire que j'ai pas l'air vieille, on ne m'a jamais offert un siège (haha). Mais ma fille qui vient de tomber en arrêt de travail, à huit mois de grossesse a dû s'affirmer quelques fois pour avoir un siège. Les jeunes ont tous le nez rivé au cellulaire comme tu dis!

Gen a dit...

@Femme libre : En effet, pour les femmes enceintes, c'est pas toujours évident de savoir (et moi c'était particulièrement peu visible avant mon sixième mois), mais quand une femme te dit "excusez-moi, je suis enceinte", me semble que le réflexe devrait être de bondir hors de son siège! :p

unautreprof a dit...

Justement, j'allais mentionner que petit-fils qui doit être de couleur sera sûrement plus civilisé et passera peut-être aussi pour un «étranger» alors qu'il est assez québécois je suppose, hein? Hihi!
Il n'en reste pas moins que je remarque dans mon travail qu'effectivement, la politesse est plus marquée et visible chez les gens de couleurs, très souvent. Loin de moi l'idée d'avoir des préjugés, mais c'est mon expérience.

Solange a dit...

Et bien moi avec mes cheveux blancs je me suis fait offrir un siège quelques fois dans le métro, j'avoue que ça m'a fait bizarre. Je me suis dit pas déjà!

Une femme en santé a dit...

C'est délicat comme geste aussi.
Quand j'ai eu mon énorme mal de genou, quand j'étais assise rien ne montrait que j'étais blessée, et bien une femme enceinte s'est placé directement devant moi pour avoir mon siège, je lui ai même demander si c'est cela qu'elle voulait, il y avait tout plein d'homme tout autour assis, mais non elle s'est pointée devant moi. Je n'avais pas beaucoup le choix de lui donner ma place et je me suis levée et je boitais, pas par exprès car à ce moment j'étais dans le pire de ma douleur, heureusement mon arrête était pas trop loin, mais aucun homme ne m'a offert sa place.

Aussi des fois, quand je n'ai aucune douleur, je me fais offrir une place. Ça n'arrivait pas quand j'avais un surpoids, mais ça m'arrive maintenant. J'ai peut-être l'air vieille lol !

Alors voilà pourquoi je trouve cela sensible un peu ... On offre la place à qui ? On se base sur quoi ?

Une femme libre a dit...

Là, Une femme en santé, tu ajoutes une variable fort intéressante à laquelle je n'avais pas pensé: les handicapés qui n'ont pas l'air handicapés. Bon, si jamais ça t'arrive encore, ce que je ne te souhaite surtout pas, je te conseille de te promener avec une canne. Ça peut toujours être utile si tu as mal au genou et ça annonce au monde entier que tu as un trouble quelconque de la mobilité et que donc, ton banc d'handicapée, tu y as droit!

Une femme libre a dit...

Solange, ça l'air qu'il faut s'y faire. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, soit critiquer quand les jeunes ne cèdent pas leur place et souffrir de se sentir vieille quand ils l'offrent eheh! Moi,je prends ça comme un bonus.

Une femme libre a dit...

Un autre prof, mon Petit-fils d'amour est pas mal foncé l'été car il bronze! Ouais, faut que je fasse attention à ce que j'écris, déjà que je le sais que ça énervait mes filles de se faire demander d'où elles venaient, ce à quoi elles répondaient toujours "de Montréal!"

Une femme libre a dit...

Gen, oui, la réaction normale c'est de s'excuser de ne pas l'avoir remarqué et de céder la place sans plus tarder!

Une femme libre a dit...

Pur Bonheur, soit tu as l'air jeune soit les Parisiens sont pas plus polis que les gens d'ici, eheh!

Éphémère a dit...

C'est toujours le même discours mais on ne parle jamais par contre des personnes âgées ou des mères à qui on cède notre place et qui ne te regarde même pas et n'ont même pas la politesse de dire merci. Il me semble, que ça va dans les deux sens.

Une femme libre a dit...

Éphémère, c'est vrai ça. La courtoisie va dans les deux sens et un merci ne coûte pas cher.

Mijo a dit...

Je ne prends pas souvent le bus mais souvent dans les files d'attente pour personnes prioritaires sont souvent occupées par des personnes qui ne sont ni enceinte ni avec un handicap ni des personnes âgées. Mais ils portent tous des œillères pour éviter de regarder ceux qui sont vraiment prioritaires derrière eux.

Une femme libre a dit...

Mijo, même chose ici. Problème universel faut croire!