dimanche 21 décembre 2014

Lecture

Je suis dans un sprint de lecture. De tout, boulimiquement. Commencé et fini aujourd'hui "L'album multicolore" de Louise Dupré, une prof de français auteure de poésie. Sur le deuil. Celui de sa mère. Tout simple, rempli d'émotions retenues, vrai, triste, m'a tiré les larmes. Presque. J'étais à la bibliothèque et on pleure discrètement à la bibliothèque. Cette auteure a plein de points communs avec moi. Me semble que je la rencontrerais et qu'on aurait plein de choses à se dire. Je n'ai pas encore vécu le deuil de ma mère mais je le vivais en lisant ce livre. En tout cas, je vis le deuil de la jeunesse de ma mère et le deuil de ma propre jeunesse en même temps. 

Brunch au restaurant avec ma mère justement et son chum ce matin.Seulement nous trois. Je vis une relation amour-haine avec le chum de ma mère. Je n'aime pas toujours la façon dont il la traite. Paternaliste. Il dit des choses comme "À nos âges, plus besoin de sortir. Rester à la maison et regarder la télévision ou écouter de la musique, voilà ce qui est bien pour nous. J'ai finalement réussi à faire comprendre ça à ta mère." Elle adore sortir ma mère, je la connais! Et elle ne se trouve pas vieille ni handicapée et elle ne l'est pas handicapée. Mais il lui fait peur à force de lui dire tout le temps qu'elle peut tomber et de lui prendre le bras de force. Elle n'aime pas ça. 

C'est aussi un homme cultivé, bon conducteur et vif d'esprit. Il entend bien aussi, ce qui n'est pas le cas de ma mère, appareils ou pas. Bref, il a quatre ans de moins qu'elle mais il considère qu'il "s'en occupe". En même temps, ils sont ensemble depuis longtemps (sans vivre ensemble), se voient tous les jours et ma mère ne m'appelle pas à l'aide. Alors de quoi je me mêle? De rien du tout et je me suis fermée. N'est-ce-pas mon plus grand apprentissage de 2014, le silence? 

5 commentaires:

Judith a dit...

Je prends en note le titre de ton livre. J'en avais entendu parler.

Le silence... oui, tout un apprentissage... Moi aussi faut j'en apprenne là-dessus.

Une femme libre a dit...

C'est très bon mais c'est pas joyeux, joyeux... ne lis pas ça une journée où tu es déjà déprimée! En même temps, c'est une belle réflexion sur les relations mère-fille, sur la vie et ce qu'on en fait. La culpabilité filiale et maternelle aussi. En fait-on jamais assez? Bref, facile de s'y retrouver.

Une femme libre a dit...

Se détacher de ce qu'on ne peut pas changer, oui, et se concentrer sur ce qu'on peut changer (et ça a souvent et surtout rapport à soi!). Semble si simple et c'est tellement difficile. Mais on peut y arriver et des fois, j'y arrive! ;o) Me permettre d'être heureuse alors que les autres le sont moins ou pas, c'est extrêmement difficile pour moi J'y travaille fort!

unautreprof a dit...

Oh Femme Libre, je t'embrasserais! J'avais lu une critique de ce livre et je n'avais pas noté le titre, et depuis, j'ai essayé avec des mots clés de le retrouver mais tout ce dont je me rappelais était que ça parlais du deuil de la maman. Et voilà, la réponse à la question que je me pose depuis quelques mois! Merci! Je vais lire.

Une femme libre a dit...

Un autre prof,
Je ne suis pas certaine que ça va t'intéresser tant que ça. Ta mère est morte jeune alors que la mère de l'auteure avait 97 ans!

L'auteure elle-même avait 62 ans à la mort de sa mère alors que tu étais une jeune femme.

Mais il reste que c'est bien écrit, oui.