lundi 6 avril 2015

La vie continue

Cryzal faisait remarquer à juste titre dans un commentaire au billet précédent qu'alors que l'agresseur a droit à des thérapies, il n'y a rien pour la victime! Je vais appeler la travailleuse sociale de la cour demain pour demander si c'est bien le cas. Il semblerait bien car elle n'a rien proposé à ma fille. 

Elle est traumatisée ma fille. Pas là aujourd'hui, partie à Québec avec une amie. Tout ce qui lui change les idées et qu'elle a envie de faire me semble une bonne idée. Mais sinon, elle pleure, a l'air troublée. Et moi aussi, je suis tout ça. Je suis allée pleurer dans les bras du chum de ma mère hier, oui, oui, son chum de 85 ans que je n'aime pas tout le temps. Hier, je l'aimais, faut croire! ;o) 

On va donc s'occuper de ma fille, trouver des ressources. 

Mais je vais m'occuper de moi aussi, moi d'abord même. Se rappeler des consignes dans l'avion. On met d'abord son masque à oxygène à soi avant d'aider les autres à mettre le leur. Pas fait d'exercice depuis mercredi passé, jour de l'entraîneur. Ça me manque. Alors, yoga ce matin et montagne cet après-midi si je ne suis pas totalement épuisée du yoga. Il y a des cours tellement difficiles et au-dessus de mon niveau à moi que j'en sors ébranlée. Et comme je ne connais pas la prof d'aujourd'hui, je verrai bien ce qu'il en est. 

Mon poids? Il a baissé sans aucun effort et sans faire myfitnespal. 69. 6 kilos ce matin ce qui correspond à 153.4 livres! Et je me suis fait des pâtes à l'ail hier parce que j'en avais envie. Avec du vin. Et la veille, j'avais soupé chez des amis, poulet au beurre, mes amis, et beaucoup de vin cette fois. 

Alors pourquoi je ne grossis pas? Parce qu'il semblerait que je n'aie plus de compulsions alimentaires. Je vis des choses très difficiles et je ne compense pas par la nourriture. J'ai réussi à vaincre cette mauvaise habitude. Le fait de ne plus manger aucun sucre et d'être vigilante là-dessus aide énormément. 

Il aura fallu attendre jusqu'à mes soixante ans pour me débarrasser de ma béquille sucrée? Oui.

Et puis, je mange pas mal ce que je veux, très santé. on s'entend, mais mes quantités sont maintenant raisonnables. Mes pâtes à l'ail d'hier étaient servies dans un petit plat, pas un grand. Et le poulet au beurre chez mes amis, j'en ai pris deux cuillerées, j'ai pris plein de légumes, pas de riz et un demi-pain nan, pas tout un. J'ai même mangé un petit morceau de tarte aux pommes fait par mon amie comme dessert, je n'en suis pas morte et je n'ai même pas eu envie d'un deuxième morceau. 

Je fais attention mais je n'en souffre pas. La semaine passée, Vingt ans est revenue avec les trois quart d'une tarte de chez son frère. De la tarte de pâtisserie fine qui m'aurait fatiguée jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans ma vie antérieure. Là, même pas, à peine. Je n'ai pas pris de chance, je l'ai bien enveloppée et je la lui ai donnée le lendemain matin pour apporter à son école et partager avec ses amis de classe. Ma bru, qui est mince comme un fil, avait certainement fait la même chose en donnant la tarte à ma fille: ne pas se créer de tentations.  J'apprends beaucoup des gens minces!

16 commentaires:

Pur bonheur a dit...

J'aimerais bien moi aussi que mes envies de sucre disparaissent. Et bravo pour ce poids que tu maintien si bien. On dirait que cette fois-ci c'est la bonne, pas de rechute à l'horizon! Tu fais vraiment tout ce qu'il faut et focusse sur ton but comme jamais.
C'est normal que ta fille soit triste malgré ce que ce con lui a fait endurer. Il devait y avoir quelques rares bons moments et elle doit y penser, laisses lui le temps, elle va rebondir tu verras. D'ici peu, elle n'en reviendra pas d'avoir endurer tout ça.

unautreprof a dit...

Tu as si souvent dit que tu avais à te priver complètement car tu avais de la difficulté à t'en tenir à de petites portions de sucré, mais voilà, tu y arrives et là, il y a une vraie satisfaction! Pouvoir se permettre de petites gâteries c'est bon pour le moral, surtout quand on ne prend pas une livre! Super!

Une femme libre a dit...

Pur Bonheur,
Je suis surprise que ça soit devenu seconde nature de ne pas manger de sucre et de diminuer mes portions. En fait, je réalise qu'il y a une grande part d'habitude et de conditionnement là-dedans. On dirait que le conditionnement stress= excès de bouffe sucrée a finalement disparu. J'en suis bien contente.

Ma fille est triste et démolie de réaliser qu'elle s'était trompée et que le gars qu'elle aimait tant et voulait faire un enfant avec n'est pas si idéal que ça finalement. Bon, elle n'a pas dit ça comme ça, c'est mon interprétation. Elle a besoin de pleurer et d'en parler encore et encore et c'est ça qu'il faut qu'elle fasse.

Une femme libre a dit...

Unautreprof,

En visite,ça va, j'ai été capable. Mais je ne rentrerais pas d'aliments sucrés chez moi, c'est clair. Parce qu'il y a un risque d'excès, mais aussi tout simplement parce que je pense que le sucre est toxique et que je n'en veux plus dans ma vie. La tarte aux pommes faite par mon amie était à peine sucrée, ça allait.

S@hée a dit...

Je ne pense pas que ta fille déprime pour ça. C'est plutôt ton interprétation rationnelle. Elle est triste parce qu'elle fait le deuil de la relation idéale dont elle avait rêvée. Elle a aussi eu des bons moments avec Joblo (si c'est toujours noir, on se sauve), elle c'est à ça qu'elle pense et qu'elle donne la priorité, c'est pour ces beaux moments qu'elle était auparavant retourné avec lui.

Quand ce genre de relation toxique se termine, on pleure pour ce qu'il y avait de beau dedans, les rêves de la relation idéale qu'on avait. Ça prend du temps avant d'accepter le fait que l'autre n'était pas ce prince charmant idéal. On regrette la relation, pas nécessairement le partenaire violent et abusif. Ce sont deux choses distinctes, mais pas dans notre tête.

Elle se sent aussi triste et coupable pour le fils et comme la DPJ ne peut intervenir, elle pourrait être portée à vouloir retourner pour l'aider lui, se sacrifier pour le bien du petit.

Je te dis tout ça pour te permettre de voir les choses autrement. Tu es très rationnelle, Femme Libre, mais ta fille ne l'est pas. C'est un être de chair et d'émotions.

Je ne dis pas que c'est ce qui va se passer. Je dis de rester ouverte aux possibilités. Toi, ton deuil de Joblo est fait. Le sien, c'est pas sûr.

Pour dénoncer et porter plainte, ça prend du courage et il faut être prête à le faire. Mais la plupart des conjoints violents s'en sortent parce que leur victime ne se présente pas en cours pour l'accusation, elles se cachent, elles ont honte. Et elles trouvent des excuses. Pareil pour les victimes de viol: elles se sentent coupables et honteuses.

Parce que la violence, avant d'être physique, est psychologique. On peut se défendre contre la brutalité, si on croit qu'on en vaut la peine. Dans le grand cercle de la violence, avoir perdu la conscience de sa valeur est bien plus douloureux qu'un coup. Les marques ne sont pas visibles, c'est moins impressionnant, mais elles blessent plus profondément et plus longtemps.

Une femme libre a dit...

Bonjour Sahée,

C'est tout à fait vrai que j'interprète à ma façon, ce que moi je vois et crois.

Elle fait le deuil d'une relation? Tu as donc raison là-dessus. Elle voulait se marier et elle aussi, elle en voulait des enfants avec lui Tellement qu'alors que je me réjouissais de ses règles qui sont là en faisant la danse de la pluie et en ne me pouvant plus de joie, elle ne semblait vraiment pas aussi extatique. Triste même. Je lui demande alors "Tu aurais fait quoi si tu avais été enceinte?" Grand sourire et réponse rapide et claire. "Je l'aurais gardé." "Vraiment?" "Oui, je ne l'aurais pas dit à Joblo que j'étais enceinte et je l'aurais gardé."

Elle voulait aussi se marier. Il ne voulait pas officialiser leur relation même s'ils essayaient intensivement de faire un enfant. Mais il la laissait rêver au mariage et elle avait regardé des robes de mariée la dernière fois qu'elle était allée chez ma mère. Ma mère m'en avait d'ailleurs déjà parlé que je serais invitée bientôt aux noces!

Ce gars très religieux me fait pas mal penser à un gourou de secte. Il priait avec toute sa famille et dirigeait les célébrations. Tout le monde à genoux. Le petit de huit ans et ses deux femmes qui se croyaient chacune la seule femme. Ensuite, il ordonnait à son fils de regarder la télévision, s'enfermait avec les deux filles de 20 ans (l'autre petite a été abusée par son père, me dira Vingt ans) dans sa chambre et avait des relations sexuelles non protégées avec les deux. L'autre s'est retrouvée enceinte, ma fille, non.

Pur bonheur a dit...

De quelle nationalité est cet homme? (je demande, ça m'intrigue son coté religieux)

Tiffany a dit...

Deux femmes en même temps et il est religieux? Oui, comme pur bonheur, je suis curieuse de savoir sa religion. Je ne veux pas juger mais cela semble contraire à tout principe.

Une femme libre a dit...

Bon, les filles, vous êtes pleines de préjugés eheh! C'est un québécois comme vous. Sa religion s'inpire fortement de la bible car ils la lisent tous les jours et vont même à des séances d'interprétation biblique en plus d'écouter des preachers sur internet. Je n'en sais pas beaucoup plus mais ma fille est elle-même endoctrinée là-dedans et parle du Dieu vengeur et de punition et de la fin du monde. Pas un Dieu tout le temps gentil en tout cas, comme Joblo tiens! Il se prend pour Dieu, notre Joblo.

Une femme libre a dit...

Ce n'était pas le choix de ma fille que l'autre fille soit dans le décor mais il avait réussi à le lui faire accepter.

Ce qui a fait déborder la coupe, c'est quand elle voulait rentrer à la maison et il lui a dit au téléphone qu'il était avec une troisième fille.

Une femme libre a dit...

Évidemment, tout ceci était la faute de ma fille. Elle avait couché avec deux autres gars, pas juste un comme dit au départ, quand ils n'étaient plus ensemble. Elle lui avait menti et elle devait payer pour ça. Il l'a battue, a pris de la drogue, de l'alcool tous les jours et a couché avec des filles. Une journée il avait pris du crystal meth et il était tellement en mauvais état qu'elle avait peur qu'il meure. Elle s'en est occupée de son mieux sans en parler à personne.

S@hée a dit...

Ah, mais les religions peuvent être interprétées au choix du pratiquant. Et rarement (jamais) à la faveur des femmes. La Bible est à la gloire du fratricide, de la trahison, de l'inceste (mais ce n'est jamais de la faute de l'homme), etc. Attardez-vous à lire l'Ancien Testament et les grandes figures bibliques. Fascinant.

Les religions ont le dos large. Elles deviennent prétexte aux pires gestes.

Les extrémistes islamistes ne sont pas religieux: ils interprètent les textes. Finalement, les grands livres religieux sont comme les chiffres, on leur fait dire ce qu'on veut (ironie, quand tu nous tiens).

Une femme libre a dit...

Sahée,

Tout à fait. Les religions, quelles qu'elles soient, sont des instruments d'oppression des peuples et des femmes. Plus un peuple est pauvre et ignorant, plus la religion y est présente.

Je suis de plus en plus allergique aux religions.

Quand ma fille m'en parle, je fais cependant attention de ne pas trop la confronter. Ça ne servirait à rien pour le moment. Je lui démontre seulement que je l'écoute en disant "Ah oui? Vraiment? Tu crois ça?" sans donner ma propre opinion à moi qu'elle ne veut pas entendre (pour le moment).

Pur bonheur a dit...

À voir le comportement de ce gars-là, elle a bien de la chance de ne pas avoir attrapé de MTS!
Un méchant manipulateur en tout cas!

mijo a dit...

Oui, ça ressemble bien à un gourou de secte.

Pur bonheur a dit...

Moi il me fait penser à Moïse Tétreault !!!